VOLUME X, NUMERO 4 longue tirade, poser une question. - Ce que vous nous racontez est fantastique. Etant reporter sportif, vous aviez une occasion unique de prendre des photos de la rencontre ? - Malheureusement non ! J’avais oublié mon appareil. - Mais ces gens-la, avancés comme ils le sont, devaient bien avoir de quoi vous dépanner, non ? - Par politesse (sic), je n’ai pas osé le leur demander. Et Claude Vorhillon de poursuivre... - Jai eu, par la suite, d’autres rencontres au cours des- quelles on ma fourni plus de précisions sur ce qu’on attendait de moi. C’était fantastique ! J’ai accepté sans hésiter. - Alors, puisque vous avez revu ces mystérieux visiteurs, vous avez pu, enfin, prendre des photos ? - Pas du tout ! Avec tous ces événements, tout se bous- culait dans ma téte; j’avais encore oublié mon appareil. C'est a partir de ce moment que j’ai compris que toute ma vie allait changer. - Qu’avez-vous entrepris aprés le départ des Extrater- restres ? - Remplis d’espoir, j’‘ai commencé a répandre la bonne nouvelle. - Parlons de votre voyage sur la planete Elohim ! Com- ; ment cela s’est-il passé ? - Peu de temps avant le départ, j’avais encore été contacté par télépathie. Une soucoupe volante est ve- nue me prendre a un endroit convenu. - Combien de temps a duré le voyage ? - Impossible de vous le dire, car dans l’espace tout est relatif, le temps étant non quantifiable. Donc, je ne peux vous fournir aucune précision sur sa durée. Ce que je peux vous dire, par contre, c’est qu’a ma descente de soucoupe, j’ai été accueilli par le chef de la planéte sur laquelle je venais de poser le pied. - Comment a été I’accueil ? - Trés chaleureux ! - Qu’avez-vous fait durant votre séjour ? - On ma fait visiter la planéte. - Est-elle comme la ndtre ? Ici, devant mes questions insidieuses, Vorhillon com- mence a se troubler. II change rapidement de sujet et passe a un entretien qu’il a eu avec le chef (a noter que Vorhillon, dans son récit, ne parlera que de chef. Cela laisse supposer que la fameuse planete était fort peu peuplée). - Savez-vous que je me suis hasardé a demander au chef la position de sa planéte. - Que vous a t-il répondu ? - Que j’étais trop curieux ! « Nous ne voulons pas étre dérangés, m’a t-il dit. » Ceci est en contradiction avec un passage d’un des li- vres de Claude Vorhillon. Dans ce passage, il dit que le chef, soulignant qu’ayant des milliers années de retard, les Terriens ne disposaient pas. de la technologie per- PAGE 7 mettant les voyages intersidéraux. - Et... vous étes revenu sur la Terre ? - Oui, aprés avoir passé des jours inoubliables. La veille de mon départ, les habitants avaient organisé une gran- de féte en mon honneur. Ce que je vais vous confier, maintenant, va vous paraitre incroyable. Aprés le ban- quet, on m’a conduit devant un grand batiment. Le chef, aprés m/avoir donné l’accolade, m’en a remis la clef (ceci est bizarre, car dans une société hautement avancée, la confiance totale devrait étre de mise. Pour- quoi avoir besoin de clef ?) « C’est une surprise, m’a dit ce dernier, avant que je n’ouvre la porte. » La surprise était de taille. J’avais devant moi une succession de ma- chines dont le mode de fonctionnement était expliqué sur des panneaux (Vorhillon n’a pas précisé dans quelle langue). Je pouvais, grace a ces machines, fabriquer (sic) des femmes vierges, plus belles les unes que les autres. - En avez-vous profité, au moins ? - Oui, car j’ai réussi 4 produire six créatures d’une beauté exceptionnelle dont une Eurasienne (sic), qui était un mélange de blanche (re-sic) et de Suédoise. J’ai passé une nuit inoubliable, croyez-moi ! - C'est incroyable ! J’aurais aimé étre a votre place... Voyant nos sourires amusés, notre visiteur change brusquement de sujet. - Regardez le pendentif que je porte autour du cou ! Il m’a été donné par le chef, avant mon retour sur la Ter- re. Il est fait d’un métal qu’on ne trouve nulle part chez nous. C’est donc une preuve que j’ai bien effectué un voyage dans l’espace. - Jai un ami qui est physicien. II enseigne a |’université de Montréal. Je suis sir qu’il se fera un plaisir d’exami- ner votre pendentif, lui ai-je proposé. Une simple analy- se spectrographique prouvera si, oui ou non, il est de nature inconnue. - Impossible ! « Aucune main profane ne peut y tou- cher, m’a spécifié celui qui me I’a remis. », m’a répondu un Vohrillon quelque peu décontenancé En ayant assez entendu, nous avons mis un terme aux extravagahces de notre visiteur. Nous n’avons jamais su si, le lendemain, il n’avait pas été transporté sur une civiére jusqu’a la soucoupe qui devait le ramener sur la Terre. Imaginez... six femmes... jeunes et vierges ????. Pourquoi ne pas terminer en poésie avec Sébastien Héon?? TAPIS ROSE Des cascades roses d'épilobes ont rendu un miel de verre, aussi précieux qu'un daim en robe d'épices, moulues sur pierre. Cap-aux-Os, Sébastien Héon 2003 ©