2 - Le Soleil de Colombie, vendredi 2 mars 1990 INFORMATION Congrés national des parents francophones Apres le réve, la réalité OTTAWA (APF): Les parents francophones _reconnaissent avoir réver en couleurs en se donnant comme objectif de récupérer 90 pour 100 de toutes la clientéle scolaire admissible dans des écoles francaises, en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés. Les résultats préliminaires de larecherche sur les ayants-droit et lalangue d’usage ala maison, qui ont été dévoilés a Montréal lors du 4iéme Congrés national delaCommission nationale des parents francophones (CNPF), a incité les parents a réviser a la baisse leurs ambitions. Selon cette recherche, il y aurait 500,350 enfants agés de 0 a 19 ans hors Québec qui auraient le droit a une éducation en francais, _ mais seulement 239,430 (47.8 pour 100) parle- raient encore le frangais a la maison. Le président de la CNPF, Raymond Poirier, _ reconnait qu'il s’agissait d’un objectif ambitieux. «La recherche a démontré quiil y en avait plus- quon pensait». Plut6t que de fixer un nouveau pourcentage, M. Poirier se fixe. un. objectif plus réaliste qu’il resume en une phrase: «On veut récupérer ceux qui veulent se récupérer. La recherche a en effet confirmé que plus de la moitié de la clientéle scolaire qu'on songeait récupérer se trouvait dans les familles mixtes, 1a ot un seul parent est francophone. Dans une province comme la Saskatchewan, la clientéle scolaire potentiel provient en grande majorite de foyers mixtes (13, 135-0819 ans surun total possible de 17,745). On réalise sans peine tout le travail qui attend les Fransaskois qui . voudront attirer ces enfants dans leurs écoles frangaises. D’ailleurs, si le 4i¢me Congrés national de la CNPF a appris quelque chose aux parents, ce sont bien les effets dévasta- teurs des mariages mixtes surla clientéle scolaire. «On réalise vraiment que c est /a que se fait l'assimilation, dit Raymond Poirier. On a la_ preuve maintenant, mais on.n’a jamais rien fait par le passé». Le dossier de l'éducation préscolaire va prendre de plus en plus d’importance au cours des prochaines années. Signe des temps: la CNPF a réservé une attention particuliére au secteur préscolaire en organi- sant une premiére rencontre nationale sur cette question, parallélement ala tenue de son congrés annuel. Selon Ray- mond Poirier, c'est au pré- scolaire que le choix linguisti- que se prend dans le cas de plusieurs enfants. Et pour convaincre les parents des foyers mixtes d’éduquer leurs enfants en francais, on croit qu’il serait bon d’offrirdes cours de frangais a ceux qui |'ont perdu en cours de route. Lagestion scolaire demeure la prioriteé) numéro un de la Commission nationale des parents francophones. Les parents de la Colombie-Britan- nique, de |’Alberta, du Mani- toba, de la Nouvelle-Ecosse et de Terre-Neuve n’ont toujours pas le droit de gérer leurs écoles. L’Ontario, le Nouveau- Brunswick, la Saskatchewan et I'lle-du-Prince-Edouard ont déja accordé un type de gestion scolaire aux parents. M. Poirier }. est cependant convaincu que certains premiers ministres vont se servir du jugement de la Cour supréme dans _|’affaire Bugnet-Mahé comme prétexte pour accorder la _ gestion scolaire a la minorité franco- phone. Le sénateur et constitutionna- liste, Gérald Beaudoin, croit pour sa part que la Cour supréme va interpréter de facgon généreuse l'article 23 de la Charte. Il a donné une bonne dose de confiance aux parents, en affirmant que les chances étaient bonnes pour que la Cour supréme conclut qu'il faut accorder la direction des écoles de la minorité aux parents. «Quand on prend la peine de corriger une lacune dans la Constitution, il faut interpréter de facon généreuse le reméde apporté», estime le sénateur. La Commission nationale demande toujours que soit | convoqué dans !es plus brefs | délais une conférence des. premiers ministres pour réaffir- | mer les principes reconnus dans l'article 23 de la Charte portant sur les droits a |’6ducation pour la minorité. Un jugement en faveur de lagestion scolaire de la part du plus haut tribunal du pays dans |’affaire des parents Albertains Bugnet- Mahé rendrait toutefois moins nécessaire la tenue d’une telle conférence, estime M. Poirier. D’autant moins nécessaire, que les ministres de |’Education du pays ont déja accepté de discuter de l'éducation dans la langue dela minorité lors d'une prochaine rencontre nationale. Le courant anti-francophone qui se développe au pays n'inquiéte pas outre mesure le président de la CNPF. «Ces gens qui utilisent des prétextes économiques pour déguiser leur racisme ne reflétent en rien la volonté des citoyens de ce pays». Le vrai danger de ce mouvement croit-il, c’est |’effet «douche froide» qu'il pourrait jeter sur les parents. «Dans leurs villages, !'APEC définit chaque petit geste pour les francophones, chaque petite phrase frangaise comme étant de I’extrémismen. ' Lire également pages 4 et 20 Chronique francophone Par Jean-Claude Arluison ENFIN! En 1977, pendant les travaux de construction du centre culture! italo-canadien de Vancouver, nous avions publié a la une du Soleil de Colombie un croquis