% ne a we oC 4 Le Soleil de Colombie, Vendredi 15 décembre 1978 _ Par Keith SPICER Courtoisie du Vancouver Sun MONTREAL — Avant le dernier déjeuner de Pier- re Trudeau avec la Reine, le Québec et l'Ouest canadien n’avaient apparemment en commun que la version gau- loise du stampede de Calga- ry: la ville de Saint-Tite et ses Gary Cooper québécois. Aujourd’hui, le futur gou- verneur-général Ed Schre- yer se joint a tous ces cowboys francophones du dimanche. Le Canada subit en ce moment les attaques des sécessionnistes au Québec et des-régionalistes 4 l'Ouest; ja fonction vice-royale se charge donc - comme c’est souvent le cas des symboles en temps de crise - d’un nouveau relief politique. “Qui parlera pour le Cana- da?” demande un Trudeau harcelé par les provinces. Réponse: A part le premier ministre fédéral (que les urnes attendent pour bien- tot), il n’y aura que le gouverneur-général. Ce n’est pas par hasard si les premiers mots de M. Schreyer a la presse la semaine derniére furent pour annoncer une tournée pan-canadienne sur |’unité nationale. Le pays brile en effet d’entendre des défen- seurs du Canada plutét que des protagonistes d’appétit régionaux; l’ancien premier ministre du Manitoba ne risque gueére de nous donner des “gouverneur-générali- tés”. La nomination de M. Schreyer a surpris les Qué- bécois tout comme les autres Canadiens. L’homme n’est TURWIE Brana t Offre d’emploi Le Club Canadien-Francais de Victoria est a la recherche d’un(e) Secrétaire-Réceptionniste pour son bureau du centre-ville QUALIFICATIONS REQUISES: — Connaissance parfaite des deux langues officielles: francais et anglais (parlées et écrites) — Etre bonne dactylo — Posséder des notions de comptabilité — Pouvoir répondre au téléphone avec tact et jugement — Faire preuve d’initiative et de dynamisme dans le travail — Capacité de travailler sans supervision — Etre trés responsable — Facilité de communication avec le public — Bonne présentation RESPONSABILITES: — Rédaction de la correspondance dans les deux langues officielles — Dactylographier des rapports et de la corres- pondance destinés a la signature des responsables — Tenir et organiser le secrétariat — Tenir a jour les dossiers, la petite caisse et la bibliothéque — Travailler en collaboration avec les différents comités — Responsabilité du comptoir de vente — Recevoir les visiteurs EXIGENCES: | Posséder un minimum de 8 ans d’expérience Etre disponible pour assister aux réunions HEURES DE TRAVAIL: SALAIRE: 4 négocier Th'/2 par jour PERIODE D’ESSAI: 3 mois Envoyer “Curriculum vitae” au: Club Canadien-Frangais No.1 - 853 Caledonia Victoria, C.B. V8T 1E6 Fermeture du concours: 22 décembre 1978 Seules les demandes avec considérées. Claude Lacerte Président “Curriculum vitae” seront pas tres e6nnu au Québec, mais ici on.a tout de suite saisi ses qualifications pour le poste de gouverneur-gé- néral. Toutefois, les calculs évidents qui ont conduit M. Trudeau a proposer Ed Schreyer ont provoqué des réactions diverses, ce qui montre bien que le poste de gouverneur-général pourrait devenir fort “politique”, si- non partisan, au Québec. Pour les Québécois fédé- ralistes, la nomination de M. Schreyer donne au Canada une précieuse image pré- référendaire de jeunesse et de réconciliation inter-régio- nale. Les antécédants NPD de M. Schreyer ajoutent a cette fraicheur une petite saveur contestataire propre a séduire des électeurs qui, trop souvent, pensent que Big Money et Big Business sont les deux mamelles du fédéralisme. Pour la cause canadienne au Québec, M. Schreyer est un nouveau symbole chargé d’espoir: les péquistes au- _ ront désormais un peu plus de mal a faire croire que le Canada, c'est le “statu quo”. Tout comme le chef con servateur Joe Clark, le gou- vernement du P.Q. 