8, Le Soleil de Vancouver, 16 octobre 1970. arts et spectacles J.B. CHAMBERS = ,., tavistas Karpos Le peintre JohnRichard Cham— bers apparait comme un météor dans le ciel artistique canadien, L’exposition rétrospective de ses oeuvres dans la Gallerie d’Art de Vancouver est un événement. A la recherche de la sensa— tion, les critiques d’art, les di— recteurs des musées et les mar— chands de tableaux ont, pour une fois, fait une véritable trou— vaille. L’oeuvre de Chambers manque peut—ttre d’originalité, mais ce n’est guére essentiel. Rien n’est original dans l*’art. Tout est évolution et continuation de la nature, Les tableaux exposés trahissent une grande sensibilité, une technique perfectionnée et, chose trés importante et rare, une sincérité humaine et artis— tique qui permet au simple mor— tel, que nous les spectateurs sommes, de comprendre nos propres émotions, nos réactions, bref, de nous comprendre nous— memes, Chambers est né a London On— tario en 1937, A l"%ge de 18 ans il regoit, une premiere fois un prix A l’exposition annuelle de 1*Ontario de 1’Ouest, Dés 1953 il voyage en Europe et s*’etablit & Madrid ot il suit, pendant 6 ans , les cours de l’Académie Royale des Beaux Arts, I] épouse une Argentine, Olga, qui, ainsi que ses deux fils, figure sur beaucoup de ses tableaux, La maladie et la mort de sa mere, le fait revenir au Cana— da, ot! , depuis 1961 il est ins— talleé dans une maison bourgeoi— Se & London Ontario, sa ville natale, Ses études & Madrid furenttrés academiques; copies de maitres, dessins d’aprés statues grecques, natures mortes, On peut voir 1’@yolution de cet artiste, on peut le lire, comme dans un livre ouvert, dans les tableaux exposés. I] faut ren— dre hommage & Madame Shad— bolt de notre Gallery d’Art, d’a— voir. bien choisi les oeuvres pour cette exposition, Les dates indiquées permettent de suivre cette évolution, Lau— to—portrait de l’artiste, peint en 1952 est influencé par El Gréco. Visage allonge, lumiére_ et ombres bien définies dénoncent l*influence du maitre. De 1958 & 1961 Chambers pa— rait @tre dominé par la philo— sophie et la technique des pein— tres mexicains tel que Diego Rivera et autres. I peint les pauvres, les paysans, la mistre et la souffrance, Des proble— mes matériels et sociaux ont dt le préocuper beaucoup. Dans des notes autobiographiques Chambers dit: **Ce qui était bien en Espagne c*était la nécessité dans laquelle je me trouvais de joindre les deux bouts. C était le seul contact salubre avec la réaliteé de la vie que j’avais. La pauvreté me maintenait dans un excellent état de santé,” Je crois qu‘il vivait pénible— ment en faisant des copies de maitres, des illustrations et, je ne sais pas quoi encore, pour pouvoir manger. Les sujets de ses tableaux de cette période en disent longs; ‘*L*’Assassin ”, “N*Ayez pas peur” , ‘*Homme et chien’’, ‘*Mendiant et paysa— ge’’, ‘Homme et paysage*”’ tra— hissent un artiste en lutte et en révolte contre le monde dans lequel il vit, Un artiste au bord du désespoir: ‘La ligne a pas— ser entre la vie et la mort n’est pas bien définie.’? Dans une autre note autobiographique il dit: ‘‘Je passais par une sé— rie de naissances*’, Cette phrase peut @tre inter— prétée de différentes facons: naissances artistiques; sa vie avec El Gréco puis avec Diego Rivera; sa conversion au catho— licisme et finalement sa renais— sance dans le réalisme percep— tible. Ou parle—t—il d’une vie nouvelle apres une période de désespoir? Aprés son retour au Canada nous trouvons certainement un autre homme et un autre pein— tre. Une explosion de couleurs dans ‘*Unravished Bride’’,“‘Cing bergers’’, **McGilvary County’, Des souvenirs d*une enfance heureuse se déclenchent, Ce sont des réves nostalgiques et agréables, Il y a du Chagall dans la composition et dans les couleurs, Il est loin du “Paysage & Conchon’ , loin du cauchemar et de la sévérité du -paysage castillan, C*est en 1963 qu*il commence a peindre sa femme Olga et ses enfants dans des paysages de reves. C*%est maintenant qu’il commence & peindre ce qu*ilap— pelle ‘Le réalisme perceptible’’, Pour éviter l’association de ‘perceptible’? avec la perception des impdts je vous donnerai la définition du Grand Larousse: ‘*(Du latin perceptus) ce qui peut etre percu par les sens; Rien nfest perceptible’? que, ce qui est matériel’’, Donec, Chambers peint les cho— ses mateérielles autour de lui La ‘paysage de son enfance, sa femme visitant des amis, un monsieur qui tond son gazon, un chat et des fleurs, ses en— fants devant la télévision etc, Le grand art de Chambers est de nous faire sentir ses tableaux avec tous nos sens, J*irai méme plus loin, Cer— taines de ses toiles font vibrer chez moi mon sixieme, monsep— time sens. Réflexion faite, je ‘ne suis pas str, que le titre de cette exposition traduit exac— tement ce que je percevais et ce que je sentais, En ce qui me concerne, l’oeuvre de Cham— bers me conduit dans un monde de réve ot tout parait réel et logique . mais avec ce voile de l*irréel qui, déchiré par le ré— veil me fait réaliser que ce que j’ai vu et senti pendant mon réve n’était pas perceptible avec mes cing sens seulement. se peut que Chambers ait sciemment cherché cet effet. Plusieurs de ses scénes de tous les jours , portraits, fleurs, etc. Sont