4 TELE-SOLEIL, Vendredi 2 Juin 1978 Féminisme... donc de mettre entre ces deux exigences |'opposition maléfique qui les voue l'une et l'autre a l'échec, car la dignité des fem- mes, leur liberté, leur bonheur ne sont qu'une seule et méme prétention.» Son témoignage sera optimis- te. Gabrielle Rolin est l’auteur de Chéres menteuses (Stock). Elle est journaliste (Le Mon- de, L'Unité, Reader’s digest) et romanciére. Elle est née a Bru- xelles dans une famille de cing filles. Elle a fait des études de droit 4 Bruxelles, d'anglais a Pa- ris et de sociologie aux Etats- Unis. Son chat ne désespére pas de lui apprendre la philoso- phie. Elle dit: «Avouons-le donc, elles mentent, les femmes, mes semblables, mes soeurs. Plus et mieux que les hommes, car el- les sont nées pour ca. Ecoutez- les, voici qu’elles abattent leur jeu. Qui leur reprochera de tri- cher? Elles n'ont pas le choix. Mais si cette nécessité fait loi, elle fait aussi le bonheur des autres. Histoire de dire; histoire . de rire.» Francoise Faucher Michéle Perrein a écrit Entre chienne et louve (Grasset). «Un essai polémique ot il s'agit non pas d’écraser l’adversaire — homme — mais de considérer lucidement, calmement, avec lui si possible, tous les: aspects de ».. la misogynie, .ce vieux mythe . qui n’en finit-pas d’encombre lhorizon afin de le dépasser en- semble.» Annie Le Brun qui a récem- ment publié Lachez tout (Sagit- taire). Une charge a fond de train, un pamphlet rempli de vitriol a ltadresse du féminisme. «Ce li- vre est un appel a la désertion. Contre¢’avachissement de la ré- volte féministe avec Simone de Beauvoir, contre le jésuitisme de Marguerite Duras et de Xa- viére Gauthier, contre le pouja- disme de Benoite Groult, contre le débraillé d’Annie Leclerc, con- tre les minauderies obscénes d'Héléne Cixous, contre le ma- traquage idéologique du choeur des vierges en treillis et des bureaucrates du M.L.F., déser- tez, lachez tout. Le féminisme, c'est fini.» Marielle Righini est critique littéraire au Nouvel Observateur. Elle a fait une critique trés approfondie du livre d’Annie Le Brun. Elle donnera son opinion sur chacune des invitées. Jour- naliste dans un magazine d'hom- mes, elle traitera de facon luci- de et optimiste de la situation de la femme au travail, de |'a- venir du féminisme, de la re- vendication du pouvoir par les femmes, etc. André Pérot, seul homme par- mi toutes ces femmes, est |’au- teur de /e Pouvoir féminin (La Table Ronde). Bien qu'on le dépeigne com- me étant ni un pamphleétaire, ni un misogyne désabusé, il lance aux hommes un appel au réveil, souhaite. l'instauration d'une vé- ritable égalité entre les deux sexes et crie halte! au pouvoir féminin qu'il considére de plus en plus envahissant... Benoite Groult, Francoise Gi- roud et France Quéré seront in- terviewées par Francoise Fau- cher; Gabrielle Rolin et Michéle Perrein par Madeleine Gobeil; Annie Le Brun, Mariella Righini et André Pérot par Marie-Pierre Carretier. Animation: Aline Des- jardins; assistante: Margot Bou- cher; réalisation: Yvette Pard. J.D. - Maitres et valets Maitres et valets, un feuille- ton télévisé de grande classe, est en train de battre tous les records mondiaux de popularité. On signale en effet qu'Upstairs, Downstairs (la série est britan- nique) a été vue a ce jour par pres de 300 millions de télé- spectateurs, dans 30 pays. Le succes phénoménal des 50 épi- sodes de cette série dramati- que tient d’abord a sa profonde originalité. C'est la premiére fois, dans l'histoire du specta- cle, qu'on montre a égalité le monde des maitres et celui de leurs serviteurs. Ces derniers, dans Maitres et valets, ne se limitent pas 4 ouvrir et fermer les portes... Selon l'auteur, Jean Marsh, il faut également attribuer la fas- cination qu'exerce Maitres et valets sur les publics les ‘plus disparates, au fait que nous sommes tous intéressés par «le bon vieux temps» et parce que chacun, qu'il soit d'un cété ou de l'autre de la barriére, est concerné par l'idée de classe sociale. Quoi qu'il en soit, de la Gran- de-Bretagne a |'Australie en pas- sant par la Suéde, la Finlande, la France, le Canada, les Etats- Unis, Hong-Kong, etc., tous les publics ont été subjugués par cette fagon magistrale de mon- trer, & travers l’analyse rigou- reuse de la vie d'une riche fa- mille et de ses domestiques, une vue d’ensemble des grands événements d'une époque. Les téléspectateurs qui ai- ment