6, Le Soleil de Vancouver, 31 aoat 1973 La minorité ontarienne a la conquéte de ses ecoles TORONTO (PC) — “Le fait frangais’:, en loccurrence le fait que l'Ontario compte main- tenant plus de citoyens franco- phones ae le Québec ne comp- te d'anglophones, commence a étre admis de facon plus gene- rale par les commissions sco- laires de cette province. Alors que des localités com- me Cornwall, Elliot Lake, Blind River et Sturgeon Falls ont été profondément divisées pe la question de la langue rancaise comme langue d’en- seignement, plusieurs autres se sont adaptées sans proble- mes. Un porte-parole officiel du ministere de lEducation a déclaré que ‘seulement une potenee de commissions sco- aires font face a des pro- blemes, et que 61 écoles se condaires utilisent le francais partiellement ou totalement comme langue d’enseignement. Le Dr Laurier Carriere, sOus-ministre adjoint et prée- sident du conseil permanent de lenseignement du francais, a declaré que l'Ontario a_pre- sentement 115,328 — éleves dans les classes ou les écoles francophones - des _ écoles élémentaires ou secondaires ou la langue d’enseignement est le francais. Il a dit que bien que linscription soit plus nombreuse dans les classes francophones, le nombre des eleves anglophones qui étu- dient le francais dans les éco- les secondaires a baissé de facon considerable. Le ministere a publié des Statistiques en 1972, indiquant 218.187 éleves d’écoles secon- daires étudiant le francais. soit 24.948 de mois que l’an- née precedente. M. Albert Morin, un com- missaire scolaire de Corn- wall, a déclaré que la tendance qui fait que les eleves franco- phones s‘éloignent de l'anglais et que les éleves anglophones laissent tomber le francais, est le “résultat ironique de programmes de_ bilinguisme mal administrés”’. Il a dit que les fonds féde- raux accordés a la province pour l'avancement du_bilin- guisme ont été utilisés pour obtenir “presque l'effet oppo- se’. Le statisticien du minis- tere de Education, M. J.A. Keddy, a publié des chiffres montrant que la province a re- cu environ $60 millions de- puis le début du ‘programme teéderal-provincial en 1970. Il a dit que le ministere a ajou- te a cette somme en accordant des subventions aux commis- sions scolaires. M. Morin a fait remarquer que lavertissement contenu dans un rapport soumis au gouvernement provincial oe la commission Symons sur |’édu- cation secondaire en francais, ef qui specifiait que les fonds federaux devraient étre utili- ses “dans les buts voulus”, na pas ete respecté. En mars 1972. le protesseur T.H.B. Symons, ancien président de {Universite Trent, a Peter- borough, a recommande que les reglements petri Tes subventions féderales soient rendus plus stricts. Depuis 1970, l'Ontario or- donne aux commissions sco- laires dassurer des cours ou le fran¢ais est la langue d'en- seignement. la ot au moins 20 éleves le demandent. Les 750,000 citoyens onta- riens d'origine canadienne- francaise ont accueilli ce re glement comme une recon- naissance légitime de leur iden- tite. Mais en septembre 1971, des eétudiants de Sturgeon Falls ont déclaré une greve dans le but d’obtenir que le francais soit la langue d’en- seignement dans une école bien a eux. Cette petite ville du nord de l'Ontario, a 24 milles a l'ouest de North Bay, a une population d’environ 7,000, dont 87 pour cent sont francophones. Le conseil scolaire de Ni- pissing, a North Bay, avait refusé de transformer l'éco- le secondaire de Sturgeon Falls pour en faire une ecole francophone. Un paquet de dy- namite fut envoyé par la pos- te aux bureaux du conseil. Le professeur Symons fut désigne pour servir de mé- diateur, et la greve prit fin lorsque les étudiants eurent recu l'assurance qu'on accé- derait a leur demande. ° Le conseil scolaire de Ni- issing accéda aux demandes rancophones, et l’école se Etudiants rassemblés devant l’école se satisfait des efforts de mé- diation de M. Symons, mais que par ailleurs la nouvelle commission n’aurait pas de pouvoir réel. Il a dit quelle devait faire face a des crises parce que les requetes des francopho- nes sont “rejetées par des douzaines de commissions scolaires’. Le Dr Carriere a dit de son cété que la com- mission pourrait résoudre ses problemes en s appuyant “sur le poids de lopinion publique’”’. Il considere la commission comme la réponse aux situa- tions comme celle de Corn- wall en mars dernier, alors MT par ELMO CIPRIETTI par le conseil pour “conduite non professionnelle’, a la suite de leur participation a la greve des étudiants. Le congédiement de Jacques Boyer et du Révérend Paul Be- sozzi fut chaudement discuté