Société Historique Une-causette avec Blanche Lambert-Pépin Recherches par Alexandre Spagnolo, membre de la Société Historique Franco-Colombienne Il est toujours intéressant de converser avec Mme Blanche G. Lambert, née Pépin, dont la longue vie est émaillée de nombreux souvenirs souvent relevant de la petite histoire de notre vaste pays. Née au début du siécle & Saint-Lambert de Lévis [Québec], une des quatre filles du premier lit de Gédéon Pépin, de Saint-Martin de Beauce et de Mérilda de Saint-Pierre, elle fit ses études au Couvent des Soeurs de Ste-Anne de Lachine, puis chez les Soeurs du Bon Pasteur de St. Georges de Beauce. Gédéon Pépin, né en 1880, musicien de talent, a trans- mis par le syndrome de la génétique, son art musical a tous les enfants. A 19 ans, il s’aventura dans les sentiers de l'amour et épousa Méril- da. A 21 ans, il s’engagea dans les sentiers auriféres. Avec sept compagnons beaucerons, on le trouva au célébre Stampede du Klon- dike (Yukon), cette riviére qui attira plus de 35.000 prospecteurs, dés 1896, vi- vant dans des conditions bien pénibles. Ce fut l’époque, plutét l’épopée de la Ruée vers V’Or, qui a inspiré Charlie Chaplin pour son film. Gédéon et ses compa- gnons, comme on dit, man- quérent le train, car, arri- vés en 1901, les filons étaient épuisés, bien que le pros- pecteur Gosselin fit $ 50.000, une fortune en son temps. Sa femme Mérilda et ses deux filles, Imelda et Blan- che, le rejoignirent 4 Daw- son City (Yukon), ot na- quirent Annette et Cécile. A défaut d’or, son or en barre fut l’exercice de la mu- sique. ILorganisa la premié- re fanfare du Yukon. Douze années durant, il fut orga- niste, attaché a l’Eglise Sain- te Marie de Dawson City. A 30 ans, veuf, il convola en seconde noce avec Pear] Albert, fille du canadien frangais Joe Albert (frére de Salomon Albert), qui lui donna onze enfants... Ici, aprés présentation du cadre familial, Blanche Lam- bert se référa a un article publié dans le “Flashbacks”, un bulletin de la “Vancou- - ver Yukoners’ association” qui fait I’éloge de Salomon Albert comme étant un ami- cal jeune canadien francais de Dawson, prospecteur et trappeur, qui faisait des apparitions périodiques en ville, venant de sa cabane située aux sources de la White River au pied des Monts Saint Elias au sud- ouest du Yukon, a 400 mi- les de Dawson. Notons que le fleuve Yukon (3300 kilométres) et le Mississippi (3780 kilomé- res), sont les deux plus _ grands fleuves du continent nord-américain. Clayton Betts, éditeur du “Flashbacks”, ami de Blan- che Lambert Pépin, signale que Salomon Albert eut un accident qui marqua sa vie de trappeur et de prospec- teur. En cherchant des minerais cupriféres, sa_spécialité, _ avec deux compagnons, il eut le malheur de tomber dans un canal relié a la White River; l’eau glacée gela ses orteils et une partie de ses pieds. Impossible de rentrer a sa cabane; il avait besoin de soins urgents, mais ot}? A Dawson City, trés distante, sans un moyen de transport rapide; une patrouille- de police passa, quelques jours plus tard; des traineaux a chiens permirent de |’ame- ner a l’H6pital Sainte-Marie. Il était trop tard, l’ampu- tation des orteils et de la partie avant des pieds fut inévitable. Homme robuste, jeune, Salomon Albert récupéra ra- pidement et se fit confec- tionner des chaussures spé- ciales. Il reprit le chemin de sa lointaine cabane. Le che- min était long, ses chaus- Cette photo, prise par Clayton Betts, il y a bien longtemps, montre Salomon Albert, assis devant la porte de sa cabane, carabine en main, déployant ses chaussures en peau d’ours “self made”. wiih w 4b © sty 25 Saviez-vous qu'il | existait un journal enfrancais au début de la colonie? Le Courrier de la Nouvelle-Calédonie informait les premiers colons . de la Colombie britannique Procuresviits les exemplaires existants, du 11 septembre au 8 