Le Soleil de Colombie-Britannique, vendredi 14 féier 1997 = 5 D’agriculture et de subventions PAR DAVID E. BOND D’aprés vous, quel pays verse la subvention a l’agriculture la plus élevée par personne? (La subvention représente lasomme detouslestransferts provenant des contribuables etdes consommateurs de laquelle l'on retranche les revenus provenant des droits de douane sur les importations.) Est-cele Canada, Flslande, le Japon, la Norvége, la Suisse ou les Etats-Unis? Bien que les Etats-Unis consa- crent la part la plus importante de leur produit intérieur brut (soit 5,2 %) al’agri- culture, au chapitre de la subvention la plus élevée par habitant, la Suisse domine le peloton, suivie dela Norvége, du Japon etdel'lslande. Le Canada se classe bon dernier. En 1995, le montant des trans- ferts verséa chaque agriculteur atemps plein, ouéquivalent, au Canada, s’élevait 412 480 $US. II faudrait multiplier ce montant par quatre pour obtenir le mon- tantdestransferts en Suisse et par un peu plus de deux pour obtenir celuides Etats- Unis. Celan’empéche pasles gens de se plaindre de la politique canadienne de subventionsalagriculture. L’onalaune belle illustration du proverbe selon lequel celui qui voit la paille dans l'oeil du voisin ne voit pas la poutre dans le sien. Cette histoire de subventions souléve deux questions intéressantes: 1. Pourquoi presque tous les pays développés subventionnent- ils agriculture? 2. D’ot provient!'argent ee subventions? Cen’est pas|'effetdu hasard sila plupart des pays développés subvention- ‘nent l’agriculture. Les agriculteurs font preuve d’un grand talent lorsqu’il s'agit de s’organiser en groupes de pression efficaces, La nourriture constitue aprés tout un élément essentiel au bien-&tre d’un pays. De plus, la question de l’agri- culture prend unerésonance particuliére pour la plupart des gens, notamment lorsquel’on associe indépendance natio- nale et auto-suffisance alimentaire. C’est d’ailleurs 14 un des argu- ments les plus souvent invoqués pour justifier les importantes subventions ver- sées a ce secteur en Suisse. A l’ére atomique, cetargument parait bien faible: le strontium 90 ignore les frontiéres. D’autres éléments d’importance entrent en ligne de compte. Lesagricul- teurs sont des citoyens beaucoup plus sédentaires que les autres et, en matiére de politique, ils onttendance a étre fidéles a ceux qui appuient leur cause. En outre, dans de nombreux pays, et le Canada ne fait pas exception a la régle, les régions ruralessontsouvent surreprésentées dans lesassemblées législatives élues. Certai- nes circonscriptions comptent un nom- bred’électeurs beaucoup plus élevé que lamoyennetandis que d’autres, habituel- lement des circonscriptions rurales, en comptent beaucoup moins. EnColombie- Britannique, dans les années 1980, cer- taines circonscriptions comptaient jus- qu’a quatre fois plus d’électeurs que les circonscriptionsrurales. Peu nombreux, mais forts politiquement, les agriculteurs ontappris A mettre leur pouvoir au service de leurs intéréts. Lecotit assumé par chaque cita- din pour payer les subventionsal'agricul- ture est généralement modeste. Comme ils'agitsouventd’un coft caché, la forma- tion d’un groupe de pression ou d’un mouvement de protestation qui s’érige- raitcontrele paiementde cessubventions constituerait une entreprisetrés difficile. Ce phénoméne explique, dans une large mesure, l'importance des subventions verséesaux producteursd’arachides et de sucre aux Etats-Unis. Lesconsommateurs devraientse préoccuper des méthodesde financement de ces subventions. Aux Etats-Unis, la part dulion échoit aux contribuables, qui assument plus de 80% du montant des subventions tandis que les consomma- teurs acquittent environ 18% dela facture. C’est la situation inverse au Japon. Au Canada, les proportions sont respective- ment de 60 et de 40%. La principale méthode utilisée pour obliger les con- sommateursacontribuer au paiementde ces subventions consiste a établir des agences de commercialisation comme celles que nous avons pour le lait, le poulet et les oeufs, a l’échelle fédérale, ainsi que