a __eatemaammmmmemnr me et ATT TAY tree Dre teomnerne tenths ar ta a UU 2—!Le Soleil de Colombie, vendredi 30 mai 1986 La création des archives Trois siécles de présence francophone Tout le monde n’a pas oublié les ancétres trappeurs et leurs danses. Pour retrouver leur trace, celle de leurs enfants et petits enfants, Guy Buchholtzer veut créer des archives francophones. Et ila besoin: de votre aide! Suite de la page 1. nous faut donc retrouver les documents. laissés par les missionnaires, jésuites ou oblats: leurs mémoires, par exemple. Il y a surtout un énorme travail de recherche a faire sur l'état civil: consulter les actes de naissance, éplucher les registres baptismaux et les registres de mariage. La deuxiéme difficulté, c’est qu’ona parfois l’impression d’une communauté insaisissable. Les Francophones de la céte Ouest viennentde tous les horizons, de Québec ou d’Europe. Et au bout dune génération, ils s’intégrent et perdent leur identité franco- phone. Enfin et surtout, il n’y a jamais eu d’archives. Nous partons presque de zéro et il faudra commencer par un gros effort de collecte, de classement et de tri. Qu’est-ce qu'il faudrait collec- ter? Le francais a été une langue active. Les Francophones de la céte Ouest ont produit des témoignages, des manuscrits. Nous avons bien sar les quatre numéros du “Courrter de la Nouvelle-Calédonze” qui fut, en 1858, le premier journal de la Colombie-Britannique. Des actes juridiques également doivent exister. Et puis il y a tout ce qui a été écrit sur les Francophones de CB: jai retrouvé des articles du “Temps” (1) des années 1870-80 sur la céte Ouest. Blaise Cendrars, Marguerite Duras,: Michel Tournier ont écrit sur Vancouver, et la Colombie- Britannique. M. Barbeau, un anthropologue québécois qui a également écrit des romans, a publi¢é un grand nombre d’ouvrages sur la céte Ouest. Jen’oublie pas non plus ce qui a été écrit sur les Francophones en anglais, en chinois ou dans des langues indiennes... ' de leur ' puisse Quel serait le but de ces archives? A long terme, je voudrais créer une véritable base scientifique. C’est pourquoi il faudrait pouvoir organiser des “archives électront- ques”, sur un format qui permettrait des échanges avec la Bibliothéque nationale du Canada, 4 Montréal. Et pour cela, il faut de Yargent... De l’argent bien sir, mais pas uniquement ca! Nous serions aussi intéressés par tout ce que les Francophones pourraient re- trouver sur leur passé et sur celui famille: des actes juridiques ou d’état civil, des documents sur l’histoire des entreprises, des manuscrits, des témoignages, des éléments de généalogie... tout nous intéresse. Si des Francophones ont envie de prendre leur plume et de nous raconter leur vie ici, quiils le fassent! Dans un premier temps, nous ouvrons toutes grandes les portes. Aprés seulement, nous ferons le tri. Avez-vous des exemples de Yutilisation qui pourrait étre faite de ces archives? Bien sir! Je veux que l’historien qui viendra ici dans-trente ans L étudier limpact de lenseignement . du ___frangais. Trouver par exemple ce que seront devenus les enfants de l'immersion... Je veux que des étudiants qui travaillent sur la francophonie puissent trouver matiére a leur travail. Surtout, je crois qu'il faudrait devenir un _ véritable centre documentaire dans le cadre de l'immersion. Car 4 mon avis, l'immersion est une chance extraordinaire pour le dévelop- pement de la francophonie. Les nouveaux venus en CB (les asiatiques par exemple) sont souvent plus ouverts que les anglophones, ils n’ont pas les mémes réticences envers le frangais. C’est une chance pour notre langue d’entrer dans la vie courante. Car jusqu’ici, il n’y avait pas de véritable pratique du francais en CB. Arrivés ici, les Francophones s'intégrent et, au bout d’une génération, on oublie le francais... Dans cette opération, est-ce que vous sentez-vous soutenu? Ce projet a enthousiamé beaucoup de Francophones un peu partout au Canada. Et j'ai recu le soutien officiel de la Fédération des: Franco- colombiens. Mais il y a encore beaucoup d’inerties 4 surmonter. C’est pourquoi j’aimerais que les gens m’envoient une petit mot de soutien... peut-étre juste une phrase pour dire qu’ils seraient intéressés par des archives francophones. Et a ceux qui auraient encore des réticences, je voudrais dire ma ‘conviction qu’avec des archives, la francophonie en Colombie-Britannique ne pour- Trait que mieux se porter. Les Francophones ne sont pas arrivés en Colombie- Britannique avec la derniére