10, Le Soleil de Colombie, 20 Décembre 1974 A DOOMMARAISSE a7 be ia HESE Ouvert du lundi au samedi de 10h00 4 19h00 Dar jssonnier, e S ULLE chet e Noes et nouvel an : REG ¢ Moules frafches Petites huitres frafches Crépes fourrées Diéppoise Escargots préts 4 cuire Bouillabaise Quiches aux fruits de mer Homards frais sur commande, caviar, foie gras saumon fumé et bien d’autres ainsi que des plats cuisinés sur commande ( minimum 2 personnes) RAY MOREL 3 3 Representant de LAWSON OATES BROADWAY LTD vous souhaite: Joyeux Bonne Concessionnaire Autorisé: CHRYSLER-DODGE LAWSON OATES 3 1235 ‘West Broadway Continental Restaurant 835 HORNBY STREET, VANCOUVER, B.C. ce? S{O1G WS S2ubot ies OQ ee ps i. TELEPHONE 681-6622. Dd LPHOTELIER DE BETHLEEM - Les mains frileusement en foncées dans les manches de sa tunique, frappant én ergiquement des pieds le sol durci par le gel, I’ho- telier de Bethléem fait les cent pas devant le portail de son auberge. L’animation qui enfiévre la vieille cité ne le mécon- tente pas. On sent ale voir, l’homme repu, dont les dé- sirs sont Satisfaits au dela de toute attente. Sa face rougeaude s’épanouit com- me ces larges roses qu’ont épargnées les premiers froids. _Tout Juif que je sois,pen- se-t-il, j’aurais mauvaise grdce 4 me plaindre de la domination romaine. Il n’y a vraiment que ces gens de 14-bas pour avoir des idées. Et sous le coup de la joie émoustillé aussi par le vin leger de Palestine, l*hdte- lier devient lyrique. _Ah! puissant empereur, vous avez eu untrait de gé- nie. Sans votre recense- ment, Bethleem s’endormi rait comme tous les jours dans le souvenir de ses gloires éteintes; et je ne logerais-pas, moi, le seul aubergiste du pays, des voyageurs par centaines. De fait, l’unique caravan- sérail de la ville regorge de clients. Chevaux et voi- tures encombrent les écu- ries et les remises; les bagages s’empilent dans _les cours. Dans les vastes salles, les nattes se ser- rent les unes contre les autres:impossible d‘en é- tendre une de_plus. Trou- verait-il encore un coin, le patron de l’auberge, unpe- tit coin hien petit, pour des voyageurs fourbus, affa- més de nourriture et de sommeil S‘il trouverait de la pla- ce vous voulez rire ma foi! Vous pensez bien. qu’ en bon commercant, il tient mystérieusement en reserve quatre ou cinq pié ces, étroites il est vrai; Mais pour les ouvrir, il faudra la clé d’or. Les af- faires sont les affaires, braves gens! Naif qui ne profite pas des occasions. Et l’hdtelier de Bethleem 7 sourit en songeant au gains énormes que lui procurent ces journées de recense- ment. Le soleil s’incline vers l’horizon qui s‘empourpre. Deux voyageurs s’arrétent au seuil du caravansérail: un homme et sa femme. Eile. toute jeune; la: tere. couverte d’un voile blanc, est assise sur un Ane; lui, d’une main tient la bride de l’animal et de l’autre s’appuie sur un baton. Ala mode orientale, Jo- seph salue d’un geste large. _Auriez-vous la bonté de nous donner un abri Ma femme est trés lasse. Et PUIS,.+6- Comme elle tremble la voix de Joseph! ll parle bas; mais il y a dans ses paroles tant de majestu- euse simplicite et d’émo- tion! I] ne réussit 4 é6- touffer le cantique d’allé- gresse qui chante dans son ame. - » «Et puis nous atten- dons un enfant. Un enfant pense 1’hOte lier qui chancelle sous le coup... . Et -ce menage: pauvre, trés pauvre! Je ne peux tout de méme pas leur donner mes piéces réser- vées: trop cher, beaucoup trop cher pour eux! Il regarde Joseph et Ma- rie avec dédain d’abord, puis peu 4a peu avec une mystérieuse sympathie. Non, ils ne sont pas com- me les autres, ces gensla. Quelle impression bizarre et comment l’analyser Ne les dirait-on pas auréolés d’une lumiére qui pourtant ne frappe pas les yeux D’oti 6tes-vous demande l*hotelier. -De Nazareth. ~Et vous venez pour le recensement _Il le faut bien. Votre famille est donc o- riginaire de Bethléem. Quelle est-elle? Celle de David, répond Joseph. Nous ne possédons pas grand chose pour au- tant. Je vis de mon tra- vail; je suis charpentier. Il ne sait que dire. L’hdtelier se gratte le front. Jl lévecla téteret segue. yeux rencontrent les yeux ~ de Marie. .. Quelle vision de paradis! Les perplexités du brave homme fondent comme la neige au soleil sous le clair regard de l’Immaculée. _On pourrait peut-étre s’ arranger, miurmure-t-il. Je vais voir; attendez un peu. De la cuisine, Sarah, la femme de l’aubergiste, a tout entendu. Quel accueil elle réserve a son légiti- me époux! Se laisser niai- sement attendrir par des gens comme ceux-1a! Les mendiants, ¢a se met a la porte, et sans phrases.. On ne fait pas fortune quand on a bon coeur. Le pauvre homme baisse la téte sous l’avalanche; il est vaincu. Il pousse un profond soupir de faiblesse et de pitié. Sentimental ricane Sarah | SE CONTE DE NOEL x avec