ts | OU ia aa ee ee a ae ell ee ee a ae et dul Mie Mie igre PE 6 Ba Coe tO oe AOR. Peo? : Bet? (0, tebe ie. eee + * ne ieee Bie tet Mo Mee dy pee «ee Information Chronique La barbe! Ouf! La saison des Fétes est finie Personnellement, je ne suis pas faché que la saison des Fétes soit finie. Je commengais 4 en avoir jusque 1a d’entendre les mémes chants de Noél dans les grands magasins. Mais ce n’est pas tout: deux de mes collégues avaient eu l’idée fabuleuse d’ap- porter au bureau, au début du mois de décembre, des tasses musica- les; dés qu’elles levaient leur tasse, la. lumiére déclenchait la ren- gaine «I wish you a Merry Christ- mas...» Nous les entendions venir de loin dans le couloir. Une chose est Certaine; pendant tout le mois. de décembre, les deux collégues ne sont pas passées inapercues. Enfin, le pire: j’ai fait le Pére Noél au cours de la soirée de décembre d’une association multiculturelle de Vancou- a €échappé a sa mére et a entrepris d’escalader la scéne. Les enfants les plus agés étaient au courant de l’identité du Pére Noél de service; lorsque j’ai remis son cadeau 4 1’un d’eux, je lui ai Jlancé un «Merry Christ- mas»; «merci», m’a-t-il répondu. * * * * x Erreur fatale L’année 1990 s’est bien mal terminée pour unrésident de Van- couver. Le brave homme avait besoin d’argent pour faire ses emplettes de Noél; il a donc déci- dé d’aller se servir dans une-ban- que située prés de l’intersection des rues Hastings et Main. Il a présenté la note tradi- tionnelle a une caissiére; hélas, il est tombé sur une petite rusée, qui a ouvert un tiroir vide. Le voleur lisent le quotidien du matin, une passagére fait des mots croisés. Un jour, nous avons eu droit 4 un spectacle enrichissant; son réveil- matin ayant probablement déclen- ché une gréve sauvage, une jeune femme n’avait pas eu le temps de se faire une beauté avant de se ruer vers l’arrét d’autobus. - Mais peu impor, car son sac a main contenait 1’arsenal nécessaire. Elle a commencé par se peigner en long, en large et en travers, puis elle s’est fardée et s’est mis du rouge a lévres. J’ai tremblé pour elle lorsqu’elle a entrepris, l’intrépide, dese noir- cir les cils; avec les cahots, elle risquait de se crever un oeil, la malheureuse! Mais les dieux étaient avec elle ce matin-la, et elle s’en est tirée indemne. Ble Saale = aie ale ae Une maladie ver. J’aisongéarefuser |’ of- fre en insistant sur le fait que je ne croyais pas au Pare Noél. Hélas, les organisa- teurs’ont pas tenu compte de mes protestations et ils m’ont rappelé (comme si je pouvais l’avoir oublié) que j’avais tenu le réle 4 Van- couver, quelques années auparavant. Ils ne savaient pas que j’avais en outre tenu le méme réle deux fois au Nouveau-Brunswick. J’ai di mincliner. Jean-Claude Arluison redoutable Personne n’est mort de cette maladie (pas 4 ma connais- sance, en tout cas), mais, néanmoins, elle fait des ravages. Je veux parler dela «cruciverbite». A mon tra- vail, la maladie a pris les proportions d’une épidémie, membres du personnel l’ont attrapée. Les premiers arrivés pren- nent des photocopies des mots croisés publiés dans Cette quatrigme ex- périence dans la peau du Pare Noél n’a pas été toute rose. Lors- que vous voyez un Pére Noél dans un grand magasin tenir des. en- fants sur ses genoux el poser pour des photos, vous pensez proba- blement que c’est de l’argent facilement et agréablement ga- gné. Croyez-moi sur parole, c’est une activité pénible. A la fin du diner, qui avait été précédé d’un spectacle, des organisateurs sont venus me dire que l’heure fatidique était arri- vée. Ils m’ont conduit, derriére la scéne, a une piéce od jouaient des enfants; ils ont éjecté les enfants, et j’ai revétu le costume, les bot- tes noires, la perruque, la barbe... oui, tiens! La barbe, alors! Mais il était trop tard pour reculer. Les organisateurs sont sortis, ontrefermé la porte, et l’un d’eux a monté la garde pour empécher les enfants de revenir dans la piéce. Suant a grosses gouttes, suffoquant sous ma barbe, plongé, submergé dans 1’ angoisse de ce qui m’attendait sur la scéne, seul devant mon destin, j’ai en- tendu la chorale entamer son programme. Aprés le quatriéme chant, la porte s’est enfin ouverte, et j’ai marché vers I’échafaud. Un fauteuil m’attendait. Je m’y suis laissé tomber lourde- ment. C'est alors que quelque chose d’imprévu s’est produit: un petit garcon mourant d’impatience en puissance s’est enfoui bre- douille, a jeté un coup d’oeil par dessus son épaule et s’est apergu que plusieurs employés de la banque s’étaient lancés a ses trous- ses. Il s’est engouffré dans le premier batiment, rue Main, sans prendre la peine de regarder le numéro, le pauvre! Car il s’agis- Sait du 312. Mais, de toute ma- niére, il ne savait peut-étre pas qui loge au 312. Ne suivez pas l’exemple de ce malheureux et notez dans un coin de votre mémoire que le 312, rue Main est le quartier général de la police municipale de Vancouver. * * * * * Un spectacle déprimant Le matin, prenez-vous, comme moi, l’autobus pour vous rendre au travail? Quel spectacle pitoyable, n’est-ce pas? Je scrute avec intérét le visage de mes compagnons et de mes compa- gnes de misére; la plupart ont les yeux gonflés de