Le Moustique Volume6 - 3eédition ISSN 1704 - 9970 Mars 2003 Melson, Mocrwelle dndellte 1 La tempéte du millénaire. Aurélien Dupuis Note: Cette nouvelle est basée sur un réve récent. Mais il est permis de penser qu’une telle chose pourrait arriver. Nous 6étions le 12 janvier 2003. La veille au soir, quelques flocons de neige s'abattaient sur l'Ouest Canadien. Ils avaient lair si innocents ces beaux petits flocons blancs. A Theure ot les _ habitants s’installaient dans leurs lits pour y passer la nuit, a peine 8 cm de neige étaient tombés. C’était une scéne typique d'un _hiver canadien. Nul ne soupgonnait que cette nuit si tranquille conduirait 4 une catastrophe. La lumiére du jour perga a rhorizon. Les habitants en se levant se rendirent compte qu’une couche de neige de plus de _ soixante centimétres s’était accumulée en l'espace de huit a neuf heures. Les gens se _ précipitérent a l'extérieur, pelle a la main afin de déblayer entrées, trottoirs et voitures. Plusieurs osérent se lancer dans la rue avec leurs véhicules afin de se rendre au travail, malgré les avertissements répétés de la météo a la radio et la télé, de ne pas s’aventurer sur les voies publiques. En un rien de temps, c’était la_ confusion totale. Voitures, charrues, souffleuses a neige s’enlisaient péle-méle sur les rues, les chemins et les autoroutes. Quelques artéres principales étaient encore ouvertes. Cela n’allait pas durer, car la neige tombait toujours et les déblayeuses s’embourbaient les unes aprés les autres. La panique s’est mise de la partie. Plusieurs succombaient a leffort requis pour se tirer d’embarras. Hélas ! il n’était plus possible de secourir qui que ce soit. Les hépitaux étaient inaccessibles. Ni hélicoptére, ni avions ne pouvaient prendre leur envolée. Tous les aéroports étaient fermés. Rien ne bougeait ; pas méme les trains. Déja, plusieurs régions étaient privées d’électricité. Or, sans 6lectricité, pas de chauffage possible. Ceux qui se chauffaient au bois étaient de rares privilégiés. La neige continuait de tomber. Seules la céte du Pacifique et lile de Vancouver étaient épargnées. Ce n’est qu’a Depuis Nelson, C.-B., Aurélien Dupuis consacre chaque mois une nouvelle inédite pour Le Moustique ! ... Pacifique. Ci-dessous : Madame Elaine Dupuis et Aurélien Dupuis lors d'une visite a Victoria. % Ve Photo : Chantal Lefebvre l'intérieur de cette province qu’un front froid venant du nord changeait la pluie en neige. Vers 15 h, un métre et demi de cette poudre blanche s’était précipitée sur une large portion de l’'Amérique du Nord. Les autorités civiles, les forces policiéres et les soins de santé ne savaient plus ou! donner de la téte. Qu’allait-il arriver ? C’était impasse. Comment venir en aide a tant de gens dans le besoin ? Pour comble de malheur, les édifices a toits plats commencérent a s’effondrer les unes aprés les autres. Les grands centres d’achats, les arénas et les granges ne pouvaient plus supporter le poids. Le 13 janvier, 18 h. le vent changeait de direction et le temps s’adoucissait. Une pluie verglagante se mit a tomber. Il y avait désormais une accumulation de cent trente centimetres de neige fraiche qui s’alourdissait a chaque instant. La couche de fond, déja cristallisée, ne pouvait plus tenir. De nombreuses avalanches couvraient des sections de chemins et voies ferrées. Le verglas menacait maintenant d’abattre les pylénes des grands réseaux d’électricit: En effet, durant, la soirée, des centaines s’affaissérent. C’était le désarroi, le désespoir complet. Un état d’urgence fut décrété dans trois des provinces de l'extréme ouest du pays par Ottawa. Des fonds furent libérés sur-le-champ afin de venir en aide aux Provinces éprouvées. Des renforts arrivérent dés le lendemain venant de l’est du pays, de la Céte du Pacifique et des Etats-Unis. D’abord, on a fait bon usage des hélicoptére: afin d’approvisionner les régions les plus affectées, d’articles essentiels a la survie Toutes les motoneiges de la Nation, semble-t-il, s’étaient données rendez-vous et on s'affairait a distribuer des milliers de couvertures de laine dans les domiciles privés de chauffage ainsi que des trousses de premiers soins et des génératrices essence. Les malades furent transportés vers les hépitaux ol des génératrices a carburant avaient pris la releve. Heureusement, il n’y avait pas encore de pénurie d’aliments. C’est a prévoir qu’il y en en aura puisque cela prendra des jours, sinon 17