Le vendredi 28 novembre 1997 3 Momentum d’idées pour le futur PREMIER FORUM SUR LA PRESENCE FRANCOPHONE EN COLOMBIE-BRITANNIQUE Les 21 au 22 novembre 1997 svest tenu & l’Hotel le Plaza 500 de Vancouver Ie prenuer forum sur la présence francophone en Colombie- Britannique. Le théme de la fin de semaine portait, sur « La francophonie, la force des liens ». Ce rendez-vous-phare, préparé de longue date, est considéré comme un des événements —majeurs pour — la communauté francophone britanno- colombienne. Mieux se prendre en main et réaffirmer un engagement collectif sur de nouvelles bases communes a Vensemble — des francophones @ici aussi bien sur le plan politique, culture! et linguistique. Une francophonie en tant qu fentité reconnue sur la scéne politique provinciale et fédérale. e forum, sous la férule de la Fédération des francophones de la Colombie-Britannique, (FFCB) a été Poccasion pour les participants en provenance des quatre coins de la province de prendre le temps de réfléchir sur les importants enjeux politiques, économiques et sociaux auxquels les francophones se doivent aujourd hui de faire face. Les conférenciers ont mis & profit la journée-charniére du samedi 22 novembre pour faire part au public de leurs visions respectives sur la francophonie en Colombie-Britannique. ATTENTION DANGER : ASSIMILATION... Mme Marie Bourgeois, directrice générale de la Société Maison de la franecophonie de Vancouver, premiére _ inter- venante au forum, a examiné lors de son temps de parole La situation des francophones en Colombie-Britannique et pers- pectives d’avenir, Elle a abordé Pévolution de la vitalité de la communauté francophone sous un angle institutionnel. Femme Wexpérience, ayant — travaillé pendant des années au sein des institutions francophones de la province et trés impliquée encore aujourd’ hui, Mme Bourgeois s’est attachée A travers une lucarne personnelle de remetire en perspective importance — des structures francophones et des services que ces derniéres apportent & Pensemble de la communauté. Un portrait-robot de la situation actuelle telle que la conférenciére la pergoit se résume en une fragilité inquiétante qui pourrait remettre en cause de fagon irréversible engrangés suite & des décennies de haute lutte. « Des batailles ont éte gagnées au fil des années, mais la guerre est loin de Pétre », souligne-telle, car les dangers qui guettent la communauté sont les assimilation, manque les) acquis suivants de conscience politique active, démobilisation et absence de reléve. Ces facteurs peuvent étre des vecteurs qui vont & contre- courant du développement et de Pépanouissement & long terme de la communauté francophone, précise VPoratrice. La récente décision de Victoria de n’inclure aucun francophone dans_ le comité consultatif provincial chargé de réfléchir sur la position constitutionnelle de la Colombie- Britannique suite & la rencontre des premiers ministres & Calgary est percue comme une gifle a toute une communauté et un déni collectif de droit constitutionnel & ensemble des francophones, — s’afflige Mme Bourgeois. PARTICIPATION ET LEGITIMATION Dans la méme foulée, le conférencier suivant s’est penché sur un autre aspect com- munautaire La I/égitimité et importance des institutions vouées & la défense des droits et intéréts des francophones. M. Michel Doucet, est Doyen de l’Ecole de droit de ?Université de -Moncton. TI est spécialiste trés au fait de la situation politique des francophones au Canada. Dans son exposé, il décrit Pimportance dune présence communautaire forte pour assurer lavenir des communautés francophones du Canada. Plus particuliérement, il insiste sur le lien primordial qui doit exister entre la partici pation des francophones aux — in- stitutions de la communauté et leur légitimité. Le propos de M. Doucet est sans détour car selon lui la condition sine qua non est la partici pation en grand nombre des francophones dans des structures institutionnelles communautaires. Le politique des représentants de la communauté, précise lPorateur, se mesure & Pimplication active poids des adhérents & la cause défendue. DUALITE LINGUISTIQUE Le troisiéme intervenant de la matinée, M. John Richards est un économiste réputé sur la Cote Ouest. Enseignant a la faculté des Affaires de PUniversité Simon Fraser & Vancouver, il s’intéresse notamment dans ses recherches & Vavenir des programmes sociaux et la place de la francophonie dans Punivers canadien. Néo- démocrate, il a derriére Jui une carriére de politicien sur la seéne politique provineiale en Saskatchewan. Son intervention lors du forum s’articulait autour de la question suivante : Les différentes visions sur la dualité linguistique en