dit qu'elle était morte. Ni sa tante Ranya, qui pourtant parle sans arrét, ni son pére, qui ne fera plus que de la figuration dans sa famille, ni la maratre qu'il épouse peu de temps aprés, ni aucun membre de sa trés nombreuse famille. « Chez nous, la mort était un secret inavouable », affirme-t-elle. Tout en racontant sa vie, a Paris durant l'année scolaire et au Maroc, l'été, la narratrice tente de déméler les fils enchevétrés d'une identité qui chevauche la Méditerranée puisque son pére est un Juif polonais et sa mére, une Marocaine qui ont tous deux choisi de vivre 4 Paris. C'est sans parler de sa grand-mére algérienne, de son grand-pére tunisien, de son oncle émigré aux Etats-Unis et de sa tante russe. Ses souvenirs sentent tantét le chou et l'eau de Javel de la maratre hongroise, obsédée par la propreté, tantét la coriandre et le cumin de sa mére a la sensualité méditerranéenne. Parsemés de mots yiddish et arabes, ils alternent entre le Jardin des Plantes de Paris et les palmeraies du Maroc, entre les rues de Paris et celles de Casablanca. ee Page 5 sur 32