2 Le Soleil de Colombie, Vendredi 11.Novembre 1977 LE SEEIL PUBLIE PAR Téléphone: 879-6924 HEBDOS DU CANADA DE COLOMBIE LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE Directeur: André Piolat ‘Directeur-adjoint: Marc Béliveau Rédacteur: Jean-Claude Arluison Mise en page: Danielle Leclaire Bett td LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213, rue Cambie, Vancouver, C. B., V5Z 2W3 Courrier de deuxiéme classe sous le numéro d’enregistrement 0046 tJ Association de la Presse francophone Hors-Québec Par Jim Smith | Y a-t-ilune vie pour les petites entreprises apres les déces du propiétaire Harry a travaillé dur — peut-étre trop — pour mon- ter sa propre affaire. Pendant des années, Harry a tout fait passer au second plan, méme sa famille. Lorsqu’il est mort, il laissait derriére lui une af faire florissante. Outre ce contretemps per- sonnel pour Harry, son décés ne présentait guére qu'un seul probléme: lui parti, il n’y avait plus personne pour faire marcher l’affaire. Aucun des employés n’était suffisam- ment au courant du fonction- nement de laffaire pour reprendre le flambeau. La famille ne s’était jamais vrai- ment beaucoup intéressée au travail de Harry. Puis, les per- cepteurs du gouvernement sont venus ronger les os de la compagnie. Encore une petite entreprise qui fermait Ses portes pour toujours. De tous les problémes aux- quels doit faire face le sec- teur des petites entreprises, le plus sérieux est celui de la succession: qui va prendre la place du propriétaire-gérant lorsque ce dernier meurt? Les grosses firmes ont une structure telle qu’on y pré- pare constamment des rem- plagants pour succéder aux cadres supérieurs. Mais les pe- tits entrepreneurs sont beau- coup plus indépendants et des structures officielles les affolent souvent. Il arrive parfois qu’un pro- priétaire-gérant forme un remplacant. Toutefois, le gouvernement met alors un nouvel obstacle sur le chemin de la firme: les imp6ts sur les plus-values et les droits de succession. Les imp6ts sur les plus-values sont fixés par le gouvernement fédéral sur les biens au moment du décés, et les droits de succession sont si lourds que les héritiers n’ont d’autre choix que de vendre la compagnie pour payer le percepteur. Les gouvernements pro- vinciaux, pour une grande ‘part, ont enfin compris, les difficultés que les droits de succession créent. La plupart des provinces ont abandonné ces droits aprés avoir été poussées dans cette voie par la Fédération canadienne des entreprises indépendantes. Le gouvernement fédéral a récemment commencé aussi a témoigner d’une certaine comprehension de la situa- tion devant laquelle se trouve le petit homme d’affaires en raison des imp6ts sur les plus- values au moment du décés. Tony Abbott, le nouveau Mi- nistre d’état pour les petites entreprises n’a pas perdu de temps pour assurer aux peti- tes entreprises que son minis- tére compatit avec les prob- lémes de succession. On peut s’attendre bientot 4 une cer- taine forme de coopération gouvernementale, bien tar- dire sans doute, mais malgré tout la bienvenue. Cette aide est importante pour tous les Canadiens, méme ceux qui n’ont aucun lien direct avec des entre- prises plus petites. Lorsqu’- une petite entreprise est mise en vente, elle est normale- ment absorbée par un conglo- mérat. Les décisions qui au- paravant étaient prises locale- ment par le propriétaire-gé- rant sont alors prises au siége social a l’étranger. Et les bénéfices quittent le Canada. Les petites entreprises sont le coeur de la commu- nauté. L’importance de la succession pour les petites entreprises équivaut a l’im- portance de la survie de la communauté. La Fédération canadienne de !’entreprise indépendante© oka Chez lui, le soir, tard, il écrivait comme on s'‘abandonne a un vice secret auquel on a résisté tout le jour. Jean-Paul Fugére, L’Orientation Editorial Le jour du souvenir Les coquelicots sont 14, comme chaque année, épinglés aux manteaux et imperméables. Cet insigne est le symbole du 11 novembre, jour