oF ial Mi 4— Le Soleil de Colombie, vendredi 18 mars 1983 4q | SS “Les Chroniques’’ de la Société Historique Franco-Colombienne 9, rue Broadway est, Vancouver, C.B. V5T 1V4 Téléphone[604]879-3911 recherches et rédaction: Loutse Merler et Catou Lévesque, membres de la SHFC édité par: Catou Lévesque, SHFC La “mise sur rail” de la ligne ferroviaire transconti- nentale de l’est a l’ouest ne fut pas un mince travail... et le plus grand défi attendait aux pieds des Montagnes Rocheu- ses. Quelques réactions Laissons quelques touristes de la fin 1800 nous expli- quer leurs réactions envers cet exploit-miracle. En 1886, l’humoriste et ob- servateur, L. de Cotton écrit a propos de cette creusée: (...) “Ah! le bon Dieu a taillé en grand par ici! Aprés. une plaine, qui dure 400 lieues, une chaine de monta- gnes, que le chemin de fer met $6 heures a traverser dans sa largeur seulement, et en ne s'arrétant que pour prendre de l'eau. (...) Pendant une grande partie du trajet, le chemin, taillé en corniche, domine de quelques centaines de pieds un torrent, dans lequel, l’€branlement de notre marche fait rouler des pierres de tahis. Le tourisme en C.B. L’exploit du CPR.....la creusée danger est manifeste; au moindre éboulement, a la moindre avalanche, on serait enseveli, écrasé. Ces accidents se sont déja produits, heureu- sement aux heures ot ne Passait pas le train quoti- dien. Aussi la voie n’est-elle pas terminée; on s’est haté de la livrer a la circulation, mais des centaines d’ouvriers y tra- vaillent encore. Le plus grand ouvrage consiste a construire des pare-avalanches. En cer- tains endroits, ces abris sont de véritables gaines, formées de poutres, sous lesquelles le train s’engage; d'autres fois, ce sont deux murailles, faites en charpente, du cété de la montagne, espacées de 6 a7 ~ métres et reliées entre elles par des -poutres; le milieu est comblé par des blocs de rochers. Je suis fort tenté de croire que de toutes les entre- prises que le génie humain ait osées, celle du chemin de fer canadien des Montagnes Ro- cheuses, est la plus étonnante. Des ponts et des ponts La vue est d’autant plus fra ue, pour éviter les aa ila fall faire décrire a la voie les figures les plus capricieuses; il n’est pas rare de voir le chemin, aprés un long détour, revenir au point de départ en marchant dans une direction contraire, pour s'enfoncer dans une crevasse. ’ . Bc Laas sae an LS Photo prise en 1887, dans les Montagnes Selkirk. Le train quittant la C.B. se dirige vers I’Est. [...] “Je suis fort tenté de croire que de toutes les entreprises que le génie humain ait celle force, il faut des ponts et des ponts. Rails particuliers Je ne sais combien de centaines on en pourrait compter; heureusement, le bois est partout sur place. Il a fallu aussi se résigner a subir de fortes pentes: il y en a de 4 et demi pour 100. De pareil- les pentes ont demandé des locomotives spéciales; celles qui passent les montagnes, pésent 90 tonnes au lieu de 30, poids normal des autres loco- motives. Pour supporter une pareille charge, on a da éga- lement inventer des rails par- ticuliers; tout s’enchaine. Ligne baclée Enfin, prévoyant le cas ot le mécanicien serait impuis- sant 4 maftriser la marche du train, on a disposé quelques voies de dégagement, filant a contre-pente sur le flanc de la montagne: l’aiguille est constamment placée de ma- niére a ouvrir cette voie dans laquelle le train s’engage de lui-méme, s'il est maitrisé. Dans ces endroits, on ralentit _ pour permettre l’aiguillage. Bref, tout cela n’est pas rassu- rant, surtout quand on sait avec quelle hate tout amé- ricaine la ligne a été bAclée; la voie repose parfois simple- ment sur les souches des arbres abattus; il est vrai qu’on travaille a consolider ce