Voyage Par Jean-Jacques Israél Pérou - deuxiéme étape: Lima, Cuzco, Machu Picchu. Aprés l’Amazonie, notre pro- chaine étape est Cuzco, la ville du soleil, capitale de l’Empire Inca. Malheureusement, il n’y a pas de vol direct et nous devons rebrousser chemin vers Lima,]a capitale du Perou, sur la céte du Pacifique. Du fait que les vols pour Cuzco sont tous trés tét le matin, nous décidons de rester une journée supplémentaire dans la capitale. La premiére impression que l'on ressent, quand on quitte l’aire de laéroport Jorge Chavez, a destination du centre ville, est celle d’une trés grande pauvre- té: les bidonvilles se succédent le long du parcours. Une foule de paysans indiens descend vers la métropole pour une vie meilleure mais malheureuse- ment ne trouve rien a faire et campe a méme la terre battue. C'est une image trés désolante surtout quand on arrive de la région d’Iquitos ot la situation est bien différente. Et puis, l’image s’estompe lorsqu’on atteint le bord de la cote et les plages; c'est le quartier de Miraflores ot les immeubles ressemblent étran- gement a ceux que nous trouvons du cété d’English Bay. De plus, le centre com- mercial est de toute beauté; on est dans un tout autre monde. Nous passons la soirée avec un ami péruvien qui nous fait visiter le Lima “by night”. Ce quartier de Miraflores, ainsi que celui de San Isidro, sur- plombe l’océan Pacifique et a la tombée de la nuit le coup d’oeil est féerique. 6,500 piéces d’or Nous sommes allés manger une des spécialités de la céte la Cebiche. C’est un plat de poissons et de crustacés crus, marinés dans un jus de citron et poivron rouge, servi avec des rondelles d’oignon et un pain de mais, le tout arrosé d’une bonne biére pour calmer la soif. Question hébergement, nous avons trouvé une petite pension dans le quartier rési- dentiel de San Isidro, Residen- cial “Francia”, prix modérés, trés propre et enfin la chance d’avoir de l'eau chaude pour la douche (22$ pour 2, petit déjeuners et taxe inclus) . Le lendemain, c’est la tour- née des musées et bien que ce ne soit pas le genre de chose que j'aime je reconnais que le musée d’anthropologie et d’ar- ‘Le Soleil de Colombie, vendredi 29 mars 1985 - Au coeur du pays Inca SRR Lima et ses plages chéologie est de toute beauté mais sans prétention dans son décor. I] est remarquable par ses céramiques, poteries, tapis- series et momies datant de empire Inca (XVIe siécle). sans oublier de mentionner le musée de l’or, contenant ap- proximativement 6500 piéces de collection d’or travaillé, découvertes aprés que les armées de Francisco Pizarre eurent emporté les plus grosses piéces en Espagne. Ces chefs d’oeuvre me donnent encore plus envie de partir au plus vite pour la capitale des Incas; nous terminons la soirée dans un restaurant typiquement péruvien servant uniquement du poulet au brasier (pollo al brasero) arrosé du cocktail national, le pisco sour (il ne faut pas prendre plus de trois coupes car on passe sous la table). Le lendemain, aprés un réveil en fanfare 4 5h15, nous voila a l’aéroport, direction Cuzco, altitude 3415 m. Liat- terrissage de notre DC8 dans Villustre cité est un exercice de dextérité. L’avion survole l’aé- roport deux fois (a haute altitude puis a basse altitude) avant de plonger entre les montagnes et dés que le train d’atterrissage touche le sol, le pilote “renverse la vapeur” et arréte l'appareil trés rapi- dement: la longueur du ter- rain d’atterrissage est mini- mum. Que dire de ce qu'on éprouve dés que l’on passe la porte de l'appareil. Je pense que c’est une chose trés per- sonnelle, mais pour ma part, jai du mal la décrire. C'est comme si l’air et le temps étaient en suspens. Je vais essayer de m’expliquer et je pense que seuls les alpinistes ou les gens qui ont atteint de hautes altitudes peuvent avoir ressenti ce genre de sensation. Le ciel est d’un bleu pale scintillant, les rayons du soleil jettent sur la ville et ses énormes murailles une sensa- tion de pureté presque divine. C'est cela que j'ai ressenti en particulier, une atmosphére étrange, pure ow le surnaturel se méle a la vie quotidienne des habitants de la ville du soleil. Nous avions été prévenus de ne pas faire d’effort soutenu durant la premiére journée; (le mal de montagne ou surruche) nous nous sommes donc tout de suite rendus a notre pension, la pension Léonard (10$ par jour petit déjeuner et taxe inclus ) ot notre héte, un Californien de 70 ans, nous offre le thé de feuilles de coca traditionnel. Il est recommandé de faire une petite sieste, ce que nous nous empressons de faire égale- ment. De dréles de touristes L’aprés-midi est réservé a une marche dans la ville pour repérer les lieux. Les sites touristiques ainsi qu’histori- ques sont tous situés dans le centre de la ville autour de la place principale,’ plaza de Armas. C’est 14 que nous achetons notre passe (10$) qui donne droit aux visites des lieux importants de la ville ainsi que de la fameuse