= =—Z Z ZAR Le SOLEIL SE | eee NVIER 1987 es Projet Cyl Ba «Impact», une revue nationale en francais a Vancouver? C’est dans 6 mois que “Impact”, un média d’informations destiné aux Francophones de toutes les provinces du Canada, sera lancé sur le marché. Ce projet qui germait depuis longtemps dans la téte de l’éditeur Claude Roberge, acommencé a prendre forme en avril. lf. 1986 aprés la lecture du... “Matou”. Par Lise Brousseau Mais, quel est le rapport entre le premier best-seller international québécois Le Matou et une revue de langue francaise? C’est en avril 1986 que Claude Roberge, actuellement éditeur de la revue “The Racer”, déniche le livre d’ Yves Beauchemin et le_ lit avidement. Comme tous, il entre dans la magie des mots et se laisse envotter. Quand enfin la derniére page est tournée, il . découvre avec consternation en fouillant le livre que la premiére parution était en 1981: “Mot qui me croyatt au fait de Vactualité, jai eu un choc. En fait, ce best-seller avait déja été tradutt en plusteurs langues, plus de 750,000 exemplaires avatent été vendus ce, juste en frangais et aujourd’huz, on a méme réalisé un film ainst qu'une série télévisée. C'est donc dire que linformation provenant de l'Est n'a pas autant dmpact dans VOuest canadien du fait qu'elle est moins propagée.” Fort de cette découverte, il n’en fallut pas plus a Claude Roberge pour tenter de concréti- KvapemeueneDRee rn “ Rortrait d'un {Francophone Yves Potvin est arrivé 4 Vancouver en 1985. Et a vélo! Il produit des saucisses... sans viande! Ils sont six, tous réfugiés politiques du Guatémala et du Salvador, 4 travailler le sourire aux lévres dans une petite manufacture de saucisses au tofu du centre-ville de Vancouver. Foods via saucisses par jour. Par Lise Brousseau La compagnie Yves Fine Foods existe depuis maintenant, 2 ans. Les premiers pas furent incer- tains, parfois méme découra- geants. Mais, avec l’aide du département de “Foods and Science” de l'Université de la) Colombie-Britannique et apres huit mois de recherches intensi- ves, le cuisinier Yves Potvin a développé sa premiére simili- saucisse fumée au tofu, sans teneur en viande. Le plus gros risque était alors de manufactu- rer ce nouveau produit. Une étude de marché apporta un Ces expatriés qui ont été embauchés par la l'Immigration, ie Yves Fine par la Compagni produisent plus de 2,000 livres de déluge de réponses positives et fier des résultats, M. Potvin se décida d’emprunter 40,000$ pour acheter la machinerie indispensable a une réussite. C'est en 1985 que ce Québécois, alors 4gé de 27 ans, entreprend d’ouvrir cette usine de saucisses au. tofu. Pourtant, Yves Potvin n’avait jamais pensé un jour quitter la cuisine francaise pour le végétarisme. C'est au Guatémala, ov il était parti apprendre l’espagnol, que son alimentation s’est graduelle- ment transformée: “Voir des Suite page 2 ser son réve. I] mit sur papier des idées et aboutit, en fin de ligne, a un projet clair et concis de ce que sera la revue d’actualité cana- dienne Impact. Impressionné par le document de travail, Marc Roy, directeur de la Fédération des Franco-colombiens, est le premier 4 considérer un futur a ce projet. Apportant un soutien moral et ouvrant plusieurs portes, il permet a la revue de franchir le cap difficile des premiers pas. Mais, qu’est-ce qu Impact? Claude Roberge précise: “Impact est un véhicule dinformations nationales_ et régionales qui sera concu en fonction des attentes politiques, culturelles, économiques et socia- les de la population canadienne Suite page 2 E-., Courrier de 2éme classe Second class mail no. 0046 30 CENTS Syndrome “La bourse ou le SIDA!” Crest la derniére expression a la mode chez les gangsters. Un jeune héroinomane de Sidney [Australie] a fatt trruption dans deux magasins de la ville en menacant les caissters