ETE TT EP Renee vee ponsable " quins, une librairie lancée par VOL.15 No.33 = VENDREDI 10 DECEMBRE 1982 Peuvent-elles survivre ? LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE }RANCAISE DE LA COLOMBIE BRITANNIQUE ee ee a eee Les librairies francophones dans la tourmente (1)-Les causes du malaise Par Marc Girot _ “S'ill n’y avait qu'une librairie francophone, elle vivrait mieux”. C'est Alfred St Martin, propriétaire du Bouquineur, sur la rue Robson & Vancouver, qui laisse ainsi pointer son amertume. Evident, n’est-ce pas? Non. “On ne se marche pas sur les pieds, on ne se fait pas concurrence” répondent les autres librairies. En fait, le probléme essentiel auquel doivent s’affron- ter Le Bouquineur et le Croque Bouquin a Vancouver, Au coin du livre a Victoria et La Mouette Richmond, c’est celui de I’étroitesse du marché, des habitudes de lecture [ou de non-lecture] et des coupures budgétaires qui paralysent les écoles, des clients de “Au coin du livre” 4 Victo- ria, un lundi aprés-midi. Seul un client fait courir son doigt sur les étagéres. On ne se bouscule pas dans les librairies francophones de la région. Encore . moins _qu’avant. “Nous avons vendu cing dic- tionnaires en cinq mois ” avoue Jeannette Baillaut, res- s du Croque-Bou- le Centre Culturel Colombien en 1978. “Et encore, ajoute- t-elle, la vente des dictionnai- res a toujours été constante”’. Joes ime wi ] miére f ee lors q ventes et le fonds progres- saient jusque 14 réguliére- ment, l’établissement a fait face cette année a une baisse de $21 000 par rapport a l'exercice précédent. La fer- meture est un instant envisa- gée en novembre 1981. Les commandes pour ce Noél premiére grandeur. seront on ne peut plus mai- gres. Le commerce des livres, produit non essentiel, est frap- pé de plein fouet par la crise. Tous les gérants le confir- ment. Les livres ne se vendent pas assez vite, les stocks ne se renouvellent pas assez rapide- ment. “Avec seulement 15% de bénéfices, explique Jean- nette Baillaut, il faut vendre beaucoup pour rentrer dans BS “Au coin du livre”: les éléves des classes d’immersion et de programme-cadre ses frais, en tout cas plus que maintenant.” Pas question d’augmenter les prix, ils sont déja dissua- sifs pour beaucoup. Et il faut continuer de prendre en char- ge le coat du transport entre Vancouver et Montréal, ot se trouvent les maisons de dis- tribution. Cela représente 5% du prix du livre. Mais celui-ci Suite page 5 représentent un marché essentiel pour les librairies francophones. M. Trudeau et le quai B.C. Un paquebot hérissé de voiles Par Annie Granger . Le premier ministre fédéral Pierre Elliott Trudeau a fait quelque peu fonction de Pére Noél la semaine derniére lors- qu'il a dévoilé la maquette de la Place du Canada, sise sur le quai C.B. Pavillon canadien lors de Transpo 86, puis centre de commerce et de congrés, et accostage pour paquebots, ce projet — encore sur papier — cotitera la bagatelle de 137 millions de dollars qu'Ottawa offrira aux Vancouvérois; > — “Je sais que ce centre sera un succés non seulement par _ Ia beauté de ce concept qui en fera couper le souffle a plu- sieurs, mais par son site dans lune des plus belles villes du monde” a Trudeau. D’une allure élancée de paquebot hérissé de voiles, la - construction de ce pavillon commencerait au_printemps et créerait 5 300 emplois sur le chantier et plus de 2200 emplois permanents a son inauguration en 86 pour Vexposition internationale, Mais la visite de M. ‘Trudeau ne s'est pas tenue 1a, puisqu’il a profité du rendez- yous dune dizaine d’hommes d'affaires canadiens pour s'en- déclaré M.- tretenir avec ceux-ci et ame- ner la coopération d’Ottawa et du secteur privé industriel dans l'exploitation du marché asiatique. Et ainsi préparer son voyage dans ces pays lointains en janvier. En effet quelques prési- dents de différentes compa- gnies se sont réunis autour d'une table pour mettre sur pied une Fonda- tion canadienne de I’Asie et du Pacifique 4 Vancouver que certains comparent a la construction du chemin de fer du Canadien Pacifique qui fut pour les Péres eta Confé- dération un moyen d’unir tout le pays.” M. Trudeau a relevé le fait que plusieurs _industriels s‘étaient plaints 4 Ottawa de la montée des investissements provinciaux dans le domaine » du transport national, en particulier la Caisse de Dépot et Placement du Québec et sa tentative d’achat'de nombreu- ses-actions du Canadien Paci- fique. Aprés sa visite en coup de vent dans la métropole, Prin- ce Rupert a été Vescale. sui- vante, ou