'a accueil- li avec réserve la nomina- tion de M. Schreyer, et pour la méme raison. En mettant au sommet symbolique de lEtat un homme de |’Ouest respecté et a la croisée des cultures, M. Trudeau aug- mente un tantinet ses chan- ces de s’accrocher au pou- voir au printemps prochain. Il est certain que |’arri- vée de M. Schreyer au poste de gouverneur-général (mé- me si elle n’a qu'une influen- ce fragile sur le vote de l'Ouest, ce bastion anti-Tru- deau) peut créer le climat qui permettrait 4 M. Tru- deau de faire d’autres dé- marches, plus solides, pour adoucir lhostilité de l'Ouest. La semaine derniére, le premier ministre a conclu un accord avec |’Alberta sur le prix du pétrole; il pourrait également s'entendre avec la Saskatchewan et |’Alberta pour élargir les compétences provinciales sur les riches- ses naturelles et pour modi- fier les tarifs ferroviaires et douaniers en faveur de I’in- dustrie de l'Ouest; il pour- rait aussi décider, en guise de hors-d’oeuvre électoral, de requinquer notre dollar dévalué en vendant du gaz naturel au Etats-Unis. Tou- tes ces initiatives pourraient montrer que l'Ouest est une partie écoutée du pays, et M. Schreyer en serait en per- manence la preuve attachan- te. Mais comment au juste M. Schreyer pourrait-il contri- buer a rallier au Canada, Québécois et gens de Ouest? En montrant aux uns comme aux autres que leurs traditions et intéréts sont paralléles, et en pla- cant leurs espoirs et leurs - eraintes dans une optique nouvelle au sein du Canada. L’Ouest et le Québec veu- lent tous deux développer un mode de vie original en Amérique du Nord. En tant qu’ancien premier ‘ministre F225 ‘provincial, M Schr pyer y bien placé pour dire com- ment ila profité des liber- tés du fédéralisme pour pré- server l’héritage de sa pro- vince tout en s’ouvrant au reste du Canada. En tant que Manitobain, il aencouragé |’épanouisse- ment des différentes cultu- res et le contréle provincial des richesses naturelles. En tant que Canadien, il a appuyé le fair-play envers les contribuables francopho- nes ainsi que la souveraineté économique du Canada. M. Schreyer pourrait ex-- pliquer a l’Ouest que, comme la plupart des “Westerners”, les Québécois veulent tout bonnement étre respectés et se réaliser. Balayez les ata- vismes émotifs entourant le Québec, pourrait-il dire, les absurdes slogans haineux des croisés pourfendeurs de boites de corn-flakes bilin- . gues, et vous découvrirez simplement un peuple aussi fier et aussi déterminé a assumer son destin que celui de l'Ouest. Aux Québécois, M. Schre- yer pourrait expliquer que les gens de l’Ouest sont, tout comme eux, victimes de stéréotypes- malfaisants; il pourrait montrer que les légendaires fanatiques ne sont guére plus que la frange pathologique d’une commu- nauté civilisée, une commu- nauté capable d’accueillir toutes les races, de créer la magnifique école des Beaux- Arts de Banff et, a partir de Calgary, de lancer un mou- vement national de citoyens anglophones fort de 10,000 membres, le groupe des Canadian Parents for French. Par-dessus tout, M. Schre- yer pourrait exploiter la gra- vité de l'heure et sa propre réputation de franchise pour dire ce que pas un seul homme politique en fonction au Canada anglais ne semble avoir le courage de déballer: le Canada anglais accepte sans réserves l’originalité du Québec et, sous une forme que deux peuples civilisés peuvent sirement élaborer, est prét a envisager avec lui de nouveaux rapports de dignité égale. “Qu’un seul homme d’Etat au Canada anglais se mette a dire quelque chose de ce