~ tral Approche des réalités canadiennes LE QUEBECOIS , LUI , N’EST PAS AMERICAIN : Si le Canadien, en général, est A la recherche de son i- dentité, ce n’est nullement le cas quand ce Canadienest Québécois. Ce dernier, en effet, se connaft spontané- ment comme différent, et de ses voisins parlant anglais, et des frangais d’aujourd’hui avec qui il partage pourtant de mémes anc€tres. Ici la coupure historique et 1’éloi- gnement géographique ont joué en faveur de l’identité de soi-méme. Ce n’est nullement le cas pour les canadiens de lan- gne anglaise. Autant que les Québécois, ils vivent a l’a- méricaine. Mais, du moins jusqu’A tout récemment, nombre d‘entre eux se voy- aient comme Américains. Phénoméne des plus _natu- rels, puisque si l’Etat ca- nadien s’est constitué autour d’un axe est-ouest, d’un o- céan 4A l’autre, - son écono- mie, par contre, fonctionne dans la direction nord-sud. Les habitants de Montréal vont ainsi plus souvent A New York qu’A Toronto; et plus 4 l’ouest, les citoyens du Manitoba ou de Colom- bie britannique voyagent ex- clusivement vers les Etats- Unis. La frontiére est donc po- reuse. On ne s’étonnera pas alors, lacommunauté de lan- gue aidant, que le Canadien de langue anglaise ait été happé par le mode de vie américain, par les moeurs et la culture américaine. Pendant longte mps,il s’est vu Américain, et il a vou- lu, de plus en plus, le de- =f ven ir. RESSEMBLANCE AVEC L’ AMERIQUE LATINE - - Or, depuis quelques années on assiste, chez lui, au dé- veloppement non d’un anti- américanisme, mais d’une volonté. de se séparer de l’univers américain. La cause en est d’abord é- conomique: dans une propor- tion de plus de 60%, les E- tats-Unis en effet contrdlent et exploitent dans leur in- térét, trop bien entendu, les richesses énergétiques et miniéres canadiennes. Dans les états de l’ouest, leurs ressortissants ont méme a- cheté des terres en si grand nombre, que des lois y ont été adoptees, comme chez nous au lendemain de 1’in- dépendance, interdisant ou limitant l’accés des étran- gers 4 la propriété foncié- re. ‘‘Etrangers’’ n’est qu’ un euphémisme pour dési- gner les Américains, comme le terme, durant longtemps, connota chez nous les co- lons de l’ex-métropole seu- lement. On a vu ainsi tout récem- ment le gouvernement cen- canadien intervenir, dans la politique é¢conomi- que de la Nouvelle Ecosse, coupable d’accueillir des in- vestissements américains, sans obtenir, en échange, d’indispensables garanties, comme l’engagement par les capitalistes américains de ne pas fermer leurs usines au cas ot baisserait le taux du profit. Ottawa, responsa- ble de l’équilibre de 1’éco- nomie A 1’échelle nationale, exige donc que les avanta- ges ne soient pas toujours d’un méme cdté. ° . Encore une fois, nous ne -voulons pas parler d’antia- méricanisme caractérisé. On répéte avec raison, 4 propos du Canada et des E- tats-Unis, qu’il n’existe pas deux autres pays au monde dont les rapports économi- ques et humains soient aus- ‘si imbriqués. Mais le Cana- da, deuxiéme puissance du continent, découvre le rdle dépendant de son économie par rapport 4 celle des E- tats-Unis, et méme la for- me coloniale de leurs rela- tions d’affaires. L’un pro- duit, en effet, des matiéres premiéres que l’autre trans- forme, et lui revend le plus souvent avec un bénéfice ex- cessif. Tout cela est fort ba- nal, et nous nous excusons de l’exposer ici, au risque de nous faire passer, au- prés des esprits chagrins, pour un obsédé de l’idéolo- gie. LA PHASE DU REFUS - Sur ces frictions économi- ques, s’édifient nécessaire- ment de trés vivaces animo-= sités, et affectives, et in- tellectuelles. Plusieurs fois par jour, au hasard des ren- contres, je demandais 4 ce- lui-ci, 4 celui-la, s’il se sentait different des Améri- cains. La réponse des Ca- nadiens anglais était tou- jours, et trés énergiquement oui. Mais le contenu variait avec les niveaux d’éducation. Au degré le plus humble, c’est le ‘‘rush’? américain et sa conséquence: l’absen- ce de courtoisie dans les re- lations publiques, qui étaient notées comme les signes les plus marquants de la diffé- rence. A un échelon supé- rieur d’instruction, on avan- gait plutdt, pour souligner cette séparation: la détério- ration de la qualité de la Le Soleil de Vancouver, 2 novembre 1973, 5 Par Roger Gaillard vie, - les exemples fournis étant, évidemment en pre- mier lieu, la corruption po- litique (Watergate est un constant sujet de conversa- tion), puis les préjugés ra- ciaux et la consommation accrue de la drogue. .Ajoutons que cette volon- té de se distinguer, cette répulsion méme, semblent trahir une inquiétude plus profonde: que ces formes dégradées des relations hu- maines puissent étre le produit nécessaire du super- développement industriel, et que le Canada, dont le re- tard économique sur les E- tats-Unis n’est que de dix 4 quinze ans, puisse aussi sombrer dans cette déroute des valeurs de l’humanisme traditionnel. Mais la plupart de mes in- terlocuteurs se refusaient & croire que l’aspect de la vie américaine fut le prolonge- ment nécessaire d’un haut degré de développement technologique’ ‘*Nous ne ré- péterons pas leurs erreurs, disaient-ils, parce que nous me sommes pas comme eux. Parce que nous aussi, a4 no- tre fagon, nous sommes dif- férents’’’ (A SUIVRE ) La Croix-Rouge, C'est l'homme a l'aide de son prochain Une bonne habitude qui porte profit Encaissables en tout temps: Vous pouvez encaisser On pense souvent aux bonnes choses de la vie comme a des réalités parfois difficiles a atteindre. Et pourtant! Avec les Obligations d’Epargne du Canada, c’est facile. Des vacances, une maison asoi, lasécurité de sa famille, un avenir confortable . .. tout cela est dans le domaine du possible. Avec les Obligations d'Epargne du Canada, demain c’est presque aujourd’hui! Faites-en la preuve vous-méme! 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