Le transport aux Jeux: 18 fois le tour de la terre! De notre envoyé spécial aux Jeux Olympiques Jean-Pierre DESMARAIS Le lieutenant-colonel An- dré Desjardins, directeur du Transport pour le Co- jo, regarde carte quitient presque tout le mur de son bureau. Des points noirs, bleus & rouges, indiquent les diffée- rents endroits que son ser- vice est chargé de relier et les routes utilisées. ‘¢En tout, on estime qu’on aura parcouru entre 5 et 6 millions de milles aprés les Jeux’’, lance-t-il. Comme s’il était normal de diriger un service quifera prés de 18 fois le tour dela terre en si peudetemps et sans franchir les frontié- res canadiennes. A la fin du mois de Mai, le service detransport avait déjA accumulé plus de 1.588.000 millesdece long périple qui prendrafin au début du mois d’aoft. 22.000 personnes, dont 12.000 athlétes et 1.600 officiels vers les 27 lieux de compé- tition olympiques et les douzaines de centre d’en- trafmement, le service de Transport dispose de 1.500 véhicules detoutes sortes, dont quelque 1.000 automo- biles blanches identifie¢es en rouge, qui deviennent peu 4 peu familiéres dans les rues de Montréal. *¢C’est une entreprise gi- gantesque’’, reconnaft M. Desjardins, un militaire de carriére, 4gé de 43 ans. - *‘Nous avons établi des modes de transport diffé- rents pour les athlétes, les officiels et les journalis- tes et, nous avons tenté, dans la mesure du’ possi- ble, de faire en sorte que ces moyens de transport répondent 4 leurs be- soins spécifiques. “En fait, on fournit le transport pour tous. les Pour transporter services du Cojo qui en ont. besoin. Nous assurons en plus le transport des mem- bres du CIO, ainsi que de ceux des différentes fédeé- rations internationales. *tNous avons organisé, pour les officiels, un ser- vice d’autobus, poursuit- il du méme. souffle, et 1B9 soy Orsigmexe l’immense ~ nous mettons 285 voitures Ala disposition des délée- gations, selon une échelle de grandeur quialloue suf- fisamment de voitures aux délégations importantes, - tout en satisfaisant les be- soinse des délégations dont le personnel estplus res- treint. Ces voitures ser- vent surtout pour les dé- placements du _ personnel technique et administratif. Naturellement, elles sont fournies avec des. chauf- feurs’’. 2.230 chauffeurs et autres employés duservice de Transport, dont prés de 1.630 militaires, feront fonctionner le service tout au long des Jeux Olym- Ppiques. Le prixtotal du programme de transport du Cojo est évalué 4 6 - 7 millions de dollars, sans compter celui du person- nel militaire. “Te coeur du systéme, - c’est le transport des a- thlétes’’, dit M. Desjar- dins. ‘‘A cette fin, nous avons mis sur pied un ré- seau de ligne d’autobus. On a donc 100 lignes d’au- tobus pour les. transpor- - ter des lieux de résidence au Village Olympique, aux lieux de compétition ou d’entrafnement. Seulement pour aller et revenir des lieux de compétition, ilya 20 circuits d’autobus. “Tes horaires ont été préparés par nous, pré- cise M. Desjardins, en nous basant sur les de- mandes_ des directeurs de’ sports, et ils sont diffu- sés parles salons d’in- formations sportives’’. A ces t&aches quotidien- nes, il faut ajouter le transport de 1l’Aéroport au Village Olympique ou aux résidences de Kings- ton et de Bromont. Voila 2 ans_ que le lieu- tenant-colonel Desjardins travaille A mettre sur pied le service de trans- port. L’une des_ taches principales a été de re- cevoir les 1.200 véhicu- les fournis par la Com- pagnies GM, de les équi- per lorsqu’il y avait lieu "= ,anioignioo exer £ Insi (radio-taxis, etc. .), de les assurer et de déter- miner la procedure a suivre en cas d’accident. Quant aux journalistes, ils ont aussi leurs propres circuits d’autobus dont les horaires sont diffu- sés aux centre de presse de la Place Desjardins. Mais le service dispose d’autres ressources: 101 motocyclettes, par exem- ple, dont 51 prétées aux équipes de cyclistes, qui s’en servent pour l’entrai- nement. Les autres sont utilisées par des messa- gers quis’occupent des cas urgents. 