genre”, m’a confié la semai- ne derniére un porte-parole bien connu du P.Q., “il pourrait changer tout le jeu”. Justement, notre nouveau gouverneur-général est un - excellent joueur de base- ball. Souhaitons-lui done de saisir cette balle au bond a Ottawa, et que ca fasse autant d’étincelles que les ‘éperons des cowhoys de Saint-Tite. Petit post-scriptum pour classer un probleme. La chronique de la semai- ne derniére accusait le pre- mier ministre Peter Loug- heed de manquer de classe pour avoir accepté des bil- lets d’avion gratuits pour ses vacances. I] a depuis décidé de rembourser de sa poche les $9,000 en question. Voila . de la classe... Wm a é . ‘ VINES Ke \\ VS eee £ SS 4 ; DAR) y (fF vk | INA A\\ \ ep y k Al J’ai été il y a quelques semaines trés impres- sionné par quelques reportage de notre télévision: bombe a neutrons et grandes manoeuvres. Que les grands militaires de tous les pays s’amusent avec Vargent des contribuables, ce n’est pas grave. Lorsque cela devient sérieux ils nous appellent au secours, nous les civils. ; Mais ces histoires de bombe a neutrons nous entrainent dans un tourbillon ot s’achévera notre civilisation. Il faut donc prévoir l’aprés-neutron quand la terre tournera tranquille et calme sans humain, avec seuls au fond d’une forét épargnée quelques singes étonnés. C’est pourquoi jai l’intention de me rendre au parc Stanley, section simiesque, présenter mes amitiés a quelque guenon et 4 son seigneur et de leur faire quelques recommandations. : Peut-étre devrais-je les appeler fréres ou cama- rades, qu importe, voici mon texte: - i H Mes chers amis singes. Il parait que nous. descendons de vous, il n’y a pas de quoi en étre fier tachez donc de faire mieux Ja prochaine fois. Bien sir, vous avez vu le film et vous regardez la série chaque mercredi a notre télévision. Avez- | vous pensé a ce qui pourrait nous arriver si les premiers martiens débarqués sur notre planéte res- semblaient 4 Cortez ou aux chasseurs d’esclaves. - Pourquoi ces pionniers seraient-ils civilisés, cal seront des aventuriers, des tétes_ 2S sot dtune tethnelegte ona die ay aeMTeRE pill perfectionné que le notre. Donc, si un jour vous voyez quelque soucoupe volonte et ses passagers, ne vous précipitez pas, vous © pourriez vous retrouver les fers aux pieds et le carcan autour du cou. Car l’esclavage a été accepté de tous les temps par toutes les religions et toutes les philoso- phies. En ce temps la, les marchands d’esclaves étaient d’honnétes citoyens payant leurs taxes et craignant Dieu. UNE BELLE ANNONCE < Tout comme moi, vous l’avez lu dans Le Soleil. Quelque lecteur demande un compagnon pour aller a "Montréal fin octobre. Comme l’annonce continuait a paraitre milieu novembre, nous pouvons en déduire qu’ils seront en retard. Cependant, souhaitons-leur bon voyage. Dédicace oa Derniérement, un écrivain dédicacait ainsi l'un de ses livres: “A celui qui m/’a poussé de ses constantes sol- teur de l’impdt sur le reve- licitations, quia tout parta- nu.” —EW. PROGRAMME-CADRE DE FRANCAIS RAPPEL Le programme-cadre de frangais sera obligatoire au mois de septembre 79 et s’actualisera selon la demande des parents francophones qui désirent une instruction en francais pour leurs enfants. Il est donc TRES IMPORTANT d’'inscrire vos enfants a la Commission Scolaire de votre district avant le: ler FEVRIER 79 Pour plus de détails, veuillez communi- quer ou téléphoner a: 278-3433 Dr. Nick Ardanaz, Directeur des Services de la Langue Frangaise, © Ministére de |’Education de la C.B. ‘7351 Elmbridge Way, Richmond, C.B. ‘ gé avec moi et a qui, tant que je vivrai, je devrai tou- jours beaucoup. Au percep- V6X 1B8 si xl rae eee ee eV