Arts et Spectacles 1] La femme Nikita D'une violence a l'autre Adieux les gentils dau- phins et le monde silencieux des _ abysses. Pour mieux sortir du «Grand bleu», Luc Besson s’est plongé dans le gris et le noir. Rupture totale avec cet univers froid, violent, ot! la seule touche de couleur est celle de I’hémo- globine. Aprés avoir oxygéné le cerveau de millions de specta- teurs, le réalisateur de Nikita a décidé de chatouiller leurs nerfs et de remuer leurs tripes. Un challenge plutét mal engagé puisque ala base de cette opération commando, on retrouve une histoire pour le moins in- vraisemblable. Résumé de 1’ac- ° tion: le cambriolage d’une phar- macie par une bande d’affreux «punks» ravagés par la poudre blanche, tourne au carnage. Unique rescapée de la bouche- rie, Nikita, adolescente-zombie machouilleuse de chewing-gum, écope d’une peine de prison a vie pour avoir refroidi trois poli- ciers. Mais le gouvernement décide de transformer «l’animal sauvage» en agent secret. Autrement dit, comment passer de la violence primaire 4 la violence d’Etat, puisque les missions de Joséphine (nom de code de Nikita) consistent tout simplement a supprimer certains géneurs 4 la cause nationale. Et, si univers de feu Nikita n’ était pas vraiment le paradis, onn’est pas sir qu’elle ait gagné au change (Mais avait-elle vraiment le choix?). Barbouzes aux cerveaux format «petits pois», recruteurs cyniques, tontons flingueurs psy- chopates, Besson dresse, en ef- fet, un portrait plus que char- mant de ces fameux services spéciaux. A laclef, un message plu- tt clair sur 1’Etat sans scrupule qui, cété pile, réprime durement les méchants citoyens - et plus particuliérement lorsqu’ils s’at- taquent directement aux repré- sentants de l’ordre - et c6té face saute joyeusement par dessus les lois, en employant des moyens bien peu ragodtants, lorsqu’il s’agitde son propre intérét, Pour synthétiser, Machiavel au pays de James Bond et d’Orange Mécanique. Seulement la démonstra- tion est loin d’étre convaincante vu l’avalanche de clichés utili- sés. Que la banlieue parisienne nord ne soit pas réputée pour sa douceur de vivre, c’est un fait. De 1a, 4 en faire une machine a fabriquer des «junkies» sangui- naires, il y a un pas. De méme, quant aux phantasmes sur les services spéciaux tout-puissants dontles responsables ne seraient que des névrosés et les agents des brutes débiles. Images chocs Alors bien sir, on pourra toujours rétorquer que Nikita est a prendre au second degré, rayon caricatures. Le débat reste ou- vert et il a en fait bien peu d’im- portance car, malgré toutes les grosses ficelles, on marche 4 fond, ~ l’estomac noué et le corps tendu comme une arbaléte pendant deux heures. Si Nikita révéle beaucoup de défauts, le film posséde, en revanche, une qualité essentielle: c’est du vrai cinéma sans temps morts. Besson a renoué, ici, avec toutes les recettes qui avaient fait le succés (mérité) de Sub- way: un montage bien rythmé, une musique coup de poing (merci Serra), desimages chocs (le gros plan est de rigueur), del"humour (la confrontation entre Nikita la Sauvageonne et les instructeurs est assez irrésistible) et pour couronner le tout, une jolie his- toire d’amours impossibles. Enfin, il faut ajouter qu’a son habitude, Besson a su réunir une belle doublette d’acteurs. Aprés le succés des tandems Dalle-Anglade (37,2 le matin), Adjani-Lambert (Subway) et Arquette-Barr, il tire de son chapeau un inattendu Parillaud- Anglade. Si Jean-Hugues An- glade, acteur fétiche de Besson, se montre encore une fois tout a fait 41a hauteur, Anne Parillaut, elle, obtient enfin son premier vrai réle et nous offre une inter- prétation brillante, en démon- trant qu’elle savait faire autre chose que des publicités pour une célébre marque de nettoyant pour lainages. Ses pairs ne s’y sont pas trompés en lui décer- nant récemment le César de la meilleure actrice franciase. Francois Limoge Au Royal Centre, a par- tir du vendredi 29 mars. Sous !I'oeil expert d'Amande (Jeanne Moreau), Nikita (Anne Parillaud) fait l'apprentissage de la féminité. Trois jeunes Canadiens sur dix abandonnent leurs etudes secondaires... et ca nous concerne tous. ® Chaque année au Canada, trois étudiants sur dix ne liberté qu’ils recherchent. Plus de 30 p. 100 des jeunes qui abandonnent, c’est 100 000 étudiants par année! Et ¢a terminent pas leurs études secondaires. Ils se rendent vite compte que la vie n’est pas touche les parents, les aussi facile qu’ils le croyaient. Déja, de plus en plus de éducateurs, les employeurs, la société canadienne tout entiére. nouveaux emplois exigent un dipl6me d’ études secondaires. Imaginez en 1’an 2000! Sans dipléme, les Ca nous concerne tous. Plus que jamais, il faut Terminer son. secondaire, c est le choix a faire Gouvernement du Canada encourager les jeunes 4 rester a jeunes ne l’école. Pour eux trouveront ni comme pour nous, le choix, ni c’est une question les occasions de d’avenir. travail, nila Government of Canada ivi Ministre d'Etat Minister of State a la Jeunesse for Youth Canada ; , Vendredi 29 mars 1991 Le Soleil de Colombie