pour divers autres produits, a échelle provinciale. Au Japon, des bar- rigres douaniérestrés efficaces permet- tent de maintenir les prix nationauxa un niveau beaucoup plus élevé que les cours mondiaux. Ces subventions indirectes ne . sont pas sans causer certainstorts. Les consommateurs n'ont, en effet, presque ‘jamais la possibilité de faire entendre leurs protestations, l’allocation des res- sources est l'objet d’importantes distorsions et les prixsont nettement plus élevés qu’ilsnele seraienten|'absence de restrictions. Parexemple, a Tokyo, ollle coiit desterrains au métre carré est l'un des plus élevés au monde, l'on trouve encore des producteurs de riz, de sorte que le prix duriz, au Japon, estlargement supérieur aux cours mondiaux. Ce genre de situation ne se produirait pas si le consommateur pouvait librement choisir sa source d’approvisionnement. Lors de la derniére ronde des négociations muttilatérales concernantla réduction destarifs, quiadonné naissan- ce, entre autres, a lanouvelle Organisation mondiale du commerce, les pays ont exprimé leur volonté d’abolir le contingentementdesimportations, com- me celles des produits laitiers, et de les remplacer par une nouvelle grille detarifs douaniers. Dans les pays oli ces tarifs étaient élevés (au Canada, par exemple, le tarif sur le beurre est supérieur 4 200%), les gouvernements membres ont donné leur accord pour les réduire graduellement. Ces mesures se tradui- ront par une plus grande liberté de choix pourles consommateurs et par une allo- cation plus efficace de ressources rares. Le reldchement des contraintes commerciales a|’échelle mondiale ence qui a trait aux produits agricoles est nettement prometteur pour le Canada qui est un important producteur agricole. Dans les provinces del’Ouest, l'abolition des tarifs du Nid-de-Corbeau pour le transport de certaines céréales a entrainé d’importants investissements dans l’in- dustrie agro-alimentaire et dans les sys- témes detransport. Lalibéralisation des échanges et l’élimination des subventions est une source de problémes acourtterme, mais les avantages qu’en tireront les produc- teurs et les consommateurs, alongterme, compenseront largement les difficultés qu’ellesavaientsuscitées.O Ce Bulletin économique, qui est rédigé par M. David E. Bond, vice- président, affaires gouvemementales et relations publiques, et économiste en chef 4 la Banque Hongkong du Canada, exprime l’opinion personnel- le de l’auteur sur les demiers 6véne- ments économiques, laquelle n’est pas nécessairement celle de la Banque Hongkong du Canada et de son con- seil d'administration. Ce Bulletin ne constitue nullement une étude ex- haustive de tous les faits nouveaux ni n'est publié dans l’intention de foumir des conseils financiers. Nous recom- mandons aux lecteurs de communi- quer avec un expert-conseil avant de prendre toute décision que ce soit, fondée sur les commentaires de notre économiste en chef. Cette publication ne peut étre reproduite, en entier ou en partie, sans l'autorisation écrite de la Banque Hongkong du Canada. Comptabilité, gestion, impdts pour petites et moyennes entreprises E URO-WEST CONSULT NG Ltd. Accounting & tax Gérard G. Darmon Président 325, 1130 rue Pender ouest, Vancouver C.-B. V6E 4A4 Tél.: (604) 688-9903 Fax: 688-9961 Cellulaire: 240-5810 - FW. Les colléges et universités sonnent l’alarme: Les étudiants canadiens les plus endettés au monde! OTTAWA (APF) - L’endettement moyen des étudiants universitaires canadiens 4 plein temps, de premier cycle, pourrait atteindre 25 000 $ en 1998, ce qui serait supérieur a la dette moyenne des étudiants de l'Université Yale, qui est l'une des plus cofteuses et des plus prestigieuses aux Etats-Unis. Selon l’Association des Colléges et des Universités du Canada, |’endettement des bacheliers a déja atteint le niveau d’endettement des étudiants de Yale, qui est de 18 000 $, a la fin des études de premier cycle. En 1990, l’endettement moyen des étudiants canadiens, qui avaient déja recouru au Programme canadien de préts aux étudiants, n’était pourtant que de 8 700$. “Ce niveau d’endettement