montrant ce que serait le centre une fois terminé. Au-dessus del ’illustra- tion, un gros titre s’étalait sur toute la largeur de la page: «Pourquoi pas nous?» Douze ans aprés |’ouverture du centre culturel italo-canadien de Vancouver, les francophones et les francophiles du Vancou- ver métropolitain vont avoir a leur tour un centre digne d’eux. La campagne de financement. de La Maison dela francophonie est a mi-chemin; lancée le 5 février par Madame Christine Pallascio, présidente de la Société Maison dela francopho- nie, la campagne prendra fin le 31 mars. L’objectif est de recueillir 320000$ en huit semaines. Rappelons qu’il S’agit d’une campagne menée auprés du grand public, et qu'une autre campagne sera menée, cette fois auprés des entreprises commerciales et de divers organismes. Francophones et francophiles sont invités a devenir «proprié- taires» de La Maison de la francophonie en faisant |’achat symbolique d’une partie de la superficie de la Maison. Les 32 000pieds carrés sont en vente a 10$ piéce, et les acheteurs recoivent un certificat de propriété symbolique men- tionnant le nombre de pieds carrés achetés; de plus, leurs noms seront inscrits sur un mur de |’édifice. Dés le premier jour de la campagne, les représentants des associations qui seront locataires ont versé au total 10 000$, réduisant le montant recherché a 310 000$. Si 310 francophones et francophiles généreux versaient 1000$ cha- cun, l’objectif serait atteint, mais ce n’est pas l’esprit de la campagne. Plus le nombre d’acheteurs et d’acheteuses sera élevé, plus cela démontrera l’appui accordé a La Maison de la francophonie par la collectivité francophone et francophile. Lidéal serait donc que 31000 personnes achétent chacune un pied carré. Bicentenaire de la présence francophone en Colombie-Britannique Comme le rappelait M. Jean Riou il y a quelque temps, dans une lettre a la rédaction, 1993 sera une année importante pour les Franco-colombiens et les Franco-colombiennes. “Dans trois ans, en effet, sera célébrée: l’arrivée de |’explora- teur Alexander Mackenzie. Les Ouvrages et les articles portant sur le voyage de Mackenzie ont tendance a ne parler que de lui. Avait-il fait son expédition en solitaire? Avait-il affronté seul les rapides et effectué seul le portage de son canot? Non, bien sdr; il avait.six compa- gnons, six Canadiens-francais, ces fameux voyageurs. Un dépliant publié par la Chambre de Commerce de Prince George affirme sans honte que le premier homme blanc qu’ont rencontré les autochtones de la région était |’explorateur Ale- xander Mackenzie. Nous invitons les francopho- nes de Prince George a donner une petite lecon d’histoire aux membres de leur Chambre de Commerce, Quant aux célébrations qui marqueront, dans trois ans, le bicentenaire de l’arrivée d’Ale- xander Mackenzie, ce sera:a nous, francophones et franco- philes, de veiller a ce que l’on rende a César ce qui est a César et aux six voyageurs les honneurs qu’ils ont bien mérités a la sueur de leur front et aux ampoules de leurs mains. Ne comptons pas trop sur l’appui des membres de |’APEC (The Jeunesse Canada al Monde Jeunesse Canada Monde 2330, Notre-Dame ouest Montréal, Québec H3J 1N4 eal (514) 931-3526 ~ x) Alliance for the: Preservation of English in Canada) ni sur celui des membres du COR (The panleceigtion of Regions Par- ty). Suggestions 1)La création d’une association sportive franco-colombienne re- groupant les francophones et les francophiles qui se livrent a une activité sportive quelle qu’elle soit. 2) La création: d’une associa- tion des artistes, artisanes et artisans franco-colombiens. 3)Ressusciter la Paciféte, qui permettrait de faire connaitre et franco-colombiens. 4) Une participation franco- colombienne au défilé:-d’ouver- ture du PNE. Dans les années 1960, la Fédération canadienne- francaise de la Colombie-Bri- _tannique avait participé'avec un char: representant (ce qui: nous raméne au sujet précédent) plusieurs voyageurs..dans leur ‘Canot; sauf erreur, il n'y a rien eu depuis. 5) Une participation. franco- colombienne réguliére a la célébre course de baignoires de Nanaimo a Vancouver. Quel- qu’un pourrait-il éclairer notre lanterne en nous disant si des francophones ont déja participé a cette célébre épreuve d’endu-. rance ? apprécier les» artistes, les artisanes. et -les artisans EES EE '\APPUYONS \ LEURS PROJETS K DEVELOPPEMENT ET PAIX bi3 SOM] Le seul journal en frangais de la Colombie-Britannique de Gakersdis Président-Directeur: Jacques Baillaut Rédacteur en chef: Patrice Audifax Journaliste responsable de |'‘APF: Yves Lusignan Photocomposition: Suzanne Bélanger Coordonnateur administratif: Jacques Tang Publié par le Soleil de Colombie Ltée 980 Main, Vancouver, V6A 2W3 Association de le APE laf \ Presse francophone a -* hors-Québec ee Fax: 683-9686 Abonnement 7 an: Canada, 20$ - Etranger, 25$ Numéro d’enregistrement: 0046 Courrier de 2eme classe Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteurs doivent &tre lisiblement signées par leur(s) auteur(s). La rédaction se réserve le droit de corriger ou de raccourcir le texte sil est trop long. 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