page 4 L’APPEL Septembre 1967 de collaborer 4 un meilleur niveau de vie; “monde libre’ d’accrochage avec toute idéo- logie qui n’est pas celle de ceux qui détien- nent le pouvoir; défense de la liberté méme au prix du sang du dernier de ceux qu’il faut libérer. Quel scandale, en effet! Quelle trahison! Imaginez un chef d’état qui ose dépasser la ligne du protocole et vous déclarer, comme ed, que la liberté ¢’est une notion universelle. Quel affront! Aller démolir en quatre mots ces murs sans fenétres construits avec tant de patience qui ne laissent place que pour les libertés individuelles. Ce qui a scandalisé dans ce cri: “Vive le Québee libre!”, c’est l’hypothése que la liberté individuelle est inséparable de la liberté col- lective. Mais, ceux qui ont été scandalisés ne sont pas du peuple. Méme est-il probable que le peuple anglophone, non plus, n’aurait pas été scandalisé si ceux qui moulent sa mentali- té ne Vavaient été pour lui. C’est lui le moins libre parce qu’il a accepté le plat de lentilles en échange du droit d’ainesse qu’il a confié aux détenteurs des grands capitaux qui par- lent sa langue. Un exemple concret se trame au moment ou ces lignes sont écrites. Les usines Ford des Etats-Unis seront fermées par la gréve pour une période pouvant aller de trois 4 six se- maines. Par voie de conséquence 10,000 ou- vriers canadiens seront probablement mis a pied faute de piéces de montage. Pourtant, les ouvriers de Ford du Canada ont bien Vil- lusion de travailler dans une entreprise libre. Droéle de liberté puisque son fonctionnement dépend directement des contingences de la compagnie-mére. Les colonisés-consentants ap- pelleraient ci de l’interdépendance; ce serait vrai si, dans le cas d’un arrét de travail dans les usines du Canada, les ouvriers américains subissaient le méme sort. Mais ce ne serait pas le cas. Il est méme douteux que la pro- duction des ouvriers américains en soit affec- tée. Au pis aller, ceux-ci pourraient en prendre avantage en augmentant leur production de voitures d’exportation. L’abeés erevé par le général de Gaulle peut, dans son sens général, se décrire comme suit. La liberté de l’>homme moderne est menacéc plus que jamais, aujourd’hui, par une nouvelle forme de colonialisme qui, sous le déguisement trompeur de Vinternationalisme, soumet les peuples aux caprices de “board-rooms’’ de plus en plus concentrés et puissants, maitres des grands média d’information et de propa- gande, justifiant leur hégémonie par 1’opium a’ un niveau de vie factice et artificiel. Ce co- lonialisme donne Villusion du progrés et pro- fite d’un confort matériel relatif pour établir le regroupement des classes au dela et en mar- ge des souverainetés. Ce n’est pas de cette liberté que parlait le général de Gaulle. Pour le bien indiquer il aurait pu remplacer le mot Québec par “li- berté”. Vive la LIBERTE libre! R. Paquette 429 delegues des autres provinces AUX ETATS GENERAUX DU CANADA FRANCAIS MONTREAL — 210 délégués originent de l’Ontario, dont 45 de la région de Windsor, 42 de Toronto, 36 de Sudbury, 30 de North Bay et 57 d’Ottawa. 124 délégués proviennent de l’Acadie, dont 40 de la région de Moncton, 32 d’Edmunston, 30 de Saint-Jean, 17 de la Nouvelle-Ecosse, 3 de 1’Ile-du-Prince-Edouard et 2 de Terre-Neuve. 95 Délégues représen- tent l’Ouest canadien: le Manitoba, 30; lAl- berta, 24; la Saskatchewan, 17; la Colombie- Canadienne, 14; le Yukon, 5; et les T.N.O., 5. Cette représentation de nos compatriotes des autres provinces est proportionelle au nombre des Canadiens de langue maternelle francaise. Tous ceux qui font vraiment partie de la na- tion sont conviés 4 la détermination de son avenir, voila les commentaires que nous trans- met Me Gaston Rondeau, président de la Com- mission des relations entre Canadiens fran- cais. Ce dialogue national sera salutaire. Il per- mettra & chacun de s’ouvrir aux difficultés et aux solutions des autres. Nos compatriotes des autres provinces comprendront davantage les Canadiens francais du Québec et les Qué- bécois seront plus sensibilisés aux droits essen- tiels des Canadiens francais dans les autres ‘provinces. Me Rondeau fait remarquer que la procédure suggérée permettrait 4 tous les délégués de voter sur toutes les questions. Sur les problé- mes de fond, les votes seront compartimentés selon les quatre grandes régions: Québec, On- tario. Acadie, Ouest. Ils ne s’additionnent pas, sauf si la méme résolution est votée 4 66% dans chaque région. Dans ce cas, une résolu- tion devient l’expression authentique de toute la nation. Dans chacune des autres alternati- ves, une résolution est l’expression des Cana- diens francais du territoire concerné. Ainsi, aux Etats Généraux les votes des Québécois vaudront pour le Québee et les votes des Ca- nadiens francais hors du Québee vaudront soit pour les Franco-Ontariens, soit pour les Aca- diens, soit pour les compatriotes de l’Ouest. M. Rondeau souligne en terminant que les seuls frais de déplacement de ces 429 délégués s’élévent 4 $34,913. ise Service compétent et complet d’impressions Aussi prés de vous que votre téléphone efit AS 505 Austin,, Coquitlam Rv\ Tel 939-7287