octobre 1858. Ecrivez a: SOCIETE HISTORIQUE FRANCO-COLOMBIENNE 9, Broadway Est, Vancouver, C.B. V5T 1V4 $0:25 pour” la Ree papa sures s’usérent. I] eut une idée géniale. Comme la plupart des hommes passant I’hiver dans les bois, il avait l’habitude de chasser l’ours vers |’autom- ne afin de faire une provi- sion de graisse, si utile pour le régime alimentaire du Grand Nord. Un ours abattu, il le dépouilla des pattes arriére, les vida de la chair, cousut les peaux, les adapta a ses moignons, s’assurant ainsi de solides chaussures pour Vhiver. La narration de Blanche Lambert appuyée par celle de Clayton Betts qui eut vent de cette aventure, ajou- te que lorsque le sol fut couvert de neige, un groupe de chasseurs venant de Alaska remarqua des tra- ces du passage d’un ours, mais d’un ours fantaisiste qui marchait seulement sur . ses pattes arriére; il fallait lV’atteindre et s’en rendre maitre a tout prix. Ces hommes suivirent les traces bien visibles et finirent de- vant la porte de la cabane de Solomon Albert, pensant le trouver “mangé” par l’ours facétieux et acrobate. Asa vue, ils comprirent leur méprise. Voila comment les trap- peurs savent résoudre de graves problémes. Franco-Colombienne LE FAIT FRANCAIS EN C.B. Etude approfondie de francophones a la colonisation de la Colombie britannique. Traduction d’extrait d'une étude de Glen Cowley, de l'Université Simon Fraser. $2.00 plus $1.00 pour les frais de poste. Société Historique Franco-Colombienne, la participation des 9, Broadway Est, Vancouver, C.B. V5T 1V4 Devenez membre de la Société Historique Franco-Colombienne Cotisation annuelle: $4.00 membre individuel | $10.00 membre groupe. A travers la vie de Mme Claire Lambert Mme Claire Héroux-Lam- bert est née en 1887 a Trois- Riviéres, P.Q. ot elle fit ses études au convent des Ur- sulines, Elle étudia pour passer son brevet d'art: musique et dessin. Dés l’age de cing ans, elle se mit d’elle- méme a dessiner et 4 neuf ans prit- des cours de des- sins chez les Soeurs. apres 1a mort de sa mére, elle se rendit 4 Montréal ot elle vécut 6 ans, puis en 1911, s’installa-4 Edmonton. Célibataire, elle travaillait pour le compte du sénateur’ Lessard. Elle se maria avec le fils d’un pionnier, originaire d'Edmonton: Jean-Baptiste -Lambert, né au Québec en 1882. “John” avait des maga- sins généraux pour la cons- truction des chemins de fer, a McBride, Téte Cache. Jaune Ils vécurent 4 Prince George, puis 4 Quesnel. Ils eurent deux enfants: Mauri- ce, qui travailla pour le gou- juge de la Cour Supérieure: Doug McNeil. A Quesnel, ils étaient pro- priétaires de magasins, de maisons, et de terres, dont ils faisaient un commerce. Douglas, fils de Florence et Doug, ouvrit un magasin de linge de femme a Richmond et un deuxiéme prés de Surrey. Mme Héroux-Lambert eut. deux enfants, 7 petits-en- fants, et 21 arriére-petits- enfants. En 1967, lors du centenai- re du Canada (Confédéra- tion) plusieurs de ses pein- tures furent exposées. Elles le furent aussi 4 Quesnel et a Calgary pour le Stampede. Sa fille a gardé chez elle son tableau de la Confédé- ration (20” x 16” hauteur). Elle alla en Europe avec son petit-fils Douglas de 11 ans. Ils visitérent Venise, Rome, la Suisse et l’Angleterre. Ils rencontrérent le Pape, qui leur parla en frangais. Son fils Maurice eut 5 vernement fédéral’et Flo- \ pNRERTSN, mecca setaats qui se maria avec un con. Tl enseignait la musique a Prince George et jouait de Yorgue a l’église, orgue que sa famille et lui avait bati, ‘avec l’aide du Pére Lery, un Frangais originaire de Breta- gne. Venus d'Edmonton en Colombie britannique, par le Cariboo, ils suivirent la ri- viére en voiture. Mme Héroux-Lambert a fait une reproduction d'un tableau de Degas d’une hau- teur de 6’ x 4’, ainsi qu'une peinture de Boirel et sa femme. eristeas In Quebec — Pian datas ia hone eae tig She na Nig PRR cee ee ee