Le Soleil, décembre 1992 t sont passés les conteurs de ja- dis ? Ils tenaient pourtant une grande place dans les veillées d’antan. Il faut dire qu’a l’Epoque de nos ancétres, la population rurale était plus nombreuse que celle d’aujourd’hui, et souvent plus éparpillée 4 travers la campagne. Il en résultait pour les paysans un isolement parfois difficile 4 supporter. Aussi les veillées entre voisins étaient, elles, tou- jours les bienvenues. A notre époque moderne, il est difficile pour la plupartd’entre nous d’ima- giner une soirée sans télévision, sans ra- dio et a plus forte raison, sans €lectricité. Mais cette obscurité des veillées d’autre- fois était tout a fait favorable aux con- teurs. C’était dans la pénombre des soirs @hiverqu’ils retrouvaient leur talentpour raconter des histoires fabuleuses qui fai- saient frémir petits et grands. ne question d’atmosphére Pour saisir 1’atmosphére qui ré- gnait lorsqu’un conteur commengait son récit, il faut retourner deux ou trois siécles en arriére. Durant les longues soirées d’hiver, parents, voisins et voisines se rendaient chez |’un ou chez |’autre pour veiller. Dans le cours de la soirée, lorsque chacun était lassé de parler, de danser, ou de jouer aux cartes, le conteur tirait alors sa chaise et s’asseyait en toussotant un peu. Cela signifiait que 1’heure du conte ou de la légende était arrivée. Les mem- bres de |’auditoire, comprenant que le «spectacle» allaitcommencer, avangaient leurs siéges et venaient s’installer dans le cercle qui se formait autour du conteur. Un grand silence tombait sur la piéce et l’on n’entendait plus que le feu qui crépi- tait dans la cheminée. Dans la demi-obs- curité de la salle, les silhouettes des con- vives se dessinaient sur les murs en gran- des ombres chinoises. Dehors, le vent Les confeurs d autreiois C’était dans la pénombre des soirs dhiver quils refrouvaient Icur talent pour raconter des histoires fabuleuses qui faisaient frémir petits ef grands. Les yeux ronds, la bouche parfois ouverte, les veilleux savouraient chaque parole qui sortait de la bouche de notre troubadour (Coll. Ernest Gagnon, Bibliothéque municipale de Mtl). soufflait. L’heure était maintenant pro- pice au récit. Lart de conter N’était pas conteur qui voulait, mais qui savait conter. Pour tenir ses auditeurs en haleine, le conteur devait étre capable de changer sa voix et de faire des mimiques afin d’incarner les différents personnages de son histoire. Il devait met- tre toute son hardeur dans ce qu’il affir- maitpourbien convaincre ceux quil’écou- taient. Pour créer le «suspense», il devait les faire languir un peuen intercalant dans son récit des périodes de silence. Plus on approchait du dénouement de l’histoire, plus l’audience était silencieuse, comme si quelque chose de magique devait enfin se passer. ALHAMBRA : Ancienne cité de gouvernementdes princes arabes de Grenade. De cette ancienne cité il ne reste que la forteresse, comprenantle palais construit par Yusuf ler entre 1332 et 1354 et le palais de la cour des lions, érigé par Muhammad V entre 1354 et 1392 ATLAS : 1) Recueil de cartes géographiques ou de tableaux sur un sujet ou sur un ensemble de sujets. 2)Nom donné ala premiere vertébre du cou. 3) Géant fils du titan Japet et de Clyméné. Ayant combattu les dieux avec les géants, il est condamné par Zeus 4 porter la voite du ciel sur ses épaules. 4) Chaine montagneuse de l'Afrique du Nord ou se trouve le village de Tahar. BERBERE : Habitantd’Afrique du Nord appartenanta une des populations parlantun des dialectes berbéres. Occupant l’Afrique du Nord dés la préhistoire, les berbéres subirent, au cours de rhistoire, l’influence des Grecs, des Chrétiens, et des Musulmans. CHAT PERCHE : Jeu comprenant 5 joueurs. Quatre, les souris, placés aux quatre coins d’un carré imaginaire, et le cinquiéme, le chat, situé au milieu. Aun moment donné les souris doivent changer de place et le chat doit essayer d’en profiter pour voler une place. La souris qui perd sa place devient alors le chat. CLAPOTIS : Bruit trés léger fait par des vaguelettes. CONCORDE: 1) Nom donné a un grande place de Paris. 