| Information. Réflexions Qui aime bien, ne chatie pas! Le vieux proverbe de nos ancétres «qui aime bien, chatie bien» n’avait - nous le pensons du moins - jamais été pris 4 la lettre; mais quand nous apprenons que de nombreuses femmes subissent des sévices variés aux mains de certains hommes, nous sommes en droit de nous demander si le dit proverbe n’est pas entré active- ment dans nos moeurs et si l’on «chatie» maintenant sous le pré- texte d’aimer. Pour d’autres hommes, il n’a jamais été ques-° tion d’amour, mais de haine enra- cinée envers les femmes et le recours & la violence est devenu un dangereux exutoire. Quand, en décembre 1989, Marc Lépine, armé d’un fusil semi- automatique, abattait 14 femmes et en blessait une douzaine d’au- tres a l’Ecole Polytechnique de Montréal, il avait délibérément séparé les femmes des hommes. Dans la lettre qu’il écrivit avant son suicide, il disait «J’ ai décidé d' envoyer dans I’ autre monde les féministes qui ont toujours ruiné ma vie... et de mettre fin a I’ exis- tence de ces viragos.» Plus loin, il les accusait de s’infiltrer dans des métiers traditionnellement réser- vés aux hommes. Méme si cette lettre refléte, 4 certains endroits, les élucubrations d’un homme dérangé, il n’en est pas moins vrai qu’elle révéle une haine des fem- mes qui l’a conduite au meurtre avec préméditation. Cette lettre n’a &é publiée que trés récem- ment (pourquoi ce délai? nul ne le Sait) Ce qui a permis, entre temps, a bien des hommes (et méme, hélas! des femmes) de considérer Lépine comme un fou plutét que ce qu’il était vraiment: un miso- gyne dangereux. Si les victimes avaient été des noires, on aurait crié au racisme, si elles avaient été juives, a1l’antisémitisme, mais parce qu’elles étaient des fem- mes, il n’était pas question de sexisme violent, mais de simple démence. Jusqu’a la publication de la lettre, le directeur de1’Ecole Polytechnique garda un silence total sur le fait que la violence ne s’était adressée qu’aux femmes: «Pourtant,» a déclaré Judy Re- bick, présidente du Comité d’ac- tion national sur la condition féminine, «ce n’ est qu’ en parlant de la violence envers les femmes que nous arriverons a en venir a bout. En restant silencieux, nous autorisons la société a nier les - faits et a considérer cet acte comme un acte isolé, n’ ayant rien a faire avec la violence envers les fem- mes». C’est peut-étre parce qu’il y avait eu précisément trop de silence aprés le drame de Mon- tréal, que nous avons été témoins d’incidents regrettables mais ré- vélateurs 4 l’Université de Co- lombie-Britannique, le 11 octo- bre 1990. Vingt-deux étudiants de la résidence Place Vanier avaient envoyé d’obscénes invi- tations 4 300 étudiantes, conte- nant des attaques verbales et de violentes menaces d’ordre sexuel. Deux mois aprés, malgré les pro- testations des étudiantes et con- seillérés, aucune disposition pour une enquéte publique n’avait été prise. «Cette attitude renforce [ hypothése qu'un silence insidieux est de bon aloi sur tout comporte- ment anti-féminin,» écrit Dawn Currie, professeur de sociologie a UBC. Que dire aussi du compor- tement de 258 éléves de dixiéme année de l’école secondaire Char- les London (et d’autres écoies) qui, au cours d’une représenta- tion d’un tramway nommé «Dé- sir, le 31 octobre 1990, encoura- geaient Stanley par leurs applau- dissements au cours d’une scéne de viol! Cette année, nous dit la presse, 34 femmes ont été tuées au Québec par leurs compagnons et, a travers le pays, de nombreu- ses femmes sont battues, quel- quefois jusqu’au sang. Malheu- reusement, pour des raisons va- riées, un tiers de ces incidents seulement a été reporté a la po- lice. Pour nous rassurer, Le Globe & Mail du 7 décembre nous © apprend qu’on a accordé un sur- sis 8 un homme qui avait étranglé sa femme aprés 25 ans de ma- riage sous le prétexte qu’il ne s’agissait pas vraiment de vio- lence domestique mais de traite- ment abusif du «pauvre homme» par sa femme qui avait mis sa performance sexuelle en cause! A la table ronde du pro- gramme «Virages», les partici- pants ont tous été d’accord que la violence remontait au droit an- cestral de propriété de |"*homme sur la femme, lié a la société pa- triarcale. La violence est une réponse a la violation de ce droit, mis au défi. Trop souvent les enfants sont témoins de cette violence et ont alors de fortes chances de devenir plus tard, les victimes ou les auteurs. C’était le cas de Marc Lépine. __ Bien d’autres facteurs en- trent en jeu, mais il ne faut pas minimiser 1’influence néfaste de certains programmes de télévi- sion et de vidéo rock et l’accés trop facile aux armes 4 feu. La ministre de la justice, Kim Cam- pbell, interrogée au sujet des dé- lais dans cette législation, nous assure qu’un comité est en place, mais qu’il y a malheureusement des différences d’ opinions entre les milieux ruraux et urbains! Entre temps, les crimes domestiques par armes a feu ont augmenté. Que faire d’autres? Créer tout d’abord des centres d’héber- gement supplémentaires pour les femmes et leurs enfants. Afin de sensibiliser le public 4 des com- portements nouveaux, de nom- Vendredi 21 décembre 1990 breuses organisations ont récla- mé du gouvernement 1’établisse- ment d’une Commission Royale no 2 sur la violence envers les femmes en espérant qu’une en- quéte publique approfondie sui- vie de recommandations énergi- ques pourra avoir un impact simi- laire & celui de la Commission Royale.no 1, mais en incorporant la violence envers les femmes. Il est évident que 1’éduca- tion de la société, & tous les ni- veaux, s’impose. Il appartient a toutes les commissions scolaires de promulguer une politique d’éga- lité sexuelle dans les écoles pour favoriser les dialogues entre gar- cons et filles. La Fédération cana- dienne des enseignants a déja présenté un excellent programme sur la prévention en milieu sco- laire de la violence faite aux femmes. En ce qui concerne cette violence, la police pourrait se montrer plus coopérative quand les femmes portent plainte et les juges plus sévéres envers les «violents». Idéalement, on devrait pouvoir instituer un systéme ov les «violents» seraient transplan- tés dans des centres d’héberge- ment hautement surveillés d’od ils ne pourraient sortir qu’aprés de longues sessions de thérapie qui leur auraient appris qu’une femme n’est pas un objet mais un étre humain a part entiére. Quant aux femmes martyrisées, pour- quoi doivent-elles toujours quit- ter leur demeure pour fuir la vio- lence? On devrait instituer un systéme qui leur permettrait de rester 4 la maison avec leurs en- fants sans avoir a subir la trauma- tisation d’un départ hatif. «Le probléme de la violence en- vers les femmes,» a dit Mary Collins, ministre responsable de la Condition féminine au Canada, «n’ est pas seulement un probléme féminin, c’est un probléme de société qu’ on ne peut traiter avec des réformes légales seulement. Ce genre de violence est une vio- lation des droits fondamentaux de I’ étre humain a laquelle cha- cun de nous doit s’ attaquer. Il faut accepter sa part de respon- sabilité pour des attitudes trop _ implantées par une longue tradi- tion. La violence et la peur de cette violence empéchent la femme d atteindre un statut d’ égalité avec l'homme.» La société qui nous entoure va-t-elle enfin prendre conscience de la souffrance des femmes en proie aux pires sévices et com- prendre que de permettre a la violence d’exister est d’en assu- rer la