ee par ‘Jacques Bailleut| os en lair ~gondolier ‘ du ciel rd 5 4 BAVARDAGE D'ACTUALITE Parfois, dans la gondole, au coin d'un nuage, on rencontre des étres peu ordinaires, tel Samuel avec qui se déroule la conversation qui suit : : Nous étions dans le haut du cial ou l'air est encore pur, il me fit voir les fumées qui cachaient la ville, hocha la téte tristement et dit : "Rien n'est plus propre 4 corrom- pre l'air que ces vapeurs grossié- res. Cette odeur désagréable devient encore trés nuisible 4 la santé des citoyens. Ces fonderies multiplieées et renfermées dans l'enceinte de la ville font un abus inconcevable qui devrait exciter la vigilance du Mi- nistére Public, en ce qu'il expose le quartier 4 de fréquents incen- dis et qu'elles changent en poison 1'élément nécessaire A la vie de 1' homme", "Mais que faire ?' demandais-je.e "T] serait bon de reléguer 1'éta- blissement des fonderies hors de L'intérieur des villes, dans des lieux isolés". Aprés un silence, il ajouta : "Dés que l'air ne contri- bue plus 4 la conservation de la santé, il tue, mais la santé est le bien sur lequel l'homme se mon~- __tre le plus indifferent". Mon étrange bonhomme était main- tenant déchaineé : "Les seuls qui aujourd'hui font for- tune sont les banquiers, les notai- res et les entrepreneurs en cons- truction. On n'a de l'argent que pour batir. Des corps de logis sor- tent de la terre comme par enchan- ‘tement... Les arts se perfection- nent plitot que les moeurs, parce que l'on fait infiniment plus de cas des premiers. La cuisine aujourd'hui est plus dé- licate et plus fine, méme plus sai- ne que celle que l'on faisait il y a quarante ans. On chante, on danse mieux ainsi qu'on fait de meilleurs ragoutse A tout prendre, on joue mieux la comédie. La médecine est moins meurtriére, et la chirurgie offre des cures merveilleuses, la chimie est étonnante dans ees découvertes nouvelles. Nous commengons enfin a4 sentir la bonne musique - et a l'adopter. Nos habits sont moins génants, plus simples, plus frais, plus commodese : ; On fait de trés jolis vers. BOITE DE S.W. MARINE DRIVE 1312 Nuit C@ OUVERT guspu’A 2 HEURES 5 bY Se\ cuisine ==} ITALIENNE Ce n'est plus un mérite rare : nous, avons des livres plus "pensés", plus profonds que ceux de l'autre siécle, et tout autrement impor- tants, je suis _sfir que nous serons encore surpasses par la génération future, car tandis que des esprits trés chagrins ou trés ignorants crient A la décadence, je vois qu'au lieu de reculer, tout avan- CCeece Quelques gens de lettres perpe-= tuellement infatués de leur pro- fession, ne voyant qu'elle dans le. monde, pour le seul plaisir de dé- clamer contre leurs confréres, nieront cette proposition ; mais chacun d'eux dans le fond de son coeur se croira supérieur a ses rivaux et A ses devanciers! Je pense que Samuel aurait pu continuer ainsi pendant des heu- res, mais nous étions arrivés a la station inférieure. J'ai tra- versé la gondole pour lui ouvrir la porte ee. Quand je me suis re- tourné, il avait disparUeee lais- sant derriére lui un vieux par- chemin... imprimé en 1782, signé Samuel FAUCHE... et qui parle du Paris de l'époque. Samuel s'était-il égaré parmi les nuages, ou mon imagination m'a-t-elle joué des tours... ? Le parchemin existe, en le relisant on stapergoit qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil et que de- puis l'époque de Samuel, malgré les @parences, nous n'avons pas fait tellement de progrés. — Mais surtout, que les Fauchés sont nombreux et que l'on devrait les écouter.. davantageeee Vancouver, B.C. 736-9171 HO BB DANS QUEST CANADIEN... 