2 - Le Soleil de Colombie, vendredi 22 juin 1990 INFORMATION EDITORIAL L’ombre des minorités Par un extraordinaire revers de l'histoire, plus de quatre siécles aprés l’arrivée des ancétres des deux peuples fondateurs, ce seront peut-étre les descendants de ceux qui les ont accueillis sur les plages qui mettront le point final au ee 6pisode de la grande saga constitutionnelle du lac leech. Aprés avoir vu al’oeuvre les onze apdtres dela réconciliation nationale, on ne pourrait espérer une plus belle fin a cet accord. Le saint conclave pensait qu’il pouvait tater de la constitution en utilisant les méthodes de réglement d’une convention collective, et en réduisant son horizon a des considérations dictées par les conséquences politiques immédiates et particuliéres a chacune des provinces. Le grand médiateur n’avait qu’un seul but: que les dix premiers ministres s’entendent et que Meech passe. Peu lui importait son contenu et ses be Ra | fallait sauver le pays, sauver la face et, pourquoi pas, sauver sa téte. Le Canadan’est pourtant plus tout tout a fait ce qu'il était il y a vingt-cing ans. Aujourd’hui, environ 35 pour cent de sa population est née a |’étranger. Pour ces nouveaux Ca- nadiens, l’idée des deux peuples fondateurs n’apas beaucoup de signification. La démographie canadienne étant ce qu'elle est, cette notion est ainsi appelée a en avoir de moins en moins. Pources gens, un Canadienest un Canadien. Tous devraient avoir les mémes droits d'un océan a|’autre, indépendamment de leur couleur, de leurs origines, de leur religion ou dela date de leur naturalisation. Beaucoup d’entre eux trouvent inacceptable que la minorité francophone revendique des droits particuliers. Une minorité est une minorité, disent-ils, toutes devraient 6tre traitées sur un pied d’égalité. En régle générale, tous les groness multiculturels, nouveaux ou anciens, tiennent ce langage. Le caractére sacré, les droits qui accompagnent la notion de peuples fondateurs et les querelles byzantines et constitutionnelles qui en découlent ne les concernent pas. Pour eux, Meech véhicule une vision du Canada qui date d’une époque révolue. Ils voient le pays a travers les lunettes de la culture américaine. Comme les autochtones, ils estiment qu'ils sont des laisser-pour-compte de l’actuel débat constitutionnel. Ils se sentent condamnés a vivre de vagues promesses clamées par des hommes politiques dont la rhétorique varie selon Pauditoite et les circonstances. Ont-ils vraiment tout a fait tort? Le monde a changé, le Canada aussi. Au train ot vont les choses, les. peuples fondateurs ne seront bienté6t plus qu’une minorité parmi d'autres minorités. Fort heureusement nous n’en sommes pas encore la. Peu de Canadiens porteront le deuil de la mort de Meech. Beaucoup méme s’en réjouiront. Meech est un petit drame. L’avenir du Canada pourrait étre pourtant plus dramatique si les deux peuples fondateurs devaient, une fois de plus, rater le coche. Eux seuls sont encore en mesure de faire du Canada un pays original, biJingue, multiculturel... S’ils tardent trop, d’autres alors s’en chargeront, auquel cas le pays tout entier pourrait y laisser son ame. Patrice Audifax mmuniser les enfants du monde d'ici 1990 — Le Canada participe non sans fierté a cette extraordinaire entreprise visant a enrayer les six principales maladies conta- gieuses qui, chaque année, tuent ou affligent de facon permanente quelqué sept millions d'enfants dans les pays en développement. Pour plus d'information, adressez-vous a: Association canadienne de santé publique 1565 avenue Carling, Suite 400 OTTAWA, Canada K1Z 8R1 Téléphone: (613) 725-3769 Téléfax: (613) 725-9826 Finance par le gouvernement du Canada. Géré par |’ Association canadienne de santé publique. 2 cA AD 2) N 4 COC. ‘ ey teecet S ROO” Congres de la Fédération des Franco-Colombiens Un comité d’étude — pour |’« aprés Meech » Les délégués a l’assembiée générale annuelle de la Fédéra- tion des Franco-Colombiens, qui s’est tenue les 15, 16, et 17 juin, ont décidé d’envoyer une lettre de félicitation au premier lettre de félicitations au premier ministre Bill Vander Zalm et une lettre d’encouragement aux premiers ministres Clyde Wells et Gary Filmon, ainsi qu’é Mme Carstairs et M. Doer au sujet de leurs prises de _ position respectives sur l’accord du lac Meech. Les délégués ont decidé , par ailleurs d’intensifier les pressions auprés du gouverne- ment provincial, qui n’a pas encore reconnu le statut de minorité officielle ala collectivi- té franco-colombienne, ni les droits des Franco-Colombiens. L’accord du la Meech a occupé une place importante au menu des discussions de la fin de semaine. Un comité d’étude a été formé en vue d’examiner la situation actuelle de la franco- phonie en Colombie-Britanni- que, dans le contexte des négociations entourant '‘Accord et de commencer a préparer l’ére «aprés Meech». Quel que soit le dénouement des négociations, le 23 juin, ce comité se réunira au cours des deux prochaines