Enfin, les « Textes retrouvés sur dictaphone » (144) finissent par convaincre
bien des lecteurs que ce recueil semble étre bel et bien « un carnet de notes
prises au fur et 8 mesure du temps qui passe. » (9). Est-il approprié d’en faire
un livre, non pas sans classement comme le prétend |’auteure, mais avec un
minimum de classement, et c’est le cas ici me semble-t-il. Tout de méme, il
s’agit d’un petit livre agréable a lire, poétique par moments, intellectuel a
d’ autres moments, mais un travail d’écriture plus assidu et un développement
des idées exprimées auraient donné plus d’intérét au lecteur.

Simon Henchiri, Vancouver, (C.-B.).

Francine Chicoine, Carnet du minuscule, Ottawa, Les Editions David, 2005.

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Un goit de vanille et d’infini
Poésie de Denis Payette

Ce recueil de poésie est le cri d’un moi blessé. Il se fait « l’écho d’une voix
marquée par la douleur » et exprime la difficulté de vivre. Il réaffirme sa foi
en un dieu magnanime et invoque les maitres exemplaires de la foi et de la
souffrance :
Ces fous qui s’accrochent encore a mes songes
Francois d’Assise, Thérése d’Avila, Jean de la Croix (30).

Nourrie de réminiscences littéraires, artistiques mais aussi bibliques et vague-
ment spirituelles, la voix du poéte élabore un monde intellectuel et témoigne
de l’universalité des sentiments humains dans le retour a l’enfance a la recher-
che d’un bonheur qui hante le souvenir. L’ association mythique intime entre
l’amour et la mort donne le « goiit de vanille et d’infini » symbole de la vie
par excellence. Briéveté du bonheur et de la vie d’un cété, éternité de l’infini
qui triomphe de la mort, de l’autre cété, tel est le dilemme auquel est confron-
té le destin de l’ homme.

Professeur et pédagogue, le poéte Denis Payette puise dans ses connaissances
livresques et théoriques une panoplie de thémes et d’images empruntés a I’ art,
4 la littérature, aux voyages ou tout simplement 4 la lecture et la réflexion per-
sonnelle. De Barbe bleue aux Petits Princes, de Venise au Kenya, de Bagdad-
la-Rouge aux orgues d’Hiroshima, du sourire de la Joconde aux couleurs de
Riopelle ... la richesse culturelle ne fait pas défaut dans ses poémes.

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