a ey exoar John Galbraith L'économiste John Kenneth Galbraith, de l'université Harvard, affirme que des limites continuelles sur les salaires et les prix sont une nécessité absolue pour que les Etats-Unis réussissent a long terme a gagner la lutte quiils livrent pour une economie stable. “Tant que nous aurons des syndicats puissants et des corporations pulssantes, nous aurons entre les syndicats et les corporations une concurrence qui pour- ra faire monter les prix. De sorte que la nécessité d'un contréle centinuel continuera a exister,”’ a-t-il dit. “Ceux qui pensent autrement s’en font accroire, a déclaré mardi au cours d’une interview, l’économiste né au Ca- nada. Ambassadeur en Inde sous |’adminis- tration Kennedy et chef du Contrdle des salaires et des prix durant les premie- res années de la seconde Guerre mon- diale, M. Galbraith est né pres de St. Thomas, en Ontario. Réforme I a déclaré que la décision, annoncée dimanche soir par le président Nixon, de geler les salaires et les prix durant 90 jours ne constituait pas une réforme importante des politiques économiques du pays. Il l’a qualifiée de ‘“réforme importante en autant que l’administration Nixon était concernée’’, si l'on conside-. re les déclarations du président au cours des 30 derniers mois. lla déclaré que les Etats-Unis se di- rigeaient vers une forme ou une autre de controle des salaires et des prix depuis 15 ans. ‘‘Nous nous sommes ap- prochés de la question d'un contrdéle des ‘salaires et des prix de la méme facon qu'un pasteur conservateur s’ap- proche d’une statue érotique. I] sait qu'il lui faut la regarder, mais il ne veut pas que personne le voit le faire’’. M. Galbraith dit que le gel des salai- res et des prix est un pas en avant. Mais la partie du message économique de M. Nixon portant sur une prétendue expan- sion de l'emploi est'un pas en arriére. _ Cette partie comprend en grande par- tie des privileges fiscaux pour les gens a Vaise. La valeur nette des diminu- tions d’impdt, labolition de la taxe sur les automobiles et sur les dépenses des classes moyennes et supérieures, "a dit M. Galbraith. “En méme temps. le président a contrebalancé l'action de ces mesures en réduisant le nombre des fonctionnai- res gouvernementaux, en retarderait les augmentations des fonctionnaires et les réformes dans le domaine du bien- étre. toutes des mesures qui sont ga- ranties apporter de l’argent a | économie. . Douane “Mais imposition de droits de doua- nes de 10 pour cent est: un pas en arrie- re. I] existe un réel danger que cette mesure mette fin a la tendance de droits peu éleves que nous avons connue depuis 25 ans, et qu'elle serve dexemple a d’autres pays, qui chaque fois qu’ils auront des difficultés, augmenteront leurs droits sur les importations. Com- me nous sommes nous-méme d’impor- tants exportateurs, nous avons plus a perdre de ce genre d’exemple que nous en avons a gagner.” Jetant un coup d’oeil au-dela de la période de gel de 90 jours, M. Galbraith! a déclaré: “Tl faudra nécessairement une certaine peréquation entre les syn- dicats qui viennent tout juste de com; mencer leurs contrats collectifs et ceux| qui sont sur le point de les négocier. Il s’agit 1a d'une question de justice.” _M. Galbraith a expliqué que les augy mentations de salaires qui viendront 4) la suite de la période de gel, et qui se ront accordées conformément a des nor- mes fixées par le gouvernement, entrai+ neront des augmentations de prix, “mals ces augmentations de prix seront moin ‘importantes que celles que nous avons connues au cours des derniéres années’. ll a déclaré que les normes apré le gel devraient comprendre |’entent que toute future augmentation sera basé a l'avenir sue une augmentation d la productivité. Il a ajouté que | contréles devraient étre mainten seulement dans les industries ot les syn- dicats puissants font face a des corpora- tions puissantes, comme dans |’industriej de l’'automobile, l’acier, les métaux no ferreux et les services publics. Walter Gordon KAMLOOPS. C.-B. (CP) ministre des finances dans ce et de*commerce internatio- M. Walter Gordon. qui fut nal. nement canadien e froid au sujet de la noncée par M. Nixon. le cabinet libéral de Lester B. Pearson. a déclaré hier. soir, au cours d'une conféren- ce. que les barriéres com- merciales érigées ces derniers mois par les Etats-Unis obli- — geront le. Canada a choisir avant longtemps entre l'indé pendance complete et lunion économique, voire politique éventuellement. avec les Etats- Unis. Lintegration de I’ économie canadienne a celle des Etats- Unis ou | établissement avec ce pays d'une politique a long- terme en matiére d énergie “serait le comble de la folie” affirme M. Gordon tout en ac- cusant le président Nixon et son administration de mépris flagrant des accommodements auxquels on en était arrivé apres tant defforts et de sin- cérité, depuis la derniére gran- de guerre. en matiére de finan- ans. avec le Canada dans le domaine de I'automobile.” Eric Kierans. ancien ministre des communications a deéclaré de son cété. a To- ronto, que les Etats-Unis cher- chent a contrdler dans la me- sure du possible la produc- tion manufacturiere ce qui place le Canada