5 a ot § Es Be de Vancouver sur la ae ET SUR LES CANAUX 8A VANCOUVER ET SA. VICTORIA. Programme de la télévision francaise de Radio- Cautda, VOL. 1 NO. 30 Vendredi 29 Avril 1977’. as Consommateurs avertis Crédibilité, honnéteté, neutra- lité, ce sont les termes qui re- . viennent le plus souvent au fil de l'interview que nous ont ac- cordée quelques membres de l'équipe de Consommateurs a- vertis au terme d'une saison qu'ont suivie assidiment prés d'un million de téléspectateurs, a la chaine francaise de Radio- Canada. Ces mots revétent une signi- fication importante lorsqu’on se permet d'interroger notre systé- me économique avec autant de vigueur. A partir de cette volonté de maintenir la satisfaction des té- léspectateurs a son niveau le plus élevé, |'animateur Simon Durivage ainsi que les réalisa- teurs Karl Parent et André Groulx ont identifié plusieurs raisons au succés de leur émis- sion. «Feedback» important «Les consommateurs nous font savoir clairement que nous répondons bien a leurs besoins, dit Karl Parent. Le courrier im- portant que nous recevons nous oblige 4 présenter des dossiers solidement étayés. C’est un peu comme une roue qui tourne: no- tre action suscite d'importantes réactions qui elles-mémes nous incitent a coller fidélement & la réalité quotidienne du consom- mateur. D’ailleurs, lorsque nous. leur rendons visite, les commer- cants savent bien qu'un groupe important de consommateurs les regardent derriére la caméra.» Le ton: frondeur non dépourvu d’humour A cela s'ajoute le ton fron- deur largement teinté d'humour affiché par l’animateur. «Notre sympathie a |’égard du consom- mateur est explicite, commente Simon Durivage, ce qui ne veut pas dire que nous ne poursui- vons pas la plus grande neu- tralité possible. A partir du mo- ment ou nos recherchistes nous livrent des faits incontestables, nous considérons que notre mandat commande de dénoncer les fauteurs de troubles que re- céle en trop grand nombre no- tre systeme économique.» Les limites L'équipe de Consommateurs avertis n’entend pas s'imposer de limites lorsqu’il s'agit de dé- noncer les vendeurs de came- lote. «Lorsque la preuve est éta- blie, nous allons jusqu’au bout, méme s'il s’agit d'un comman- ditaire de la maison», ajoute l'animateur. «D'ailleurs, si nous ennuyons terriblement certaines entrepri- ses, toutes les menaces de poursuite ne se sont jamais ma- térialisées. De méme, les mena- ces,de «cass ge de.bras» sont demeurées lettre morte. period PERS a f K. Parent, réalisateur; S. Durivage; C. Lefebvre, preneur de son; une employée et P. Edmunston, de lAPA «A |'inverse, nous n’essayons jamais de couler un commer- cant sans raison. Notre sympa- thie pour le consommateur n’ira jamais jusqu'au militantisme. Une telle attitude nous ferait perdre toute crédibilité.» Un contexte économique favorable... Il va sans dire que les inquié- tudes entretenues par une éco- nomie chancelante favorisent u- ne émission comme Consomma- teurs avertis. Diffusée au début des années 60, une telle émis- sion n’aurait pas connu le mé- me impact, confirment nos _in- terlocuteurs. Aujourd’hui, |'infla- tion, le chémage, les pénuries de toutes sortes alimentent un stress difficilement tolérable chez le consommateur qui a du mal a joindre les deux bouts, d'ou le besoin d'information ma- nifesté par de nombreux ci- ‘toyens. A ce titre, on peut dire que la conjoncture économique favorise les travailleurs de Con- sommateurs avertis. Rares sont - ceux qui peuvent en dire autant. Une formule souple et divertisssante _ André Groulx, lui, soutient que |’une des raisons du succés de Consommateurs avertis tient a sa formule souple et divertis- - sante: «En plus du souci journallstl- que qui doit motiver tous ceux qui oeuvrent a cette production, nous sommes toujours préoccu- pés d’enrichir le contenu d’ima- ges et de couleurs agréables. ’ Au fil des années, nous avons multiplié les aménagements a la formule de |’émission.» L'’été des consommateurs Pour la premiére fois de son histoire, Consommateurs avertis prendra l'affiche pendant l'eté. can ee Ue ae) Les téléspectateurs voudront bien noter que les productions au menu de cette nouvelle sai- son sont toutes originales, con- cues selon la méme formule qui _a été développée depuis plu- sieurs années. La version estivale de Con- sommateurs avertis prendra l'af- fiche le mardi 4 21 h 30 a comp- ter du 21 juin et reposera sur la Rencontres L'invité de Rencontres, le mardi 3 mai 4 23 h 05, sera le pasteur Roger Mehl, théologien protestant, professeur a I'Uni- versité de Strasbourg et l'un