A4 Avril 1997

DG |

peS MILLIONS

BGegardons un peu autour de nous! Sur
les balcons, aux fenétres, dans les parcs
et les jardins, il y pousse des millions
de fleurs toutes plus belles les unes que
les autres. Il faut bien l’avouer, les fleurs
viennent égayer notre décor familier, en
quelque sorte, embellir notre vie.

Quel est celui d’entre nous qui ne saurait
s’émerveiller devant le spectacle
féerique que sont les chars fleuris des
divers carnavals a travers le monde? Les
fleurs sont un plaisir constant pour les
= C’est souvent avec des fleurs que
on témoigne de son amour ou de son
amitié 4 ceux qui nous sont chers. On
pourrait méme dire qu’une fleur vaut
parfois des milliers de mots.

Et pourtant, a notre époque, trop souvent
nous sommes devenus un peu
indifférents aux fleurs qui nous
entourent. Nous sommes si pressés que
nous ne prenons plus le temps de nous
arréter pour les admirer. C’ est pourquoi
il est temps de partir 4 la découverte du
grand jardin de la terre pour y découvrir,

dans toute sa splendeur, la FLEUR.

pe ka FLeUR 3
PkaNTo —

ba fleur n’est pas seulement belle 4
regarder ou bonne a sentir, elle est aussi
fort utile. Bien sir, elle parfume 1’air
ambiant et nourrit l’abeille, mais sa
Se fonction est d’assurer la repro-

uction de la plante sur laquelle elle
s’épanouit. Ainsi, qu’il s’agisse du sim-
ple petit brin d’herbe, de la plantureuse
pomme de terre, ou du cerisier chargé
de fruits, la plupart des plantes
présentent, 4 un moment de leur vie, un
ornement floral. On dit alors que ce sont
des plantes a fleurs. De cet ornement
floral proviennent les graines qui, en

ermant, donneront plus tard, naissance
a de nouvelles plantes.

Malgré l’importance des fleurs, il faut
savoir qu’il existe des plantes qui ne
fleurissent jamais! C’est le cas en effet
des fougéres, des mousses, des
hépatiques, des lichens et des algues. Les
ancétres de ces plantes sont apparus sur
la terre, voila des millions d’ années. Les
plantes sans fleurs ne se reproduisent pas
par SEES mais grace a des cellules
appelées spores. Ainsi deux sortes de
végétaux coexistent: LES PLANTES A
FLEURS Et CELLEES OQUICNE
FLEURISSENT PAS. Pour I|’instant,
laissons de c6té cette derniére catégorie
et intéressons-nous tout spécialement
aux plantes 4 fleurs. Voici leur histoire.

UN URNIVeRS De
PLEURS

ke monde compte aujourd’ hui quelque
250 000 espéces de plantes a fleurs. On
les trouve aussi bien sur les pentes
enneigées des montagnes que dans les
sables du désert. Elles poussent donc a
travers le monde entier, 4 l’exception
toutefois des régions glaciaires qui
entourent le péle Nord et le pole Sud.
La taille des fleurs que ces plantes
produisent peut varier de moins d’un
millimétre 4 plus d’un métre. Certaines
fleurs sont de couleurs vives alors que
d’autres possédent des teintes plutét
ternes. Mais, quelle que soit leur taille
ou leur couleur, elles jouent toutes le
méme role, celui de produire des graines
pour que puissent pousser de nouvelles
plantes.

De plus, il faut savoir que parmi tout ce
qui vit sur notre belle planéte, seules les
plantes sont capables de fabriquer leur
propre nourriture. La plupart des plantes,
pourvues ou non de fleurs, sont dotées
de racines, de tiges et de feuilles. Afin
de mieux comprendre le fonctionnement
a la fois merveilleux et complexe des
plantes a fleurs, il faut examiner leur
structure de plus prés.

RacineS eT
beS TieeS

hes racines de la plante ne sont en
principe pas visibles, et pourtant dans
certains cas, elles sont bien plus grandes

ue le reste de la plante. Elles peuvent
étre fines ou épaisses, lisses ou
rugueuses, et plus ou moins ramifiées.
Les racines exercent essentiellement
deux réles:

*£ Tout d’abord, elles permettent la
croissance de la plante grace a l’eau et
aux minéraux qu’elles puisent dans le
sol. Puis, les racines transportent cette
eau et ces sels minéraux jusqu’a la tige,
ui les véhiculera, 4 son tour, vers iS
euilles.