persistance, ou va-t-elle continuer 4 fermer les yeux sur les activités coupables des hom- mes qui ont un penchant morbide pour ce qui blesse ou qui tue? Claudine Letourneur Le Soleil de Colombie La Fondation André Piolat - Encourage l'étude de la langue frangaise par l'octroi de bourses annuelles aux étudiants de Colombie- Britannique. - Joue un réle dynamique dans le développement des arts et des lettres d'expression frangaise dans la province. Aidez-nous aussi a atteindre ces buts dignes d'intérét! Faites parvenir vos dons, déductibles d'impét, a l'adresse suivante: 1571 7e avenue ouest, Vancouver, C.-B. V6J 1S1 Téléphone: (604) 732-1420 Nom Adresse Ville Province Code postal AVIS PUBLIC DE CP RAIL CP Rail est heureuse d’annoncer que, conformément a I'alinéa 46 (1) (a) de la Loi sur le transport du grain de fOuest (LTGO), elle a conclu une entente avec certains clients relativement a leur participation a un projet de réduc- tion de taux, pour la campagne agricole 1991-1992. Aux termes de lalinéa 46 (1) (c) de laLTGO, CP Rail doit donner avis public de cette entente avec ses clients. Laréduction par rapport aux taux calculés en vertu de l'article 44 de la Loi sur le transport du grain de l'Ouest et les conditions générales sont présentées ci-aprés : - Les expéditeurs qui ont donné avis a l'Office national des transports du Canada de I'entente intervenue, conformément a falinéa 46 (1) (b) de la Loi sur le transport du grain de l'Ouest, sont les suivants : Canbra Foods Ltd. CSP Foods Ltd. - Niveau de la réduction de taux : - 1,00 $ par tonne pour les wagons-citernes dont le chargement est d'au moins 170.000 Ib. - Conditions générales: - S'applique aux marchandises définies dans laLTGO, acheminées dans les wagons-citernes fournis par l'expéditeur. - Le taux réduit s'applique au moment de la facturation initiale. - La réduction s'applique uniquement aux chargements d’au moins 170 000 lb expédiés par wagons-citernes, qui sont en excédent du nombre réel de chargements de plus de 170000 Ib expédiés, aux termes de laLTGO, par un expéditeur particulier durant l'année civile 1988. - S'applique uniquement au départ de points du réseau de CP Rail ot le poids brut maximal admissible est d’au moins 263 000 Ib. - Les conditions de la présente entente sont transmissibles et lieront les propriétaires successeurs de trongons du réseau de CP Rail cédés pendant la durée des campagnes agricoles 1990-1991 ou 1991-1992. - La compensation pour le millage établi avec les wagons-citernes s'ap- pliquera. - Prise d’effet: - Le 1* aotit 1991; valide jusqu’'au 31 juillet 19S2 - Origines : - Au départ des installations des clients participants situées sur le réseau de CP Raila des points d'origine désignés comme tels dans le tarif établi aux termes de laLTGO. - Destinations: - Adestination de Thunder Bay, Ontario; aussi a destination des ports de Colombie-Britannique définis dans la LTGO qui sont desservis par CP Rail. - Référence tarifaire : - CN/CP - tarif 4310 - Droit d’appel : - Toute personne fondée A croire qu'elle sera lésée par le taux rédult proposé peut, dans les 30 jours a partir de la date de l'avis public, demander Al'Oftice national des transports I'autorisation d'en appeler du taux, con- formément a l'article 48 de la Loi sur le transport du grain de I'Quest. Les demandes d'autorisation d'en appeler doivent étre envoyées a l'adresse suivante: M™ Suzanne Clément Secrétaire Office national des transports du Canada Ottawa (Ontario) K1AON9 Ne de télécopieur : (819) 953-5253 avec copie du document al'adresse suivante : M. W.F. Smith Conseiller juridique régional Canadien Pacifique Limitée Services juridiques B.P. 7000 Winnipeg (Manitoba) R3C 4E9 Ne de télécopieur : (204) 946-3305