des étudiants semble inégalé nulle part ailleurs dans le monde” selon l'associa- tion, qui comparaissait devant un comité du Sénat qui se penche sur l’enseignement postsecondaire. Les étudiants de premier cycle doivent maintenant davantage que les étudiants de n'importe quel pays amé- ticain ou européen. L’Association des Col- léges et Universités du Canada estime méme que les étudiants qui empruntent pour poursuivre leurs études sortiront de !’uni- versité avec une dette moyenne équivalant 4 66 pour cent de leur revenu, aussi loin que deux ans aprés avoir obtenu leur dipléme! Les colléges et les universités craignent que l’endettement commen- ce a avoir des retombées sur les inscrip- tions: “Rien ne prouve vraiment que cette situation a entrainé la baisse des inscriptions chez les jeunes Canadiens, mais il est a craindre que cela se produi- se bientét” avertit l'association. Pour résoudre ce probléme, I’As- sociation recommande au gouvernement de modifier le Programme canadien de préts aux étudiants en créant des subven- tions spéciales de 1 000 $ a 2 000 $ pour les étudiants a faible revenu, et jusqu’a 3 000 $ pour les étudiants qui sont des parents uniques. Le programme coftterait 65 millions dans le cas des parents uniques et 40 millions pour les étudiants nécessi- teux. ~ Selon une étude américaine, le remplacement des préts par des subven- tions peut inciter davantage d’étudiants a poursuivre leurs études universitaires, spécialement la premiére année lorsqu’ils se demandent s'ils auront la force d’aller jusqu’au bout de leur réve. Les parents uniques, qui forment 20 pour cent des bénéficiaires du Programme canadien de préts aux étudiants, ont de leur coté des besoins financiers qui sont beaucoup plus importants que les étudiants célibataires. lls sont donc plus susceptibles de vivre dans la pauvreté. On propose aussi de permettre aux étudiants de rembourser leurs dettes en fonction de leur revenu. Les personnes qui prouveraient qu’elles ne sont pas en mesure de rembourser leurs préts étu- diants aprés leurs études, recevraient alors une subvention qui ferait baisser cette dette 4 un niveau acceptable. L’emprun- teur pourrait ainsi finir par rembourser sa dette tout seul, sans aucune autre forme d'aide. Une autre proposition de l’Asso- ciation des Colléges et des Universités du Canada consiste 4 aider les €tudiants 4 gagner leur vie, grace 4 un programme national de travail-Gtudes. Les emplois créés s’adresseraient uniquement aux étu- diants qui sont admissibles a I’aide finan- ciére. Pour ne pas nuire aux études, les €tudiants ne pourraient travailler que 10 heures par semaine, ce qui leur permet- traient de gagner un maximum de 3 000$. On estime que ce programme coftterait 30 millions de dollars. On propose enfin l’adoption de mesures fiscales pour aider les étudiants, comme la déduction d’imp6t des intéréts payés sur les préts étudiants et un crédit d'impét pour tous les frais obligatoires, et non pas seulement pour lés droits de scolarité, Enfin, on devrait encourager les parents 4 mettre davantage d’argent dans des régimes enregistrés d’épargne-étu- des (REEE), en leur permettant de déduire d'impét leur contribution, comme cela se fait dans le cas des REER. Méme si le REEE est un abri fiscal, les parents perdent cet avantage si leurs enfants décident de ne pas poursuivre leurs €6tudes au-dela du niveau secondaire.) Date: Lieu : Nom: ivi Revenu Canada Vous pouvez avoir droit 4 des remboursements et a des crédits d’impét dans le cadre du Programme d’encouragement a la recherche scientifique et au développement expérimental de Revenu Canada. Assistez 4 une séance d’ information gratuite pour apprendre comment tirer parti du plus important programme de soutien 4 la R&D au Canada. Nous vous indiquerons la fagon d’obtenir rapidement votre argent, nous répondrons a vos questions et nous vous fournirons des documents de référence. MARDI, 18 FEVRIER 1997 Heure : 9h 004 16h 00 Bureau 1700, Campus SFU Harbour Centre, Vanc. Le nombre de places est limité. Téléphonez 4 I’ avance. Darlene Reber oe : 666-8465 j=5 Revenue Canada Canada