semaines. lI comprend des représentants des diverses régions de la FFC et présentera des recommanda- tions a la Fédération. C’est a l’unanimité que les délégués ont décidé d’écrire au premier ministre Bill Vander Zalm pour le féliciter de son appui a |l’accord du lac Meech. lls ont également décidé d’envoyer une lettre a M. Clyde Wells, premier ministre de Terre-Neuve, aM. Gary Filmon, premier ministre du Manitoba, a Mme Carstairs et M. Doer \ Inauguration de la Maison... Suite de la premiére page succéder a la tribune. Pour le représentant du gouvernement québécois,«cette maison sera plus que pierre et béton, plus que verre et acier. Cette maison sera, avant tout, le reflet d'une communauté Plongé dans les songes, le Commissaire aux langues offi- cielles, d'lberville Fortier, par- lait lui «d’un réve lointain... transformé en réalité». Mais c'est, sans conteste, Je député fédéral, Sven Robinson, qui‘ allait se tailler le plus beau succés al’applaudimétre. Aprés avoir souhaité,«une Maison accueillante, dynamique et vibrante», il déclenchait un bel enthousiasme en appuyant sur le que «c'est le rdle du gouvernement fédéral de pro- mouvoir les minorités partout au pays». Chassez Meech et il revient au galop. Francois Limoge (respectivement chef de |’oppo- sition et chef du NPD au Manitoba) afin de les encoura- ger a appuyer l’accord du lac Meech, pour que les travaux de la deuxiéme ronde de négocia- tions puissent commencer. L’assemblée générale a approuvé le principe d’une compensation pour les élus de la FFC qui présentent des instances et font des représen- tations au nom des Franco- Colombiens. «L’ére de /’action purement bénévole est révolue» souligne Marie Bourgeois, la présidente de la FFC. Il est souvent impossible a une personne travaillant a temps plein d’effectuer les démarches nécessaires. D’ailleurs, l’annonce des pos- tes ouoverts au Conseil d’admi- nistration précisait le nombre d’heures que les_ candidats devaient pouvoir consacrer a leur poste. ll a été décidé de créer au sein de la FFC un comité culturel autonome doté d‘un pouvoir décisionnel. Il sera le porte-pa- role des intervenants culturels franco-colombiens. L'importan- ce du dossier culturel a été pleinement reconnue. Le comi- té culturel, aidera les scentres sulturels et communautaires franco-colombiens a produire des spectacles. Les représentants du Conseil Jeunesse Franco-Colombien ont fait un exposé et ont proposé que la FFC et ses membres associés accordent la priorité a toutes les questions ayant trait alajeunesse et qu’il y ait une consultation entre le conseil d’administration de la FFC et celui du Conseil Jeunesse pour effectuer des démarches ‘auprés des organis- mes fédéraux en vue d’aider le Conseil Jeunesse a obtenir les subventions nécessaires a son développement. Ces deux pro- positions ont été adoptées. Le domaine de |’éducation a également été discuté, en particulier l’état des travaux du comité de travai sur |’éducation en francais, qui a été formé par le gouvernement provincial et qui comprend quatre représen- tants de la collectivité franco- colombienne, ‘mme_ ’'martine Galibois-Barss, Mme Pierrette Woods, M. Jacques Vinet et M. Vincent Pigeon. Cing postes étaient a pourvoir au conseil d’administration de la Féderation. Mme Marie Woodridge, de Victoria, a été élue a la vice-présidente; Mme Anne Coulombea été réélue ala trésorerie; Mme Josette Salles au poste de directrice pour la région du Vancouver métropoli- tain: Mme Nicole Hennessey, de Nanaimo, au poste de directrice pour la région de I’ile de Vancouver et M. Marco Roy au poste de directeur jeunesse. Jean-Claude Arluison Vincent Pigeon B.A., L 1.B. Hean, Wylie, & Cie. Avocats & notaires 1501-4330 Kingsway, Burnaby, C.B. — V5H 4H9 Télécopleur: (604) 434-7707 Téléphone: (604) 434-5784 Oc ecteniiris idea ten By , wae Z, : oe La : générosité . réinventée Un programme national gui nous invite donner temps 1 FP a “a eb argent aux causes de notre choix. DERSIOWSENI te seul journal en frangais dynamique». . de Cstomadia de la Colombie-Britannique Président-Directeur: Jacques Baillaut Rédacteur en chef: Patrice Audifax Journaliste responsable de |'‘APF: Yves Lusignan * Photocomposition: Suzanne Bélanger Coordonnateur administratif: Jacques Tang Journaliste-Coopérant: Francois Limoge Publié par le Soleil de Colombie Ltée 980 Main, Vancouver, V6A 2W3 Association de la APF re. Presse francophone a -* hors-Québec 683.6487 Fax: 683-9686: Abonnement 7 an: Canada, 20$ - Etranger, 25$ Numéro d’enregistrement : 0046 Courrier de 2eme classe Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteurs doivent étre lisiblement signées par leur(s) auteur(s). La rédaction se réserve le droit de corriger ou de raccourcir le texte s'il est trop long. Les lettres doivent étre accompagnées d'un, numéro de téléphone et d'une adresse afin de pouvoir, au besoin, communiquer avec nos correspondants. Toutefois, ala demande, les adresses et numéros de téléphone pourront ne pas 6étre publiés.