© Ensuite, les racines servent a fixer
la plante dans le sol. Elles agissent un
ja plant€ Gans le SOL g

pe a la maniére d’une ancre qui immo-

ilise un bateau; les racines s’accrochent
solidement au sol; ainsi elles donnent a
la plante une stabilité es lui permet de
résister a l’action du vent et des
intempéries.

Mais le réle de la racine ne s’arréte pas
la. En effet, c’est dans la racine que
s’accumulent les réserves qui permettent
a la plante de s’alimenter pendant la
mauvaise saison. Ainsi, les carottes et
les radis que nous mangeons avec got,
sont en réalité, les racines de ces plantes.

La plante peut étendre ses racines trés
loin dans le sol. Cela lui permet de
trouver l’eau et les sels minéraux
nécessaires 4 sa croissance. Les racines
sont reliées aux autres parties de la
plante par la tige, l’élément du systeme
circulatoire qui est chargé d’acheminer
Veau et la
nourriture a
“ travers toute la
plante. La tige produit aussi
des bourgeons, des feuilles
et des fleurs. En
général, les tiges
poussent droit vers
le ciel, mais
certaines rampent
a fo terres OU
s’accrochent a la
surface d’un mur
ou d’une cloture, ou
méme d’un arbre.
Cela peut paraitre étrange, mais les
troncs d’arbres sont simplement
d’énormes tiges, dures et rigides.
Certaines tiges développent des épines
pour se protéger des animaux qui
cherchent 4 les dévorer. Quant au cac-
tus, qui vit dans les régions arides, ses
tiges ou ses épines constituent des
réserves d’eau. D’autres espéces
utilisent encore leur tige pour
emmagasiner leur nourriture.

Slee

DP), roosters,
9

Les rayons du soieil
traversent la cuticule. /—

par l’intermeécdiaire
de ia tige.

oVace au
Pav/S Des

‘eau arrive dans Ia feuille>,...

FLEURS

a premiére vue, les déserts ne semblent
as trés accueillants pour les plantes a
eurs. Et pourtant, malgré la seécheresse

du sol, l’intensité du soleil et le manque

d’eau, bien des plantes a fleurs y

survivent. Mais alors, comment font-

elles?

Nous le savons déja, il pleut rarement
dans les déserts, et le manque d’eau est
le plus gros probléme que doivent
affronter les plantes qui y vivent. Pour
résoudre ce probléme, elles développent
généralement, juste sous la surface du
sol, de longues racines qui s’étendent
trés loin. Cela leur permet ainsi de
récupérer la moindre goutte d’eau.
Ensuite, telles des outres, (peaux
d’animaux cousues en forme de sacs,
pour conserver et transporter le liquide)
elles emmagasinent toute |’eau qu’elles
peuvent recueillir. Le cactus, en
particulier, posséde des racines qui ab-
sorbent trés vite des quantités d’eau,
méme trés petites. Il emmagasine |’eau
dans sa tige, et pendant la période de
sécheresse, il l’utilise lentement.
D’ ailleurs, il faut savoir que les aiguilles
pointues du cactus sont ses feuilles, et
qu’elles servent aussi d’armes qui le
protégent contre les oiseaux et les autres
prédateurs. Mais ces petites épines n’ont
pas qu’un r6le défensif; elles créent aussi
de l’ombre. Ainsi le cactus, muni de

Pa

‘.

+ %

centaines d’épines, projette autant de
petites ombres sur lui-méme. D’autres
plantes, pour ne pas attraper de coup de
soleil, vivent 4 moitié enterrées. Et
quand il pleut beaucoup, elles poussent
trés vite. Ainsi, les plantes cailloux, de
la famille des cactus, vivent elles aussi
dans le désert, et dés qu’il pleut, leurs
fleurs s’épanouissent en quelques jours.

net
* En montagne, on peut remarquer que
plus l’on nee plus on a froid et que
souvent, il y a méme du brouillard. Au
sommet, la température est si basse et le
vent si violent que presque rien ne peut
pousser. Et pourtant, un peu plus bas,
quand la neige fond, 1’été, les flancs de
la eure se parent tout 4 coup d’un
tapis de fleurs multicolores. Elles sont
souvent petites et rabougries (retardées
dans la croissance) et elles poussent trés

rés du sol pour mieux recueillir
a chaleur de la terre et résister au vent.