des membres les plus influents de l'Eglise Réformée de France. II s'agit du premier de deux en- tretiens du pasteur Mehl au cours duquel il tentera de ré- pondre notamment a la ques- tion: Pourquoi les chrétiens sont-ils divisés? La seconde in- terview passera a Rencontres le 10 mai. Ce protestant convaincu est trés intéressé par |'influence du Concile Vatican ll sur tous les chrétiens, et en particulier par le fait étonnant que |'Eglise ca- tholique serait devenue, au dire ‘de certains, fortement marquée par le protestantiste. Le rayon- nement du pasteur Mehl est . sans doute da a |’enseignement qu'il donne a |'importante Uni- versité de Strasbourg qui, au total, compte 24,000 étudiants. Parlant de l'influence et du rayonnement de la faculté de théologie protestante de cette université, Roger Mehl dira: «Ga s'explique sans doute en gran- de partie par l'histoire. Cette _,faculté est. la plus ancienne de. toutes. ‘les. facultés. existantes. , méme équipe de production. Méme si cette émission a quit- té l'affiche depuis le 6 avril, les artisans de cette série ne se re- posent pas sur leurs lauriers pour autant. «Nous travaillons tous comme si...», souligne Simon Duriva- ge. «Le cycle de production est le méme qu’en saison régulié- re; nous effectuons les re- cherches, le tournage et le mon- tage comme si |'émission con- tinuait 4 prendre |'affiche a tou- tes les semaines.» A ce titre, les photos ci-con- tre témoignent d’un reportage tourné au lendemain du mercre- di 6 avril, date qui marquait le début de |'interméde printanier. L’équipe que dirigeait Karl Pa- rent a alors recueilli des ima- ges sur les climatiseurs d’auto- mobiles, sujet au programme de la premiére émission d’été. Toutefois, afin de se donner une marge de manoeuvre suffi- sante, les enregistrements n‘au- ront lieu qu’a la toute derniére minute. De cette fagon, Consom- mateurs avertis pourra intégrer tout développement de I'actuali- té s'il y a lieu. Les sujets traités seront choi- sis en relation avec la saison. Entre autres, Simon Durivage nous présentera des dossiers portant sur l'énergie éolienne, les bikinis, le camping, les voya- ges et... les fourrures (c'est en été qu’on achéte). Tous ces sujets que l'on veut rapprochés des besoins quoti- diens des consommateurs se- ront nombreux et traités sur un ton léger, comme la saison le demande. Jean-Luc Paquette a Strasbourg. Elle a été créée sous une forme modeste au XVle siécle, a l'6poque ou Cal- vin était & Strasbourg, et c’est elle qui a été la matrice de l'Université de Strasbourg. De- ~puis lors, elle est restée soli- daire du destin de cette univer- sité. Elle a été rejointe par une faculté de théologie catholique». ll dira aussi: «Etre protestant, -€tre catholique, c’est d’abord. étre chrétien, c'est d’abord étre témoin du Christ dans sa vie et dans la cité. Je crois que c’est un point extrémement im- portant.» Il fera également allu- sion au fait que le protestantis- me est trés minoritaire en Fran- ce, puisqu'il ne compte qu'un million d’adeptes sur une popu- lation totale de 53 millions. ll rappellera aussi que l'idée premiére du protestantisme était de faire une réforme du catholi- cisme, et il ajoutera: «Depuis le second concile du Vatican, on parle d'une protestantisation du catholicisme a I'heure actuelle. Je dirai qu'a certains égards, ¢a peut 6tre vrai, car il est bien évident que le Concile a satis- fait a certaines requétes qui étaient effectivement des re- quétes de la Réforme au XVle ' sigcle. Je pense en paiticulier. a l'usage de la langue profane a la place du latin. C’était une revendication majeure de la Ré- forme. Egalement 4 la place donnée & la Bible dans la vie de l'Eglise, dans la piété des fideé- les. Eh bien, a I’heure actuelle, on peut dire qu'il y a vraiment un intérét, au niveau des exé- gétes et au niveau scientifi- que. Mais je vois aussi dans la piété, au moins des gens des cercles les plus cultivés, une soif d'études bibliques qui est peut-étre présentement beau- coup plus grande que dans le protestantisme qui est, lui, un peu vacciné contre la Bible, pour en avoir fait un usage plus long. Toujours est-il qu'il y a une remise & sa place de la Bi- ble au centre de la vie catho- lique et c'est un phénoméne positif.» Plus loin, il dira que la catho- lisation des protestants existe également, notable surtout dans la réévaluation de la liturgie et le sens de |’Eglise universelle et de la communauté ecclésiale. L'interview a été effectuée 4 l'Université de Strasbourg par Marcel Brisebois. Réalisation: Raymond Beaugrand-Champagne. J.D.