| 1 4 | a4 x ctnontbninaitininsniinnaipilins Stickies nila SORE awe els ig oe SS a ~ en ee par Ben WEIDER ec tn CHAPITRE XI RETOUR EN AMERIQUE NOUVEAUX EXPLOITS ' Le match commenga a dix heures du soir et ne prit fin qu’a une heure du matin, lorsque Johnson s’avoua pu- bliquement et sportivement battu. A ce moment, le Canadien menait de 200 livres au total. Etant donné le grand nombre de levers, la marge était insignifiante, la plus petite qu’aucun des adversaires de Louis ne réussit contre lui. Ce fut une bataille mémo- table. Louis l’avait emporté dans tous les levers, mais quelquefois de si peu que pour la premiére fois de sa carriére il lui avait fallu forcer un peu. Tous deux avaient les mains en sang d’avoir manié la fonte. Tous deux étaient épuisés. Le point culminant de la confrontation fut le soulever du sol par Johnson d’un haltére de 475 livres dont la poignée avait un pouce et Stisknen, Hercule américain demi de diamétre. Louis n’était pas habitué a ce genre d’appareil; mais le démon de la lutte s’était éveillé en lui. Il fit ajouter cinquante livres a l’haltére et souleva la masse. L’affaire eut un grand retentissement; Louis avait fait énormément de jaloux dans le monde de la force et chacune de ses rencontres avec un: homme nouveau était suivie passionément dans l’espoir qu’il se ferait - enfin battre. Johnson était un adversaire particuliére- ment redoutable; aussi cer- tains avaient prédit une défaite du Canadien. Ces rumeurs étaient parvenues aux oreilles de Louis Cyr, qui décida qu'il fallait battre le fer pendant qu'il était © chaud et qui profita de la forme dans laquelle il était pour se livrer au cours des semaines qui suivirent a un véritable festival de force, _ renouvelant ses exploits pas- sés et améliorant un certain nombre de ses records. Nous aurons l’oceasion de revenir en détail sur les mer- veilleux levers qu'il réussit entre le ler avril et le 8 mai 1896. Ce fut la grande année de Louis Cyr; il l’avait commencée en _ surclassant _un jeune colosse francais de 27 ans, qui pesait 284 livres . et qui s’appelait Albert Au- vry. Il devait continuer sur sa lancée. Le lendemain de sa ren-- _ contre avec le Canadien, Johnson eut ce mot a la fois flatteur et un peu méchant: —Je peux battre n’impor- te quel homme au monde; mais aucun homme au mon- de ne peut battre cet élé- phant... Ayant établi ainsi en une période trés courte presque tous ses records, — le seul qu’il fit plus tard devait étre exécuté 4 Boston année’ suivante — Louis s’engagea avec son ami Horace Barré dans le fameux cirque Bar- num. Le clou de leur numéro était le soulever d'une plate- forme chargée de trente chaises sur lesquelles pre- naient place les trente plus lourds spectateurs de la soirée. Cette nouvelle tournée de Louis Cyr devait étre l'une des derniéres. Elle ne dura pas trés longtemps. L’effort qu'il avait fait pour parvenir au sommet de sa forme lors de sa rencontre avec John- son était plus grand que ne le pensaient beaucoup de ses admirateurs. On s'imaginait couramment qu’ayant perdu du poids, Louis était sur le - chemin. d'une nouvelle car- riére plus glorieuse encore. La vérité était toute autre. En se langant al’assaut de Johnson et des records, Louis Cyr commettait une folie et en tous cas une énorme imprudence, mais il ne s’en rendait compte que trés vaguement. Depuis quelque temps, des signes avant-coureurs de maladie s'étaient manifestés. En maigrissant, ces signes s'étaient un peu dissipés, mais Louis jugea qu’il avait mérité de se reposer. Tl avait acheté une ferme a quelques dizaines de milles de Mont- réal. Horace Barré, plus paresseux que jamais, ayant donné des signes de lassitu- de de la tournée, Louis y renonca également, et revint a Montréal. Barré le suivit d’ailleurs et s’engagea com- me gardien de prison. Roberts,’ ; homme fort En 1897, Cyr battait un nouveau record, qui devait étre son dernier. Au cours d'une exhibition donnée a Austin-Stones, a Boston, il leva d’une seule main a bout de bras, lentement, a partir des épaules, le corps droit comme un i, trois cent cinquante livres.. Ce devait ' @tre son chant du cygne, si Yon excepte le fantastique Wise exploit qu’il accomplit en rencontrant, plusieurs an- nées plus tard, la jeune gloire, Hector Décarie. CHAPITRE XII LA RETRAITE, LA DER— NIERE RENCONTRE ET LA MORT D’UN GEANT Revenu 4 Montréal, Louis Cyr y passa par une période qui devait détériorer pro- fondément sa robuste cons- titution. Toujours entre deux tournées, ou entre deux rencontres importan- tes, lorsque Louis revenait 4 Emiliana Cyr, fille du grand Louis Montréal ou dans sa ferme il négligeait les poids, menait une vie infiniment trop sé- dentaire et se livrait sans retenue a ce vice qui fut le seul de sa vie, mais qu’il pratiqua en toute innocence, abondamment, la gloutonne- rie. Pour tout le reste, Louis fut d’une sobriété