M.. “Trudeau a survolé le site du port de Vile Ridley. Personnalité du mois Napoléon Gareau Par Jean-Claude Arluison Personnalités francophones et amis se sont rendus le ler décembre au Foyer Maillard pour assister a une céré- monie en I’honneur d’un rési- dent de Maillardville, connu et estimé par tous: Napoléon Gareau. Le Maire de Coquitlam, James Tonn, lui remit la plaque de la _personnalité francophone du mois de novembre, mais également, au nom de la municipalité de Coquitlam, un certificat de mérite en reconnaissance des services rendus 4 la commu- nauté. M. Gareau étant, com-" me le Maire, originaire du Manitoba, ce dernier lui remit une broche représentant le bison, embléme de cette pro- ‘vince; et enfin, suivant une Vieille coutume symbolique, il lui remit la clef de la ville. James Tonn transmit aussi a Napoléon Gareau les féli- citations de Jean Pelletier, Maire de Québec. Agé de 68 ans, M. Gareau | est sans conteste un vieux résident de Maillardville, puisqu’il s’y est installé en 1945, aprés avoir servi trois ans dans l’aviation canadien- ne. Immédiatement, il s'inté- ressa activement a la commu- nauté francophone de Mail- lardville, en tant que -béné- vole et il fut l'un des membres fondateurs du club canadien- ~ francais. : Mais c’est dans le scoutisme que Napoléon Gareau s'est le plus dépensé. Depuis 1955, le scoutisme est 4 ses yeux un moyen idéal de maintenir la langue francaise chez les jeu- nes, et il dut se débattre avant de réussir 4 obtenir la permis- sion d’avoir un mouvement suite page 15 COURRIER DE 2éme CLASSE No 3046 SECOND CLASS MAIL —Le métier d'un. francophone Par Marc Girot m’ont permis de débuter, d’autant que jusqu’a il y a 7-8 ans, j'ai été a peu prés le seul médecin francopho- ne de Vancouver. Jétais presque surchargé de travail. Cela ne veut pas dire que je roulais sur l’or. Au contraire, jai di aban- donner ma derniére année de spécialiste en obsté- trique et en gynécologie parce qu'un médecin-rési- dent ne gagnait a l’époque que $75 par mois. Il me fallait nourrir ma femme et mon bébé. Les $1 000 que j'ai da emprunter pour me payer un voiture, il m'a bourserl Je crois que je n’ai pas payé d'impéts pendant mes 8 a 10 premiéres années d’exercice!” Le probléme n’étais pas l'absence de clients, mais le par manque d’argent et de couverture sociale. Le doc- teur St Louis semble avoir l’éponge sur ces vieux das. Aujourd’hui, il est plutét enclin a la nostal- Henri St Louis, médecin 36 ans de médecine & Vancouver. Un bail. Le docteur St Louis a accouché ainsi des Se ee ae ee ene eee sa pratique quotidienne Un solide francophone a !’accent du nord de Ontario, fils d’Acadienne et de De la a parler de médecine francophone... “Les francophones fallu 12 ans pour les rem- . fait qu’ils ne payaient pas, | 30 CENTS gie, surtout devant cette part de sa clientéle qu'il appelle toujours “les né- tres”: les fran “Ils formaient davanta- ge noyau qu’aujourd’hui. Je miidentifiais avec le mouvement francophone en C.B. Le taux de natalité chez les Canadiens-fran- cais de l’aprés-guerre était - celui des Asiatiques au- jourd’hui. Les gens étaient plus désireux de s’assurer un traitement dans leur Suite page 5 Attention boa méchant! Si un cambrioleur péné- trait la nuit dans le maga- sin Camosun Aquaria (au coin de Cambie et de la 16@me avenue) et qu'il se sente, soudain, enlacé dans Vobscurité, qu'il ne se réjouisse pas trop vite. Il se s'agira pas d’une employée qui se_ serait endormie au travail, mais du boa de garde. Ce magasin d’animaux, au lieu d’engager les services d'un chien de garde, a jugé aussi efficace, plus écono- mique et plus silencieux, de faire sortir chaque soir de sa cage l'un des pension- naires: un boa constricteur de 3,60 métres de long. Oncle Archibald René Chenoll, président de la FFC (2)- “Les brailleurs commencent 4 se fatiguer’’ un Conseil Général composé serait, et on y travaille, qu’en 1983 notre Bureau de Direc- tion soit composé de gens a esprit vraiment large, des Franco-Colombiens, = avant d’étre des représentants de Victoria ou de Comox. Le Soleil: Est-ce que ¢a existe? R.C.: Mais ouil ; Le Soleil: Est-il de sortir des luttes de clans? R.C.: Oui; il y a de bonnes intentions, de bonnes gens ici oy Se = que justement on ne va pas voir que des gens Vancouver? ; . R.C.: Ca peut trés bien se faire... ; Le Soleil: Ca ne serait pas génant alors que la décentra- R.C.: Moi, je suis de Van- couver; je défends pareille- ment quelqu’un de Dawson Creek ou de Comox, c’est toujours un Franco-Colom- Suite page 5 fe