Rubrique litteraire > Jean Echenoz, Je m’en vais, Les Editions de Minuit, Pari 999, Prix Goncourt,1999. Ce récit couvre la vie, pendant une année, de Félix Ferrer qui tient une galerie d'art 4 Paris ou les affaires marchent comme ci comme ¢a, l'art moderne ne se vendant pas trés bien. Son conseiller et assistant, Delahaye, l'informe un beau soir que, le onze septembre 1957, un petit bateau de commerce, le Nechilik, s'est trouvé pris dans les glaces a l'extréme nord du Canada, prés de Cambridge Bay. A son bord des fourrures et surtout "une cargaison d'antiquités régionales réputées rarissimes" qui serait, par on ne sait quel miracle, restée intacte depuis une quarantaine d'années. Félix Ferrer entreprend d'aller récupérer lui-méme ces trésors, ce qui donne lieu 4 un récit de voyage exotique dans le grand Nord canadien qui parait plutét fantaisiste. En effet, en plein désert arctique, Félix, préoccupé de bonne bouffe, savoure un délicieux plat de foie de phoque avec champignons qu'a trouvé le moyen de lui préparer son guide inuit; un peu plus tard, Félix déguste de la mousse de phoque. II nous semble que I'auteur se nourrisse surtout de clichés sur la vie dans l'Arctique: harcélement des moustiques (malgré un froid intense), famille inuite offrant leur fille a l'étranger de passage, découverte d'un pachyderme gelé, chute inévitable dans une crevasse d'eau glacée, etc.. Dans la deuxiéme partie, Félix Ferrer rentre a Paris avec sa précieuse cargaison, se la fait voler. Le livre tourne au roman policier tandis qu'apparait un oisiéme personnage mystérieux, Baumgartner, le voleur. Ce récit ne manque pas de suspense ni d'imprévu. L'histoire est habilement construite, de facture moderne mais reste d'intérét assez mince. La valeur des Prix Goncourt serait-elle en déclin ces derniéres années?