Colombie- Britannique. M. Richards a fait part de sa Vision en ce qui concerne Paménagement de la division des pouvoirs [édéral-provincial en matiére linguistique au Canada, Le tableau par le professeur sur la réalité 4 laquelle doivent faire -< face les communautés francophones de canadien dressé Pouest laisse apparaitre une absence de marge de manceuvre disponible compte tenu du contexte politique actuel. Une Colombie-Britannique réso- lument tournée vers le multiculturalisme accorde peu dimportance & la dualité linguistique que revendique sa minorité francophone. Cette derniére qui cherche = & sauvegarder ce principe pour continuer & assurer son existence en tant qu’entité distincte des autres communautés ethniques, semble étre un des hics majeurs selon John Richards. UNITE NATIONALE Prenant la parole aprés exposé de M. Richards sur la dualité linguistique, le quatriéme conférencier, M. Jocelyn L. Beaudouin, président et chef de la direction du Conseil pour Punité canadienne, a entretenu l’assistance sur un théme qui lui tient & coeur, celui de La contribution des communautés francophones au maintien de Punité nationale. Oeuvrant depuis prés de 30 ans’ au sein du Conseil pour Punité canadienne, M. Beaudouin a fait passer son organisme du statut provincial & un rang national. Tl a supervisé Vorganisation d’une — variété d’activités dont Pimpact s’est fait sentir & travers tout le pays, par exemple la célébration de la féte nationale... Lors du temps qui lui était imparti, il a mis l’accent sur le role prépondérant des communautés francophones dans la préservation de Vunité canadienne. Selon lui, la contribution ‘de ces com- munautés & la défense des principes de Punité s’appuie sur la connaissance de [histoire canadienne et garantit Pidentité nationale. LA FRANCOPHONIE SONDEE Le moment trés attendu du forum fut sans nul doute la divulgation par Daniel Savas, vice-président d’ Angus Reid, des résultats (un questionnaire qui a été réalisé au mois de septembre dernier et distribué par Pintermédiaire du Soleil de Colombie-Britannique & plus de 5 500 exemplaires aux franco- phones de la province. Parmi les éléments saillants des résultats obtenus des quelques 600 répondants, Pauteur note entre autres questions, celle sur le sentiment @appartenance & une communauté francophone que 27 % (beaucoup) des sondés éprouvent ce lien alors que 39 % (un peu) le sont moins et que 21% (pas beaucoup) suivi de 12 % (pas du tout) sont. carrément en dehors du = moule commu- nautaire. L’autre élément sorti du survol porte sur la question de Vimportance différentes acuyités de la communauté des francophone, il apparait comme activité premiére a privilégier pour les sondés soit celle liée & la dimension culturelle 57 % suivi des activités sociales 43 % et loin derriére le développement économique 43 % et la revendication politique se situe & 41%. Les résultats révélent & propos de la perception des francophones quant 4 leurs droits linguistiques qu'il incomberait au gouvernement fédéral d’assurer l’égalité du francais et de Panglais 42 % des répondants sont d’accord avec ce principe contre 37 % et 33 % se sentent privés d’un_ droit fondamental _lorsqu’ils ne peuvent se servir de leur langue maternelle contre 37 % tandis que 7 % trouvent que c’est problématique pour un pays d’avoir deux langues officielles contre 15 % des sondés. Le sondage qui vient d’étre publié est le deuxitme du genre aprés celui effectué par le méme auteur en 1988. Celui-ci dressait le portrait sociologique de la communauté franco-colom- bienne pour le compte de la FFCB. ATELIERS L’aprés-midi du samedi a été réservé A la série de quatre ateliers qui se sont intéressés a des enjeux liés au devenir de la communauté en tant que force politique, groupe identitaire. Tl a été question aussi dans les ateliers de la construction d’un espace francophone en Colombie-Britannique et de la place & accorder aux jeunes et de leur intégration au processus de développement de la communauté. La participation des francophones aux débats politiques nationaux et provinciaux et la suggestion que les organismes francophones de la province puissent exercer un pouvoir d’influence. Il ressort des différents ateliers une volonté de changer de cap afin de se doter des vrais outils auxquels peuvent prétendre une communauté & part entiére. Le premier forum sur la présence — francophone en Colombie-Britannique se cnaatecmaneooenenet Le groupe Générations x présente 4 coup sir comme le nouveau point de départ vers de nouvelles conquétes que les francophones se fixeront afin de mieux mesurer la force des liens qui les unit et le futur qu’ils auront forcément en commun. MAMADOuU GANGUE : Johanne Ci ordeau Photo