Point de vue ml Le bicentenaire de la mort de Louis XVI ll y a deux cents ans Louis XVI nous quittait Le 21 janvier 1793, Louis XVI, 65éme roi de France, était guillotiné, quatre mois aprés I'abolition de la royauté. Patrick B. de Montmorency, fervent monarchiste, resitue cette date clé de larévolution frangaise dans son contexte historique. ouis le seiziéme est le 65éme roi de France, il est Phéritierdela famille des Capétiens qui régne sur ce pays depuis 800 ans, ila 19 ans et nous sommes en 1774. Autour du roi. se trouve ce que l’on appelle la «coum qui n’est constituée que de la noblesse. Pouren faire partie il faut avoir été «présenté» au roi et, pour !’étre, il me faut prouver que |’on appartient a une famille qui était déja noble avant l’an 1400. Une partie ‘seulement des nobles est admise a la cour. On n’en arrive pas moins a 4000 personnes pour la Maison civile du roi, 4 2000 poursa Maison militaire et 2000 encore sont attachés aux Maisons des princes et princesses de la famille royale. A toutes ces personnes, le roi dispense ce que l’on appelle des «charges». Certaines ne procurent que le bonheur d’un titre, d’autres rapportent beaucoup d’argent. Le roi Louis XVI est d’un naturel bon et pacifique, malheureusement il est affligé d’une timidité presque maladive. Quand on lui présente une personne qu’il ne connait point, il ne sait que dire. Alors il se tait, en plus de cela il est myope et voit mal ceux qui l’entourent ce qui accentue sa gaucherie. Le devoir d’un roi, a Versailles, est de vivre en société. Orensociété, Louis X VIs’ennuie. Comme il est habile de ses mains, il se réfugie dans l’atelier de serrurerie qu’il a fait aménager au palais. Au fildes annéesil deviendra un mécanicien de premiére force. . Autre évasion: la chasse. Presque chaque jour , on le voit passer, a cheval, précédé de ses piqueurs, de ses chiens et de courtisans toujours préts 4 s’entretuer pour obtenir l’honneur de Patrick B. de Montmorency en costume du XVIIle siécle. l’accompagner. Son palmarés est vraiment impressionnant: de 1774 a 1787, il va tuer 186851 piéces de gibier, et il forcera 1275 cerfs. Il est loin pourtant d’étre stupide, ainsi que le comte de Provence et le comte d’Artois, ses fréres, le laissent trop souvent entendre et comme parfois le confirme sa femme qui l’appelle “le pauvre homme”. Il a bénéficié d’une excellente éducation et il est ’un des souverains les plus cultivés de son temps. Il passe de longues heures dans sa bibliothéque de 5000 volumes. Le roi lit beaucoup. Cela c’est Sa vie privée. Nul n’en parle a la cour parce qu’on ne la connait pas. Entre |’avénementde Louis XVletsa décollation, ilvas’écouler exactement dix-neuf ans. Sachez bien une chose: pendant ces années-la, tous les francais sont royalistes. Ils leseront méme aprés que la Révolution aura éclaté. Personne en France ne pense a une république. Alors comment ces gens qui adorent littéralement Louis XVI en viendront-ils 4 le chasserdu trone et le guillotiner? C’est toute la question. A la veille de la Révolution, la France compte 26 a 27 millions d’ habitants, elle est, avec la Russie tzariste, le pays le plus peuplé du vieux continent. On dit qu’elle est la “Chine de l’Europe”. Le roi de France régne sur ce peuple. Rien ne vient limiter son pouvoir. Les Frangais connaissent cela depuis. des centaines d’années. La différence , ala findu XVI[éme siécle , c’est qu’ils ne l’admettent plus. Le “Siécle des lumiéres”, comme on l’a appelé justement, a vu naitre des écrivains, désignés sous le nom de “philosophes”, qui ont étudié les différents systemes de gouvernement; Montesquieu a fait découvrir aux Frangais la démocratie anglaise. Des hommes comme Voltaire, Rcusseau, d’ Alembert, Diderot ont connu une gloire immense en demandant que la liberté des citoyens ne soit plus soumise a l’arbitraire du roi. Tous les gens instruits en France ont lu les philosophes. Les souverains étrangers, 4 Berlin comme 4a Vienne, a St Pétersbourg comme a Stockholm se sont enorgueillis d’étre leurs amis. Leurs idées ont fait le tour du monde. Ces écrivains ont créé un “état d’ esprit” qui peu a peu a entrainé toute la société frangaise. Cette contagion intellectuelle atteindra aussi bien le clergé, la noblesse que le tiers état. Le clergé, ce sont les cardinaux, les évéques, les curés, les vicaires, les moines. La noblesse réunit les grands seigneurs richissimes “présentés” a la cour, mais aussi les petits nobles vivant souvent difficilement dans leurs chateaux de province. Le tiers-état rassemble tout le reste. Parmiceux qui Sse rangeront sans hésiter sous les drapeaux de la révolution, il y aura dés nobles comme La Fayette ou Mirabeau, des évéques comme Talleyrand. Ils auront tous lu les philosophes. Ces nobles et ces prétres choisiront leur camp par pur idéal, du moins je me plais a le croire. Les nobles ne payent pas d’impots, ils n’ont d’ailleurs pas le droit de travailler sous peine de perdre leur noblesse. Les imp6ts, ce sont les bourgeois qui les payent, ce sont eux qui ont tous les marchés lucratifs du commerce. Ils constatent chaque jour leur importance dans l’économie, mais aussi le peu de place qu’ils occupent dans |’ Etat. Beaucoup