provisoire. (...)” Pics et gouffres Et malgré quelques inci- dents, la consolidation de la ligne ferroviaire a travers les Rocheuses fut elle aussi un exploit. En 1887, le Baron Etienne Hulot écrit: ; : ses. Leurs merveilleux décors font penser aux Pyrénées et aux Alpes. Le troisiéme pont, jeté sur la Bow River (ou riviére de l’arc), est franchi. Soudain, la vallée se rétré- cit, les pics se succédent et les gouffres béants s’entrouvrent sous la voie. A deux mille métres au-dessus de nos tétes se dresse le mont Castle (Castel) et prés de nous surgissent les sources sulfu- reuses de Banff. Stephen, le point culminant de la ligne, est A une altitude de 1,800 métres. Le Président de la Compagnie a gravé son nom sur la créte de cette aréte dorsale, qui sépare les deux versants du Pacifique et de Atlantique. : Honneur a ces audacieux La surtout, il s’est vu aux prises avec les forces de la nature. Sous sa direction, les ingénieurs ont taillé dans le roc vif une tranchée de cing cents kilométres, creusant des tunnels, enjambant des rivié- res, détournant de leur cours une quinzaine de torrents, ménageant a tout moment des rampes prodigieuses et des courbes inouies, Honneur 4 ces audacieux, qui ont assuré l'avenir du Canada et décou- vert au monde une source in€puisable de richesses! (...)” Sources de références: De Atlantique au Pacifique 4 travers le Canada et le Nord des Etats-Unts, Baron Etienne *Hulot, Paris, 1888. — A travers le Dominion et la Californie, L. de Cotton, Paris, 1889. : ; _ Lasemaine prochaine: “La menace de I'Empire Céleste”, ou. remarques du _ touriste francophone sur la présence En 1987 “été noté a Calgary (76%). ~~ C’est a Chicoutimi, Jonquiére, Les Canadiens ont préféré la'C.B. Lorsque les Canadiens de Vest quittent leur province, ot vont-ils? En Alberta et en Colombie britannique. Ces deux provinces étaient de loin les destinations les plus popu- laires des Canadiens qui ont quitté leur province de rési- dence. : L’Ontario et le Québec sont les provinces qui ont perdu le plus de résidents par suite de migrations interprovinciales. Les chiffres de Statistiques Kenya Algérie Mexique Etats-Unis Canada U.R.S.S. R.-U. All, de — l'Ouest All. de VEst rapport a celle d'autres pays Canada — révélées aprés le Recensement 81 — démon- trent également que toutes les autres provinces et les Terri- toires ont subi des pertes nettes de population attribua- bles ala migration interne des Canadiens. Le Québec vient en téte de liste avec une perte nette de 141 760 personnes, dont 106 310 anglophones et 18 060 francophones. Du cété éducation, cing résidents de la C.B. — de plus de 15 ans — sur six ont fréquenté au moins 1l’école secondaire. C'est le Yukon qui affiche le taux de scolarité le plus élevé au Canada, suivi de VAlberta et de la C.B. (40.4%). Et c'est en Alberta ov l’on trouve la plus forte propor- tion de résidents détenant des Croissance -0.1 La population du Canada croit a un rythme modéré par grades universitaires (9.6%). D’autre part, il s’est produit ces dix derniéres années un recul constant de la propor- tion de personnes qui n’ont pas fréquenté l’école au-dela de la huitiéme année. Les catégories profession- nelles les plus nombreuses des résidents du Canada demeu- "la décennie 1930, la popula- rent celles du travail de bureau (18% de la popula- tion active) , de la vente (9%) et des services (12%). . Les femmes ont gagné beaucoup de terrain dans les professions dominées par les hommes; en effet, elles comp- tent aujourd’hui dans leurs rangs au-dela de cinq fois plus d'ingénieurs, six fois plus d’avocates, trois fois plus de comptables.et au-dela de quatre fois plus de conductri- ces d’autobus qu'il y a dix ans. Pour la-premieére fois depuis tion active. dans