de Colombie-Britannique Courrier 2éme classe/Second Class Mailn°0046 980 rue Main Vancouver Tél:683-7092 Fax:683-9686 Wendredi 29 ocrobre 1993 vol 26 n°27 = 6 OO ©"™ =a ps inctuse La vague rouge Au defa de fa victotre libérale, qui assure a Jean Chrétien une confortable majorité, le scrutin du 25 octobre fait apparaftre fa puissance des réformistes dans I’Quest et du Bloc au Québec. Avec 178 siéges, la victoire libérale est d’autant plus importante que la déroute électorale des conservateurs, au terme de neuf années de pouvoirs, est cinglante. Seuls deux députés, sur les 157 que comptait la chambre sortante, ont pu sauver leur si¢ge. La défaite de Kim Campbell 4 Vancouver résume a elle seule l’ampleur du désastre. Pour autant, la vague libérale, si elle garantie a Jean Chrétien, leader du seul grand parti national, une confortable majorité, n’est pas aussi large qu’il y parait. Déferlant sur l'Ontario et sur les Maritimes, le raz demarée “rouge” n’apasconnu, loin de 1a, la méme puissance dans l'Ouest. En fait, la carte politique, qui amplifie celle du référendum de 1992, fait apparaitre trois Canada j _ bien distincts : celui de Preston Manning al’ Ouest, celui de Lucien Bouchard au Québec et celui de Jean Chrétien, de. Winnipeg a Halifax. La liquidation des conservateurs et la chute des néo- démocrates, qui passent de 44 a8 siéges, ont profondément modifié le paysage politique canadien. Face ~ Réformistes : Libéraux : NPD: Conservateurs : Autres : Terre-Neuve Nouvelle-Ecosse lle-du-Prince-Edouard Nouveau-Brunswick Québec Ontario Manitoba Saskatchewan Alberta Colombie-Britannique TNO et Yukon Résultat définitif non communiqué par Election Canada a face, ou plutét céte a céte sur les bancs des Communes, deux forces issues d’un vote de protestation : les 52 élus réformistes et les 54 bloquistes ont pour ambition de remettre surle tapis les questions constitutionnelles. Que Lucien Bouchard prennent ou non la téte de l’opposition, Jean Chrétien sera sans doute contraint de rouvrir un dossier auquel il n’avait pas Vintention de toucher. Le grand paradoxe du scrutin du 25 octobre est d’avoir installé au pouvoir les héritiers de Pierre-Elliott Trudeau, alors méme que le concept du bilinguisme officiel apparait menace. Les résultats du vote. en Colombie-Britannique, ow le parti réformiste a recueilli 46% des suffrages, sont a cet égard particuli¢rement édifiants. Méme s’ils ne sont pas directement visés par ce vote qui reste avant tout protestataire, les francophones de VOuest ne manqueront de s’inquiéter. Et plus que jamais, devront serésoudrea compter avant tout sur leurs propres forces. Frédéric Lenoir Libéraux B.Q. Réformistes NDP Conservateurs : Autres : 7 44 32 3 photo Pierre Longnus ~ atl wane 25 prkabre. 22h. Congeruniion au quarfier général des = au niente des alee de Vancouver. Jean Chrétien envahi les moniteurs de presse. - Le Soleil : Comment expliquez- vous cette défaite historique des conservateurs ? - John Richards : L’échec est en effet cuisant, plus que je ne l’imaginais. Je m’attendais a voir élus une vingtaine de députés conservateurs. C’est un échec en profondeur. La coalition de Mulroney - composée de trois éléments, les nationalistes modérés du Québec, les conservateurs de l’Ontario et ceux de l’Quest - a éclaté. Les conservateurs aurait pu la reconstituer. Au Québec, Jean Chrétien n’est d’ ailleurs pas passé. Mais pour cela, il aurait fallu des gestes significatifs 4 l’égard du Québec et une réduction significative du déficit. Plutét qué d’assister 4 des barbecues, Kim Campbell aurait di gouverner. PC NPD Ind, Un entretien avec John Richards, professeur a SFU 44 4 a -“Reorganiser é i A ‘4 = ye le federalisme . John Richards, professeur a SFU, spéclaliste des politiques publiques et d’économle, commente et analyse pour Le Soleil Jes résultats des élections fédérales. - Au début de la campagne électorale, les conservateurs étaient donnés gagnants. Est-ce & dire que l’électorat est extrémement volatile ? - Non, car ce retournement s’explique par la tragédie de la campagne conservatrice: Sa vacuité a été extraordinaire. Les conservateurs ont tout misé sur Kim Campbell, dont la campagne fut désastreuse. I] est donc normal que les électeurs les aient abandonnés. - Comment analysez-vous la - puissance du vote réformiste en Colombie-Britannique ? - C’est bien entendu un vote de protestation, dirigé contre Ottawa, mais aussicontre Victoria. Mais je pense également que les électeurs Suite page 3