Le lis martagon, par exemple,
présente une tige extrémement souple
et flexible, qui lui permet de résister
aux bourrasques les plus violentes.
L’edelweiss est une petite plante
gracieuse dont la fleur est couverte
d’une sorte de manteau cotonneux qui
Vaide 4 emmagasiner la chaleur.
Méme 4a une altitude de 2000 métres,
on trouve aussi des saxifrages,
des gentianes, ainsi que quelques
arbustes comme les rhododendrons
ou les genévriers.

Au bord de la mer, les plantes a fleurs
doivent supporter le sel des embruns.
Elles poussent aussi bien dans la vase,
sur les dunes ou sur les rochers.

hE

peS
makaiS eT bes
6Tane

Dans les marais et au bord des étangs,
pousse une multitude de petites plantes
a fleurs. En effet, ils se couvrent d’ une
flore trés particuliére qui est quelquefois
si fournie qu’elle peut masquer
complétement la surface de l’eau. C’est
le cas, par exemple, des étangs dont les
eaux calmes abritent souvent les
nénuphars. Ces jolies plantes
s’enfoncent profondément dans la vase
gui tapisse le fond des étangs, et elles
étirent leurs f.1- 2.658
jusqu’a la sur- |

Veau, ot elles étalent
leurs feuilles et Leas
fleurs. Sur les berges
poussent des roseaux,
des massettes (une plante
aquatique de la famille des
typhacées), des iris et des

Salicaires (nom vulgaire du
lythre, plante 4 petites fleurs pourpre-
rouge groupées sur un long ep).

eal existe aussi des plantes a fleurs
parasites, qui vivent un peu comme des
vampires. Elles s’agrippent 4 d’autres
végétaux et sucent leur eau et leur
nourriture. Elles vivent ainsi aux dépens
d’ autres plantes, leur nuisant et parfois
méme, entrainant leur mort. Le gui, par
exemple, incapable de puiser sa
nourriture dans le sol, s’installe sur les
arbres pour ensuite voler leur séve au

face de-

moyen d’une sorte de racines qui
pénétrent dans les branches. Tout
comme le gui, les orobanches sont des
plantes parasites. Elles puisent leur
nourriture dans les racines des autres
plantes.

air . . .
AET1l existe aussi des plantes carnivores

qui vivent dans des sols pauvres en _

nourriture. Les insectes qu’elles
capturent viennent compléter leur
alimentation. Les plantes carnivores
capturent leurs proies de diverses facons.
Ainsi, le drosera est muni de feuilles
collantes qui capturent les petits
moucherons. La dionée, une autre plante
carnivore, se ferme dés qu’on la touche
et emprisonne ainsi les insectes qui se
posent sur elle.

Le6S 6RFARTS
DU Sokeik

&

li est étonnant de constater que les
plantes 4 fleurs ont recours a diverses
stratégies pour survivre, et qu’elles ne
se développent pas n’importe ot. En fin
de compte, chaque espéce a ses propres
besoins et elle ne s’épanouit que la ot
les conditions climatiques Cee Tan
humidité, mature du sol) lui sont
favorables. Les diverses espéces de
plantes a fleurs qui vivent dans le méme
endroit ont donc plus ou moins les
mémes besoins.

Les éléments nécessaires 4 toutes les
plantes sont: l’eau, les substances
minérales du sol et le gaz carbonique de
l’air. Ensemble, ces éléments subissent
une transformation qui ne peut se
produire dans la plante sage présence
de l’énergie solaire que les plantes ab-
sorbent tout au long de la journée. Le
soleil est donc un élément capital dans
le fonctionnement de la plante.
D’ailleurs, en l’absence de ses rayons
lumineux, la plante meurt. On peut
constater que les fleurs des bois
(jonquilles, muguets, anémones,
jacinthes, ficaires, violettes), sont
beaucoup plus nombreuses au
printemps, alors que les arbres n’ ont pas
encore de feuilles. En été, par contre,
quand le feuillage fait de l’ombre, on
trouve peu de plantes a fleurs sous les
arbres. On trouve alors plus de fleurs
sur le bord des chemins et dans les
clairiéres ensoleillées.