en ‘juin, et Michael Cassidy, député néo-démocrate d'Otta- wa Centre, a qualifié la situa- tion a Cornwall d’*explosive’’. Roger Dubé, un leader €tu- diant qui a organisé une pro- testation le 29 mai, le Jour ou les professeurs ont été congediés, a déclaré que le conseil “regrettera ses ac- tes” lorsque les éleves ren- treront al'école. ee, condaire de Sturgeon Falls, en septembre 1971. de l'Ontario des écoles secondaires francaises dans leur ville. condaire de Sturgeon Falls cessa d’exister. A la place s‘éleva Ecole secondaire Franco-Cité. Les éleves an- glophones furent places dans une aile de l’école, et on est actuctllement a batir pour eux une nouvelle école, qui sappellera Northern Secon- dary. En mars 1972, le profes- seru Symons présenta son rapport au ministere, pour les | Franco-Ontariens = qui réservation et la stimulation de la langue, de l'éducation, des . traditions et de la culture francaises. Il recommandait également qu'on crée une commission des droits linguistiques ayant autorité sur les commis- sions scolaires. garantirait la Un projet de loi du gou- vernement déposé le dernier jour avant la fin de la session €tablissait la Commission des langues d’enseignement. Pas d’arbitrage Le 22 juin, le ministre de Education, M. Thomas Wells, déeclarait que la nouvelle com- mission n’aura pas le pou- voir d'imposer Jl arbitrage & une commission scolaire. comme le rapport le laissait entendre. Mais- elle pourra négocier, s‘informer et fai- re rapport au ministere, si elle echoue dans ses tentati- ves de médiation. Les commissaires d’école francophones a Cornwall, Sturgeon Falls et Elliot Lake ont identifié le professeur Symons comme étant le candi- dat le plus qualifie pour diri- ger cette nouvelle commis- sion. M. Morin a dit qu’il était que les eéleves ont deéclaré une greve de deux semaines pour exiger une école fran- cophone. Pendant deux ans, les éleves de langue francaise avaient étudié en équipe d'a- pres-midi, tandis que les an- glophones étudiaient en équi- pe le matin. Les leaders étudiants des deux groupes avaient dit préférer l’equipe du matin, parce que cela leur donnait du temps pour occuper pendant l’apres-midi des em- plois a temps partiel. Refus dela commission Le conseil scolaire pour Stormont Dundas et Glengarry refusa de donner aux eleves francophones, dont le nombre était de 1,150 par comparai- son aux anglophones qui étaient au nombre de 750, l’usage ex- clusif de I'Ecole secondaire St. Lawrence. Des menaces de. violence furent émises par les parents anglophones et francophones. Encore une fois le professeur Symons fut envoyé pour servir de médiateur, et la greve prit fin quand les éleves eurent recu l'assurance qu on acce- derait a leurs demandes. Le conseil céda aux deman- des des éleves. et lécole se- condaire St. Lawrence cessa d'exister. A sa place s‘éleva lEcole secondaire La Cita- delle. Les éleves anglophones demeurerent a lécole pour l’équipe du matin, pendant que le conseil commengait deri- ger une nouvelle école pour- Mais les eleves et les parents projettent de protes- ter au debut de septembre, pour exiger quon réembauche deux ~ professeurs congédies eux. En avril, 68 éleves d'Elliott Lake ont organisé une marche sur le Parlement, a Toronto afin de protester contre le refus du conseil scolaire de fa rive nord concernant i af- fectation d'une aile de léccle secondaire d'Elliott Lake aux éleves francophones. Carl Butcher, superviseur régional pour le ministere a Sudbury, est allé enqueter sur place. Il a recommandeée u'on affecte une aile aux 250 éleves dElliott Lake et une aile aux 350 éleves de lécole secondaire de Blind River. Le conseil de Ja tive nord, dont le quartier général est a Blind River, a quelque 80 milles a l’est de Sault-Ste-Ma- rie, a rejeteé les recomman- dations de M. Butcher. I a recommandé 4a la place quon retire tous les éleves franco- phones de lécole secondaire d Elliott Lake, et qu'on les place dans une école élémen- taire fermée a cause du man- que d’éleves. dans cette ville autrefois prospere a l’époque des mines d'uranium. a en- viron 95 milles a lest de Sault Ste-Marie. M. Wells a demandé au conseil de “rééxaminer le refus”, et de le faire avant la réouverture des classes. Le conseil de Blind River na encore rien fait pour répondre aux requétes des francophones. Les parents et les commis- saires d Elliott Lake et de Blind River déclarent que le ministere a- laissé laffaire a la discrétion du consel, et ils projettent de prendre des “mesures radicales’ en sep- tembre. Combattre la répression Gisele Lebel, mere de 10 enfants, a déclaré que des plans se préparent actuelle