‘ © OVE! roitvsT VS .sidmolod ob fiolo@ a3 a fhe - — 6, Le Soleil de Colombie, 27 Février 1976 “Le document Lalonde | j‘en ai le monde entier SUITE DE LA PAGE 1... sont monolingues. Je me suis promené sur des centaines et des milliers de kilométres, en Améri- que latine, dans les Andes, en Afrique, particuli¢- rement dans le Sael, en A- sie et je n’ai jamais ren- contré une civilisation mo- nolingue, sauf‘quand |’Etat national s’établit, la langue s‘identifie A une ideologie plutdt qu’a une maniére de vivre d’un groupe d’amis. Si vous étes au Mali, en Haute Volta, au Sénégal ou si vous étes en Java ou chez les Indiens Anma- ra, Quéchoua sur les pla- teaux des Andes; vous trou- verez que normalement les gens connaissent plusieurs langues, les parlent avec grande facilité. On prie en arabe, on parle avec la mére en volof, on écoute la radio en bambara, on compte et on fait affaire, on travaille au marché dans une des langues typiques de marché, on sait un peu le francais et ctest nor- mal. C*est seulement l’Ameéri- cain, le Francais depuis l’Académie Francaise et le cardinal Richelieu, qui croient qu’en quelque ma- niére, parler une seule lan- gue les rend supérieur aux autres. Ca doit étre la lan- gue standardisée par I’A- cadémie Francaise, la lan- gue de la classe moyenne, ou l’anglais ‘‘uniquak’’, de le prononciation de la te- lévision. Je suis trés heu- reux quand j’arrive au Ca- nada de me trouver dans un pays dans lequel en prin- — cipe au moins on est en pays moderne ot le mono-_ linguisme ne s’est. pas eh- core établit définitivement. © Q- Au Canada, M.Trudeau a adopté récemment~ des mesures nistes. Il entend limiter la consommation et lapro-’* Pensez-vous que, © duction. tot ou tard, les pays indus- trialisés seront obligés d’adpoter des mesures ‘de~ ce genre “que le anti-inflation=' f19 R- C’est inévitable. On ne peut pas manger la terre. Les industries doivent 6- tre concues comme des instruments de digestion et desexcréménentisations du monde entier. Dans cha- que domaine de production, et ca, de plus en plus on arrive &4 le compren- dre, deux modes de pro- duction sont en synergie: un mode autonome et un mode hétéronome. La ca- pacité des sociétes d’at- teindre ses buts dépend de ‘la maniére dans laquelle un équilibre s’établit en- tre ces deux modes de productions. Quand dans ces sociétés essen- tiellement industrielles, la production de biens et de services dans un mode hé- téronome croft au-dela de certaines limites, le milieu total est transforme de tel- le maniére, que la pro- duction autonome est ren- due impossible, et alors, la contreproductivité s’installe. L’accéleration des transports dévore le temps. Au Canada, vous employez plus ou moins 27% de votre temps d’a- dulte éveillé pour vous dé- placer d’un endroit 4 un autre, ou pour créer les moyens nécessaires dans’ ce but. Il v a 40%, de vo- tre énergie qui est emplo- yé pour construire les rou- tes et les voitures et pour les faire fonctionner. Dans une civilisation sim- “ple, n’importe ou dans le monde et n’importe quand dans I’histoire, jamais plus 5% du temps so- cial est engagé pour se déplacer hors de la mai- son. Et en méme temps, “dans des civilisations ou l’on depend des ‘pieds et des anes pour se déplacer, ‘on emploie 17 minutes pour iC mille - 3° milles par heures. Si vous calculez le temps total pour faire, pour “produire un mille- passager » vous © verrez qu’au Canada, ca codte 14 ‘minutes. Sans doute, vous ‘avez pu -accélerer votre “sionnel, ( Illich) capacité de déplacement de 17 minutes par mille 4 14 minutes par mille, mais plutét que de passer 5% de votre temps dans le déplacement, vous pas- sez 27% de votre temps vital dans cette activité. Le transport est contre- productif parce que vous 2. IVAN: ILLICH = is tot que gens. Dans 1l’éducation , l’éducation a vie - le mé- me mot étre bon, doit étre le ré- sultat de l’enseignement, de l’enseignement profes- Vous avez détruit pour beaucoup de gens leur cu- riosité, “leur désir d’ap-: prendre par elon Et ivi niéres -années; avez construit une- socie- té autour des roues’ plu-- des pieds. Vous avez couper les pieds aux vous faites un peu la méme cho- se. A l’école, l’education est terminable, mais non! vous ne l’appelez pas 1|’e- ducation interminable mais qu’on utilisait avant pour enfermer les gens dans les prisons, Vous avez fait croire aux Ca- nadiens que le savoir, pour ‘d'un programme: dans la médecine, en mé- dicalisant la santé, on a éliminé du milieu les con- ditions et les ressources pour se maintenir sain, pour vivre. Qu’est-ce que c’est la santé sinon la vie responsable , réaliste et pour cette raison-la, la vie associée a l'art de souffrir, de mourir. Q- Dans votre volume ‘‘La Némésis médicale’’, vous parlez d’un decument de travail présenté par le mi- nistre. Lalonde:‘‘ Nouvelles perspectives de la santé -des Canadiens’’. R- C’est un document trés intéressant, ambigu mais trés intéressant. J’en ai parlé dans le monde entier. Je crois pouvoir dire qu’il