Le Soleil de Colombie, Vendredi 21 — 1979 Economie axee sur l'homme: la coopération par Roméo PAQUETTE, Conseil de la Coopération de la Colombie britannique ARTICLE NO.12 Dans les premiers chapi- tres, nous avons essayé de donner certaines définitions des phénoménes d’écono- mies passées aux mains de grandes sociétés multi-natio- nales, alors que nos pays, le Canada y compris, vivent toujours dans l’illusion de lintégrité nationale. Ce que nous avons l’intention de démontrer, 4 mesure que nous avancons dans la pour- suite de notre raisonnement, c'est que la ‘“démocratie” doit tre vécue de fffacon plus tangible que par le recours périodique au scru- tin secret pour élire nos leaders politiques. Si I’évolution économique mondiale doit s'acheminer vers une situation sans fron- .tiéres, il faudra procéder de facon logique et faire de méme de |’évolution _politi- que. S’il faut que des territoires soient exploités pour leurs matiéres premie- res, alors que d’autres sont exploités pour leur main- d’oeuvre 4 bon marché; s'il faut que certaiiins pays se spécialisent en consomma- tion des produits issus des deux premiers territoires, il faudra alors prévoir des systémes de rapports politi- ques révolutionnaires. Ce sera peut-étre l’avénemert d’un vrai gouvernement des Nations Unies. Quant a nous, nous cro yons que l’alterna‘ive est préférable: c’est-a-dire celle qui présumerait d’un projet vraiment exitant; celui d’o- rienter le développement des pays par rapport a leurs propres ressources: agro-ali- mentaires, matériaux de ba- se, énergétiques et technolo- giques. Le moyen c’est la démocratisation de ]’écono- mie.. Ce n’est pas la un nouveau principe. Il] a été énoncé 4 plusieurs reprises, méme comme slogan politi- que; nous le reprenons avec nos propres paroles: 1a ot existent les hommes, la ma- tiére premiére et les techni- ques, l’auto-suffisance ¢-t possible. A preuve, toutes les civilisations qui ont pre- cédé notrrre ére. De plus, nous croyons que la survivance de communau- . tés culturelles minoritaires est impossible dans une so- ciété ot l’individu est réduit a la seule fonction de servi- ‘teur-consommateur. Si, d'une part, nous croyons a la formule coopérative, pour le salut socio-culturel des Franco-colombiens, nous ne pouvons pas, d’autre-part, isoler cette auestion de |’en- semble du probléme dialié- nation culturelle. C’est pour cette raison que nous voulons continuer a traiter de tous les aspects d'un probléme qui nous ap- parait comme global. “Si Victoria m était conte... Pierre Mathieu vide son coeur [SUITE] Ma chére Grande, quand je suis descendu a Victoria, il pleuvait; je n’ai point besoin d’étre un Prévert, un Bois- joli, un Beauchamps. _ Il pleuvait sans cesse, Vic- toria, oh! rappelle-toi, ma Victoria, il pleuvait ce jour- la une bruine “british”, je me serais cru a Londres, O Victoria, rappelle-toi, il pleu- vait sans cesse, ce jour-la, une petite pluie suintante, mesquine, perfide, non une pluie déclarée a “seaux” ou- verts; non, ma Victoria, il pleuvait une bruine “british” a peine perceptible mais qui envahissait tout. Tout Victoria, tout comme lennui. L’ennui que j'ai quand je pense 4 la culture dont tu veux me revétir mal- gré moi, contre moi, par- dessus moi. Il pleut sans cesse, 6 ma Victoria, sur Victoria. ~~ L’unique phrase de la méthode anglaise Olendoff qui ne m’a jamais servi fut bien: What a fine day, give me my umbrella” Mais ce n'est pas uniquement sur Victoria qu'il pleut. J’ai as- sisté 4 un déluge beaucoup plus cocasse, effrayant et tragique. Et j'ai pourtant dans ma vie vu bien des choses tristes, A savoir: le viol de Lucréce Borgia, le détra- quage de la machine IBM pour les chéques de paie, un kiosque MacDonald sur les Champs-Elysées, Trudeau prenant chaque arbre de l’ile de Montréal pour un F:L.Q.; j'ai aussi vu la classe uni- versitaire québécoise s'amo- chir, se