ke ROke De
Fevikke

Mous allons maintenant faire un petit
effort d’imagination. Supposons que
nous sommes assez minuscules pour
nous glisser a |’intérieur d’une feuille.
Devenus visiteurs indiscrets, nous
sommes stupéfaits de découvrir l’ intense
activité qui régne a l’intérieur de la
feuille, car elle n’est pas un simple
ornement, mais une véritable usine, in-
dispensable a la vie de la plante.

x)

Tout d’ abord, la surface de la feuille est
recouverte d’une trés fine cuticule,
transparente comme du cristal, qui laisse
passer la lumiére solaire. Sous cette
cuticule apparaissent des millions de
cellules minuscules, accolées les unes
aux autres et riches en chloroplastes.
Ces chloroplastes sont colorés en vert
par la chlorophylle (pigment vert
présent surtout dans les feuilles des
plantes) qui absorbe la lumiére du soleil.
C’est ce qui explique le fait que les
feuilles soient vertes.

Une plante qui a assez de soleil arbore
des feuilles bien vertes, alors qu’une
espéce de la méme plante poussant a
l’ombre a tendance 4 jaunir puisque la
chlorophylle ne peut exercer son action
en l’absence de lumiére. Mais la feuille
ne se contente pas d’ absorber la lumiére
solaire. L’air dans lequel la feuille puise
le gaz carbonique pénétre par de toutes
petites ouvertures, appelées stomates,
situées sur sa face intérieure. Ensuite,
l’eau, puisée dans le sol par les racines
de la plante, monte jusqu’a la feuille.
C’ est a partir de ces deux éléments, l’eau
et le gaz carbonique, que la chlorophylle
fabrique, en utilisant 1’énergie
lumineuse, des sucres qui servent de
nourriture a la plante. Ce travail accom-
pli par la chlorophylle s’appelle la
photosynthése.

D’ oX¥eene

6n fabriquant leur nourriture, les
plantes dégagent de l’oxygéne dans
"atmosphére. Ainsi, comme tout étre
vivant, les plantes respirent, elles aussi.
Le jour, elles aspirent du gaz carbonique
et elles rejettent de l’oxygéne, et la nuit,
elles absorbent de |’ oxygéne et rejettent
du gaz carbonique. Nous le savons déja,
nous vivons grace a l’oxygéne contenu
dans |’ air que nous respirons, et ce sont
les plantes qui fabriquent cet oxygene.

Avril 1997 AS

Ainsi, si les plantes mouraient, tous les
étres vivants seraient condamnés au
méme sort!

Et finalement,
Sil n’y avait ni
plantes, ni

_photosynthése,
i. la Vie
n’existerait pas.

£9 Fheuis: URE
coir ie ce

Des orchidées aux minuscules fleurs de
l’avocatier, les fleurs nous enchantent
ar leurs formes et leurs couleurs.
ertaines plantes, comme la tulipe,

n’ont qu’une seule fleur. D’autres,

comme Véglantier, en ont de
nombreuses, qui se développent et
fleurissent isolément. Mais, derriére cet
étonnant étalage de formes, de tailles,
de parfums et de couleurs, il existe une
structure fondamentale commune a

toutes les plantes.

A la base, nous trouvons d’abord le
réceptacle, oii s’insérent toutes les par--
ties de la fleur. Puis, les sépales
protégent le bouton de la fleur avant
qu’elle ne s’ouvre. Ils sont généralement
verts. Ensuite, les pétales constituent
la partie la plus colorée de la fleur. Enfin,
a Pintérieur des pétales, se trouvent les
éléments les plus importants: ses
organes reproducteurs, males et
femelles. Chez certaines espéces de
lantes, ces organes sont présents dans
a méme fleur alors que chez d’autres,
on trouve des fleurs miles et des fleurs
femelles bien distinctes. Il existe
d’autres espéces oi les fleurs males
poussens sur un type de plante et les
eurs femelles sur un autre.

Examinons ces organes de plus prés. Les
étamines sont les organes males d’une
fleur. Au sommet de chaque étamine,
e trouve une anthére qui contient un
multitude de grains de pollen. Au ce
tre des étamines, se trouve l’organe
femelle de la plante, le pistil, dont
l’extrémité est collante.

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