rs Janvier 1968 L’APPEL page 5 TOUR D’HORIZON La Fédération des Ecoles Indépendantes de Ia C.B. Un mouvement qui semble avoir des chan- ces de réussir, celui qui réunit sous une seule fédération les groupes, surtout confessionnels, qui dirigent et administrent des écoles en Co- lombie Britannique, a récemment présenté un mémoire au conseil du cabinet provincia] de cette province demandant une aide financiére basée sur le pro-rata du coiit actuel de l’édu- cation par éléve dans les écoles publiques. Si les chances de réussite sont meilleures e’est qu’en faisant front commun ces diverses confessions représentent environ la moitié de la population. Certes, le nombre d’éléves fré- quentant les institutions confessionnelles ne peut pas étre invoqué puisqu’il ne représente pas le nombre de ceux qui les fréquenteraient si le prix de scolarité ne comportait pas l’obsta- cle majeur. Il se situe tout de méme a 26,000. Done, de argument méme du mémoire, ces contribuables allégent le fardeau de V’état d’une facon dramatique. I] n’est pas surprenant que la Colombie Britannique soit la province qui dépense le moins, au per capita, pour 1’éduca- tion. Le systéme scolaire de la Colombie Britan- nique frise le totalitarisme par son monoly- thisme. Ce que la Fédération des Ecoles Indé- pendantes recommande, en fait, c’est le droit pour les citoyens de faire un choix; c’est de favoriser le principe d’une saine émulation par la concurrence; ec’est l’exercice d’une vraie démocratie. UN MEME LANGAGE Commentant le voyage du Président de la République en Pologne, M. Gorse, Ministre de 1’Information, déclarait 4 l’issue du Conseil des Ministres du 13 septembre: “Comme cha- eun peut le constater en France, le Général de Gaulle tient partout le méme langage, a VEst comme 4a 1’Ouest, sans dévier de la ligne politique qu’il s’est tracé’’. Rapportant ces propos, l’Agence AFP ajoute que le porte-pa- role du gouvernement a encore souligné que la politique extérieure de la France était fondée sur “l’indépendance des peuples, l’ouverture des frontiéres physiques et morales, la fin de la politique des blocs, l’élargissement de l’Europe, tous objectifs qui ne tendent qu’d la paix” et qui expliquent les positions prises récemment par le Général de Gaulle. Celles-ci ont eu l’occasion de se manifester publiquement au cours des deux voyages de 1’été 1967: Québee et Pologne. Il peut done apparaitre intéressant de rappeler ici ce qu’a dit le Chef de 1’Etat de part et d’autre de ]’At- lantique. Les extraits de discours publiés ci-- dessous ont été regroupés autour des grands thémes évoqués par le Ministre de l’Informa- tion. L’indépendance des peuples “Au lieu de laisser mettre en oeuvre par des entreprises extérieures les vastes ressour- ces de votre territoire, vous entendez les décou- vrir, les organiser, les exploiter vous-mémes. En somme, compte tenu des difficultés inévi- tables d’un tel changement, moyennant les accords et arrangements que peuvent raison- nablement comporter les circonstances qui vous environnent et sans empécher aucunement vo- tre coopération avec des éléments voisins et différents, on assiste ici, comme en maintes ré- gions du monde, 4 l’avénement d’un peuple qui, dans tous les domaines, veut disposer de luiméme et prendre en mains ses destinées. Qui done pourrait s’étonner ou s’alarmer d’un mouvement aussi conforme aux conditions mo- dernes de Véquilibre de notre univers et a 1’es- prit de notre temps? (Québec, 23 juillet 1967) “Quoi qu’il ait pu arriver, nous sommes maintenant 4 l’époque oti le Québec, le Canada francais, devient maitre de lui-méme. II le devient pour son propre bien. Il le devient aussi, je le crois, pour le bien des communau- tés voisines du Canada tout entier. I] le devient pour l’honneur et par conséquent pour l’avan- tage de tous les hommes. C’est le génie de no- tre temps, c’est l’esprit de notre temps que chaque peuple, oti qu’il soit et quel qu’il soit, doit disposer de lui-méme.’’ (Trois-Rivieres, 24 juillet 1967) “La France, en compléte possession d’elle- méme, poursuit activement son développement économique et social et s’emploie 4 aider au progrés et 4 ]’indépendance de tous les peuples de la terre, tandis que la Pologne, a 1’intérieur des frontiéres qui sont et doivent rester les siennes, a pansé ses terribles blessures, entre- pris la mise en valeur de ses grandes ressour- ces, accompli une transformation qui, sans né- gliger l’amélioration de sa capacité agricole, fait d’elle une importante puissance industriel- le, affirme de plus en plus nettement sa person- nalité nationale. Mais, dans un monde en pleine gestation qui demeure dangereux, rien n’est donné une fois pour toutes.’ (Varsovie, 6 septembre 1967) “Vous étes faits pour étre un grand pays. Maintenant que vos malheurs et vos difficultés de frontiére sont surmontés par votre victoire, qui est aussi la n6tre, vous devez voir loin. La France n’a pas de conseil 4 donner a la Pologne mais elle a pour elle assez d’amitié, de respect, pour se féliciter de la vocation nouvelle qui est la votre. Elle espére que vous verrez un peu plus loin, un peu plus grand peut-étre que ce que vous avez été obligés de faire jusqu’a pré- sent. Les obstacles qui vous paraissent, au- jourd’huj insurmontables, sans aucun doute vous les surmonterez. Vous comprenez tous ce que je veux dire...’’ (Gdynia, 10 septembre 1967) L’ouverture des frontiéres “Rien n’est done plus naturel et, en méme temps plus salutaire que les liens de plus en plus étroits qui s’établissent entre toutes les branches de nos activités de part et d’autre de 1’Atlantique!.... Or, au milieu des bouleversements qui ont déja marqué le siécle et devant ceux qu’il pres- (suite 4 la page 6)