stéréotyper, mais ce que j'ai vu de plus triste dit _ dieu de Péguy et de plus loufoque a la fois, fut de voir une femme femellement ‘fé- La premiére condition pour faire ite la musique, c'est de ne pas faire de bruit. — Jose Bergamin Ginette Pelletier 682-3741 au centre-ville (coin Robson) vous invite a venir la voir et elle vous offre ses services en francais pour tous vos arrangements de voyages 817 Burrard Vancouver V6Z 1X8 minine,-Madame la journalis- te Solange dit de la Chanson ‘de Roland, échapper les sanglots longs de ses violons qui venaient de toucher la corde sensible. La bonne chrétienne, aprés avoir joué l’Abbesse des deux Canadas unis (pri- ére de liaisonner au coton) et des trois Rois Mages qui firent un détour pour dire a Trudeau ce qu’ils avaient vu, la charitable dame devint toute moite, toute chose, “une vraie Madame chose” et telle une baleine rouge revoyant son bleu Pacifique aprés un voyage vivement - houleux, apparut nostalgi- que, névraltique, névroti- que. La Madame venait de trouver juste au coin de la Cambie Street and Georgia West son chemin de Damas. Aprés le porte en porte provincial, de la confidence émotio-politique, du touche- pipi pathétique, elle venait de frapper son pépin. Elle s’apercevait que le temps des pommiers en fleurs était révolu et que la branche était morte. C’est alors qu’elle comprit l'injustice des fausses pro- messes et devint gonflante _ et dégonflée, qu'elle pleura ses yeux, devenus des ven- tres mammifériens (ou mammy, fais rien, c’est trop tard) elle pleura comme une Madeleine n’ayant pu trou- ver son parfum Chanel 1867. Elle hoqueta comme Saint Bernard dansant un Pole _ L'ACELF fonde la compagnie des cent associés francophones A Yoccasion de sa trente- deuxiéme Assemblée géné- rale, l’'Association canadien- ne d’éducation de langue francaise a procédé a la mise sur pied de la Compagnie des cent associés franco- phones. Se reférant a la Compa- gnie des cent-associés de la Nouvelle-France fondée par Richelieu sous le régne de Louis XIII, le Chanoine Lionel Groulx écrivait: “Cette premiére génération de pionniers a du moins fait la preuve qu'une race fran- ¢aise peut s’enraciner au Canada”. L'ACELF, en créant cette compagnie, veut: — Offrir un cadre excep- tionnel et privilégié aux membres de cette Corpora- tion désireux de poursuivre leur action en vue de la consolidation du fait francais en Amérique du Nord et plus particuliérement en ter- ritoire canadien; — Agir atitre de conseil et de soutien auprés de tous . les organismes qui ont pour but la promotion de la vie francaise sous tous ses as- pects en territoire canadien d'abord; — Souligner l’effort excep- tionnel consenti par des John avec Jambe de bois, elle dérailla comme le train dans le film “Québec last call”. Madame la journaliste avait enfin compris qu’on lui révélait le vrai visage du Canada, un visage a deux fesses; celui du sourire God bless you et celui de la claque sur la gueule. La pauvre grosse journa- liste gardait encore sous ses joues ruisselantes le fard de sa naiveté, mon bon Jésus, qu'elle était en petit maudit de s’étre fait jouer un turlu- tutu, un turluturien toute sa vie. On venait de lui passer un Québec long et difficile. Elle se sentait la grosse dinde de la farce confédérative du Thanksgiving Day du Domi- nion, elle en mangeait de la vache enragée, la pauvre agnelle a bigoudis des pro- messes électorales, la bonne mouman des films italiens qui a perdu sa sacoche avec une recette papale de ravioli Et durant ce temps-la, 6 Victoria, il pleuvait sans cesse, une pluie sur toi et sur Madame la journaliste; il . pleuvait, elle pleurait. Elle pleurait, il pleuvait. Un vrai “ery baby” de la désillusion. Mais moi, comme bien du monde, j'étais content de voir fondre cette belle bebelle, ce trop long Babel. Et telle la montagne qui enfante d’un sourire, elle montrait a l'histoire la gri- mace