16, Le Soleil de Colombie, 10 Septembre 1976 Les livres @° deiece O° eho ce Md ICiece GE’ ICtece Grand*“Maison et la génération des 40 ans par André Major Tout le monde connait, sinon ses oeuvres publiées, du moins les oeuvres socia- les de Jacques Grand’Mai- son, l'un de nos rares intel- lectuels dont l'inspiration vient directement de I'action qu'il méne a divers niveaux de la réalité sociale et cultu- relle. Pour-ceux qui ne l’au-_ raient jamais lu, je signale qu'il a jusquiici pondu ce qu’on appelle des «briques», souvent savantes, mais ou il tente de répondre aux multi- ples questions que nous pose la condition humaine telle qu’elle est vécue ici. Dans son dernier livre, Au Mitan de la vie, publié chez Leméac, dans la col- lection «A hauteur d’hom- mes» (210 pages), c'est ce méme prospecteur qu’on re- trouve, sauf que cette fois il part a l'aventure, sans se soucier d’étre savant ou de bien répondre aux questions de son époque. II a simple- ment envie de témoigner. De faire le bilan — le sien, bien sir, mais aussi celui de sa génération, les 40 ans. Pas besoin de dire quill s'intéresse moins aux clichés genre «démon du midi» qu’a l’espéce de profond désarroi de ceux qui, en pleine possession de leurs moyens comme on dit, se sentent paradoxalement _ hors-jeu, comme si leurs responsabili- tés les rendaient inintéres- sants. Mais 1a ne s’arréte pas la recherche d’abord hési- tante, puis de plus en plus affirmative, que ce dréle de curé poursuit a travers le (Bagnole et cie Un rappel important: le Guide’ des autos usagées de Philippe Edmonston, prési- dent de l’Association pour la protection des automobi- listes (APA), paru aux édi- tions Stanké. Le seul livre qui peut vous éviter d’avoir a vivre avec un «citron sur roues»... et vous permettre de pi sur un pied d’éga- es c le vendeur. ay. L’appel du Nord, un mot magique: par Yvon Rivard Il existe un mot magique dans la littérature québé- coise, un mot qui a toutes les époques a pu ébranler limagination. Ce mot dési- gne un lieu, mais ce lieu est difficilement localisable. Et pourtant il suffit de l’écrire ‘ou de le prononcer pour que déja le voyage s’amorce vers cette destination qui est dautant plus _ fascinante qu'elle est mobile... Imagi- nez une cible qui fuit a la vitesse de la fléche qui tente de s’y ficher, et vous verrez se déployer l'espace que le Nord creuse en cha- cun de nous. On pourrait méme affirmer que toute notre littérature est née de ce vertige, de cette chute... Mais n’allons pas trop vite et construisons sagement notre gouffre avant de nous y jeter! : Dans .un_ livre _ intitulé L’appel du Nord dans la littérature canadienne-fran- ¢aise (éditions HMH), Jack Capsule Geta) Le prix du Gouverneur général du Canada a été attribué aux écrivains québécois Anne Hébert et Brian Moore. «Les En- fants du Sabbat», roman paru aux éditions du Seuil a l'automne dernier, vaut cette distinction a Anne Hébert. et < Warwick a bien souligné le fait que le Nord a d’abord été exploré par les coureurs de bois avant de |’étre par les écrivains. En d'autres mots, le Nord est cet espace inconnu qui a provoqué, dés les premiers jours de la colonie, ces voyages témé- raires dont les fourrures n’étaient que le prétexte. étaient ravagés par ce désir d’aller toujours plus loin, possédés par cette volonté _ de reculer les frontiéres de la peur et de vivre ainsi libres, c’est-a-dire compli- ces de la mort. Dans son livre, Les En- gagés du Grand Portage (éditions Fides), Léo-Paul Desrosiers a décrit minu- tieusement la vie quotidien- ne de ces voyageurs et cou- reurs de bois plus ou moins considérés comme des hors- la-loi. Mais les personnages de Desrosiers sont encore trop pres de la réalité histo- rique pour pouvoir évoquer cette autre dimension du Nord qui en fait davantage un espace imaginaire. Bref, lorsque le Nord, comme lieu physique, a cessé d’étre inconnu, et que le coureur de bois, comme type humain, a disparu, l'un et l'autre sont devenus des figures a tra- duire l’expérience de |’écri- vain. En ce sens, !’