un accent de mépris. L’hodtelier congédie les _ deux voyageurs. Joseph regarde triste- ment Marie, et la Vierge lui sourit doucement: rien n’altére la paix divine qui l’inonde. Que peut troubler un coeur od régne Jésus Le lendemain matin. Grand mouvement dans la cour du caravansérail, tandis que les clients dormenten-— core. Les fournisseurs ap- portent des vivres: qui des légumes, qui de la viande, qui du pain. Un vieux berger vend des moutons 4 l’hdtelier. Puis il lui raconte avec une émo- tion vibrante les événe- ments merveilleux de la nuit. Alors vous n’avez rien en- tendu patron Vous n’avez rien vu Elle n’est pas loin de votre auberge pour tant, la grotte qui s’ouvre dans la falaise. Non, il n’a rien vu, rien entendu, cette nuit. Il a dormi péniblement d’un sommeil agité par le re- mords. Les coeurs purs les Ames de bonne volon- tés seules entendent les chants des anges. Dieu ne parle pas aux avares.qui préférent 4 son amour 1’a- mour avilissant du lucre. _Dommage que vous n’ay- ez rien-vu, reprend le ber- ‘ger. Ellebrillait si douce- ment la grande lumiére ce- leste! Il est si beau dans la créche, 1’Enfant qui nous est né, le Sauveur promis, le Messie attendu, comme on dit les Anges! Et sa- Mére, patron, sa Mére! O. ne peut la voir, bercant son charmant poupon, sans tomber malgré soi a ge- noux. Et le berger s’en va. L’hdtelier de Bethleéem est trés ému. Il se re- proche son avarice et sa dureté; ilcraint d‘avoir re- poussé celui qu’Israel ap- oelledepuis tant de siécles par ses prieres et par ses larmes. . Sarah, dit-il Asafemme, tu as entendu le récit de cet homme. Si c’était le Messie!. . . Le Messie, pense donc!. . . Attends un peu. Je vais mettre ma plus belle tunique et d‘un trait je cours jusqu’a la grotte. Le Messie! répond sar-.. castiquement la mégére. Pas de risque qu’il naisse dans une étable comme ce va-nu-pieds. Tu ne sais donc pas que le Messie sera un grand roi Tuperds la téte, pauvre vieux! Douze jours ont passé. Le soir tombe. Dans le ciel obscurci par le cré- puscule l’étoile miraculeu- se balance l’or de ses ray- ons; elle se dirige vers l’étable ot naquit Jésus. La somptueuse caravane des Mages traverse les rues de Bethléem. La fou- le se presse sur son pas- sage, admirant les riches costumes de ces princes orientaux, comptant les dro. madaires, questionnant les innombrables serviteurs. Sur le seuil de leur mai- - son, l’hdtelier et sa femme contemplent émerveillés le pittoresque cortége. S’arréteront-ils au cara- vansérail, les rois mages Non, non, ils portent avec eux leur campement. Cette auberge de province n’éga- le pas le luxe confortable de leurs tentes. Ou vont-ils donc demande l’hOtelier 4 un passant. * _Ils viennent adorer le Messie nouveau-né. Ils ont apercu son étoile la-bas dans le ciel de la Chaldée; l’astre les a conduit jus- ‘qu’ici. Regardez-la donc. la belle étoile, juste au- dessus de la grotte. . . Plus de doute: c‘est bien le Messie qu’ont annoncé les prophétes. Sarah évalue d’un coup d’oeil les con- séquences pécuniaires de son erreur. Je me suis trompée, dit -elle 4 son mari; nous chan gerons de tactique. Il fau- dra que tu ailles présenter tes hommages au nouveau roi, que tu te mettes 4 son service, que tu répa- res notre maladresse. C’_ est compris, n’est-ce pas Mais j’y vais, ma bonne; mais j’y cours... _Toujours le méme, in- terrompt aigrement Sarah. Crois-tu que l’on te remar- quera, ce soir, parmi ces. princes -et tout ce beau monde Tu feras ta visi- te demain matin. Tu por- teras aussi quelques pré- . sents, des présents modes- tes, sans valeur, ainsi qu’ il convient 4 de pauvres gens comme nous. | Ia bise du matin souffle sur la colline. L’hdtelier court sur le chemin; il des- cend en vitesse la pente de la falaise. Enfin voici la grotte. He quoi _ Plus personne. Les Mages Partis. Pré- ‘venus par un ange ils sont retournés chez eux, fuyant Jérusalem et le cruel Hé- rode. La sainte Famille Elle a pris la route de 1’exil. L’Egypte abritera quelque temps l’enfant divin. -L’aubergiste regarde at- terré l’étable vide. Jamais, jamais, il ne verra le Mes- sie qui voulait nafre dans sa demeure et qu’ila chas- sé comme un mendiant. UN NOEL ET SEREIN * ¥ ey * Caisse Populaire Avec le support d’amis et de clients comme vous, le travail est un plaisir plu- tot qu’une tache a accom- plir. Meilleurs souhaits pour Ie temps des Fétes de ‘Maillardville 1013, ave. Brunette. ~- Tél; 525-3331 CLUBHOUSE RESTAURANT and coffee Shop. Tél: 684-3924 631 Seymour, Vanc. 4 Arcades d’English Bay 1210 Denman, coin Davie- Tél: 687-2125 et 733-6421 Vancouver. Soins du visage sur rendez-vous, Traitement rajeunissant, Peeling Biologique, Traitement de l’acné, Epilation 4 la Cire, Manucure et Pédicure par Esthéticienne Di- plomée. JOYEUX NOEL GAI NOEL SALON LUCIEN. BELLIN ® ‘ih 9 UD