les émissions a la fois ri- ches, denses, divertissantes et bien équilibrées, ne devraient donc pas manquer les treize premiers épisodes de Maitres et valets qui seront proposés a Radio-Canada au cours de |’été, a compter du lundi 19 juin a 20 heures. L'intrigue se passe a Londres aux €poques victorienne et é- douardienne, alors que méme les classes moyennes anglaises emploient plus de deux millions de domestiques qui travaillent plus de 16 heures par jour, sans jamais de congé, pour un salaire | ie qui ne dépassait jamais 90 li- vres par an. Maitres et valets nous fait donc pénétrer dans la luxueuse demeure de Richard Bellamy, “membre éminent du Parlement britannique, de sa femme Lady Marjorie, de leurs enfants Ja- mes et Elisabeth, marqués -par les moeurs rigoureuses et le sens de l'honorabilité de leur classe. Avec eux, vivent €évi- demment leurs nombreux do- mestiques qui affrontent aussi les problémes de leur milieu social, qui intriguent, tout com- | me leurs maitres, et qui subis- sent également les contrecoups de l'histoire. Jean Marsh, descendante elle- méme d'une famille de domesti- ques et qui incarne le réle d'une femme de chambre dans Mai- tres et valets, déclare que c'est i De nouveau cet automne, la télévision de Radio-Canada pré- sentera, sous le titre de “Hors série”, le mercredi 4 20h30, de prestigieuses productions, dont trois nous sont connues au moment de mettre sous presse. Racines Version francaise de “Roots”, cette série est basée sur le volumineux ouvrage de__|’écri- vain noir américain Alex Haley. L’auteur a passé son enfance dans le sud des Etats-Unis ou sa grand-mére lui racontait les histoires des plantations de coton et celles des esclaves qui y peinaient. Il y était toujours. question d’un personnage mys- térieux appelé |’Africain. Im- pressionné par ces récits, le petit Alex s’était juré d’en savoir plus long quand il serait grand. I] a tenu parole, tra- vaillant, faisant des recherches et des voyages qui l’ont mené jusqu’en Gambie, en Afrique de © l'Ouest, lieu de naissance du fameux Africain. Douze ans de patientes recherches pour écri- re un livre qui a été un best-seller aux Etats-Unis. Quand la télévision a mis le livre en images, ce fut un succes phénoménal, Racines battant tous les records de cote d’écou- te aux USA. = . Les Folies Offenbach Heureuse idée que la France a eue, en consacrant une série télévisée a l'un de ses plus brillants amuseurs sous le Se- ee cond Empire, Jacques Offen- bach. L’immortel créateur de la Belle Héléne, Orphée aux en- fers, la Grande-Duchesse de Gérolstein et les Contes d’Hoff- mann, parmi tant d’autres oeu- vres toujours populaires en plein XXe siécle, est la vedette de cette série, sous les traits du comédien Michel Serrault. On Au plaisir de Dieu retrouvera autour de lui la belle Hortense (Catherine Samie); ses librettistes, Henri Meilhac (Pierre Vernier) et Ludovic Halévy (André Thorent); Napo- léon III (Jean-Pierre Darras) et limpératrice Eugénie (Martine Sarcey). Au premier épisode, nous rencontrons Offenbach au moment de la création de la Grande-Duchesse de Gérol- stein, que toutes les tétes couronnées d’Europe venaient voir, surtout pour approcher la belle Hortense Schneider, en vedette dans le réle-titre. j La prochaine saison de “Hors série” Au plaisir de Dieu Cette série francaise, inspi- rée du célébre ouvrage de Jean d’Ormesson, directeur du Figa- ro et membre de |’Académie francaise, nous retrace I’histoi- re d'une famille d’aristocrates, du début du XXe siécle jus- qu’a nos jours. Sosthéne du Plessis, due de Vaudreuil, se ® remémore les quarante dernie- res années de la vie de sa famille au chateau de Saint- ‘Fargeau. L’évolution de la fa- mille du Plessis est une vérita- ble fresque de la premiere moitié de notre siécle. L’auteur voit cette période dans |’opti- que particuliére a l’ancienne noblesse francaise. Mais on ne peut que louer sa lucidité, sa subtilité et sa sensibilité, qui n'ont d’égales que celles de Mazoyer qui a réalisé, en par- tant du livre de Jean d’Or- messon, une série vivante et hautement captivante. Comment actualiser le message de Dieu? A. |'émission Rencontres les mardis 6 et 13 juin*a 23 h 70, Marcel Brisebois interviewera le peére Xavier Léon-Dufour, histo- rien et archéologue. Né a Paris en 1912, le pére Léon-Dufour est professeur d’écriture sainte a la faculté de théologie d’Enghien de 1948 4 1957, puis a celle de