ment pour “secouer les gens endormis d’Elliott Lake, afin de combattre la honteu- se répression qui est impo- sée aux francophones”. ~ Elle a déclare gue les pa- rents sont indignes du plan élaboré par le conseil et vi- sant a retirer les éleves francophones de l’école se- condaire, “le meilleur édifi- ce d'Elliot Lake”. Le groupe quelle dirige a l'intention “d'aider le conseil a réexa- miner la situation, en utili- sant toutes les méthodes que SRE: Gis a Les francophones exigent (Téléphoto CP) nous serons pour prendre”, A Blind River, Lucille Ladéroute a déclaré que si le conseil ne suit pas le rap- port Butcher, il devra s’at- tendre 4 la colere des pa- rents francophones. Mare Cazabon, commissai- re scolaire 4 Sturgeon Falls, et vice-président de 1’Asso- ciation des enseignants fran- co-ontariens AEFO, a_ de- claré que les parents franco- phones de plusieurs localités du nord sont mécontents et ont lintention de faire piss sion pour que leurs droits soient respectés. Il a dit que les parents qui veulent que le francais soit utilisé comme langue d’ensei- gnement “ne sont pas servis par les conseils' locaux d’é- ducation’”” dans des _ villes comme Haileybury, New Lisk- eard, Cobalt, Hearst, Co- chrane, Noelville et Mattawa. assez braves Il a ajouté que la situation est également sérieuse dans certaines localités du sud- ouest de l'Ontario, dans les comtés de Kent et d’Essex, incluant Paincourt, Grande Pointe, Belle River, Tilbury, Amherstburg et Windsor. Mais M. Cazabon a déclaré qu'il est satisfait de la situa- tion a Sturgeon Falls, ot 1,200 éleves inserits a l’Eco- le secondaire Franco-Cité ont terminé leurs études comme éleves entierement bilingues. Il _attribue l'existence de Yécole @ la greve de trois semaines organisée par les étudiants en septembre 1971. M. Morin, commissaire a Cornwall, a déclaré que les parents francophones n’ob- tiennent pas les droits spéci- fiés dans le rapport Symons, dans plusieurs localités de lest de l'Ontario, notamment a Crysler et a Iroquois, non loin de Cornwall. Au ministere, le Dr Car- riere a déclaré étre au cou- rant du fait qu'un certain nombre de localités franco- phones préparent des sproles tations pour le mois de aay tembre, mais il a souligné le fait que la plupart des écoles francophones fonctionnent tres bien dans les centres importants, et qu’elles ont un succes _particulierement satisfaisant dans la région d Ottawa. Bien que la loi provinciale oblige encore les_ eéleves francophones a suivre les cours d'anglais, a-t-il dit. rien n'oblige les conseils scolaires 4 établir une aile francophone ou une école, comme les parents le récla- ment dans environ 20 locali- tés en Ontario. Dans plusieurs localités de l'Ontario, comme Sudbury, North Bay et Kapuskasing, les éleves anglophones sont en minorité et leurs parents sont aussi mecontents que le sent les parents francophones ailleurs. En 1972, 26 des 77 com- missions scolaires secondai- res de l'Ontario ont offert des cours utilisant le francais comme langue d’enseigne- ment, dans 61 ‘écoles. Un nom- bre total de 29,869 franco- phones se sont inscrits, ce qui Nepresente une hausse de plus de 2,000 sur 1971. Dans les ecoles elementai- res, il y avait 85,459 éleves francophones. Le but essen- tiel de toutes les classes francophones, a dit le Dr Carriere, c'est de produire des éleves ‘‘entierement bi- lingues’’. Mais Roy Jackman, super- viseur du francais dans les écoles anglophones, pour le ministere, a déclaré que “le bilinguisme total est un but non réaliste” pour les éleves anglophones qui ap- rennent le francais comme angue seconde. “Le but de notre program- me est de rendre les éleves aussi bilingues que possible, dans les circonstances pro- pres a chacun’’, a-t-il dit. M. Lionel Remillard, prin- cipal de I'Ecole secondaire Etienne Brilé dans la ban- lieu de North York, 4 Toron- to, déclare que le but essen- tiel, pour ses 500 éleves. est de devenir parfaitement bi- lingues. Et. ajoute-t-il, ‘‘nous avons un succes de pres de _ 100 pour cent.” *“*Le Devoir’’ 18 mineurs tues a Séoul SEOUL — Au moins tués et 17 autres blessés, sa- medi en Corée du Sud. Les bennes qui descendaient les ouvriers jusqu’au front de taille d’une mine de charbon, a 18 milles a l’est de Séoul, se sont décrochés et ont ef- fectueé une chute libre de quelques 350 métres. Les six cages d’ascenseur dans lesquelles les mineurs avaient déja pris place se sont soudainement détachées de leurs fils d’attache. Plusieurs blessés. se trou- vaient dans un état grave, a déclaré la police, qui a pro- cédé a un interragotoire des autorités de la mine. (Reuter) 18 mineurs ont été-