2) Nom donné @ un avion de transport pour passagers pouvantatteindre une trés grande vitesse. 3) mot signifiant : bonne entente entre les personnes ; synonyme de paix, d’union. DOMES : 1) ouverture ou toiture de forme hémisphérique (arrondie) ou ovoide (ovale) de certaines églises ou monunents. 2) Se dit aussi d’une voite formée par le feuillage. HECTARE : Mesure de superficie égale a un kilométre carré ou a dix mille métres carrés. MARELLE : Jeu qui consiste a pousser & cloche-pied (en sautant sur un pied) un palet dans des cases tracées sur le sol. MAYAS : Peuple d’Amérique Centrale dont la grande civilisation s’étendit du lV éme au IXéme siécle sur le Guatémala, le Honduras Britannique et le Mexique méridional. CHEOPS OU KHEOPS : Roid’Egypte qui régna 2600 ans avant J-C. Il fit construire la grande pyramide de Gizeh. TURBAN : Coiffure de certains orientaux formée d’une longue bande de tissus enroulée autour de la téte. surtout des histoires a faire peur Glanées au cours de rencontres, de voyages, et apprises auprés des Anciens, ces histoires étaient transmises de bouche a oreilles sans étre jamais écrites. Elles appartenaient a la tradition orale. Sou- vent elles s’inspiraient de trés vieux con- tes, venus d’ailleurs, dans lesquels on évoquait des pays lointains ot s’affron- taient belles princesses et manants de grands chemins. Dans la plupart des his- toires, bon nombre de sorciers, sorciéres, ogres et méchants seigneurs de tout aca- bit, venaient troubler le bonheur des prin- ces et de leurs princesses. Le plus souvent pourtant les histoires se terminaient bien, au grand soulagement de |’auditoire. La couleur locale Evidemment, lorsque les histoires ou les légendes voyagent, elles prennent couleurs locales. C’est-a-dire que |’on remplace tel personnage ou tel objet par un autre, plus familier aux membres de Vauditoire. Ainsi lorsque la vieille 1é- gende poitevine de la chasse-galerie ar- rive au Québec, elle subit des transforma- tions qui correspondent davantage a la réalité québécoise et auxquelles les mem- bres de |’assistance peuvent plus facile- ment s’identifier. Dans la légende de la chasse-galerie poitevine, le seigneur qui préférait la chasse 4 courre 4 la messe dominicale, se retouve aprés sa mort au purgatoire. La, il est condamné 4a pour- suivre dans le ciel, 4 cheval et suivi par la horde de ses chiens, un gibier qu’il n/’attrappe jamais. Dans la légende québecoise de la chasse-galerie, le cheval est remplacé par le canoé qui lui aussi, peut voyager dans les airs, et les chasseurs par des bicherons anxieux de retrouver leurs «blondes» au moment des fétes de fin d’année. Rentrent en jeu également les lieux et le climat qui différent et jouent un rdle important dans la trame de |’his- toire. dn réle important Aujourd’ hui, on trouve encore des conteurs dans certaines régions du tiers- monde, 1a ott Ja télévision ne les a pas tout a fait remplacés. Mais dans les pays occi- dentaux, les belles histoires de jadis, qui nous permettaient d’inventer nos propres images et de réver, ne nous sont plus contées. Les belles soirées, ot 1’on se retrouvait en famille ou avec des amis pour écouter un vieil oncle ou une grand-mére faire surgir de la pénom- bre fantémes, feux-follets, gnomes et démons que venaient combattre de preux chevaliers, s’en sont allées. Pour- tant elles étaient bien jolies les légendes d’autrefois qui nous donnaient la chair de poule et nous faisaient regarder sous le lit avec un délicieux frisson de peur, juste avant d’aller nous coucher. PEANUTS JE CROIS QUE TU ES NEE GRINCHEUSE... TUL'ES MAINTENANT ET TU LE SERAS JUSQU’A LA FIN DE TES JOURS. JUSQU’A LA FIN DE MES JOURS? JUSQu’A LA FIN DE UN PEU... TON DINER DIX MINUTES PLUS TOT... ALORS, JE SUIS MIEUX D’ATTENDRE JE SUIS PEUT-ETRE REVEILLE. MAIS MON ESTOMAC DORT ENCORE. |