a= 12, Le Soteil de Colombie, 11 avril 1975 Ecrivez- nous, on vous lira... UNE BONNE, OF UV RE par J.M.M. - (Zeit, 7 février) - Quand les jeunes Fran- gais et Allemands -se ras- semblent, sans s’inquiéter de la frontiére internatio- nale, ils accomplissent une bonne oeuvre. Com- me on le sait bien, leurs parents les ont sermonnés sur la nécessité de mettre fin aux haines qui ont exis- té si longtemps entre les deux nations. Les jeunes Ont accepté cette doctrine, et nous pouvons en étre fiers. Fiers. Quelle sorte de jeunesse est-ce 14, qui se rassemble dans le but de s’asseoir, immobile, afin d’indiquer ainsi qu’elle ne Ppartage pas les idées qui Ont cours. A Ribeauville (Alsace) par exemple, des Francais et des Allemands ont oc- cupé une salle de la Maison de la Culture, pour y lancer une gréve de la faim, la- quelle a duré quatre jours. Gréve de la faim en signe de protestation, ils ont bien commencé 1’année! Il serait difficile, au di- re de quelques-uns, de s’entendre avec cette jeu- nesse qui prend tout’ au pied de la lettre, nous, leurs aimés, tant en-deca qu’au dela du Rhin, leur affirmons que, de nos jours, alors que le pé- ‘trole - et pas seulement le pétrole - est devenu si cher, on n’a plus le droit de mener grand train et d’étaler une vie luxueuse. Ceci dit, nous nous met- tons 4 table pour manger et boire 4 coeur joie, les Frangais encore plus. que les Allemands. Par con- tre, nous autres, Alle- mands, n’attendons qu’a- vec plus d’envie -une envie d’entreprise, pour ainsi di- re - la saison du carnaval. La jeunesse trouve tou- jours une bonne raison pour s’affamer. Car c’est pour denigrer nos moeurs qu’elle s’affame devant nos yeux, genre de défi fort a la mode aujourd’ hui. Il est apparemment ca- ractéristique que la_ jeu- nesse franco-allemande prend au sérieux ce que nous disons. C’est nous qui avons inventé le joli mot: Pollution de l’environne - ment) et qui nous en ser- vons le plus souvent pos- sible. Puis, lorsque nous nous rendons du cote fran- gais (prés de Strasbourg) pour y construire une é- norme usine chimique, a- vec, en face, du coté ba- dois, une usine atomique, la jeunesse ne veut pas comprendre que c’est pour son bien que nous le fai- sons, puisqu’elle récolte- ra ce que nous semons. Du cote francais, les jeunes Ooccupent, avec leurs ‘*derriéres’’ franco-ger- maniques le terrain de l’u- sine en vue d’empécher la construction de demarrer tandis que de notre cote, (allemand) ils protestent en marchant au pas com- Mmunautaire franco-alle - mand. De quelle jeunesse nos deux nations sont-elles af- fligees 14! Nous préchons, et ils agissent en consé - quence. La jeunesse nous prend au sérieux et c’est nous qu’elle blame! Une jeune dame parisien- ne a formulé l’expression: ‘*Coopération exemplaire - franco-allemande’’. Je suis fier de pouvoir la traduire en allemand; ‘*Vorbildliche deutsch - franzoesische Zusamme - narbeit ’’. (Traduit de l’allemand par René Goldman & Léon Hur- vitz) - VOUS REABONNER COTES; SHOVE ME INIa, NAGE PAS D’EAU DOUCE’’ B) ENVOYEZ - NOUS VOTRE REGION . MERCI. A) N’OUBLIEZ PAS DE DES NOUVELLES DE LA CAISSE POPULAIRE ST-SACREMENT 700 ouest, 16éme-avenue, VANCOUVER, B.C. Téléphone: 874-9622 Fraudes pétroliéres gigantesques aux E.-U. Le quotidien américain qui a leve le rideau sur V’affaire Watergate, le ‘*Washington Post’’, a pu- blié des articles indi- quant que les services fée- deraux des Douanes et de 1’Energie des E.U. complé- tent une vaste enquéte sur la participation d’hommes d’affaires et de membres du crime organisé 4 des fraudes colossales qui au- raient permis d’extorquer jusqu’a 3 milliards de dol- lars au public, 4 la faveur de la crise de pétrole eten particulier de l’embargo arabe imposé entre octo- bre 1973 et mars 1974. Les. suspects auraient notamment falsifié des do- cuments maritimes pour faire croire que le pétro- le qu’ils importaient coQ- taient 2 fois plus cher qu’ils ne l’avaient effectivement paye, ce qui leur a permis de le revendre avec plus de 200% de hénéfice. - Les jeunes sont l’espoir de demain. FORMATION Avec eux IEUNESSE CamaDa nous batissons lavenir. coin de loffice de la langue francaise Ous men VC direz tant par Louis-Paul Béguin ROSAIRE ET SA CONVENTION COLLECTIVE Rosaire a eu de l’avance- ment. Il est maintenant sous-directeur 4la Lum- ber Yard Lt. et doit étre au courant des réglements de la convention collective de sa compagnie. ‘‘ Tuvois, Délima, dit-il un soir 4son épouse, la convention est écrite en bon frangais. II faut que je l’étudie’’. - '*Tu as bien raison, Ro- saire’’, acquiesce notre héroine. - ‘*Sais-tu qu’il ne faut pas dire joindre un groupe, mais echerer a un grou- pe, et que le faitde rem- plir