peintes en monochrome ar— genté avec les lumitres et les ombres renversées comme dans un négatif photographique, don— nant ainsi 1*impression de l*irréel des choses matérielles. Il y a des créations que j’ai moins aimées; ses reliefs en plastique par ‘exemple me sont incompréhensibles. C’est peut— etre la grande tentation pour cha— que artiste de faire des expé— riences avec des matitres et techniques nouvelles, de contri— buer ainsi a la technologie toute puissante de notre temps. Ce que je n*apprécie pas beaucoup non plus est le fait, quae Cham— bers peint d’aprés des photogra— phies. Je sais qu’Utrillo pei— gnait ses rues de Montmartre d’aprés des cartes postales et il les peignait tellement bien que ses tableaux sont redevenus cartes postales, mais la fran— chise avec laquelle Chambers explique en détail sa technique de copier ses photos me décon— certe un peu, Quand je bois un bon vin, je ne veux pas pen— ser que les raisins étaient é— erasés avec les pieds nus des vignerons, La publicité que les profes— sionnels de 1]’exploitation écono— mique de l*’art et des artistes ont faite était déplorable. Dans nos quotidiens, nous avons lu beaucoup plus sur le fait que Chambers avait vendu dernitre— ment: une toile pour $25,000.00 que sur ]*interpr étation de l’0eu— vre et de la personalité de l’ar— tiste, On nous informait en long et en large qu’on peut s*attendre 4 ce que les valeurs des pein— tures de Chambers monteront encore, d’autant plus que sa santé est précaire et qu’en tout cas il ne produit pas plus que 4 ou 5 tableaux par an, C’est un avis précieux aux spécula— teurs et & ceux qui ne savent pas comment investir leur ar— gent, Allez voir 1l*exposition. Je suis certain que vous en sor— tirez enrichi d*’une expérience personelle. Vous allez découvrir des émotions que nous n’avez pas connues et vous recevrez peut—@tre m@me des réponses aux questions et aux problémes qui vous préocupent quand vous @tes seul avec vous—méme, seu Hoial Metropole J | S | | ( i ' \ i tier. oe eee ee ee see es es se wie se (Propriétaire: J. Bauchée) HOTEL DE FAMILLE, DANS LE CENTRE—VIELLE, LES LIVRES par Roger DUFRANE Alfred de Musset; FANTASIO, Cette courte comédie en deux actes est une piéce Aa these d’une forme si aérienne qu’il -y parait peu. Elle n*’en donne pas moins & réfléchir sur 1’im— portance de l%esprit de fantai— sie pour embellir la vie, Le theme de la piece est sim— ple. Une princesse doit affron— ter des fiangailles de raison, La fantaisie, sous la figure de Fantasio, se glisse prés d’elle et la séduit, Le mariage ne se fera pas et la princesse don— nera & ‘antasio, la clé de son jardin en le priant de revenir la visiter de temps A&A autre, Si l’on retire les figurants et les conseillers traditionnels des proverbes et comédies de Mus— set, on demeurera en présence de quatre personnages, Ils ré— duisent le monde 4 deux parts: d’un cdté le roi et le prince de Mantoue figurent la raison et le calcul; de ]’autre la prin— cesse et Fantasio représentent le sentiment et la fantaisie, Les allégories assemblées par Musset dans Fantasio nous en— seignent plusieurs vérités: les privilege de la jeunesse de— vraient 1l*emporter sur ceux de l"’’ge mir; la fantaisie doit se garder des barbares qui la guet— tent dans l’ombre; etc. Fan— tasio, & un degré supreme, sym— bolise cet esprit boh@éme cher & Musset; il a usé sa ville et il porte en lui une ville plus grande encore dont il a épuisé tous les recoins. I] croit ne plus pouvoir assembler de réves avec les objets que lui tend la ’ Fantasio, nature. Soudain, en présence de la princesse, il retrouve sa veine. coute. Sa soif de poésie s*y complait. Mais lui va partir. L’aventure plait mieux & ce fan— tasque que l’amour rassis, Il sait que le plaisir s*’enrichit de ntre pas immobile, Pour la princesse, rédignée d’abord au mariage & un barbon, veuve de son bouffon, premier visage du réve, elle attend tris— tement la décision du destin. Survient un nouveau bouffon, réapparition du réve et de la fantaisie; et elle lui préte une oreille, d’abord amu— sée, puis indulgente, La folie l*emporte sur la raison. Pour peindre ce débat, son theme fa— vori, Musset se hausse ici a un brillant inégalé. Son Fan— tasio évoque avec finesse et acui— té les plaisirs de l*imagination et la volupté de 1l’aventure;: ‘*Quelle belle chose que le coup de 1%trier! une jeune femme sur le pas de sa porte,le feu al— lumé qu‘’on apercgoit au fond de la chambre, le souper préparé les enfants endormis; toute la tranquilité de la vie paisible et contemplative dans un coin du tableau! et 1a l"homme encore haletant mais ferme sur la selle, ayant fait vingt lieues, en ayant trente 4 faire; une gorgéed’eau— de—vie, et adieu. La nuit est profonde 1A—bas, le temps me— nagant, la for@t dangereuse, la bonne femme le suit des yeux une minute, puis elle laisse tom— ber, en retournant 4 son feu, cette sublime aumdOne du pauvre: Que Dieu le protége!*, FAT? ACTORS MIRACLE DIET LONG KEPT SECRET REVEALED. LOSE 27 LBS. IN 7 ‘DAYS, NO DRUGS, NO EFFORT! It is NOT the carbohydrate diet. NEVER BE- FORE OFFERED FOR SALE. Get the shape you want TODAY! Our diet takes it off quick and a simple “LITTLE TRICK” keeps it off. 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