2 - Le Soleil de Colombie, vendredi 20 févurier 1987 Actualité Une rencontre d’anciens Du hockey 4 toutes les sauces Par Lise Brousseau C'est une soirée de hockey peu orthodoxe qui s'est déroulée dimanche soir dernier a l’aréna Cyclone Taylor Kerrisdale de Vancouver. Les mordus du hockey on pu se tordre de rire alors que les deux équipes, le Montréal & NHL Old Pros et le Vancouver Ol’Blues, rivalisaient plus dans leurs bouffonneries sur glace que dans des jeux de - stratégies pour compter des buts. Maurice Richard, incontesta- blement un des meilleurs joueurs rat — = tous les temps uts], agissait comme arbitre dimanche soir. I nous a confié s’étre blessé a la Gilles Croze et Yves Trem- blay sont deux pia partic du Vancouver Of Bice. ves Tremblay, blessé au genou, n’a pu servir son équipe ee soir. Une mise au jeu comme on n’en voit jamais... Maurice Malgré tout, il était évident que Henri Richard, Bob Nevin, Billy Harris, Chuck Lefley, Gary Smith, Eddie Shack... toutes ces étoiles de la Ligue Nationale de Hockey, avaient un style de jeu beaucoup plus vif que _ les membres du Vancouver Ol’Blues. Ceux-ci, cependant, y sont allés de bonnes répliques et ont réussi 4 compter 4 buts. Compte final: 4 a 6 pour Montréal. (Il faut vous confier toutefois que le pointage de =¢té i Le seuljournal en francais de la Colombie-Britannique Fondateur: André Piolat Rédactrice en chef: Lise Brousseau Journaliste-coopérant: Charles-Henri Buffet Photocomposition: Anita Charland Administration: Héléne Adl APFire: Publié par Le Soleil de Colombie Ltée 3283 Main, Vancouver, CB, V5V 3M6 T6l: 879-6924, 879-6656 _ Abonnement lan: Canada, 15$ - Etranger, 20$ _Numeéro d’enregistrement : 0046 - Courrier de 2éme classe Les lettres adressées au Soleil de Colombie par ses lecteurs doivent étre lisiblement signées par leur(s) auteur (s). La rédaction se réserve le droit de corriger ou de raccourcir le texte s'il est trop long. Les lettres doivent étre accompagnées d'un numéro de téléphone et d'une adresse afin de pouvoir, au besoin, communiquer avec nos correspondants. Toutefois, ala demande, les’ adresses et numéros de téléphone pourront ne pas étre publiés. Montréal a commencé 4a dimi- nuer sur le compteur €électroni- que, dés qu’ils ont atteint leur 12@me but de la soirée). Une soirée ot les chaudiéres d’eau ont lancées, OU les joueurs arrétaient une descente de leurs adversaires en jetant leurs batons sur la_ rondelle, ow certains réajustaient leurs lacets de patins au moment crucial de la partie... Bref, il s'agissait d’une partie de plaisir qui nous incite a y retourner l’an prochain. “e cumbia wine it 20 saisons pour le les Canadiens de Montréal était certes une des vedettes de la partie de hockey dimanche soir dernier. Centre communautaire Tirer les lecons du passé Je lis avec un mélange de joie et de peine l'article dans Le Soleil du 13 février sur la renaissance du Centre communautaire. Bravo si l’on peut arriver 4 créer un vrai centre. Je voudrais cependant corriger l'impression que laisse cet article au sujet du passé. Je pense qu’au contraire de “faire table rase du passé”, les promoteurs du nouveau centre auraient avanta- ge ase baser sur l’expérience de ce passé, qui est pleine d’enseigne- ments. D’autre part, il aurait été souhaitable que l’auteur de article évite de persifler sur le sujet, et d’insérer des inexactitu- des dans ses allusions. Comme il n était pas 14, il est trés excusable. Cependant, il me semble utile de remettre certaines choses en place. Le projet “dissident” dont il est question, est sans doute celui qu’en tant que consultant engagé par le Comité consultatif pour le Centre communautaire-école francophone, ma petite société de consultants avait réalisé sous contrat du Comité consultatif. Il portait sur le réaménagement de l’école Modéle, batiment a caractére historique, dont le toit a brilé ultérieurement, et que grace al’appui de la municipalité et de la Commission scolaire, a une utilisation judicieuse de programmes de création d’em- ploi du gouvernement fédéral existant a l’€poque, et d'autres es. d’appui. provin-— ciaux et privés, plus une action sur le terrain des membres de la communauté, il était possible de remettre en état et de transfor- mer en un centre s’adressant a tous les Francophones et franco- philes de l’agglomération du Grand Vancouver, et