n’y a aucun autre mi- nistre de la santé qui ait eu le courage de parler dans des.termes Si clairs et nets A la nation. Evi- demment, il y a un trés grave danger dans la ré- alisation des idees-force qui sc degagent de ce do- cument. Il n’y a pas de question, pas d’alternati- ve...il faut limiter ce que font les docteurs parce que’ pendant. les 25 der-. . leschamp, de: l’'action, médicale stest,... élargi d’une, maniére: in-, tolérable. Il y a 20 ans, un malade, un patient é- tait l’exception. Aujour- d‘hui au Canada, je crois que vous avez 7 relations de patient pour chaque per- sonne qui vit au Canada. -Chacun est simulranément le patient actif de plusieurs thérapeutes qui se char- gent de sa réparation. La fonction médicale doit 6- tre repoussée dans le do- maine de la manipulation ou de l’intervention dans les maladies ou: dans le .“trauma’’. Mais .¢a .peut se faire de 2 maniéres différentes. Ca pourrait se faire par le développement d‘une nouvelle bureaucra- tie qui se.charge de la santé, ce que Fitch a ap- parle a travers pelé la Biocratie, qui est maintenant principalement médicale, pourrait devenir biecratie de la santé ef dans ce cas, la vie des Canadiens serait encore plus profondément ma- nipulée du matin jusqu’ au soir, de la naissance jus- qu’A la mort. Ou, le do- cument Lalonde peut étre _lu comme une nouvelle dé- cision gouvernementale de protéger la liberté des in- dividus de se charger de leur vie. Q- Au Canada, nous avons ce qu’on nomme |!’Agence Canadienne de Développe- ment Internationnal. Pen- sez-vous que les millions de dollars consacrés aux programmes de _ 1/’ACDI sont utilisés 4 bon escient. R- N’en parlons pas. Je n’aime pas offusquer les gens chez lesquels je me trouve comme invite. Q- En Juin prochain a Van- couver, il y aura une con- férence sur les établisse- ments humains patronnee par l’ONU. Que pensez- vous des réunions du gen- Te. aIOVE oR «Deux amis ct collabo- “rateurs trés’ proches; E- duardo Terraza, un archi- tecte du Mexique et Ro- selyn Lynfrein, profes- seur a l’Université de Ber- keley, également = archi- tecte, sont en train de pre- parer, ensemble, a Cuer- navaca . un document qu’ils désirent présenter 4 cette réunion de 1’ Habitat. Leur hypothése, qui a évo- lué dans notre seminairc commun est cclle qu'il faut dépasser la critique, qui est devenue la critique d’avant-garde des cing derniéres années. Cette critique propose qu’il faut développer un nouveautype d’expert, .l’expert: dans la déprofessionnalisation dans le domaine de l’archi- tecture. - ’église du québec sait Ss ‘adapter. aux _temps nouveaux. La situation religieuse au Québec n’est plus. la méme qu’autrefois, ni méme il y a encore 15 ou 20 ans. Les«=.«: catholiques pratiquants ont .% bien diminué. La hiérar- chie n’exerce plus une aus-: si grande influence qu’vau ° cours des générations'! pré- cédentes. Les réligiewx ont. quitte une partie ‘du champ qu’ils occupaient dans” ‘des domaines comme l’ensei- gnement, l*hospitalisation et bonnes oeuvres.’Et ‘les: prétres - $’a jouter ate naiarate eatholigue d’Amos, en Abitibi, est ‘du e architecture aux renouveaux ) liturgique, biblique et ca- téchétique et al’essor de> remarquable grandissant. est, le rdle and. des: laiques, qui viennent.suppleer . au mos vient de publier une étude trés sérieuse de la situation dans son diocese __ (i). Dans les régions rura- — -les: desertion des campa— _.gnes et impossibilité pour ..le reste des paroissiens de faire vivre le curé. Divers ’ remédés ont été essayes: 'Jumeler (un seul prétre a= vec 2 paroisses Prétres a temps particl - ; Cependant, la vraie solu- tion serait d’avoir un méme cure pour 4 ou 5 pardisses, animées ‘Chacune locale- a SHR Ts Es lés par la hiérarchie a cer- taines fonctions ecclésias- tiques...’’. Lors~ d'une assembléc pléniére, les évéques. du Québec. ont étudié la ques- “tion des nouveaux ‘‘minis- “téres’?! et: ont uagisser, pour instant, Jes ommunautés” chrétiennes s’éveiller aleurs’ propres “bésoin et choisir‘‘des lea- . ders-dotés de»charismes”’ ‘Il-faut réétudier le role du prétre. confronte a des for- ' mes de ministéres assures een wanes beet PRLS Vane Reale Pee hat Meee eAG Meade teisal! conclu de are y sated cctestaiensreecmenpigantl ont aussi ‘aban=:! “ tres rare qu Québec,” se distinguant Surtout ‘des ee pracirenityl 7: donne“le sacerdoce. les par son déme: —(Office du ‘film du: ‘Québec): itaa vais gin Tent “par ‘des catholiques * oe Sa be spate: Bees ? ‘ Mais ily aaussiun re- “ /. ayant: recu le sacerdoce, = at nouveau religieux! “multiz /mouvémént ~‘charimasti-- nombre iosuttieante 4 a religieux, iisicussuyelee (1) L? Bglise @tAmos 2 la re- plication des communautés ques. de base, nouvelles formes Sur le plan de la pastora- de pastorale, qui viennent le, le changement le plus cherche -de«son avenir - Montréal, Editions Fides, - ; } 1975 - 293p. cres et méme, de plus’ “en” plus, des laiques, ces der- niers pouvant étre ‘‘appe- tres. le diocése d’amos Le Vicaire épiscopal d’ pa