Le Moustique 1. Introduction : En 1977, j’essayais avec obstination d'introduire sur le terrain la méthode de gestion coopérative d'information sur les ressources en eau et leurs utilisations dans une vallée soumise a des tensions sérieuses. J’avais congu et développé cette méthode dans les années précédant mon arrivée au Canada en 1971. Basée sur la coopération entre usagers, elle n’était pas facile a faire accepter dans un monde compétitif ou tout est basé sur la lutte des uns pour contréler les autres. Le comptable de la petite compagnie que j'avais formée dans ce but en 1976 m’avait, un matin de juillet, suggéré d’aller dans la vallée de son enfance, ou il était sir que mes idées et mes techniques seraient utiles et bien regues. Je le crus. C’était un monsieur déja assez vieux, trés sympathique. Il faisait les comptes de l’Alliance frangaise de Vancouver (dont jai été trésorier dans mes premiéres années a Vancouver), et qui avait accepté de faire ceux de ma petite compagnie, a titre amical. Nous partimes donc, en deux voitures, lui avec son chien, et moi avec mes filles. Trois cent kilométres et quelques sur la vieille Transcanadienne. Aprés Lytton, nous primes une petite route 4 Spences Bridge, qui menait a Merritt, ou le pére de mon ami avait été boulanger aux temps anciens. En montant dans la vallée de la Nicola, qui serpentait le long de la route, entre des Volume 3 - 7*° édition (Jn Savoyard en Colombie-Britannique au milieu du dix-neuvieme siécle. Juillet 2000 Yves Bajard. collines toutes couvertes d’herbes séche et d’arbres épars (pins ponderosa, cédres rouges, pins lodgepole, et autres le long de la route), il s’arréta a un tournant, me fit signe d’en faire autant et me dit : c’est ici que commence le pays des serpents a sonnettes. Plus loin, il me fit reconnaitre les arbustes couverts de baies de Saskatoon. ll était tout content de se retrouver chez lui. D'ou une introduction dans la vallée en ramassant des baies de Saskatoon... Peu aprés l’arrivée a Merritt, il me présenta ses amis et connaissances. Il y avait le maire, un bon nombre de chefs et de responsables parmi les autochtones de la région, et plusieurs ranchers. Parmi ces derniers, se trouvait un homme assez grand et mince, cheveux bruns, plein d’assurance tranquille, qui parlait assez bien frangais. II s'appelait Guy Rose. Propriétaire et patron d’un ranch de deux milles tétes de bétail centré sur une vieille maison a une quinzaine de kilométres a Est de Merritt. Il m’apprit que son grand- pere, Joseph Guichon, mort en 19271, et qu'il n’avait pas connu, était venu de Savoie au milieu du dix-neuviéme siécle et avait fait souche dans la vallée. Nous nous trouvions en terrain d’entente, car j’ai de la famille en Savoie. Au cours des années suivantes, pendant que j’essayais, en accord avec la plupart des gens de la vallée, d’installer mon processus de gestion d'information sur les ressources en eau et leurs utilisations, Guy me donna plus de détail sur son grand-pére et sur le reste de sa famille. Suite dans le prochain Moustique