500. representants 10. succursates (ETAT IR a ee ee a ae Se ee ee ee Se Ss Se eS me Se cc SSS SS SS SS SS SS eS Radio-Canada, CBUF-FM, repren- dra la série de 50 rendez-vous du "Francais chez vous", le 23 septem-— bre prochain. Si vous avez des amis anglais désireux d'apprendre une deuxiéme langue, afin de pouvoir la parler avec vous, passez-leur ce coupon. Cette série de brochures est .tout-a-fait gratuite. NOM OF A0 Se), yO @: O25, 0.) (@ Ce ee ee) AGE 0:= ey Valse Xen e 0.4.8) he 84S?) (08° - 2 OCCUPATION ..o e « « « @ « Adressez a : LE FRANCAIS CHEZ VOUS Radio-Canada, CBUF-fm 747, rue Bute Vancouver 5 C.B. IBLOCK BROS.REALTY LTD AGENCE iMMOBILIERE LA PLUS IMPORTANTE Le Soleil, page 3 - le 23 aout 1968 ‘Célibataire dete Ayant survécu 4 une douzaine d'année de vie conjugal, cet .été on m'a remis ma liberté. Voici que toute la famille est partie, me laissant A mes ressourceSe Il faut d'abord définir nette- ment ce mot “liberté". Je n'ai ja- mais été aussi attaché a la maison, au chat et au chien depuis ma vie de garcon !.Chat dehors ; chien de- dans. C'est a briser le coeur de ces grands yeux suppliants ! Si je veux dormir, le soir, il faut cour- rir le chat pour m'assurer qu'il est A la maison avant la nuit. Autrement, cela m‘assure une séeré=- nade A la fenétre a chaque lune. Pour les repas, il faut étre arbi- tre des plats, et ensuite on envie mon assiette. Mon couvert ! Ah bien, ga c'est parfois dréle, mais je suis fier de vous rendre compte que mon poids est stable. Im augmentant la por- tion de féve, j'ai maintenu le ni- veaue Comme dessert, j'ai mis la main aux aliments et les aliments au four. Il n'en serait pas trop d'un chapitre pour_vous raconter la faillite de mon gateau. Une préparation en boite, re- marquez bien. Alors, ayant lu le mode d'emploi inscrit sur la boite tout allait bien. Les bols et ceuilléres partout dans la cuisine Une belle constence de pate réus- sie. Aucune instruction pour le four ? Ayant alors trouvé la ré- ponse par téléphone, je l'ai mis - au feus En guettant cela 4 toute minute, je me suis apercgu d'une chose étrange. Un bouillonnement et dégagement de bulles. Tiens. Quoi ? Attendons encore. Ce petit manége a continué jusqu'au moment oi j'ai réalisé que j'étais 4 cui- siner un glacage ! J'ai cru alors que peut étre cela aboutirait 4 un fondant, mais refroidi, ce fut le plus beau morceau de cuir 4 botte ‘imaginable. Tout n'a pas été perdu. Le chien a profité d'un dessert A son gout. Un jour, en préparant mon petit déjeuner, de lard et d'oeufs, le téléphone a sonné. J'ai bavardé & mon aise jusqu'au moment ot une grosse bouffée de fumée noire est passée dans la piéce. Ayant relé- gué la poele a la ruelle, j'ai banqueté 4 la carotte crue. (I1 faudra faire une course au marché bientét). © Durant un excés de propreté, j'ai enfoui un petit tapis dans la lessiveuse. Quel usage peut-on maintenant faire d'une poche plei- ne de petits bouts de laine ? Il faudra m'en débarrasser avant le re- tour de ma chére femme ! M'avez-vous compris ? J'ai la liberté de faire tout ces faux-pas et il n'y a personne pour me gron- der. J'ai la liberté, mais non pas MA liberté. Je l'ai tout dépensée a nettoyer mes déegatse R. Drouin CUSTOM CAMERA REPRODUCTION Négatif litographique — Plaques Mise en page artistique Technique en trois. couleurs John VERSTEG 692 rue Hastings Tele. 254-4455 ou 921-7549 aKa BE