d’une servitude. (A SUIVRE) personnes afin d’assurer le développement de la culture et de la langue francaises sur le plan international; — Rendre hommage aux défenseurs de la francopho- nie en Amérique du Nord et plus particuli¢rement en territoire canadien. — Le Conseil d’administra- tion provisoire de la Compa- gnie a donc recu les vingt- cing premiers associés a titre de dame-officier et d’of- ficier a l'occasion d'une céré- monie spéciale d’intronisa- tion qui a eu lieu 4 Québec, lors du congrés de l ACELF. Ces vingt-cing personnalités francophones sont: Le Pére Richard Arés, Mme Thérése Baron, M. Guy Brosseau, Mgr Paul-Emile Gosselin, M. Georges-Emile Lapalme, M. Alfred Rou- leau, Mme Cécile Rouleau et Mgr Louis-Albert Vachon, tous du Québec. M. J..Edmond Arsenault, lle-du-Prince-Edouard; M. Georges-Alain Frecker Terre-Neuve; M. Alexandre - Boudreau, Nouvelle-Ecosse; Le Pére Clément Cormier, M. Gilbert Finn, M. Armand Saintonge et M. Adélard Savoie, Nouveau-Brunswick ’M. Charles - Auguste Demers, M. Paul Desmarais, Jean M. le Juge Guy Goulard, le Pére Roger Guindon et Mme Gabrielle Levasseur, Onta- rio; ; M. Martial Caron et M. le Juge Alfred-M. Monnin, Ma- nitoba; M. Rolland Pinsonneault, Saskatchewan; . M. Louis-A. Desrochers, Alberta; M. Roméo Paquette, Colombie britannique. Le chancelier de _ la Compagnie, M. Raymond Beauchemin, a annoncé la composition du premier conseil d’administration. Le Pére Clément Cormier (Nou- veau-Brunswick) a été élu président, Mme Thérése Baron (Québec) et M. Guy Goulard (Ontario) aux pos- tes de vice-présidents alors que Mme Gabrielle Levas- seur (Ontario), le Pére Ri- . chard Arés (Québec) et MM. Alfred-M. Monnin (Manito- ba) et Roméo Paquette (Colombie-Britannique) ont accepté les postes de conseil- lers. Le conseil d’administra- tion de la Compagnie doit se réunir a quelques reprises au cours de l’'automne afin de procéder a |’étude des régle- ments et établir un plan d'action qui sera soumis aux associés a l'occasion d'une assemblée générale spéciale. Le Carré Robson est |'endroit idéal Vancouver, le 2 septembre 1979 Monsieur le Premier Minis- tre Bennett, Parliament Buildings, Victoria, B.C. Monsieur le Premier Minis- tre, oi vous di- ic» totale- Mere ith jae Paci- fiqus : +e; ort pour obte: ‘uo sat oon de la salle d«« nes +d omplexe Robso > juar- a sncouver. Je sui membre de ce cinéclul depuis plusieurs an- nées «! ie connais bien les diffieultc. poséés par lutili- sation de la salle de projec- tion de |'Office National du Film, trop petite et trop mal aérée. La Cinémathéque Pacifi- que est un lieu de rencontre pour les Canadiens frangais, francophones ou francophi- les qui ont l'occasion d’y voir des films en frangais qui ne sont pas toujours diffusés dans les salles commerciales. C’est aussi un lieu de rencontre pour les Cana- diens immigrants qui ont Voccasion de voir des films dans leurlangue natale. Dans ce sens, la Cinémathé- que Pacifique peut étre con- sidérée comme un service communautaire et devrait pouvoir bénéficier comme tel de plusieurs jours par semaine d'utilisation de la 2a salle de cinéma du complexe Robson Square. Veuillez agréer, Monsieur - le Premier Ministre, l’ex- pression de mes sentiments respectueux et dévoués. Francis R. Andrew 1808-1330 Harwood Vancouver, B.C. V6E 188 P.S.: Suite 4 la derniére lettre que je vous ai envoyée concernant mon bail de 99 ans, j'ai recu un chéque de $560.00 de la Compagnie Westsea Towers. Je suis infiniment reconnaissant a vos services pour leur aide dans ce domaine. Je suis certain qu'ils ne manqueront pas de considérer favora- blement de méme la requéte de la Cinémathéque Pacifi- que. P.P.S.: J'envoie une copie de cette lettre au journal cana- dien de Vancouver “Le Soleil de Colombie”. le droit a une enfance heureuse 1979- Annee Internationale # \ ; de i nfant Gea TR BR EERO REA NR el SAS Re GS a8 yh STL,