2 Le Soleil de Colombie, Vendredi 27 Mai 1977 PUBLIE PAR Téléphone: 879-6924 HEBDOS DU CANADA LE SOREN DE COLOMBIE LE MINI-QUOTIDIEN DE LANGUE FRANCAISE DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE sa a ok DIRECTEUR: André Piolat ASS.-DIRECTEUR: Marc Béliveau REDACTEUR: Jean-Claude Arluison MISE EN PAGE: Danielle. Leclaire LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE, 3213 rue Cambie, Vancouver, C.B., V5Z 2W3 Courrier de deuxiéme classe sous le numéro d’enregistrement 0046: Association de la Presse - irancophone Hors-Québec Lettre ouverte a Pat McGeer... Vancouver, le 18 mai 1977 Lettre ouverte a L’Honorable Pat McGeer, Ministre de I'Fducation. Gouvernement de Colombie- Britannique, Victoria, CR. Monsieur I.e Ministre. Le mois dernier. la Fédération . des: Franco-Colombiens _ sollici- tait par ma voix, d’étre recue en audience afin de discuter des questions relatives a l’ensei- gnement du francais et en francais dans la province. Vous avez alors prié votre sous-ministre de l’Education, Monsieur Walter G. Hardwick, de me transmettre les positions . du gouvernement sur ce sujet. Force m’est de constater dans sa réponse qu’elles n'ont vrai- semblablement pas varié et, pour cette raison, la Fédération que je préside juge bon de renouveler ses representations. Vous avez déja> recu l’an_ dernier, une délégation de T’As- sociation canadienne d’éducation de langue francaise. accompa- gnée par notre vice-président, qui vous avait alors remis un rapport rédigé par Monsieur Roger Riovx. Mais aucune suite n’avait été donnée A ce rapport et depuis lors, aucun délégué de la Fédération n'a pu obtenir la possibilité de discuter plus lon- guement des problémes de I’en- seignement du francais avec les représentants autorisés du mi- nistére. Or, il me semble que la situation du francais en Colom- bie-Britannique, malgré la bonne volonté de nombreux ensei- gnants, mérite de la part du ministére plus qu'une attention distraite. Dans’ sa réponse, M.. Hardwick souligne que toutes les ressources et le temps dispo- nible sont consaerés a l’adminis- - tration des programmes fédé- raux-provinciaux. C'est recon-. naftre implicitement ce que la - Fédération déplore. A savoir: — Que le sort du francais dans lenseignement dépend _ large- ment des politiques fédérales. — Que le gouvernement ne semble pas assumer ses respon- _sabilités*sur le-plan pédago- — me - -gique. Ainsi, les réticences constan- tes manifestées a l’égard du francais par les instances supé- rieures de votre ministére ont pu créer un climat qui influence directement le corps enseignant et les commissions scolaires. Qu’il nous soit permis d’évoquer ici les mesures dilatoires prises par les commissions scolaires, en particulier celles de West Van- couver, a |’égard des groupes de parents désirenx d’obtenir l’im- plantation. de classes d’immer- sion en franeais. Ne plus, l’absen- ce de mesures législatives recon- naissant aux parents francopho- nes le droit strict et immédiat a la langue d’enseiznement de leur choix et reconnaissant aux pa- rents anglophones le droit d’ins- crire leurs enfants dans des classes d'immersion. empéche - souvent plusieurs d’entre eux de — réclamer spontanément des clas- ses francaises. L’absence d’un programme académique structuré de l’ensei- gnement de la seconde langue officielle du peys erée un désor- dre certain dans les méthodes et dans les heures consacrées a cet enseignement dans les diverses commissions scolaires. Tout en respectant ]’autonomie de ces derniéres, votre Ministére pour- rait leur fournir des renseigne- ments pédagogiques appropriés sur la méthodologie. sur les droits des professeurs, sur le temps alloué recommandable, toutes mesures donc qui permet- traient d’obtenir des résultats plus valables qu’actuellement. La pauvreté de planification présente a. pu permettre la situation suivante qui nous fut rapportée par une mére de famille francophone. a savoir qu’un professeur dispensait des cours de russe pendant les classes de francais. dans la seule année ov le francais est obliga- toire au secondaire. en estimant que ses étudiants. qui n’avaient- jamais étudié le francais a l’élé- mentaire, n’en feraient pas la © différence. IT] me fut. permis une ‘fois d’entendre une famille par- ler en espagnol, et des jeunes adolescents qui les écoutaient ont fait entre eux cette réflexion: “... ils parlent en fran- ¢ais.” On pourrait ‘multiplier les anecdotes. Files témoignent peut-étre plus éloquemment que,..... -des~statistiques; lesquelles éva>~ luent davantage les mesures ‘ \ E, lit rial 32éeme Congrés de la F.F.C. _ Le 32éme Congrés de la Fédération des Franco-Colombiens a permis a une centaine de délégués et observateurs de se pencher sur |’étude d’un plan de développement de la communauté francophone de la Colombie-Britannique. Ce plan d’action 4 moyen et a long terme servira de ligne de conduite a la F.F.C. dans cinq secteurs d’activité: politique, socio-éconcmique, éducation, culturel et jeunesse. Cette année particuliérement, la F.F.C. fera des efforts pour ne plus étre percu comme un organisme a vocation socio-culturelle uniquement. Dans cette optique, la création encore récente de la F.F.H.Q. [Fédération des Francophones Hors Québec] a permis avec la publication du premier volume “Les Héritiers de Lord Durham” d’établir un concensus permettant des revendications politiques sur le niveau national. Est-ce une coincidence qu’au moment od les diverses associations francophones provinciales,. via la F.F.H.Q., revendiquent leurs droits de facon beaucoup plus ferme, les subventions provenant du gouvernement fédéral se font plus généreuses, augmentent de 