certaines conditions, permet d’étre admissible 4 quelque chose. Il faut pros- crire eligible, quiest la langue electorale’’. - ‘fEn outre, poursuit Ro- saire, vois-tu, Délima, ce que l’on appelait incorrec- tement les items d’une con- vention en sont les _arti- cles. Et les officiers dela compagnie sont en fait les dirigeants, les cadres ou les directeurs, en francais. Rosaire reprendsonsouf- fle. Délima le regarde, fi¢ére de son homme. Ils sont dans la cuisine, les enfants sont couchés. Feuilletant le petit livre qui contient la convention collective, Rosaire pour- suit: - **Délima, ona désigné les équipes de jour et de nuit pendant longtemps par l’af freux anglicisme shift de jour et shift de nuit. I] faut que cela cesse’’!’? Rosaire se prend au jeu etasséne uncoup de poing sur la table. - **Arréte donc, tuvas ré- veiller les enfants’’. - ‘Et ce qu’onnommait en- trafnement, c’est la for- mation des travailleurs, la formation profession- nelle, sur place, en usine, continue 4 voix basse no- tre Rosaire, avec convic- tion. Quant 4 notre ancien- ne cédule de travail, quelle blague. Il faut dire ‘‘horai- re de travail’’. - ‘‘Trés bien, Rosaire, tu sais, l’Office de la Langue francaise le répéte depuis longtemps’’. - ‘*Mais, c’est l’Office qui a revu et révisé notre con- vention collective, Déli - Mares s’écrie Rosaire. Délima jette les yeux au ciel avec unsoupir de con- tentement et d’admiration. - ‘‘Ils sont donc ben cor- rects 4 l’Office’’,\conclut- elle. - La CECM revient sur un projet linguistique MONTREAL - Invoquant surtout des_ difficultés d’ordre administratif, la plus importante commis - sion scolaire francophone du Québec, la Commission des écoles catholiques de Montréal (CECM) arenoncé a un programme qu’elle a- vait adopté le 6 février der- nier et qui aurait permis V’enseignement de anglais aux enfants dés la pre- miére année scolaire A compter de 1978. Les commissaires res- ponsables qui prétendent repondre aux exigences de la population ont plutét ré- solu d’améliorer les cours d’anglais dispensés déja, actuellement, 4 compter de la S5é¢me année du program- me élémentaire. - Chronique du Canada Francais par Le Conseil de la vie francaise L’Office de la langue francaise du Québec, pour- suit, A un rythme accéléré, la publication deses ca- hiers sur la langue frangai- se. Levingt-troisiéme est consacré 4 l’industrie tex- tile, assez florissante au Québec. Il renferme huit mille termes techniques, et l’éditeur prend soin de nous prévenir qu’il s’agit de mots-clés, d’un vocabu- laire de base. Autre indi- cation: ce vocabulaire nous vient de France, mais il a ete tiré du ‘*Thesaurus of textile terms’”’ réalisé par l’équipe du professeur Backer, au Massachussets Institute of Technology. On a pu déplorer la pau- vreté du vocabulaire fran- gais. Les esprits causti - ques concédaient que 1’an- glais comptait deux fois plus .de mots que le fran- gais mais ils se hataient de préciser que la moitié de ces mots avaient été. empruntés a d’autres lan- gues. Nous sommes entrain de rattraper quantit etive- ment nos amis anglo-sa- xons. Pour nous’ donner bonne conscience, nous es- sayons de ‘‘traduire’’ avec l’amicale collaboration A l’occasion, de ces mémes amis. La prolifération scientifi- que et surtout technique est en train de gonfler sé- mesurément les_ diction- naires ou de les multiplier, ce qui revient au méme. Quel Pic de la Mirandole peut se vanter de connaf- tre tous les vocables fran- gais. En fait chacun ason secteur de mots selon son métier, son milieu et ses humeurs. Gest l’anarchie. Jadis, on célébrait le divin Racine qui avait su expri- mer les passions humaines avec quelquescentaines de mots accessibles 4 tous! Ce vocabulaire, qui s’ac- croft 4 la cadence de cen- taines de mots par semai- ne, est fabriqué de toutes piéces comme lacivilisa- la cadence . ta machine et aussi sa décadence. Les mots sont artificiels com- me une grande partie dece qui conditionne notre vie et ils s’usent rapidement. Une invention et, hop!, le voca- bulaire de la télévision ou celui de la voiture automo- bile retourne au néant. Jadis, la langue francaise s’épanouissait au soleil comme les roses et les raisins. Elle avait de la saveur, de la couleur, de la vie. De plus enplus, les vocables sont fabriqués de toute piéce, concoctés en hate dans des éprouvettes stérilisées, pour une exis- tence froide, inodore, inco- lore et éphémére. Nous sommes hantés par la quantité de mots parlés, toujours plus de mots em- ployés par plus de gens. C’est un louable souci. Peut-étre en oublions-nous la qualité de la langue, sa substance profonde, quiest d’exprimer le génie d’un tion..qui l’engendreJ.Il suit « «individu,=d’une=race! =<