du souvenir. De par le monde, c’est le jour ow I’on se souvient de ceux qui sont tombés au champ d'honneur, le jour ow I’on dépose des gerbes aux monuments aux morts, le jour ou dans les écoles les professeurs emménent les éléves devant la plaque portant les noms des anciens éléves et professeurs morts a la guerre. C’est le jour ot l’on ouvre un album de photos de famille pour y regarder la photo de son grand-pére, dans une tranchée, en France, pendant la Grande Guerre 14-18, debout, les pieds dans la boue, observant la tranchée ennemie, le fusil placé 4 ’horizontale dans la meurtriére. Certains jeunes se moquent des vétérans qui épinglent leurs décorations. C’est la catégorie des “Hitler, connais pas”, “Grand-pére, tu nous ennuies avec tes souvenirs de guerre”. Nés aprés la seconde guerre mondiale, ou trés jeunes a l’époque, ils n’ont pas la bienséance de respecter ceux qui ont matiére a se souvenir. Les guerres ont leurs héros, pas seulement militaires mais également parmi les populations civiles. En voici trois, parmi les petits héros de la Grande Guerre 14-18: “Bout de Zan” est le surnom que des soldats francais ont donné a un tout jeune Sénégalais qu’ils ont adopté, et a qui ils ont donné un uniforme et un fusil. “Bout de Zan” et un jeune garcon francais se sont amusés a prendre pour cibles les tétes de soldats allemands imprudents, jusqu’au jour ow une balle fit rouler “Bout de Zan” dans la tranchée. Un groupe de soldats allemands faisait son entrée dans un village francais. “Y a-t-il des soldats francais cachés dans ce village” demanda un officier allemand a un garcon frangais, en uniforme de scout. “Non”, répondit l'enfant sans hésiter. Une fois arrivés au centre du village, les Allemands furent pris sous un feu nourri. Aprés avoir anéanti la résistance, l’officier demanda au scout: “Savais-tu que des Francais étaient cachés dans cette maison?”, “Oui” répondit l'enfant, qui fut placé contre le mur et fusillé par un peloton d’exécution. Un prisonnier frangais, blessé, réclama de l’eau & un jeune garcon; l'enfant lui apporta une cruche, un officier allemand vit la scéne, brisa la cruche et dit a enfant qu’au lieu de le punir il allait simplement lui demander d’achever le blessé. L’officier donna un fusil au garcon qui visa le blessé, se retourna brusquement et abattit l’officier allemand. Deux soldats transper- cérent l’enfant & coups de baionnettes. Petits héros dont les livres d’école devraient parler... Que I’on se souvienne aussi de ce brave poilu francais, pére de famille qui, durant la guerre 14-18, était sorti de sa tranchée, sans armes, et avait soudain apercu les Allemands qui accouraient, baionnettes au canon. Il regagna sa tranchée en quatriéme vitesse et donna I’alerte. C’était l’époque des grandes mutineries dans l’'armée francaise. Le général commandant cette partie du front a estimé qu'il fallait faire un exemple. Le brave soldat fut condamné a mort et fusillé... pour avoir fui devant l’ennemi. Jean-Claude ARLUISON Lettres au redacteur Vive la reine A qui s’y frotte s’y pique... En réponse a votre atta- que sur la Monarchie au Canada, vous étes dans les patates... (frites en plus... a Vhuile américaine...). En ef- fet, d'aprés la Presse Cana- dienne (The Vancouver Sun, 21 octobre), Sa Majesté la Reine Elizabeth II, est admi- rée, aimée et respectée par plus de 93% du sondage et 82.4% sont satisfaits de la maniére dont elle remplit son role... (pourrait-on én dire autant de nos politi- ciens?) et le plus fort appui vient de la Colombie-Britan- nique. “Le Soleil’ a donc manqué une bonne occasion pas mention par photos, ou écrits de la visite de la Reine au Canada... et dire que j'ai abonné plus de 15 Colom- biens anglophones au jour- nal... Nous ne sommes peut- €tre pas tous d’accord sur la Royauté, mais~sachons res- pecter les idées et traditions de nos compatriotes, et de cette maniére une meilleure entente entre les deux grou- pes fondateurs saura préva- loir... jioubliais, le premier message que la Reine donna a son arrivée au Canada fut en langue francaise (et plus tard sur un “hot line” une anglophone se plaignit de Sa Majesté parlant la langue de Moliére... des bigots, il y en pour démontrer a nos ades deux cdtés... Vive la compatriotes anglophones ' Reine... 