répétent qu’il faut que “cela change”. Le peuple lui- méme est accablé d’imp6ts, et cela n’a pas changé de nos jours. Le paysan paye au seigneur des redevances en argent et en nature, par exemple les vignerons doivent le quart de leur vendange. Ils sont soumis a de multiples taxes; il faut payer au seigneur pour avoir le droit de faire paitre les troupeaux, le droit d’user du pressoir et du four, sans compter les péages pour traverser les ponts. Ces obligations s’appellent les “droits féodaux”. Ce n’est pas tout, le paysan paye la “dime” a I’ Eglise et la taille au roi; il doit aussi travailler gratuitement sur les routes, qui sont, d’ailleurs, les plus belles d’Europe. Le probléme est que Vappareil royal dépense beaucoup plus qu’il ne regoit. a Le roi, comprenant que la situation financiérede]’Etatestau bord de la faillite, convoque les “6tats_généraux”. (eae sine eerie, Le Soleil de'Colombie Les “états généraux” est l’assemblée qui réunit la noblesse, le clergé et le tiers état, seule cette assemblée peut voter des imp6ts nouveaux. Tous les Francais en Age eten droit de votersont appelés a rédiger des “cahiers de doléances”. La France entiére est donc conviée a faire connaitre aussi bien ce qu’elle critique que cequ’ellesouhaite. Cinquante mille “cahiers de doléances” seront ainsi rédigés. Tous sont envoyés a Versailles. Quand on les lit, on S’apergoit que ce n’est pas seulement le vote d’impéts nouveaux que les Frangais attendent des “€états généraux”. Les paysans exigent!’ abolitiondes droits féodaux. Les bourgeois réclament |’ égalité de tous devant le roi, la possibilité d’accéder aux emplois réservés aux nobles, Tégalité devant l’impot, une justice qui soit la méme pour tous. Aprés deux cents ans cela n’a pas changé, nous avons toujours une justice a plusieurs vitesses. 1139 députés se réunissent donc a Versailles le 5 mai 1789. Tous, dans un grand tumulte, se dressent pour voir le roi et la reine, toute l’assemblée est émue devant l’héritierde la famille des Capétiens qui régne sur la France depuis 800 ans. On attend tout de lui. Or, il parle mais n’annonce rien, ne ‘promet rien, ne laisse rien espérer. Méme son ministre des finances, Mr Necker, ne prononce pas le mot de réforme. La nuit tombe quand |’assemblée se disperse, indécise, désappointée. Le 17 juin 1789 les députés du tiers-état décident de se proclamer “Assemblée nationale”, déclarant qu’ils en ont le droit puisqu’ils représentent 97 % de la nation. Le 23 juin: nouvelle réunion des états généraux dans la “salle des menus plaisirs” 4 Versailles. Louis XVI consent’ égalité devant ’impot et la liberté de la presse, mais ordonne que chacun se rende dans les chambres affectées 4 leurs ordres. Le tiers-état refuse. — Aprés la réunion, alors que le roi est parti et que les ouvriers débarrassent la salle, les députés du tiers état sont toujours 1a refusant dese séparer. Le Marquis de Dreux-Brézé, “grand maitre de cérémonie”, intime |’ordre au nom du roi de se séparer. D’un cété dela salle Mirabeau est dressé et lance d’une voix de tunnerre: “Allez dire a votre maitre que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous n’en sortirons que par la force des baionnettes”. Cet homme n’est pas opposé 4 la monarchie, pourvu qu’elle soit constitutionnelle. Ce jour-la, l’interventionde Mirabeauaffermit beaucoup la position de Vassemblée, face au roi. Elle entraine aussi une conséquence capitale: le 9 juillet 1789 l’Assemblée nationale se déclare constituante. Cela signifie qu’ elle se donne le pouvoir de créer une constitution, de prendre des décisions en dehors du roi. Louis XVI n’est plus le seul a détenir le pouvoir. (suite la semaine prochaine) Patrick B. de Montmorency équipe de cing traducteurs. Fonctions a la traduction. Conditions de travail - Salaire concurrentiel ; - Gamme complete d'avantages sociaux ; - Exceliente bibliothéque de référence ; - Milieu entiérement informatisé ; Exigences - Diplome universitaire en traduction ; - Plusieurs années d'expeérience ; l'absence de diplome universitaire. l'adresse suivante : Offre d'emploi TRADUCTEUR/TRADUCTRICE La Certified General Accountants‘Association of Canada est a la recherche d'un traducteur expérimenté pour occuper un poste a temps plein dans son service de traduction. Le candidat idéal devra faire preuve de maturité, montrer un degré élevé de professionnalisme, et posséder les qualités requises pour travailler au sein d'une Traduction, principalement de l'anglais au francais, de textes administratifs (procés- verbaux, directives, rapports) et techniques (normes de comptabilité etde verification, examens de comptabilité, de fiscalité, de gestion financiére, etc.) ; autres taches liées - Lieu de travail : au siége national de l'Association, 4 Vancouver (centre-ville). - Appartenance a une association reconnue de traducteurs ; - Parfaite connaissance du francais et de l'anglais. Une expérience exceptionnelle et une compétence reconnue peuvent suppléer a Les candidats sont priés d'envoyer leur curriculum vitae, avant le 8 février 1993, a Chef du service de traduction CGA-Canada 700 - 1188 West Georgia Street Vancouver (Colombie-Britannique) Vendredi 29 janvier 1993