1947-1997 RL ( I all i iw Association canadienne wi d'€ducation de langue francaise LA CHANSON D'EXPRESSION FRANCAISE (suite) anglophone ont fait danser le monde entier. Les iles ot l'on parle francais ne seront pas en reste. L’'émancipation des artistes francophones des Antilles se confirme au début des années 70 avec le succés en France du Tabou Combo de Pétion-Ville, exilé volontaire a New-York. Ainsi se déclenche une série de succés tropicaux. En francais ou en créole, le monde francophone découvre comme des cartes postales les chansons malicieuses et colorées de David Martial, Francky Vincent, Exile One (de I’ile de la Dominique) et les joyeux lurons de la Compagnie Créole. Issue d’une forte tradition de big bands urbains, la formation haitienne Tabou a renouvelé le «compas» et la «cadence» créés a Port-au-Prince par les chefs d'orchestre Nemours et Sicot au milieu des années 50. Ce succés persistant inspire fortement le trés prolifique mouvement «zouk», musique de féte et en méme temps symbole de I‘identité antillaise dont le groupe Kassav demeure le leader incontesté depuis 1985. Du «zouk» au rap Le «zouk» imprime un son plus moderne aux tropiques francophones ou priment le rythme et la sensualité. Mais il entraine dans son sillage des musiques d’essence plus tradition- nelles comme celle du groupe Malavoi et d'un banjo rasta nommé kali. Entre l’élégant «crooner» Ralph Thamar et le fougueux défenseur du folklore qu’est Dédé Saint-Prix, le compositeur Ronald Rubinel et la chanteuse Edith Lefel, originaire de la Guyane Francaise, ont prouvé tour a tour la diversité et la richesse du «Sixiéme Continent» ot palpite aujourd’hui une horde de jeunes groupes rap et reggae. Laprés Duvalier A partir de 1986, la chute en Haiti du régime Duvalier ouvre grande la porte a des chan- sonniers comme Beethova Obas, Emeline Michel et Manno Charlemagne qui, dans la lignée de la diva Toto Bissainthe, se démarquent par la qualité de leurs textes et loriginalité de leur talent. Le guitariste Obas, notamment, atteint un summum de la poésie créole avec des textes souvent graves et virulents murmurés sur de délicieuses ballades aux harmonies brésiliennes. Cependant, le courant le plus étonnant a émerger des Caraibes reste celui dit de la «musique racine». Porte-parole des souf- frances d'un peuple profondément impré- gné de culture vaudou, les groupes comme Boukman Eksperyans et Boukan Ginen s‘approprient de maniére convaincante les chants sacrés des authentiques cérémonies pour créer un rock mystique et envottant. Transcendant la philosophie des lakous (petites communautés rurales), ces groupes dénoncent les abus des politiques et chantent, avec toute la ferveur de leur héritage africain, |’espoir que le Tiers-Monde place dans les enfants d’aujourd’hui. LES ETATS-UNIS En 1755, plusieurs Acadiens déportés lors du «Grand dérangement» débarquent en Louisiane, celle-la méme que le Francais Napoléon Bonaparte céde a I’Oncle Sam en 1803. Si certains retourneront plus tard en Acadie, plusieurs resteront en Louisiane. On les appelle les Cadiens bien qu’on prononce Cadjins et qu’on voit partout Cajuns (termi- nologie adoptée en 1993 par le Conseil de développement du francais en Louisiane «CODOFIL»). Porteurs de la musique de leurs ancétres acadiens, les Cadiens adoptent également le zydeco, la musique des Créoles noirs arrivés a |’époque de I’esclavage. Zachary Richard demeure sans doute |’am- bassadeur le plus connu de la musique cadienne, bien que la fougue d’une nouvelle génération représentée par des artistes comme Bruce Daigrepont, Danny Collet et la jeune Kristie Guillory, font en sorte que cette expression francophone demeure toujours vivante dans ce coin du continent nord- américain. En dehors de la Louisiane, particuligrement en Nouvelle-Angleterre, on retrouve une communauté de Franco-américains, consti- tuée de Canadiens, émigrés au début du siécle pour