A rebours vers les années 1920. Les beaux jours de David Baudemont est un roman jeunesse pour ados construit — a partir d’un résumé de quatre pages — par un groupe d’éléves de 7° et de 8° années d’une école francophone de Saskatoon, sous la direction de l’auteur et de quelques autres enseignants pendant un atelier d’écriture qui a duré tout un trimestre. L’auteur, David Baudemont, est un homme trés engagé socialement dans la communauté culturelle fransaskoise. Géologue, mais aussi dramaturge ou chansonnier selon les circonstances, cet écrivain 4 mis en scéne ses piéces de théatre, parfois en anglais aussi. Les beaux jours est son premier roman destiné aux jeunes, roman qui franchit d’ailleurs la premiére étape de sélection au Prix franco- phone 2004 de |’Association Prix Saint- Exupéry — Valeurs jeunesse. L’objectif est « la promotion et le couronnement d'oeuvres littéraires de langue francaise destinées a la jeunesse dont les thémes et linspiration louent tant les qualités d’enthousiasme, d’optimisme, d'humanisme et de générosité que d'aide a l'enfance et le dépassement de soi. » 7 (ccf. : www.prixsaint-exupery- valeursjeunesse.net/). Le héros du roman est un garcon plutét médiocre a l’école, parmi les derniers de sa Classe. Jeune homme solitaire et réveur, il aime se perdre dans ses pensées et communique peu avec ses camarades ou méme ses parents. Deux exceptions cependant. Une vieille dame Florence Vandaele et le photographe du village Paul Dumont qui comprendront et aimeront Sylvain, personnage clé du roman. Tout d’abord, cette vieille dame qui pourrait 6tre une grand-mére pour un garcon de sa génération. Mais elle se transforme pour 11 lui justement en petite fille de sa propre génération lorsqu’elle évoque son enfance et retrouve son petit frere Bernard dans ses souvenirs lointains ramenés dans_ ses conversations avec Sylvain qui revient souvent la revoir. Chez elle, il fait un voyage a rebours dans le temps grace a la force toute puissante des photographies et des images qui tapissent les murs de la maison. Les beaux jours de Florence Vandaele. Sylvain retrouve chez Paul Dumont qui tient un studio de photographie dans le village un second patrimoine de l'histoire découverte dans la grande maison de madame Vandaele. ll s'avére par la suite, des liens de famille entre le photographe et la vieille dame grace a la perspicacité du jeune garcgon Sylvain. L’histoire en soi est banale, mais les péripéties qui la ménent a un dénouement inattendu, tout a fait surprenant, gardent l’intérét du lecteur. Ce petit livre de David Baudemont plaira sans doute a ses jeunes lecteurs non pas pour le contenu de I’histoire romanesque — fort simple d’ailleurs — mais pour le portrait du jeune Sylvain, un garcon attachant et sympathique auquel siidentifieraient sans doute un grand nombre de garcons de son age. De plus, écrit dans une langue simple et accompagné _ d’illustrations en couleurs exécutées par l’auteur lui-méme, ce roman jeunesse se révéle comme un bel exercice a ceux qui n’ont pas développé le godt de la lecture ou sont davantage attirés par I'Internet et les jeux électroniques des temps post- modernes. Simon Henchiri. David Baudemont, Les beaux jours, Editions des Plaines 2003, 382 rue Deschambault, Saint-Boniface (Manitoba) R2H 0J8.