4 bon entendeur, (spécialement ceux de cette Salut. province), du savoir-vivre Gérard Laplante francophone, en ne faisant Vancouver Revendications... (Suite de la p.1) Lundi matin, alors qu’il se rendait au studio du radio- diffuseur Jack Webster, M. Lalonde fut la cible d’une tarte 4 la créme remplie d’insectes projetée par un individu qui l’attendait a Ventrée du studio. Avec agilité, M. Galnide s'esquiva et la tarte le frappa a4 l’épaule. Une éti- quette attachée a la tarte indiquait que l’assaillant était membre du Parti anar- chiste du Canada (Groucho Marxiste) et qu'il usait de ce - moyen pour protester contre la soi-disant attitude favora- ble du ministre envers les agissements de la Gendar- ‘merie Royale. Dans le courant de la journée, M. Lalonde se ren- dit 4 Victoria ou il rencontra M. Rafe Mair, ministre pro- vincial de la Consommation et président du Comité du Cabinet sur l’unité nationale. A son retour, il se dit trés satisfait de l'attitude com- préhensive et conciliante de M. Mair qui parlait au nom de ses collégues. _ Sur le traversier... | $6) eA aes Oa. ee = Cher Mowe Voyageant récemment en traversier de Vancouver a Victoria, aller-retour et en- suite prenant le traversier Sea-Bus qui fait la navette de Vancouver a North Van- couver, j'ai trouvé qu'il était plutét facheux et intéressant de noter que tous les rensei- gnements concernant les services, les horaires et les lieux d’intérét diffusés par leurs systémes de haut- parleurs respectifs étaient exprimés toujours et seu- lement en langue anglaise mais jamais en frangais pour répondre aux besoins de tout Canadien-Frangais soit vivant maintenant dans no- tre province, soit la visitant. Je trouve cela facheux parce que c'est presque une tentative délibérée de la part du gouvernement pro- vincial actuel, d’ignorer la seconde langue officielle, en particulier dans le domaine des transports publics. Voila une autre illustra- tion et une autre facette d'un ‘gouvernement qui souhaite continuer 4 appuyer une attitude et un sentiment anti-francais. Au moins il y a certainement eu assez d’évi- dence de cette sorte de philosophie de la part d’au moins deux ministres crédi- tistes du cabinet de Victoria. Je pense que l’on devrait encourager les francophones a écrire a leurs députés a Victoria (et oui, méme pour protester) pour demander que le gouvernement provin- cial s’assure que la langue francaise soit utilisée dans des endroits tels que les transports publics, car les francophones eux aussi ont nee leurs impots et ont droit 4 des services, tout autant que les anglophones de cette province. Donald E. Karaskewich Vancouver. Joe Clark... (Suite de la p.1) Heward Grafftey, Roche LaSalle et Claude Wagner. - Le président sortant, Mi- chael Meighen, Québecois bilingue, a été remplacé par Robert Coates, unilingue de la Nouvelle-Ecosse. Selon le nouveau prési- dent, le parti conservateur a donné, durant le congrés, le signal d’un virage a droite a sa machine électorale. “Les membres du parti veulent que nous reflétions leurs préoccupations en ce quia trait al’avenir du Canada. Je soutiens les politiques de notre chef parce que Joe Clark représente le milieu de la route politique. Le milieu de la route est A droite, la ot il se trouvait il y a quelques années”, a-t-il déclaré. Sa direction ayant été soutenue par 93% des délé- gués au Congrés, Joe Clark s'est vu ainsi accorder le contréle presque absolu du parti pour la prochaine élec- tion. Pressé de questions par des journalistes francopho- nes, M. Robert Coates a déclaré qu’il n’avait pas l’in- tention de prendre des le- cons de francais en vue d’améliorer son image au Québec. “Si j’avais pensé avoir pu apprendre le fran- cais, je l’aurais fait il y a longtemps”, a-t-il ajouté. ALE Aca NA aS