dans une situa- tion embarrassante. Les ré centes mesures économiques prises par le président Nixon. dit-il. indiquent que les Etats- Unis ne peuvent pas aller aussi loin que l'Union soviétique dans le contréle de leur écono- mie, et il en résulte que d’au- tres pays doivent contribuer a en payer le prix. : A Victoria. le ministre du Commerce, M. Jean-Luc Pe- pin, a déclaré que le gouver- “Je ne dis pas que-tout ce que nous avons fait est bien mais, dans certains cas, jirais meme jusqua dire que nous avons été anticipatifs’. M. Pepin juge que le minis- tre des finances, M. Edgar Ben- ‘son, a fait ce quil fallait faire en annoncant des réductions dimpot 4 la suite de l'imposi- tion de la surtaxe américaine. Il a fait echec au pamene et stimulée | embauche. M. Benson lui-méme a décla- ré a Ottawa que le gouvenement fédéral ne compte pas presen- ter aux provinces de aa tions precises en vue de I ins- titution éventuelle de contréles sur les prix et les salaires lors des réunions qui porteront le mois prochain sur la situation economique. Les ministres des finances doivent se réunir lundi, et les premiers ministres du 15 au lZnovembre. \ ivres, disques, © Quvert du mardi XS an samedi, de mi. di. | Jes — Le mot dusilencieux L’opinionite est l'une des innombrables affections de lesprit. une sorte de pollution qui se manifeste par une démangeaison de la poche cérvicale, et dont le fruit le plus com- muna pour nom la logorrhée. e La logorrhée, a supposer que vous en igno- les inutiles; besoin irresistible, morbide de parler’’. : e La logorrhée courante n’a rien qui étonne. C'est de la simple logomachie. Cette dernie- re est née avec la parole et s ‘applique aux Caouette (le radotage), Jean-Noél Trem- blay (l'ineptie), et Francois Cloutier (le tara- biscote). verbalisme. Elle est le propre des verbo- moteurs, des bavards, des commeres, de ceux qu'un pour les écouter. e L‘opinionite va plus loin que la parole. son véhicule. Comme son nom lindique. ce mal dont beaucoup sont frappes, s'attrape au con- tact de certains roseaux pensants qui pensent qu ‘ils pensent. riez le sens, se définit ainsi: “Flux de paro- - rhéteurs. allant des présocratiques a Real ° e La logorrhée la plus répandue s‘appelle le — a qui le silence pese et qui cherchent quel- - ‘La contagion de l'opinionite opere par les média de communication: presse, radio, té lévision. Un titre, une phrase, une image frap- pe l imagination de la victime, sy imprime tant bien que mal et commence un itinéraire psychoso matique absolument desordonne, ir- répressible et qui subit de capricieuses métamorphoses. : Or, il arrive que l’opiniomane fait sa subs- ~ _ tance de tout ce qui lui passe par les organes de perception. A la faveur de ce chemine- ment fantasque, il sensuit un processus de fermentation violente dont l'aboutissement favorise une décoction qu'il appelle ~mon opinion’. a cété de laquelle la piquette fait figure de grand cru. Des opinions, l‘opiniomane en a sur tout et sur tous. Il se reclame de l'apophtegme que “tout ce qui est humain l'intéresse” et. que cela étant, il se sent accrédité pour se pro- noncer sur la valeur du cure-pipe et du céli- bat des prétres, en passant par Claude Blanchard. : e L’opinionite entraine son fidéle a faire sa- voir son pptnlon a qui veut ou refuse de l’en- tendre. Il la répand partout. Vous pensez bien a il bénéficie surtout pour éjecter son opinior 3 ae anonyme de la genéreuse radio a “hot-line™. L’opiniomane n‘a pas d'opinion personnel- le. Il a celle de tout le monde. Ou il s’en fait tailler une sur mesure par le premier venu ou il la mendie a qui veut bien lui en faire l’o- bole. © L‘opinionite nous guette. car la tentation est grande dans notre siéele “sociable” de se meler de tout, de fourrer son nez partout. d’embrasser d'un oeil de cyclope averti l'ad- mission de.la Chine a rONU. l'usage des hal- lucinogénes, la performance de Guy Lafleur. le port du hot-pant, les bonnes adresses de la gastronomie. l’entretien de la brique a chaux, l’existence des extra-terrestres et le gout qu’a M. Gabriel Loubier pour le scotch. . a t Done, attention a l‘opinionite! Voyez com- me la plupart des opinions quand elles nous saisissent a brule-pourpoint sont les sécré tions. de nos humeurs. itespetiez opinion des autres. Pour ce faire, le mieux est dela tenirenrespect. — Directeur administratif : Le Soleil, anciennement Le Soleil de Vancouver, fondé en 968 et L’Appel, fondé en 1965, est un journal indépendant publié chaque semaine par Le Soleil de Colombie Ltée, Case Postale 8190, Bureau L, Vancouver 14. C.-R.- . Directeur-Rédacteurenchef: .Myriam Bennett . Tél. 266-9 | d’abonnement Le Soleil 266-9422 _ Abonnement {(_] ‘Réabonnement. O ‘NOM Ss eeeeee coccccccccccceccecesoceecede Robert Bennett HEBDOS DU CANADA a & | vec la collaboration de ; z Gilles Aerts Peter Allard : Jean-Claude s-rluison ~ Jacques Baillaut ADRESSE S © © © © © © OOHOHHHHSHHHSEOHHOAHEOHOEO” Roger Dufrane A.A. Hards Ladislas Kardos Jennifer Lulham Carmen Primeau Jean Riou - Emma Thibodeau VILLE : . + ee 3 eee PROVINCE : oesseccees DATE toccccccccecccese, - Boite Postale 8190 Station L -Mancouver,14,B.C. Gerry Decario Il, LE SOLEIL, 12 NOVEMBRE 1971