écrivain serait une réincarnation du coureur de bois dans la mesure ou il suit ce que Va- deboncoeur appelle “la li- gne du risque”. Le voyage se fait intérieur, c’est-a-dire que le Nord nomme désor- “monde et son pays, comme pour mieux saisir la nature exacte de son identité. II résiste a la tentation — tou- jours forte — de trouver ailleurs ce qu’il voudrait voir ici. La rupture de I’har- monie entre l’homme et son milieu, ce n’est pas un fait local, ni méme un fait con- tinental; c’est. une réalité planétaire. Ceci dit, il ne reste plus qu’a envisager des solutions aussi profitables que possi- ble, et par la entendons.sans gaspillage humain. C’est dire que pour lui on ne peut chan- ger la vie que dans une pers- pective spirituelle, ce qui ne revient pas a renoncer a l’égalité, mais a ne pas considérer celle-ci comme la fin ultime de toute action. Dans tout ce qu'il touche, et il touche a tout, Grand’ Maison fait preuve d’une sorte de prudence je dirais amoureuse, en méme temps que d'une passion a toute épreuve. En partant de soi, il aboutit chez vous, chez moi, pour ne rien dire qui ne soit d'une brdlante vérité. mais les sources de |’étre québécois. En quoi consiste donc cette symbolique du Nord que |’on retrouve aussi bien. dans Maria Chapdelaine (Louis Hémon, éditions Fi- ‘des), que dans Alexandre Chenevert (Gabrielle Roy, éditions Beauchemin)? Deux expressions nous fournis- sent de précieux indices: le Nord, ce sont «les pays d’en haut», ce qui se trouve «en haut des riviéres». Le mouvement qu’implique le mot «haut» est un mouve- ment bien particulier, celui de remonter le courant, de retourner aux sources. Ces sources sont, bien sar, notre passé peuplé d'Indiens et d’'animaux sauvages, mais aussi l'origine méme de notre 6tre, notre inconscient collectif. Si bien qu’étre fasciné par le Nord signifie toujours descente en soi, mouvement régressif par lequel lindividu puise aux racines la séve (l’énergie) nécessaire a toute création. Cette opération est évi- demment dangereuse, car il faut pouvoir faire surface (songez aux pécheurs de perles), retrouver son che- min (probléme de I’orienta- tion familier au coureur de bois). C’est pourquoi. le Nord est toujours associé a des forces de vie et de mort. Il est cet espace de la mort que le voyageur doit traver- ser avant de renaitre, ce pas- sage du «je» au «il» auquel 'écrivain se soumet pour que l’oeuvre soit. il faut relire le célébre poeme d’Alfred Desrochers, Hymme au vent du nord (A lombre de l’Orford, édi- tions Fides), qui résume, au fond, le phénoméne mé- - me de la vie. ms 190 AUX GLMOES coin rue CAMBIE SPECIALI SHISH KEBAB 4 Vous pouvez nous demander n’importe quels ee TE: mets grecs. ee Notre chef cuisinier se fera un plaisir de vous le preparer 4 67 BROADWAYouest TEL. 876-7641 La saison estivale - pour ne pas dire la saison des pluies - s’achéve lentement mais strement... en arra- chant des larmes aux plus coriaces d’entre nous. Par ailleurs, les amateurs de sport y trouvent toujours (et malgré tout) une place au soleil. A ceux-la, il faut souli- gner la parution de deux Ouvrages aux éditions de "Homme: Le. ski nautique de George Athans et Clint Ward, de méme que Mes observations surles poissons de Paul Provencher. Dr Pierre Delorme then ALLERGIES Types: Causes: Tests - Traitements Chez le méme éditeur, un autre guide écrit par le docteur Pierre Delorme et intitulé Les allergies, est <— également «de saison». et fort opportun. - L’éditeur Alain Stanké publie, pour ~ sa part, Peau nue de Josette Ghedin a l’intention de ceux qui souhaitent rester de «petites soies». . On voudra également en — savoir plus long sur Le déve- - loppement psychomoteur du y bébé, un ouvrage de Didier Calvet (l‘'Homme), et les Biorythmes, science qui permet de pré- voir les bons et mauvais jours de la vie (Feu Vert). On souhaitera enfin épa- ter ses amis grace a un petit volume de Michel St- Denis paru a l’Etincelle sous le titre Jouez gagnant au scrabble. ENTE ell une nouvelle. 5 ae REE Se "SE VEND EN CHOPINE, EN DEMI-GALLON Ke ET EN GALLON _TELEPHONER.A: 876-6966 \