22 vélomo- teurs font aussi partie de la flotte. Sans compter les 150 camions _fournis par GM qui vont du petit *¢pick-up’’ au ‘*5 tonnes’’ et qui servent surtout pour le transport des ba- gages. : ‘Nous avons méme nolisé un avion quifera 8 envo- lées, aller-retour 4 To- ronto, ter rapidement les nom- breux athlétes qui par- ticipent aux compétitions de football. On peut donc dire que nous utilisons presque tous les moyens de transport disponibles’’, ajoute M.Desjardins. Si la majorité du person- nel du service de trans- port est formé de mili- taires, c’est tout simple- ment qu’ils étaient édési- gnés. pour former, sur une base temporaire, une é- quipe de travail compéten- te avec le minimum de pré- paration. - En plus, l’utilisation de Armée sauve beaucoup d’argent aux contribuables, les soldats étant payés de la méme fagon, qu’ils participent ou non 4 l’or- ganisation des Jeux. - Un pas en avant — MONTREAL - Latenue des Jeux Olympiques est le fruit d’une initiative prise par un jeune professeur francais, Pierre de Cou- bertin, grand partisan de l’introduction des sports dans les colléges, quicon- ut idee de ressusciter es Olympiques de Gréce, si celébres quelque 2700 ans auparavant. En 1894, &gé de 3lans, ré- unit en congrés 4 la Sor- bonne les représentants de 14 nations pour étudier a- vec eux la possibilité de tenir des Jeux Olympiques auxquels — participeraient les jeunes athlétes deplu- sieurs pays.Un comité in- ternational olympique fut Le Soleil de Colombie, 23 Juillet 1976, 5 afin de transpor-- PAYS PARTICIPANT AUX JEUX OLYMPIQUES formé et Coubertin en as- suma la présidence, poste qu’il conserva jusqu’en 1925. l’année aprés_ les Jeux de Paris. Le choix de la ville des premiéres Olympiades modernes: porta naturel- lement sur Athénes, capi- tale de la Gréce, puisqu’on ravivait une vieille tradi- tion grecque. Les pre- miers Jeux Olympiques - contemporains furent donc ceux d’Athénes, en 1896. Par la suite, ils furentte- nus tous les 4 ans dans dif- férents pays, avecunnom- bre. grandissant de parti- cipants. C’était d’ailleurs V’idée de Coubertin d’at- tirer la jeunesse du monde entier et c’est pourquoi mule Antilles Néerlandaises / Japon Algérie Kenya Andorre Corée Antigua Koweit Argentine Libye : Arabie Séoudite Liechtenstein Australie Luxembourg Autriche Madagascar Bahamas Malaisie Barbade Maroc Belgique Mexique Bermudes Mongolie Belize Mali Bolivie Monaco Brésil Nicaragua Bulgarie Népal Centrafrique Nigéria — Canada Congo Papouasie - République Populaire du Nouvelle-Guinée Tchad Niger Chili Norvége Céte d’Ivoire Nouvelle-Zélande Cameroun Pakistan Colombie Panama Costa Rica Paraguay Cuba Pérou Danemark Philippines République Dominicaine Pologne Equateur Portugal République Arabe d’Egypte R.D.P. Corée Espagne Porto- Rico Ethiopie République de Chine Fidji (les) Roumanie Finlande Sénégal France Singapour Gabon Saint-Martin Grande- Bretagne Sri Lanka République Démocratique Soudan Allemagne Allemande Suisse Ghana Suriname Gréce Suéde Guatémala Swaziland Guyane Tanzanie Haiti Tchécoslovaquie Hong-Kong Thailande Pays- Bas Togo ; Honduras Trinidad et Tobago Hongrie Tunisie Indonésie Turquie Inde — Ouganda Irlande U.R.S.S. Iran Uruguay Irak Etats-Unis Islande Vénézuéla Israel Haute-Volta Iles Vierges : Yougoslavie Italie Zaire Jamaique Zambie . L?IDEE MAGISTRALE DE e Pierre de COUBERTIN les 5 anneaux du symbo- le olympique qu’il a créé en 1913, représentent les 5 continents réunis. A Paris, en 1895, Cou- bertin langait ce messa- ge: ‘‘Il faut que tous les 4 ans, les Jeux Olympiques restaurés donnent 4 la jeu- nesse universelle 1l’occa- sion d’une rencontre heu- reuse et fraternelle dans laquelle s’effacera peu A peu cette ignorance oi vi- vent les peuples de ce qui les.-concerne les uns_ les autres: ignorance qui en- tretient les haines, accu- les malentendus et précipite les événements dans le sens barbare d’une merci. lutte sans