2 Le Soleil de Colombie, Vendredi 30 Septembre 1977 LE Fei é DE COLOMBIE LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Directeur: André Piolat Directeur-adjoint: Marc Béliveau Rédacteur: Jean-Claude Arluison Mise en page: Danielle Leclaire PUBLIE PAR LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213 rue Cambie, Vancouver, C.B., V5Z 2W3 Téléphone: 879-6924 Courrier de deuxiéme classe sous le numéro d’enregistrement 0046 kditorial Une enquéte tristement révélatrice Afin de marquer son centenaire d’une maniére qui puisse contribuer. au débat sur l’unité nationale, la compagnie Southam Press Limited a fait effectuer une enquéte dont le coat s'est élevé 4 $200,000. Les résultats ont été publiés samedi dernier et ont déja valu a l'étude Southam la réputation d’étre l’enquéte la plus compléte jamais effectuée sur la maniére dont les Canadiens se considérent les uns les autres et sur la maniére dont ils jugent leur pays. Le but de cette vaste enquéte était de déterminer ce que les Canadiens, dans toutes les parties du pays, ressentaient au sujet de la crise de la Confédération et de l'avenir de la nation. Trois-cent-vingt enquéteurs ont interrogé 1,924 Canadiens, constituant, comme il se doit, un échantillon représentatif de la population. Les entrevues ont été effectuées en juillet et, ont duré entre une heure et demi et deux heures, chacune. Bref, il s’agit la d’une étude sérieuse qui est diamétralement opposée a cette mémorable enquéte du B.B.M. de Toronto sur l'auditoire de CFUFT, la station de télévision francaise de Radio-Canada 4 Vancouver, qui avait “révélé” qu’a certaines heures, l’auditoire de la station aurait pu tenir dans un autobus, et méme qu’a certains moments, il y avait davantage de personnes dans les studios que devant le petit écran! Non, l’enquéte Southam a été effectuée d'une maniére sérieuse... malheureusement. HEBDOS DU CANADA Association de la Presse Par Jim Smith Le clin doeil du bureaucrate Q. Comment un bureau- crate cligne-t-il de loeil? R. Il ouvre un oeil. Q. Pourquoi un bureau- crate ne regarde-t-il pas par la fenétre de son bureau le matin? R. Parce qu il faut bien qu'il ait quelque chose a faire l'aprés-midi. Et ainsi de suite. Vous avez certainement déja entendu beaucoup de petites histoires sur les bureaucrates. Peut- étre — car, aprés tout, il est bien difficile de résister a la tentation — en aveZ-vous in- venté quelques-unes vous- méme. Tout au moins, vous avez toujours sous la main une certaine quantité de plai- santeries bureaucratiques horrifiantes pour amuser vos amis. Personne n’aime vraiment les bureaucrates. D’ailleurs, méme les bureaucrates ne s’aiment pas entre eux. Mais prenez le temps de réfléchir une minute: ot en serait la société sans quelques fonc- tionnaires de carriére pour. prendre les décisions diffi- ciles? Voyez-vous, malgré toutes ses caractéristiques attrayan- tes, la démocratie a un gros défaut: elle ne fonctionne pas. C’est-a-dire que la démo- cratie ne fonctionne pas sans les fonctionnaires. Les hom- mes politiques — qui, sur le papier, devraient diriger le pays — se soucient davantage d’étre élus ou réélus que de prendre les décisions diffi- ciles qui auront un profond effet sur la forme de la socié- té d'ici une dizaine d’années ou plus. Alors, c’est aux fonc- tionnaires qu’incombe la tache ingrate de faire en sorte que le pays se maintienne dune génération 4 l'autre. Considérez un instant l’at- titude des hommes politiques vis-a-vis des problémes ju- meaux du chomage et de I’in- flation. Les politiciens veu- lent donner davantage de subventions a des firmes qui achéteront davantage de ma- chines et de batiments (ce qui, d’ailleurs, obligeraient