trouver du travail dans le domaine florissant de l'industrie du textile. Plusieurs artistes de cette communauté perpétuent la culture francophone au pays du drapeau étoilé. C’est le cas de Lucie Thérien et du groupe Chanterelle dirigé par Josée Vachon. HISTORIQUE Conscient de l’importance du fait francais sur son territoire, ainsi que de sa dimension internationale, le Canada a rapidement integré la Franco- phonie a sa politique étran- gére et a participé activement a la création et au développe- ment de ses nombreuses institutions. Le Canada est aujourd'hui membre de toutes les institu- tions francophones multilate- rales; il est l'un des Etats fondateurs de l’Agence de cooperation culturelle et technique (ACCT) au sein de laquelle i! joue, depuis 1970, un role tres actif. En outre, le Canada participe aux deux conférences perma- nentes que sont la Conférence des ministres de l’Education des pays ayant le francais en partage (CONFEMEN) et la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports (CONFEJES). Francophonie LES SOMMETS Depuis 1986, la Francophonie a pris un nouvel élan avec l’avénement des Sommets des chefs d’Etat et de gou- vernement. Les sommets sont l’occasion d’amorcer un dialogue ouvert surles questions internationales qui préoccupent les Etats participants; de plus, ils permet- tent de mobiliser les ressources néces- _ Saires aux activités prioritaires. Le Canada a pris une part active a toutes les étapes du processus des . six sommets qui se sont tenus tous les deux ans. Le prochain Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement se tiendra a Hanoi, au Viét-Nam, en novembre 1997. Notons également qu’a l’occa- sion de la derniére Conférence minis- térielle de Marrakech en décembre 1996, le gouvernement canadien a fait connaitre officiellement son intention d’accueillir, en 1999 & Moncton au Nouveau-Brunswick, le huitiéme Sommet des chefs d’Etat et de gouver- nement des pays ayant le francais en partage. ‘LE CANADA ET LA FRANCOPHONIE : UN ROLE PREPONDERANT LA FRANCOPHONIE : SON EVOLUTION Composée de 41 pays et gouvernements représentés au premier Sommet de Paris en 1986, la communauté des pays francophones regroupe maintenant 49 pays et gouvernements. L'apparition des sommets a donc bouleversé quantitativement, mais aussi qualitativement le paysage de la Francophonie. Sur le plan qualitatif, la Francophonie, entreprise a vocation traditionnellement culturelle, s’est donnée un réle de coopération et oeuvre aujourd’hui dans de nombreux domaines hautement techniques. Grace notamment a sa participation active, le Canada a largement influencé et contribué a consolider les relations entre pays francophones, notamment en mettant, au cours des derniers sommets, l’accent sur des themes plus politiques ou encore sur des sujets 4 caractére plus économique. LE FINANCEMENT ACCORDE PAR LE CANADA A LA FRANCOPHONIE C'est un montant de I’ordre de 29 millions de dollars que le Canada consacre annuellement au fonctionnement et aux divers programmes de la Francophonie multilatérale. essentiel des budgets est consacré aux divers projets découlant des sommets, a |’Agence de la Francophonie (ACCT), a I’Association des universités partiellement ou entiérement de langue francaise (AUPELF-UREF), a la Conférence des ministres de la Jeunesse et des Sports (CONFEJES), a la Conférence des ministres de |’Education des pays ayant le francais en partage (CONFEMEN) et au monde associatif francophone. LA PARTICIPATION DES PROVINCES La Francophonie étant bien ancrée dans la politique étrangére du Canada, le gouvernement canadien s’est constamment montré soucieux d’associer a son action les provinces a majorité ou a minorité substantiellement francophone, dans |'intérét de tous les Canadiens. Le gouvernement fédéral s‘est efforcé de trouver une solution originale pour que les provinces puissent participer aux activités de la Francophonie. dela francot