100% comparativement a l'année derniére? Au cours de ce Congrés, des résolutions significatives ont été adoptées par l’assemblée générale. L'atelier politique a proposé la formation d'un comité d'action politique regroupant des gens de diverses régions de la province. L'atelier socio-économique a exigé pour sa part la création d’un Conseil économique franco-colombien. L’atelier éducation a proposé I’intensifica- tion des moyens d'action dans ce domaine. L’atelier culturel a favorisé I’établissement d'un poste de coordonnateur provincial pour le secteur culturel. L'atelier jeunesse a demandé qu'une campagne de promotion soit réalisée. Quoique ces propositions semblent assez claires, elles expriment dans plusieurs cas des: “yoeux pieux” qui se sont répétés de Congrés en Congrés. Avec un budget d’opération d’environ $350,000 cette année, la F.F.C. pourra étre en mesure de réaliser ou de tendre vers quelques objectifs de son programme d’animation. Outre ces perspectives, des mécanismes d’évaluation pour les actions qui seront posées au cours de la prochaine année n'ont pas été tellement discutés. Il faut espérer que la résolution demandant la tenue de mini-congrés régionaux a travers la province sera appliquée dés cette année, car tout Plan d’action, si enchanteur soit-il, ne donnera pas de résultat sans la participation et la consultation des premiers intéressés, les Franco-Colombiens. un: l’assimilation. en lice. ses nouvelles fonctions. C’est dans une atmosphere de réalisme que s'est déroulé | des Franco-Colombiens. Il n’y a pas eu de beaux discours sans : réalisme découlait de la prise de psition, le mois dernier, de la Fédération des Francophones Hors Québec et de la publication du premier volume des ouvrage était le document de référence pour le congrés. Les délégués et observateurs sont done arrivés a New Westminster pleinement conscients et informés sur la situation des francophones hors Québec et plus particulitrement en Colombie-Britannique. Cet état d’esprit des participants et la bonne organis résultats fructueux. Mais le travail ne s’arréte pas Ja; en fait, fois rentrés dans leurs régions, dans leurs communautés, : message, sensibiliser les francophones, stimuler leur volonté de combattre l’ennemi numéro Pendant l’année qui sépare deux congrés, le relacher, c’est pourquoi deux résolutions ont été votées pour rem: de mini-congrés, 4 mi-chemin entre deux congrés, et des résolutions adoptées au cours du congrés précédent, présen évaluation des résultats obtenus. L’élection a Ia présidence de Mme Marie Warzecha souléve plusieurs points intéressan’®, Tout d’abord, bien sar, le retour d'une dame a la présidence; de plus, Mme Warzecha l’'a empo sur une autre dame, Mme Pierrette Paquette: aucun homme, Mme Warzecha réside & Kelowna et elle sera en mesure " diménsion provinciale. Trop souvent, la F.F.C. a été associée 4 Vancouver. Trés active cans of communauté, ov elle est directrice du Centre Culturel Frangais est également active au sein de la Fédération, of elle est responsable d ; in La lutte pour l’obtention de la radio et de la télévision francaises 4 Kelowna I'a conduite jusqu Vancouver ow se tenaient les audiences du C.R.T.C. Interrogée aprés ga victoire au sujet de ses impressions sur le congré Mme Warzecha déclara qu’au cours des congrés p ou tel probleme, a I’éducation par exemple, tandis qu’au cours que les priorités étaient partout, dans tous les domaines. Mme Marie Warzecha est. bien connue et respectée, elle _ montrer aussi bien conciliante qu’énergique. Souhaitons-lui Mare BELIVEAU Le mandat de la présidente e 32eme Congres de la Fédération — fond, de promesses insensées. Ce “Héritiers de Lord Durham”: cet ation du congrés ont amené des il ne fait que commencer, car, une les délégués devront diffuser le les efforts ont une tendance naturelle a se édier & ce probléme: la tenue * la lecture au cours de I'assemblée pléniére tation du travail effectué et en effet, n’a eu la témérité d’entrer de donner a son travail une de I’'Okanagan, Mme Warzecha | u Comité Culturel. s et sur ses objectifs, récédents il avait été décidé de s’attaquer a tel is du 32éme congrés, il était ressorti a fait ses preuves et saura se un grand succes dans lexercice de Jean-Claude ARLUISON . prises que les résultats obtenus, du déplorable nivean de connais- sance du francais en Colombie- Britannique. Enfin, le refus d’inscrire le francais dans Je curriculum ré- cemment défini laisse prévoir qu’aucune amélioration ne ‘sera apportée pour corriger une si- tuation inqviétante Alors que les programmes déjA existants, soutenus par les sommes fédéra- les, continueront ine existence fragile, tout juste tolérée. © déployés par de nombreux coor- donnateurs de francais qui ne se: contentent pas d’administrer des budgets et qui tentent. d’amélio- rer les méthodes et les program- mes, ainsi que les tentatives: louables de nombreux ensei- gnants afin d’intéresser des étu- diants déja mal préparés a V'élé- mentaire et peu motivés par le milieu ambiant. Les francophones de la Colom- bie-Britannique souhaiteraient vivement que le ministére mani- feste ouvertement son support a tous cés gens’ plutdt que.de a een “contribuer @ entrefenir par son silence et ses dérobades un climat défaitiste Et que les gestes concrets envisagés par le ministére le soient en consulta- ‘tion étroite avee les parties intéressées. Voila pourquoi la Fédération renouvelle son désir d’étre recue et entendue. Veuillez agréer expression de mes sentiments distingués. Nestor THERRIEN Président e: Honorable Rill Bennett, Premier Ministre .. Wc Walter Herdwiek. Sous- Ministre de l"Fdueation — side hdencile denies