ces firmes 4 consommer da- vantage d’énergie). C’est ain- si que ces problémes ont tou- jours été résolus dans le passé, et c’est ainsi que les grosses. affaires et les gros syndicats aimeraient les voir résolus au- jourd’hui. Bien sir, ce genre de politique va nous éclater au nez dans quelques années, mais pour un homme politi- que six 4 huit mois c’est trés long. Ils appellent cette os thode piéce-a-piéce d’envisa- ger la planification la politi- que ‘band-aid’ Et cela marche — lorsque les problémes ne sont pas trés sérieux. Mais, ainsi que le précise la Fédé- ration canadienne de ]’entre- prise indépendante, lorsque la blessure est profonde, les petits bandages sparadraps ne seront pas suffisants;seule - la chirurgie peut assurer la guérison. Les bureaucrates — qui sont loin d’étre aussi bétes que le suggére l’imagerie po- pulaire — ne comprennent que trop bien les limites de la politique ‘band-aid’; ils savent quils seront 1a lors- que l'économie va s’effon- drer dans quelques années. Mais, bien que les bureau- crates soient aseptisés et pré- parés pour la chirurgie, ils ne peuvent agir si les politiciens ne consentent pas a manier le scalpel économique. Et voila pour les plaisan- teries sur les bureaucrates! La Fédération canadienne de I’entreprise indépendante'© francophone Hors-Québec pays. Malheureusement, car certains résultats font souhaiter qu'elle ne l’ait pas été. L’enquéte a révélé pour certains, confirmé pour d'autres, les mythes, les préjugés et l’ignorance, tout court, qui imprégnent la maniére dont les-Canadiens anglophones et francophones se consi- dérent mutuellement. Il est intéressant de relever qu’é la question: “Pensez-vous qu'un sentiment anti-Québec se développe au Canada anglais”, 53.9% ont répondu oui, au Québec, ‘ contre 67.9% dans l'ensemble du pays. A la question: Te qu’un sentiment anti-anglais se développe au Québec?”, 53.0% ont ease oui, au Québec, contre 68.7% dans l'ensemble du Mais la chose la plus frappante est le résultat 4 la question: “Combien donneriez-vous pour maintenir le Canada uni?”: sept personnes sur dix ont répondu: rien! La moyenne nationale était de $2.35. La réponse la plus basse, au Manitoba, $1.27 et la plus haute au Québec, $4.17. En Ontario, $2.03. Est-ce la vraiment le prix auquel les Canadiens-évaluent leur pays? Que répondraient-ils a la question: “Seriez-vous prét, en cas de besoin, a faire le sacrifice de votre vie pour votre pays?”. On n’ose ee y songer. Jean-Claude ARLUISON La francophonie La journée avait. été longue et fatigante. Nous prenions un pot en causant. J.a conversation, comme c’est souvent le cas, s’orienta vers Je sujet éternel... l'avenir du Manitoha francais, la _ langue. Une jeune femme vint se joindre a nous, écouta, puis déclara: “Moi, je vais cesser de me battre pour le frangais si les Franco-Manitohains ne sont pas intéressés 4 conserver leur lan- gue...”. Ce qui porta une autre jeune personne a répondre: “Il n’y a pas que le frangais au Manitoba... il y a la francopho- nie...”. Juste. Il est certain, malgré les critiques que l’on peut émet- tre sur le sujet, qu’un grand nombre de Canadiens Francais ‘du Manitoba. veulent. conserver leur langue et font des efforts en ce sens. Mais les problémes que suscite cette lntte de chaque ‘jour pour vivre ici en frangais sont complexes et nombreux. Malgré tout, i] faut. persévérer. La francophonie, c’est l’ensem- ble des peuples, des groupes, de par le monde entier, sur tous les continents, qui parlent frangais. Cela veut dire quelques centai- _nes de millions de personnes. La langue est le véhicule de la culture. Cela pour dire qu'il y a beaucoup plus que “parler” une langue. I