vallée sacrée Inca, 1’'Urubamba. Cuzco fourmille de gens de toute origine: Européens, Australiens, Américains, leur visite est parfois autre que tou- ristique; dans la pension Léonard, on a grand plaisir a discuter le matin au petit déjeuner. Ce monsieur tiré a quatre €pingles est 4 Cuzco depuis deux mois, il écrit un roman dans lequel l'histoire des lieux Incas joue un zéle important danse fil , de son oeuvre. Assis 4 cété de lui, c'est un autre genre d'individu: un garcon d’une trentaine d’années, il vit au Pérou depuis plus d’un an, il est du Névada. Il était pros- pecteur de pétrole et ici il est chasseur de trésors. Naturelle- ment, ce qu'il fouille n'est pas toujours légal (fouille de tom- bes Incas datant du XVIéme siécle enfouies dans des coins perdus de la montagne) aussi il a une cache ow sont entroposées ses trouvailles: énormes jarres recouvertes de cuir, outils et objets d'art datant d’avant l’invasion espa- gnole; un antiquaire serait aux anges. Mais malheureu- sement, comment peut-il li- vrer ses trouvailles? Par la loi péruvienne, tout objet histori- que appartient a la nationet doit étre donné au service archéologique. On a l’impres- sion de réver. Finalement, un groupe de quatre jeunes assis également autour de la grande table, nous explique sa randon- née sur le chemin Inca. C’était un de nos projets, de parcourir le chemin qu’empruntaient les messagers a l’époque de l’empi re Inca. Cette marche est d’environ 70 km, et relie pratiquement Cuzco au Macchu Picchu par les cimes des montagnes avoisinantes. Les conditions du chemin n’étaient pas particuliérement bonnes, nous décidons donc de remettre ce projet 4 une autre date. De merveilles en merveilles Ce qui ressort de la visite de Cuzco, c'est que malgré les atrocités et le pillage dis a V'invasion espagnole, le site a gardé solidement ancrée sa civilisation Inca. La langue Quechua est d’ailleurs encore parlée par certains paysans des campagnes et une chaire a l'université de Cuzco est occu- pée par un professeur de langue Quechua. L’architec- ture Inca est visible a tout instant. D’ailleurs, la plupart des églises et édifices religieux catholiques sont batis sur les fondations des anciens temples Incas. Les architectes de cet empire avaient résolu les pro- blémes des mouvements sismi- ques, en batissant les fonda- tions des batiments a un angle de 15° vers l’intérieur. La question qui me vient consta- ment a l’esprit est, comment ces gens-la, de petite taille, ont pu transporter et monter ces énormes pierre que lon trouve dans Cuzco, la vallée sacrée et surtout la ville perdue du Machu Picchu. Avec trés peu de ciment entre'les pierres, les formes semblent s’épouser comme si ces pierres avaient été taillées a la machine. Enfin, Cuzco renferme des richesses architecturales mais aussi des richesses d’art chré- tien de la renaissance espa- gnole auquel les artistes incas ont collaboré; et je pense en particulier 4 ce Christ noir crucifié dans la grande cathé- drale de la Plaza de Armas. Mais, passons 4 notre étape suivante et finale: le Macchu Picchu. Nous quittons la ville de Cuzco par le train des tou- ristes, t6t le matin (7h00) car la distance 4 parcourir est de 120 km, 4 travers les Andes et les gorges de la_ riviére Urubamba. L’ambiance a bord de notre voiture est trés agréable et on a méme la chance de rencontrer un grou- pe de touristes francais. Aprés trois heures et demie de route, nous sautons dans des mini- bus qui nous transportent aprés une escalade indescripti- ble (route en lacets et trés escarpée) aux portes de la cité perdue. Sa situation géogra- phique est incroyable: placée au sommet d’une montagne mais aussi située dans un environnement semi-tropical, sur la face Est des Andes. Cette cité est le résumé ainsi que le mirroir de ce qu’était la civili- sation Inca a4 son apogée: une ville laboratoire, mais aussi une forteresse stratégique. Tout y était disponible ou en cours de recherche dans notre pensée de civilisation. Il y avait le quartier des médecins, des intellectuels, celui des artisans en particulier les tisserands- teinturiers; un cimetiére était situé en périphérie prés de la batisse du garde et surtout le quartier agricole qui consistait en une vingtaine de terrasses ou les différents produits étaient testés (en particulier les céréales.) Bref, avec ses temples, fon- taines, aqueducs, et pendules solaires, ca n’est pas pour rien que le Machu Picchu est désigné comme l'une des mer- veilles du monde. Un dernier conseil, il faut passer la nuit dans le seul hétel sur place car le crépuscule sur ce site est sans nul doute ce qu’on pourrait appeler le “crépuscule des dieux”. Si vous désirez des rensei- gnements précis sur le voyage, envoyez vos questions au jour- nal, je vous répondrai. ~ (N.B. La premiére partie du voyage de Jean-Jacques Israél a été relatée dans le précédent numéro du_ Soleil de Colombie.) 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