d’une seringue qut contenatt son propre sang, contaminé par le SIDA. La premiére forts, tl s'est Echappé avec un butin de 63$. Mais il a été arrété a la deuxiéme tentatrve. La méthode ne semble - heureusement - avoir Vefficacité du plus classique et tristement célébre: “La bour- se ou la viel” Et les malfaiteurs dotvent regretter le temps ou le SIDA était encore une maladie peu connue: ily a quelques années dans une prison frangatse, un détenu atteint du SIDA avait tenté de s’échapper en menagant ses gardiens... de les mordre! La morale de Uhistotre, al faut sans doute la latsser aux étudiants de Kinshasa | Zazre | ou la diffusion du Syndrome tmmuno-déficitaire acquts s'accélére, prenant les propor- tions d’une épidémie alarman- te: selon l’Organisation mon- diale de la Santé, 7% des “porteurs sains” du virus. Les étudiants, prenant la chose avec une décontraction toute africaine, ont trouvé leur | propre définition du SIDA: Syndrome. imaginaire pour décourager les amoureux... Oncle Archibald habitants de Kinshasa seraient | Saaaannnannirhhnnnnnnniigg mec Proce onnonStonNn nN - E F F Hat i | le i : les options i dix semaines, nous vous ferons découvrir le visage, i et les prises de position de ces “leaders”. noms qui comptent, dix portraits 4 ne pas manquer. André Obadia, pionnier de |’immersion Par Charles-Henri Buffet Depuis prés de vingt ans, André Obadia suit pas a pas les progrés de l'immersion. Pas a pas et aux toutes premiéres loges. En tant que professeur puis universitaire, il a participé depuis la fin des années soixante aux premiers programmes de recherche, il a vu les premiéres barriéres tomber, les premiers progrés inattendus puis spectaculaires, de ce programme qui a contribué a changer le visage du Canada. 1969: André Obadia_ est “coordonnateur de francais’ a Ottawa-Carleton. I] reconnait lui-méme que c'est de cette période fiévreuse, presque “héroique” que date sa réputa- tion d’étre un des péres de l'immersion. “Les réunions de parents avatent lieu a l’époque dans une ambiance étonnante raconte-t-il. Les parents se bousculatent pour partictper et je me souviens que parfots, il fallait installer des hauts-parleurs a Vextérieur de la salle pour que tout le monde putsse suivre les débats. Dailleurs, on pourrait presque parler de batailles, politiques, émotives (un mot qui revient souvent dans sa bouche). Les administrateurs qui résistatent a@ lVimmersion s'opposatent aux parents qui voulaient l’immer- ston. Les parents qui voulatent limmersion s'opposaient a ceux qui ne voulaient pas que leurs enfants, pour continuer leurs études en anglais, atent a changer d’école. Des professeurs non impliqués dans limmersiton craignaient d’étre mutés et des administrateurs avaient _ peur quion les oblige a _ devenir bilingues... A tous les échelons, il y avait des craintes, des résistances. Et il faut reconnaitre aux parents anglo- phones ce mérite: ce sont eux qui par leurs pressions, par leur volonté, ont permis le décollage de limmersion, lorsque bien souvent, les conseils scolatres n’en voulaient pas.” « C'est grace aux parents anglophones que limmersion a pu décoller. » Ce qu’André Obadia retient de cette période 4 Ottawa-Carleton, c'est qu'elle a permis de prouver la valeur de l’immersion. Grace a des programmes de recherche conduits sur plusieurs années (les subventions du gouvernement fédéral se chif- frairent en millions de dollars) il fut possible de prouver que l’immersion était efficace, que les enfants pouvaient “transférer” les connaissances apprises dans une langue sur l’autre langue: qu’ils pouvaient étudier les maths en francais... et résoudre sans difficultés un probléme_ en anglais. “Si certains parents jugeatent inefficace. l’enseignement tradt- tionnel du francais [20 minutes par jour] et étaient devenus des Suite en derniére page