ne faut pas oublier ce que refléte cette langue — une civilisation. Le francais est la langue de Tune des grandes civilisations. Cela devrait @tre, pour ceux dont c’est la langue, comme pour ceux qui connaissent. et. utilisent le francais, une source d’immen- se satisfaction, une raison impor- tante de la pratiquer, cette langue si difficile 4 majftriser, de s’efforcer constamment de bien la parler, de l’améliorer sans cesse, de s’en imprégner, de la faire rayonner. Le respect de la langue, reflet. d’une civilisation dont. nous som- mes les héritiers, devrait faire - partie de nos moeurs. Les pa- rents et les éducateurs, de ce point de vue, ont. une grande responsabilité quils ne doivent pas ignorer. _La culture, la: =ssivilisation: Poaceae 7 sina ee sont notres, nous ont. fait di rents quant a notre facon de penser, d’aborder les situations, de résoudre les problémes, bref, dans notre facon de vivre. Il est done important que nous pratiquions ce respect de cette langue qui nous a été léguée, l'une des plus belles du monde, et qui nous distingue. Or, cela commence chez, soi. Jean-Jacques Le Francois (M. Jean-Jacques Le Frangois est. rédacteur en chef de “La Liberté”, journal de langue francaise du Manitoba. — Edi- torial du. numéro du 15 septembre). Félicitations A M. Piolat, Directeur du Soleil Félicitations au “Soleil”, _ Aprés avoir recu le journal durant l’année avec beaucoup de retard et quelquefois plusieurs numéros ensemble pour je ne sais quelle raison, j'avais décidé de laisser tomber aprés la date échue fin juillet, quand soudain a Ima grande surprise, le Soleil est arrivé gratuitement et a4 ma nouvelle adresse que je n’avais dailleurs jamais donnée. Je me demande si quelqu’un de mes bons amis de Vancouver ont voulu me faire une surpri- se ou si c‘est tout simplement que le service du Soleil s’est grandement amélioré, alors “BRAVO” et comme j'ai laissé - une partie de mon coeur dans la jolie ville du Pacifique j’aime savoir ce qu’il se passe parmi les groupes Francophones. Ci-joint mon chéque pour une autre année que je vous souhaite prospére et surtout. paisible. Merci de ne pee m’avoir oubliée. Mme Denise Baillergeau- Desmarais Montréal, Québec Anglicisme Cher Monsieur Piolat, Je m’appercois que -je suis deux mois en retard sur le renouvellement de mon abon- nement et vous prie de m’excu- ser, ou plutét d’accepter en guise d’excuse une petite contribution de $10. Je profite de Toccasion pour relever une fois de plus un anglicisme qui se glisse souvent dans vos colonnes. II s’agit du mot ‘‘opportunité” que cette fois-ci J.C. Arluison dans son éditorial utilise dans le sens du mot anglais “opportunity” (ligne 5). Or c’est “possibilité” ou “chances” d’apprendre en. fran- cais” qu'il aurait fallu dire et non pas “opportunité”. Avec mes salutations ami- cales. René GOLDMAN ‘1J.B.C. Vancouver (N.D.L.R. — Merci de nous avoir signalé cet anglicisme. “Oppor- — tunité” signifie (Petit Larousse): qualité de ce qui est. opportun, et “opportun”: favorable, qui arri- ve a propos: une circonstance opportune. L’anglicisme est un ennemi redoutable qu'il faut - éliminer. Ajoutons-que nous faisons, actuellement, 1l’inven- taire... des anglicismes, précisé- ment! Le mot “opportunité” mérite un place de choix aux cétés de “application” “position”, “charger”, “mouver”, ‘“can- celler”... Pouvons-nous vous signaler une faute d’orthographe au début de votre lettre: ‘Je m ‘appercois... . Le verbe apercevoir ne prend qu'un seul “P: les verbes commengant par “ap...” prennent deux “p” sauf: | apercevoir, apitoyer, _aplanir, aplatir, apostropher.) ; = pie aS ark ee ee NCE es % BYE ped ead fe ene ee sak ennee eee 1b ater <— See