qui pouvait servir de centre de service pour tous les Francophones et franco- philes de la province. La communauté desservie dans ces conditions s’élevait a 45,000 Francophones dont 19,000 dans le Grand Vancouver, et au total un peu moins de 200,000 Francophones et francophiles dans la province. Le devis établi sur bases solides s’élevait 4 moins de deux millions de dollars. Aucun effort n’était fait pour y adjoindre une école, l'éducation en francais, tant par le programme cadre que par le programme d’enseignement bi- lingue (immersion) étant fourni par ailleurs (ministére de l’Education provincial avec parti- cipation du gouvernement fédé- ral). Comme les subventions du Secrétariat d’Etat ala francopho- nie étaient a l’époque en principe réservées au soutien des activités dans la langue officielle minori- taire, nous avions soigneusement évité de faire appel au Secrétariat d’Etat pour le financement du centre. Pour ceux qui ne se souviennent pas, le contrat de ma société fut résilié en raison d’un retard d’une semaine dans la remise du rapport, et une sous-traitante qui | “nous avait été imposée par le Comité consultatif reprit l'étude a zéro, pour aboutir a un projet officiel dont le devis, entiérement a prendre en charge par le Secrétariat d’Etat, s’élevait 4 des sommes variant entre douze et quinze millions de dollars, selon les options en matiéres d’éduca- tion. Les frais de fonctionnement restaient pour une bonne part au fe ee Se ated: enor ae sta Secrétariat d’Etat par la suite. Cette résiliation et sa publica- tion dans la presse et a la radio-télévision, tant en francais qu’en anglais dans la province, eurent pour ma société et pour moi-méme des conséquences que Yon peut qualifier de moins qu’heureuses. Sans parler des coats que ceci m/’occasionna personnellement, notre nom se trouva plus ou moins flétri auprés de nos clients anglophones. Une société créée indépendem- ment autour du projet que nous avions préparé, aprés un départ dans l’enthousiasme, _ s’enlisa dans une campagne de dénigre- ments et d’informations contra- dictoires sur l’origine desquelles je ne m’étendrai pas. La conclusion toute récente d’une querelle judiciaire qui est allée jusqu’en cour d'appel et s’est terminée 4 mon désavantage sur un excellent point technique (des volontaires non rémunérés ne peuvent étre tenus responsables des actions qu’ils entreprennent -en commun dans un contexte informel comme le Comité consultatif) . Ceci ne change rien a l’expérience. Sans vouloir m’immiscer de nouveau dans les affaires de la communauté francophone, je pense qu'il est utile de mentionner les faits, car ily aen eux, jele crois, un certain nombre de lecons utiles. _A mon avis, BOT Se oe eae Pe a e et de durable que si elle s’élargit pour englober l'ensemble des francophiles et leur procure un cadre flexible dans lequel ses membres peuvent, bien plus que maintenant, avoir accés ala langue, a la culture au sens large, et en bref, au “fait” fran¢ais, indépendemment de son origine québécoise, manito- baine, albertaine, fransaskoise, acadienne, ontarienne, colom- bienne, ou méme francaise ou mauricienne. D’autre part, elle ne parviendra a rien si elle attend toujours des subventions extérieures pour survivre: elles sont utiles, mais ne devraient pas étre la prébende exclusive. C’est 14 qu’un élargisse- ment de la clientéle pourrait amener a une certaine rentabili- té. Il ne faut pas avoir peur de l'assimilation. Ce n'est pas en S'associant avec des Anglais qui aiment*parler francais que nous perdons notre culture. L’assimi- lation, nous la portons en nous: c'est leur propre timidité face a un milieu majoritaire anglopho- ne, l’envie pour les enfants et les parents de ne pas étre différents, qui cause l’assimilation, certaine- ment pas le voisinage avec des francophiles, qui au contraire pourront nous donner un certain sens de représenter quelque chose de valable. L’autre lecon est qu’il ne faut vraiment compter que sur nous-mémes, si nous voulons aller quelque part. Aidons-nous, le Ciel nous aidera peut-étre. On doit d’autre part pouvoir arriver a faire quelque chose pour moins de trois ou quatre millions... peut-étre, y associer une population plus vaste, et réaliser, une fois, au lieu de se disputer. Amicalement, mais d’une certaine distance... Yves Bajard, Vancouver la communauté