Le Da Vinci code décodé Depuis plus de deux ans, Da Vinci code est un bestseller interna- tional. Ce roman de Dan Brown se lit vite, l'histoire est capti- vante, on la dévore afin d’en connaitre la fin, méme si au cours de la lecture on a souvent I'impression d'étre mené en bateau dans ce polar aux actions rocambolesques et aux personnages pris dans des situations invraisemblables dont ils se sortent toujours indemnes. La raison du succés de ce roman tient sans doute au fait que son auteur y soutient la thése que le Vatican garderait depuis des sié- cles un secret qui, s'il était révélé, mettrait en question les fonde- ments mémes de I'Eglise, a savoir la liaison entre Jésus et Marie- Madeleine qui auraient eu un enfant et toute une descendance cachée. Le Prieuré de Sion aurait préservé au fil des siécles des documents attestant cette liaison, et le sens du Graal ne serait rien d'autre que l'existence de ce mystére intriguant que Dan Brown dévoile. Longtemps pergu comme la coupe qui avait servi lors de la Céne, et ensuite qui avait été utilisée pour recueillir le sang du Christ lors de sa crucifixion, le Graal, en fait, désignerait la descendance de Jésus. En page préliminaire, sous le titre "Les faits", Dan Brown prétend avoir découvert en 1975, a la Bibliotheque nationale de France, "des parchemins connus sous le nom de Dossiers secrets, ou fi- gurent les noms de certains membres du Prieuré, parmi lesquels se trouvent Sir Isaac Newton, Botticelli, Victor Hugo et Leonardo Da Vinci" (p. 9). Seuls ces initiés et quelques autres étaient dans le secret. Ces soi-disant "faits" méritent examen. Deux journalistes frangais ont entrepris de les vérifier. Frédéric Lenoir du Monde et Marie- France Etchegoin du Nouvel Observateur démontrent que ces “fits” sont loin d'étre irréfutables. Ils ont consulté ces Dossiers et ont découvert qu'ils n'avaient rien de secret. D'abord, ce ne sont pas des parchemins, ni des manuscrits médiévaux, mais des feuil- les dactylographiées, accessibles sous forme de microfilms a tout chercheur qui veut bien les consulter. Les deux journalistes ont poussé leur enquéte, et ces textes que Dan Brown attribue a 10