exemplai- re. Si, dans sa prime jeunesse, il fut un garcon précoce et se complut dans le rdéle de coq du village, sintéressant vivement aux filles, trés vite il se voua a sa femnime et méme, bientot, s'absorba totalement dans ses exploits. L’énorme som- me d’énergie que drainait sa carriére d’ homme fort lui laissait peu de goiit pour les activités amoureuses. Par contre, pour la nourri- ture, Louis a été un cham- pion absolument fantasti- que. La gloutonnerie fut développée en lui par son grand’pére et il faut croire que le départ fut bon car, toute sa vie, Louis se livra a des excés de table, du moins jusqu’au jour ow son existen- ce fut en danger. Sa capacité d’absorption dépassait l’imagination. Pen- dant des années, il engloutit plusieurs livres de viande par repas, a raison de quatre vepas par jour. Mais il était capable de faire beaucoup mieux 4 l'occasion... Lors de son séjour en Angleterre, son coup de fourchette lui valut presque autant d’admiration dans les milieux aristocratiques, qui Vinvitaient, que sa force physique. Plus tard, lorsque Barré devint l'un de ses familiers, Louis Cyr et lui se livrérent des matches pantagruéli- ques. Horace, qui était d'une force exceptionnelle, n’était distancé que de peu par Louis Cyr; ceci était aussi vrai pour les haltérés_ que pour la capacité d’ab- sorption de nourriture. A table, ils commettaient de véritables folies. Etant parvenus a avaler des quan- tités effarantes d’aliments, ils finirent par se livrer des matches de vitesse. Par exemple, un jour, ils s’af- frontérent devant un cochon de lait de vingt-deux livres pour chacun d’eux. L’histoi- re rapporte que c’est Louis. qui l’emporta. Faut-il s’étonner qu’a ce régime, s’étant acharné a détruire sa santé, et ayant renoncé a presque tout exercice pour mener une vie sédentaire, Louis tomba ma- lade? La maladie le frappa alors quwil avait 37 ans seulement. Il avait dépassé les 355 livres lorsqu’une néphrite aigué le paralysa des jambes et le cloua au lit. Il eut la chance d’étre soigné par un des plus grands spécialistes de 1’épo- que, le docteur Donald Hingston, de Montréal. La néphrite était compliquée d’une maladie dé coeur et d’asthme. Comme Louis avait négligé les signes a- vant-coureurs et avait conti- nué a mener la méme vie malsaine et a pratiquer.la méme gloutonnerie, lors- qu’enfin son robuste orga- nisme céda, le corps médical estima qu'il était trop tard. Pour les médecins, le Grand Louis Cyr était condamné. Louis Cyr, champion du monde - Seul, le docteur Hingston laissa a la famille effondrée une lueur d’espoir. L’éton- nante vitalité de Louis, join- te a la science du praticien, firent un miracle. Louis Cyr survécut. Mais pour le reste de sa vie, il s’astreignit 4 un régime extrémement sévé- re. Durant plus de 12 ans, jusqu’au jour de sa mort, YHercule canadien, le gouf- fre a nourriture, se nourrit exclusivement de lait. Il ne restait plus 4 Louis "qu ‘a s’oceuper de sa ferme et 4 revivre, en les racontant a ses amis, ses exploits passés. L’un des épisodes les plus curieux de sa carriére avait, eu lieu peu avant que la maladie ne le terrassat. Le 25 mars 1901, Louis Cyr, répondant a un défi en bonne et due forme, affronta a la lutte le colosse Beaupré. C’était un géant de huit pieds deux pouces pesant plus de 400 livres, qui prit V'affaire a la légére. Il avait tort. Bien que miné par la ‘maladie, Louis Cyr était encore d'une force’ Hercilé- Le Soleil de Colombie, Vendredi 20 Janvier 1978 11 L’homme le plus fort du monde AUX EDITIONS VICTOR-LEVY BEAULIEU: enne et quand il réussit a passer ses mains autour de son adversaire, le combat fut terminé. Beaupré, littérale- ment étouffé, demanda gré- ce. Il fut épouvantablement mortifié par cet épisode que Louis racontait plus tard avec joie et humour. Dans sa ferme, oi il passait de plus en plus son temps, Louis trénait en véri- table monarque. Les gens de toutes les classes sociales et de toutes positions ve- naient pour l’entendre ra- conter ses exploits ou d’au- tres histoires. C’était un _conteur infatigable; il avait le don du récit, de l'image juste, du détail piquant, et une verve intarissable. Avant de se retirer com- plétement de la compétition et des exhibitions, Louis Cyr avait été directeur de cir- que. Il avait une troupe de 35 acteurs, doni |a vedette était un homme fort, Otto Ronaldo, qui était venu d’Al- lemagne lancer un défi @ Cyr, mais, quitout comme Johnson, avait préféré aban- donner au cours du match plutot que d’aller au bout de sa défaite. A suivre’ Sy / Pensez-y LA FRANCOFETE: tee A amy cage dés maintenant... »€ Gagnez un livre en prime Abonnez-vous — aujourd'hui méme! ! CAMPAGNE D’ABONNEMENTS Devant le succés de notre campagne d’abonnements nous la poursuivons et nous étendons notre offre a nes lecteurs dont l’'abonnement arrive a son terme. 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