le secteur agricole du Canada n’a pas fléchi; elle est demeurée sta- ble a 481.275 travailleurs. Les trois provinces du Manitoba, de la Saskatchewan et de l'Alberta ont enregistré des baisses sensibles du nombre de travailleurs agricoles, mais la” Célombie britannique a affi- | ~ ché une hausse record de 7%, suivie de la Nouvelle-Ecosse. Aprés le secteur agricole, celui de la fabrication présen- te le taux de croissance le moins prononcé. En 1981, un peu plus de 12 millions de Canadiens agés de 15 ans et plus faisaient partie de la population active au moment du recensement, soit un taux d’activité de prés de 65%. Depuis, ce taux a chuté terriblement. : Le plus faible taux d’acti- vité parmi les provinces a été observé a Terre-Neuve, ov il dépassait 4 peine 57%; le Yukon enregistrait le taux dactivité le plus élevé (au-de- la de 76%). Parmi les régions métropo- litaines de recensement, le taux d'intérét le plus élevé a au Québec que le taux d’acti- vité s'est révélé le plus bas, soit 57%. Parmi la population active expérimentée, 50% oc- cupaient des emplois de cols blancs, 47% des emplois de cols bleus, et 3% des emplois non précisés. Quarante-neuf pour cent de la population active fémi- nine expérimentée continue de se concentrer dans- les secteurs de la santé, de l’en- seignement et du secrétariat- sténographie-dactylographie. C’était juste avant un examen de gram- _maire. Mes éléves sobstinaient ane pas -répondre aux ques- tions posées quand ils n'étaient pas stirs d'eux. Je finis par ‘m‘impatienter: — Vous ne perdrez pas de points si vos réponses sont faus- ses. Mais je veux ‘vous voir réagir. Ne serait-ce que pour me ‘dire que vous ne sa- vez pas la réponse. . Ces paroles porte- rent leurs fruits. A l’examen, je leur de- mandai: ‘‘Donnez un - exemple de double négation.’’ J’ai beau- coup aimé cette ré- ponse: — Je ne sai pas rien du tout sur le sujet.”’ 714 - 7216 Mary Ave. Burnaby, C.B. V5E 3K5 Il n'y a pas de situations désespérées; il y a seulement des hommes qui désespéren des situations. : Anonyme La voiture royale de passage devant le Soleil. Suite de la page 1 nante suite royale d’une dizai- ne de voitures. Méme dans de plus petites communautés, comme a Ver- non et New Westminster, 10 a 15 000 admirateurs étaient 1a, criant, trépignant. Méme la ~ secte Haré Krishna avait dé- ployé des banderoles de bien- venue... La visite de la Reine fut un moment particuliérement pri- vilégié pour les enfants — dont beaucoup étaient hors des écoles méme si aucun congé officiel n’avait été dé- crété —, pour quelques, cen- tenaires d’hépitaux traversés par Elizabeth II, pour les 30 000 participants a la céré- monie d'invitation’ a Expo ’86 au Stade de Vancouver... et méme pour les pilotes des célébres baignoires de Nana- imo, qui escortérent vers le port le yacht royal Britannia. La Reine put dispenser a tous une chaine de sourires et pratiquer ce qu'elle fait de mieux dans ce genre de voyage: la conversation infor- melle avec le public. Ce . qu'elle: n’avait pu réaliser qu'une fois depuis son arrivée en Amérique du Nord une quinzaine de jours aupara- vant. En C.B., nulle tornade californienne, nulle manifes- — tation de nationalistes irlan- dais n’a.entaché les déplace- -ments de la souveraine. La présence policiére, quoi-._ que massive, ne fut pas ou- “tranciére. On n’a guére vu les — hommes-grenouilles arpen- tant le fond du port de : Victoria en quéte d’une quel- conque mine menacant le Bri- tannial Mercredi a l’aquarium de Vancouver, un policier s'est écarté courtoisement pour laisser le champ libre a un photographe. Un seul incident fut a déplorer jeudi, quand aprés avoir salué la Reine a son arrivée a Kelowna, un vieil homme s'est écroulé, terrassé : par une crise cardiaque.