LeSoleil, septembre 1992 Au Moyen Age le mot signifie servitude et tracasseries pour les pauvres paysans, puisqu’ il désigne le travail gratuit qu’ils doivent fournir au seigneur. Plus tard, dans l’armée pour les soldats, “corvée” veut dire: €plucher des quantités de pommes de terres, laver la vaisselle, nettoyer les toilettes, etc... Inutile de dire que ce n’est pas leur mot favori. Avec le temps, si “corvée” signifie toujours tache ennuyeuse, pénible etméme rebutante a faire, le sens change un peu au cours du temps. Aujourd’hui on peut méme se porter volontaire pour faire une corvée, c’est-a-dire pourdonner un coup de main a un voisin, 4 un amiou encore a quelqu’un en détresse. Au Québec Au Québec, chez les anciens, la corvée faisait partie des traditions, mais elle avait un sens un peu différent. Elle réunissait tous les hommes disponibles pour effectuer un travail. _Chacun comprenait que c’était un travail volontaire pour lequel il ne recevrait pas desalaire. Le plus souvent, les bénévoles se réunissaient pour construire une €cole, une église, une grange ou encore pour aider un paysan 4 rentrer une récolte lorsque le temps menagait. Il arrivait d’ailleurs que la corvée se transforme en véritable partie de plaisir. C’était le cas des “€pluchettes de blé d’Inde” ou des “boucheries d’automne” quand on tuait le cochon ou plumaitles oies. Letravail... Lorsqu’un habitant décidait de faire appel aux gens du village pour une TDMOND- Ate mac ore Une" corvée", illustrée par Edmond-J. Massicotte. corvée, il devait bien organiser le travail au préalable. S’il décidait par exemple de construire une charpente de grange, il devaitaligner tous les matériaux d’avance et surtout ne pas oublier de mettre a la disposition des volontaires une cruche de bon whisky, de préférence du pays. Les travaux de corvées a accomplir pouvaientdurerd’unjoura un mois selon que les volontaires entreprenaient de relever une barriére ou de batir une église. Une fois sur le chantier, leshommesse divisaientenpetits groupes rivalisant de vitesse et de “travail bien fait”, ce qui bien sir ne déplaisait pas a celui qu’ils étaient venus aider. Les journées commengaientde bonne heure. Elles étaient longues et fatigantes mais la bonne humeur régnait du matin au soir. A l’heure des repas, tous s’arrétaient. Les femmes apportaient la BD du Québec dans de jolis paniers la nourriture quel’on mangeaitsurlélieu du travail. Une foisle repas terminé, les hommes reprenaient leur tache etsouventles femmes venaient les aider. Comme iln’y avaitalors pas de radio, ilarrivait qu’un travailleur entonne une chansonnette qui était ensuite reprise par toute l’équipe. La journée se passait donc ainsi entre le travail, les chansons, et les rires. Dans la féte... Une fois le soir venu, tout le monde s’attablait devant de généreuses portions desoupeaux pois, de ragoiits, de grillades etde délicieuses tartes. Lerepas terminé, comme le whisky avait généreusement coul€ toute la journée, les hommes étaient pleins d’entrain et certains d’entre eux en profitaient pour organiser des jeux d’endurance. Les plus vaillants se langaient des défis qu’ ils venaient régler dans |’aréne que formaient leurs amis qui applaudissaientet les encourageaient. Et le malheur Hélas, les corvées n’étaient pas toutes des occasions de réjouissances. Parfois les “anciens villageois” devaient porter secours 4 un voisin en cas d’inondation, de maladie ou le plus souvent, d’ incendie. Lorsquele feu prenait dans une ferme ou une maisondu village, il fallait se rendre 4 toute vitesse sur les lieux du malheur et essayer de protéger - les batiments non atteints. Formant une chaine humaine, les volontaires se passaient de mains en mains des seaux et des “chaudiéres” d’eau pour les jeter sur l’incendie. Ces dévoués volontaires pouvaient travailler toute une nuit a combattre le feu sans prendre le temps de se désalt€rer ou de se reposer un instant. Mais en ce temps 1a, tout le monde s’attendaita cette sorte de générosité. D’ailleurs, l’incendie n’était pas déja éteint qu’une Equipe se formait pour reconstruire la maison. Aujourd’ hui, ilexiste des assurances qui d’une certaine maniére sont un peu venues remplacer les corvées d’autrefois aux Québec, mais il arrive encore qu’un groupe de citoyens décide de construire de cette facgon un stade, une église ou un gymnase. Alors pourun petit laps de temps, on retrouve la joiede travailler ensemble dans un esprit de solidarité. Charlo! J Mast 6S fou ou quoi! oF. i Tu Pout rais attention 2 olay moins, je garde Peni ronhement. quand, meme fire ou je mets les pias MACNEILL LIBRARY SERVICE ( Filiale de Duthie Books ) ¢ Commandes de livres destinés aux professeurs de frangais (frangais comme seconde langue, cadre, ou immersion) et aux bibiothécaires, avec des réductions de prix pour les établissements. + Accés & une salle d'exposition de livres francophones et anglophones pour les enfants, catalogues de livres francophones. Veuillez contacter Susan Coutant pour tout renseignement complémentaire. 1701 3éme avenue ouest, Vancouver, Téléphone : (604) 732-1335 Appel sans frais: 1-800-663-1174 Fax: (604) 732-3765 MANHATTAN BOOKS & MAGAZINES ‘Grande sélection de revues et livres francais pour adultes et enfants. Nouvelles parutions, B.D., Romans, Essais, Auteurs québecois,Référence, Arts. . 1089 rue Robson, Vancouver, C.-B., Canada V6E 1A9 Heures d'ouverture: du lundi au mercredi; 9h00-21h00 du jeudi au samedi: 9h00-22h00 le dimanche: 10h00-18h00 C.-B. V6J 1K7