Information Courrier Un poivron trop epice! Sans doute trop habitués 4 yoir leur langue quotidiennement minorisée, méprisée, opprimée, sans doute trop habitués a voir leur culture quotidiennement mise a mal par l’impérialisme culturel anglo- saxon, les Francophones du Canada ont purement et simplement oublié que, sur l’autre rive de 1’ Atlantique, au «vieux pays» de France, le frangais et son impérialisme culturel, minorisent, méprisent, oppri- ment et foulent aux pieds quotidiennement ce que !’on appelle 1a-bas les «langues régionales» (Flamand, Breton, Alsacien, Occitan, Bas- que, Catalan et Corse, pour ne citer que les principales) et les cultures qu’elles véhiculent. En France, ni bilinguisme officiel, ni multiculturalisme, ni enseignement des langues minoritaires a 1’école primaire, seulement une volonté affichée de «Folklorisation» 4 outrance des cultures non franco-parisiennes. A son retour du Canada, peu aprés son «vive le Québec libre», le général De Gaulle s’était vu interpeller trés officiellement par un groupe d’associations dévouées a la défense, 4 |’illustration et a la promotion de la langue et de la culture bretonnes. Au trés jacobin général-président, les dites associations avaient eu le front de poser cette simple mais fort inopportune question: «Envisagez-vous de préter aux problemes des langues et cultu- res minoritaires de l"hexagone, la méme bienveillante et complice attention qu’aux problémes du Québec?» Un moment dérangé des sphéres éthérées de la haute politique internationale, le Général avait fait répondre par son ministre de la Culture (avec un grand C majuscule) qu’il jugeait le rapprochement sans raison, ni fondement, voire tendancieux, et que sauter du «Qué- bec libre» a une Bretagne libérée d’un prétendu joug culturel francais, c’était passer tout de go du coq 4 !’ane! Hautain et superbe comme a son habitude, André Malraux avait cru bon d’ajouter, sans doute pour mieux se faire comprendre de cet auditoire de maudits bretons «arriérés», entétés dans leur «bretonni- tude»: «Est-ce qu’on vous empéche, vous, de parler frangais?» Tout ce détour pour en arriver au titre d’un article de Claudine Lavallée paru dans votre numéro 23, volume 24, du vendredi 4 octobre 1991: FOC ey «Ero rouge coumo un pebroun de nouvembre». Comme si le Provengal n’était qu’un quelconque jargon ou baragouin(*), un malheureux patois sans foi ni loi, tout juste bon a étre transcrit phonétiquement, en utilisant les habitudes de prononciation et les régles de graphie de la langue dominante! Comme si le Provencal (une des variantes de la langue d’Oc, ou, pour mieux dire, un des «parlers» de 1’Occitan) n’était pas une langue & part entiére, plus ancienne et plus riche que le Frangais, une langue qui a ses propres habitudes de prononciation et ses propres régles de graphie, son orthographe, sa grammaire, sa syntaxe, son histoire, sa géographie, sa littérature, etc... etc... Laisseriez-vous écrire: «Ill atay rooge come an pohawrong dud Novanbrew»? Certainement non! Alors s’il vous plait, ne laissez plus écrire: «Ero rouge coumo un pebroun de nouvembre». D’avance merci, pour les Provengaux, les Occitans, les Bretons et les autres, tous victimes de l’impérialisme culturel, fréres et soeurs de misére des Canadiens francophones. Sincéres salutations, Alain Deschamps Port Moody (*) Baragouin: un néologisme de la fin du siécle dernier, forgé a partir des deux mots bretons «bara» (= pain) et «Gwin» (= vin) pour désigner, en les moquant, les «patois» de l’hexagone, et les «sabirs» des différentes colonies qui formaient alors «l’Empire Francais». NDLR - Que de déversement colérique sur «I’ oppression» que subit la langue francaise pour un simple petit poivron! Nous avons publié consciemment ce titre pour mettre en valeur les origines provencales de ce fruit, bien qu’ utilisé comme légume. Reproduit sans faute, ce proverbe «Ero rouge coumo un pebroun de novembre» est tiré du livre de recettes d’ une Provencale, Maguelone de Saint-Amat. Signalons aussi que Claudine Lavallée est une occitane pure laine (pour repren- dre un terme canadien-francais). Enfin, si notre pointilleux lecteur se fache tout rouge comme un poivron pour une expression provencale mal orthographiée, nous aurions ardemment souhaité qu’il nous en indique I’ orthographe appropriée. Charles-Quint (roi d’ Espagne) disait: «J'ai choisi I italien pour parler au pape, I’ espagnol pour parler ama mere, I’ anglais pour parler a ma tante, I’ allemand pour parler a mes amis et le francais i pour parler a moi-méme». Le Soleil, lui, a choisi le provengal pour = parler du poivron. Mercredi 16 octobre 1991 | Le Parti du crédit social n'est plus ce qu'il était. Il est temps que ca change. "C'était le cabinet, le cau- cus, le conseil administratif du Parti et un grand nombre des membres du Parti qui le suivait (Vander Zalm).” -JIM NIELSEN, ex-minis- Le Parti du crédit social a changé. Ses dirigeants sont de- venuscorrompus par prés de 40 ans de pouvoir ininterrompu. Scandale aprés scandale. Démission aprés démis- sion. tre du Premier ministre Des milliers de dollars gas- "Le fier Parti des Bennetts pillés pour les amis et les baga- de Kelowna est devenu une orga- telles. nisation a bout de souffle, myope et étroite d'esprit.” -DAVID MITCHELL, his- “ torien et auteur de la biographie™ de W.A.C. Bennetts Ils ont oublié qui ils sont et pour qui ils travaillent. Bill Vander Zalm n‘a ja- mais compris le manque de moralité de son gouvernement. Et Rita Johnson, son suc- cesseur choisi, ne le comprend pas non plus. Le Parti du crédit social ne mérite pas votre confiance. Il est temps de changer! at, VOTEZ Norm Lortie Delta North mi iNew emoca= Kennedy Heights Shopping Centre Ph: 597- 7988 Le Soleil de Colombie