pluie. D’aprés Guy Buchholtzer, ils étaient méme majoritaires au X VI1léme siécle en “Nouvelle-Calédonie” (c'est le nom de la province jusqu’au milieu du XIXéme siécle) . A Vépoque, la “Nowvelle- Calédonie” ne compte que quelques centaines ou quelques milliers d’habitants, des trap- peurs essentiellement. Les Francophones, jusqu’au début: du XIXéme siécle, représentent 80% des employés de la toute puissante Compagnie de la Baie d’Hudson. Ils sont alors les “trappeurs de base” tandis que les Anglophones fournissent l'essentiel des cadres de la Compagnie. Conséquence im- médiate: ils sont généralement illettrés. Et pas question pour eux d’épouser des _blanches, “réservées’ aux Anglais. C’est donc avec des Indiennes qu’ils se marient. L’essentiel des témoignages sur la présence francophone au XVilléme siécle est donc fourni par les missionnaires. Etat-civil, mémoires, actes de mariage: voila les documents qui permettraient de reconstituer cette histoire des premiers Francophones en “Nouvelle- Calédonie”’. “ En 1763 est signé le Traité de Paris. Le Canada est anglais, mais “les Frangats vont essayer de prendre une ‘revanche”’ estime Guy. L’enjeua l’€poque? Le passage du Nord-Ouest. C'est un véritable mythe. On le “décou- vre” tantét au sud de I’Ile de Vancouver, tantét 4 l’ouest du Lac des Esclaves, on dessine des cartes toutes plus extravagantes les unes que les autres. En fait, VYensemble de la céte Nord- Ouest est encore trés mal connu. Entre deux lignes un peu floues du Traité de Paris (pratique- ment muet sur l’Ouest du Canada), Louis XVI envoie La Pérouse pour une expédition scientifique et commerciale (1785 —1786) . Avec La Pérouse, la France découvre l’intérét stratégique et économique de cette région. Mais trop tard: la France fait la Révolution et concentre ses efforts sur l'Europe. Elle perd le contréle des mers. (Pour ceux qui veulent suivre le navigateur et explorateur francais au large des cétes de la Colombie- Britannique, une exposition La Pérouse aura lieu du 20 juin au ler septembre au Maritime Museum). Si les Francais peuvent se permettre ces visées sur la. “Nouvelle-Calédonie”’, c’est que, méme aprés le Traité de Paris, le contréle effectif de la région (les cartes, la connais- sance du terrain et les contacts avec les Indiens) restait aux Québécois. Mais les Anglais, pragmatiques, vont recruter ces Francophones pour assurer leur domination sur ces territoires et les administrer. Déconfits sur mer, perdant peu a peu le contréle des territoires anciennement fran- cophones, les Frangais vont voir leur importance diminuer peu a peu en Colombie-Britannique. “On peut dire qu’a partir de 1820, les Anglats ont fatt leur trou”, commente Guy. Dés lors, les Francophones sont minoritaires. Certes d’au- tres générations arriveront avec les deux ruées vers l’or (vers 1840 et 1860), notamment de Californie. Bien sir, le premier journal de Colombie- Britannique (Le Courrier de la Nouvelle-Calédonie) fut fran- .cophone. Mais renouer le fil de cette histoire francophone en Colombie-Britannique ne serait pas impossible. Guy Buchholtzer bouillonne d’idées et d’intuitions. Mais il reste a accomplir un énorme travail de recherche. L’un des intéréts de la création des archives serait de le rendre possible. LE SEUL JOURNAL DELANGUE . FRANCAISE Propos recueillis DE LA COLOMBIE-BRITANNIQUE, par Charles- Henri Buffet. 3 : Fondateur: André Piolat [1] - “Le Temps” était un Rédactrice en chef: Annie Granger grand quotidien francais, an- Journaliste-coopérant: Charles-Henri Buffet cétre du “Monde”. Composition: Sylvie Arsenault : Secrétaire: Héléne Adl _ Bureau— 434-5784 PUBLIE PAR LE SOLEIL DE COLOMBIE LTEE : : 3283, rue Main, Vancouver, C.B. V5V 3M6 Vincent Pigeon Téléphone: 879-6924, 879-6656 B.A., L.L.B. Avocat et notaire : “ a8 Courrier de deuxiéme classe 1e numéro d’enregistrement (0046 Hean, Wylie, Raeobialion do's Baock De Sicfani preaak nae daeien Abonnement 1 an: Canada eacn, Ve oteranis, hers Québec 15.00$ Etranger 20.00$ Stewart & Kober Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteurs doivent &tre lisiblement signées par leur(s) auteur(s). La rédaction se réserve le droit de corriger ou de raccourcir le texte s'il est trop long. Les lettres doivent étre accompagnées d’un numéro de téléphone et 1501, Place Metrotown d'une adresse, afin de pouvoir, au besoin, communiquer avec nos 4830 Kingsway, Burnaby, C.B. correspondants. Toutefois, 4la demande, les adresses et numéros de V5H 4H9 téléphone pourront ne pas étre publiés.