CARNET d'un PROMENEUR : par Roger Dufrane Le Quartier Canadien Francais Chaque quartier de Vancou- ver cache un visage secret, difficile & démasquer. La vil- le est géométrique, américaine peu propice aux réves romanes- ques. Habitée par une popula- tion mélée, elle recéle une ame multiple, manteau d'Arle- quin brodé avec les aiguilles de la rose des vents. Il faut hanter avec persévérance le méme quartier pour en saisir la couleur et que s'y lévent de belles images. Le Quartier Canadien Fran- cais s'enclét dans un carré de verdure entre Heather et Cam- bie, et les 15 éme et 16::8me avenues « Les quatre saisons m'ont yu tourner autour de cet ilot. J'ai entendu, sortant des fenétres ouvertes de 1'E- cole, en avril, des voix prin- tanniéres et frangaises. J'ai suivi un sentier jonché des pailles d'automne ou perdu sous les neiges d'hiver; et j'ai admiré la facade de 1'é- glise, enluminée de la féerie bleue de No#1l. Les Canadiens qui résident dans les parages, je me plais & leur imaginer un caractére attachant et particulier. Leur mére patrie demeure le Québec. Ils en parlent, sur le parvis de l'église, au sortir de la grand-messe. La plupart d'en- tre eux ont laissé 1a-bas quel- que parent: oncles, cousins ou neveux, et méme pére et mere. Et quand, & les écouter, on descend plus profond au puits des origines, on leur découvre une ances trale patrie, un ro- yaume qui n'avait pas encore remué les pavés sanglants des révolutions,et qui brille au tréfonds de leur étre, pareil & un merveilleux souvenir. La France! C'est elle que j'évo- que en tournant autour de ce quadrilatére; la France et le Québec! Quittant la Rue de Cambie vers l'église, on passe devant le seuil ruiné d'une ancienne allée d'arbres. Ce n'est qu' une ébauche d'avenue qui s'ef- face dans un terrain vague. Qu'importe! Déja s'éveille L'imagination..On revoit ces . manoirs aux toits d'ardoise, aux pierres longuement pati- nées, de L'ancienne province francaise, et d'ot partirent jadis les cadets de famille pour aller tenter fortune au- dela des mers. Le Soleil Il n'est pas jusqu'd la fréle sente qui sillonne le trottoir qui ne nous rappelle les villages de France, et les pélerinages aux lanternes sous la neige, pour aller & la messe de minuite.. - La maison des religieuses avoisine 1'école. C'est une sobre demeure, au jardin soi- gneusement entretenu et aux persiennes vert pale. Elle a= brite les Soeurs Ursulines , dont le Couvent, & Québec, garde des trésors picturaux et de précisuses reliques. J'y suis allé woilA quelques an- nées. La Chapelle était ornée d'un tableau du temps de Louis XIV. En parcourant le registre des visiteurs, ma surprise a été grande d'y déchiffrer cette signature émouvante: Madame la Marquise de Montcalm. Parlerai-je de 1'école? Elle présente ceci d'excellent que non seulement 1'enseigne- ment s'y donne en francais, mais. que l'ambiance y est tou- te frangaise. L'enfant qui la fréquente n'oublie pas sa lan- gue maternelle. De méme que n'oublient pas la langue de leurs parents les Canadiens francais de la paroisse. Les Canadiens frangais me paraissent, de par leur origi- ne, investis au Canada d'une mission privilégiée. Sans eux, sans leurs traditions, le Ca- nada perdrait de son identité. Le Canada frangais s'est adap- té, pour sa subsistance, 4 1' efficience anglo-saxonne. Mais il sauvegarde sa vie privée. Tl maintient sur le continent Nord-américain des idéaux d'une haute valeur morale, et qui sans sa présence se peréraient. Des jeunes gens, séduits par la turbulence du grand état voisin, se détournent parfois de ces traditions. Plus tard, ils se raisonnent et y revien- nent. Et leur expérience de l'autre camp les a enrichis.Le Canadien francais moderne, & ‘mes yeux, porte une double ar- mure.e Il a profité des lecons anglo-saxonnes et excelle aussi bien que son voisin dans les affaires. Mais il a gardé une culture inaltérable acquise & i'école, et ses traditions; et cela pésera 2'un poids de plus en plis décisif sur l'avenir du Canada. Le roman canadien modetne développe volontiers le théme de l'habitant qui se détache de la terre pour ailer luttet cans l'industrie. Bien qu'un tel sujet flatte les nouvelles gé- nérations, toujours je lui préférerai ce bréviaire de l'es- prit originel du Canada fran- gais: Maria Chapdelaine. Oui, ce quartier rappelle d'attachantes lectures et de bien doux souvenirs. Je revois les processions autour des vil- lages de Hainaut et de Picar- die. Je repense au Grand Maul- nes en quéte du domaine perdu. Je me revois boy-scout dans les bois et les prés de mon PpaySe de Vancouver, page 5,le 10 Janvier,1969 PROMOTION au C.N. MONTREAL: M, William Marcel Pelland, ‘commi ssaire adjoint aux taxes, au siege social du Canadien National, a éte prom au_ poste de commissaire at meme service a compter du ler janvier 1969, TL. remplace M.W.G.Kelsey, qui prend sa retraite apres 50 années au service de la compagnie, Voila ce qu'annonce Me Lionel Cote,c.r., vice= president et avocat—conseil, M, Pelland est née a Saint-Boni- face, Manitoba,et est entrdé au CN en février 1966,au poste dtagent général aux taxes @ Montreal; en 1968, il de- venait commissaire adjoint, poste qu'il a occupe jusqu'a sa recente no= pirate Le nouveau titulaire est dipl6né de 1tInstitut collegial Provencher de’ Saint-Boniface, 1 stest spétialise par la suite a l'Institut d'évalua- tion du Canada et A la division des services administratifs de la maison Riddell, Stead, Graham et Hutchinson., ‘Ha suivi un cours d'évaluateur de l'Association des évaluateurs du Ma- nitoba et,depuis son entrée au CN, il ‘a poursuivi sa formation dans le do- maine particulier des Inpdts et des taxes et celui de l'administration en genéral, Agé de 41 ans, il est le fils de M, et Mme A.R.Pelland, domiciliés au 4L5 de la rue Aulneau, ‘a Saint-Boni- face, Manitoba,Avant d'entrer au ser= wice "au Canadien National, ila été commissaire a 1 'évaluation pour la cite de Saint-Boniface de 1954 a 1961 puis chef de la division de la ree cherche, service de l'évaluation a la Corporation metropolitaine du Grand Winnipeg, de 1961 a 1966, Da été président de 1'Associa- tion des agents-evaluateurs du Mani toba dont il est encore membre hono- raire, et directeur de l'association canadienne des agents-evaluateurs, IL est directeur de 1'Association cana= dienne des représentants, taxes fon- cleres, membre associé de 1' Institut des évaluateurs municipaux de 1'On- tario et de l'Association des esti- mateurs municipaux du Québec, Dans ses loisirs, M, Pelland a occupe la présidence du camp de la plage Albert, au Manitoba, 1 a éte Instructeur * ot vérificateur pour le programme de sécurité aquatique de la Croix-Rouge, — Il est marie a Saint-Boniface, fils: 2 Incille Toupin,de et le couple a trois Roger, 15'ans, Paul, 11 ans et Robert, 3 ans, * 4 fréins & disque * 40 M.P.G. * Une. peueoene ae grand confort * Modéle A partir de $ 1798 ESSAY EZ une Renautt sans tarder chez J .L.Boucher AUTO-FRANCE. 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