sommei! et la mine basse. Cela me fait penser a la Révolution frangaise: ces pas- Ssagers, on jurerait que ce sont des nobles conduits en charrette, dans les rues de Paris, jusqu’a la place ou se dresse la guillotine. Il y a quelques exceptions notables: deux ou trois personnes Vendredi 11 janvier 1991 les deux quotidiens que nous recevons. La cuisine est l’antre de ces malades des carrés noirs et des carrés blancs. Cer- tains travaillent en équipe, tandis que d’autres préférent se torturer l’esprit en solitaire. A force d’assister chaque jour a ce spectacle lamentable d’une bande de masochistes in- curables, l’idée m’est venue de composer des mots croisés a leur intention; il n’est pas trés grand, mais est épineux (4 mon avis). Il ne me reste qu’a l’imprimer. Nous allons voir comment ils (et elles) vont s’en tirer. * * *& * x Des oubliés illustres ~ Le célébre champion cy- Cliste belge Eddy Merckx figure dans le Petit Robert 2 (diction- naire des noms propres) et il mérite bien cet honneur, mais un dic- tionnaire publié en France n’au- rait-il pas dii accorder le méme bonheur 4 Jacques Anquetil (vainqueur, comme Eddy Merckx, de 5 éditions du Tour de France) eta Michel Jazy, célébre coureur de demi-fond? iF HK Re ok Définition Un graffiti sur un mur d’une université: «Un intellectuel est un individu qui utilise plus de mots qu’il ne lui en faut pour en dire plus long qu’il n’en sait.» Le Soleil de Colombie puisqu’une dizaine de Courrier Imposer I'ignorance Monsieur le Ministre, Journaliste professionnel .d’expression francaise depuis un quart de siécle, journaliste co-fondateur du Soleil de Colom- bie, seul journal d’expression frangaise 4 1’Ouest des Rocheu- ses depuis deux ans, seul journaliste d’expression francaise au Journal épiscopal (tirage 315,000 exemplaires)... Je pense avoir acquis le droit de parler comme professionnel des effets sur notre langue et notre culture de la Taxe sur les produits et services. Quels que soient les mérites d’un tel syst@me de taxation, son application aux journaux, aux livres, aux magazines, aux .Tevues professionnelles comme aux bulletins d’églises et aux manuels scolaires ne peut que nuire a notre survie comme peuple canadien de langue francaise. Nous sommes quelque 2,000,000 de survivants, monsieur le Ministre. Il ne s’agit pas d’un petit groupe d’excentriques, de maniaques, d’opposants politiques. Nous sommes parents, enfants, éducateurs, journa- listes, lectrices et lecteurs, de tous les milieux, races, religions, ages, orientations sexuelles, opinions politiques... qu’unit une seule détermination, bien enracinée: nous parlerons francais. Nous serons Canadiens. Nos enfants aussi seront des Canadiens francophones. Nous avons déja survécu a des tempétes effroya- bles... nos institutions, nos écoles et journaux en sont témoins. Mais |’augmentation des prix de tout ce qui, imprimé, nous sert de support dans notre lutte quotidienne de vivre ici, chez nous, partout au Canada, en francais, cette augmentation se traduira inévitablement par des étudiants, enfants, adultes, . qui ne liront pas. Qui ne liront plus. A la télévision de Radio-Canada, vous avez dit, jeudi passé, que «faire des livres et des journaux une exemption a la TPS, créerait un précédent.» Croyez bien, monsieur le Ministre, que j’apprécie cette crainte a sa juste valeur: notre pays est, hélas construit sur des précédents. Mais, n’écartez-vous pas un peu vite l’idée que vous avez déja prévu, dans le projet de loi, un autre précédent? Les aliments de base, le panier du supermarché, sont exempts de la TPS. Le gouvernement, qui a si bien répondu au défi de l’analphabétisme, ne pourrait-il pas mettre la nourriture lin- guistique - le frangais qui, pour nous hors Québec, nous permet de vivre - sur le méme niveau que la nourriture du corps? Il me semble que, non seulement vous ne serez plus hué, mais que nos journaux verraient dans une telle décision une marque de maturité et de courage politique de la part d’un Ministre des finances progressiste-conservateur. J’attends, impatiemment, le plaisir de vous lire en ré- ponse 4 mon exposé. Veuillez croire, monsieur le Ministre, que je suis, Bien a vous, Nigel Kent-Barbour Le Soleil de Colombie Le seul journal en francais de la Colombie-Britannique Président-directeur: Jacques Baillaut Gestion, administration, publicité: Jacques Tang Journalistes: Daniel Bélanger, Francois Limoge Réalisation, mise en page: Suzanne Bélanger Correspondant national: Yves Lusignan (Agence de presse francophone) Collaborateurs: Claudine Lavallée, Claudine Letourneur, Tima Sekkat, Jean-Claude Arluison, Jean-Claude Boyer Collaborateurs Arts et spectacles: Marie-Louise Bussiére, Nigel Barbour Ouverture du journal: 9h 4 17h, du lundi au vendredi Toute correspondance doit étre adressée au Soleil de Colombie, 980 rue Main, Vancouver, BC, V6A 2W3. Les lettres a la rédaction seront publiées 4 condition que leur contenu ne soit pas diffamatoire et qu'elles soient signées. Tél: (604) 683-7092 ou 683-6487. Fax: 683-9686. L'abonnement annuel coiite 20$ au Canada, 25$ a l'étranger. Le journal Le Soleil de Colombie est publié par Le Soleil de Colombie Ltée. Enregistré comme courrier de deuxiéme classe. No 0046.