Lyon-Fourviére. |] est également consulteur a la Commission bi- blique. . Considéré comme l'un -des plus grands spécialistes de la Bible et, surtout, des écrits des Evangélistes, Xavier Léon-Du- four est préoccupé par une question difficile: «Comment, a partir de livres écrits il y a deux mille ans, actualiser un messa- ge qui viendrait de Dieu lui- méme?» : Le pére Léon-Dufour a publié a ce jour plusieurs ouvrages trés importants: /es Evangiles et _I'histoire de Jésus, Etudes d’E-— vangiles, Saint Frangois-Xavier, Résurrection de Jésus et mes- sage pascal. || est également l'auteur d'une Concordance des Evangiles synoptiques, d'un im- portant Vocabulaire de théolo- > gie biblique et d'un remarquable Dictionnaire du Nouveau Testa- ment. Avec son Saint Frangois-Xa- vier, le peére Léon-Dufour n’a pas tant voulu écrire une biographie comme les autres, mais bien - plut6ét décrire une aventure spi- _ rituelle, une démarche intérieu- re, tracer «l'itinéraire mystique de l'apé6tre». L’auteur, en péné- trant au coeur du saint, nous en montre toute |’ardeur, l’avidité du “divin. «ll y a la légende qui fait du géant des missionnaires un héros mythique de stature sur- humaine». Selon Marcel Brise- bois, ce livre est «une réflexion fascinante sur la condition apos- tolique et pose des jalons pour une mystique de l’action, que le monde moderne appelle». Quant aux Evangiles et I'his- toire de Jésus, c'est un livre qui représente une somme de connaissances et une métho- de dont on n’avait pas l'équi- valent. Cette lecture a la fois scientifique et spirituelle des Evangiles vient nous montrer Marcel Brisebois e ae } croyante» que «l'intelligence des témoins de l'histoire de Jé- sus ne constitue pas un voile qui rendrait incertaine l'histoire réelle, mais nous permet au contraire de la saisir dans toute sa vérité, : Etudes d'Evangiles, pour sa part, se veut une exégése qui vise a mettre en contact avec l'histoire, en méme temps qu’a- vec leur dimension théologique, des faits comme la généalogie justement le regard de ces der- niers «sur la société d’alors» qu'elle a surtout voulu montrer. Ainsi, alors que Richard Bella- my et sa femme feront tout pour empécher que ne se dégra- de leur monde de privilégiés, leur fille-et leur fils, marqués par les moeurs de leur généra- tion, contribueront a en hater la décadence. Pendant ce temps, alors qu’éclate la Premiére Guerre mondiale et que |'ére in- dustrielle bouleverse tout, les valets gagnent en ambition ce qu'ils perdent peu- 4 peu en soumission. C’est le début du monde moderne... f ‘Maitres et valets de Marsh, met en vedette, en plus de |'auteur, Gordon Jackson, An- gela Badeley, David Lancton et une pléiade de comédiens che-. vronnés. Réalisation: Fay Wel- don et plusieurs autres. Produc- tion: London Weekend Televi- | sion. : R. H. Jean de Jésus-Christ, l'annonce a Jo- seph, les paraboles du semeur et des vignerons homicides, etc. Ensuite, avec Résurrection de ~ - Jésus et message pascal, le pé- re Léon-Dufour nous a donné un ouvrage vraiment audacieux et de grande diffusion sur un sujet presque toujours réservé soit a des publications scientifiques, soit & des exposés oraux. Ce livre, certes controversé, a le meérite de rendre accessibles au grand public des travaux jus- qu'ici réservés 4 une lite. En 1975, Xavier Léon-Dufour a écrit pour ceux qui s’intéres- sent 4 la Bible un instrument de travail exceptionnel: le Diction- naire du Nouveau Testament qui, sur la géographie biblique, I’his- toire, l'économie, l’anthropologie et méme la théologie, renseigne le croyant d’aujourd’hui et l'aide a ne pas trop mal interpréter les Ecritures. Interviewer: Marcel Brisebois. Réalisation: Raymond Beau- grand-Champagne. R.H. McCloud © Télé-sélection présente, le lundi 5 juin & 21 heures, un film de la série McCloud inti- tulé Rien n'est trop beau pour toi. C'est histoire d’un joueur de football qui arrive 4 New York au volant d'une auto volée. | Il sillonne la ville 4 la recherche d'un des grands de la mafia qui, selon lui, lui devrait cent mille dollars. Le footballeur espére arriver a ses fins avec l'aide d'un séduisant mannequin. _ Erreurs judiciaires .@ A l'affiche de la série Erreurs judiciaires, le mardi 6 juin a 11 h 30, un dossier intitulé /a Cuil- ‘ler dans I'arsenic. Ce drame in- terprété par Henri Crémieux, 'Lucienne Legrand et Francois Dalou raconte les efforts d’une avocate pour découvrir le cou-